Jean-Patrice DESVAUX1827 - 1879

[736]. DESVAUX, Jean-Patrice, né le 18 avril 1827 à Pleudihen (Côtes-du-Nord), prêtre le 21 mai 1853, exerça le ministère dans son diocèse, en qualité de vicaire à Erquy, jusqu'à son entrée au Séminaire des M.-E. le 14 octobre 1857.
Parti le 29 août 1858 pour la Cochinchine septentrionale, il dut attendre à Hong-kong la fin de la persécution qui désolait l'Annam. Pendant ce temps, avec M. Cazenave, il accompagna, en qualité d'aumônier, les troupes anglaises à Takou.
Après le traité du 5 juin 1862, conclu entre la France et l'Annam, et qui allait de suite, espérait-on, amener la paix religieuse, il voulut se rendre dans sa mission. L'amiral Bonnard lui donna une recommandation pour le grand mandarin Phan-thanh-giang ; mais, au dernier moment il la reprit, et Desvaux partit avec la seule recommandation du colonel espagnol Palanca. Le 5 août suivant, les mandarins l'arrêtèrent ainsi que ses compagnons, MM. Croc et Roy, sous prétexte qu'il n'avait pas de passeport français ; ils le retinrent trois mois à Dong-hoi (Quang-binh), puis le laissèrent aller en liberté.
Quoique nouveau missionnaire, il conquit rapidement un grand ascendant sur les prêtres indigènes, et contribua à rétablir la mission ébranlée par la persécution. Dès 1863 il fut nommé provicaire, ce qui accrut son influence et le bien qu'il accomplissait. Il dirigea les districts de Sao-bun et de Co-vuu.
En 1866, il passa au Tonkin occidental, où il contribua à la fondation d'un petit séminaire, et ensuite dirigea les districts de Son-mieng et de Ke-sai. Il mourut à Bang-so, province de Hadong, le 7 août 1879.

M. DESVAUX

MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU TONG-KING OCCIDENTAL.

La tombe de M. Codina était à peine fermée, lorsque la mort vint enlever à ses travaux et ravir à l’affection de son Évêque et de ses Confrères , un autre Missionnaire du Tong-King occidental .
M. Jean-Patrice Desvaux , né à Pleutihen (diocèse de Saint-Brieuc) , le 18 avril 1827 , fit ses études et fut ordonné prêtre dans son diocèse , où il exerça , quelques années , le saint ministère . Entré au Séminaire des Missions Étrangères le 14 octobre 1857 , il s’embarqua à Bordeaux pour la Cochinchine septentrionale , le 29 août de l’année suivante .
« A son arrivée à Hong-Kong , écrivait Mgr Puginier , il trouva dans cette ville son Vicaire Apostolique , Mgr Pellerin , que la persécution tenait éloigné de sa Mission , et dont il dut partager l’exil . Ce temps d’épreuve , il ne le passa dans l’oisiveté ; il se mit à l’étude de la langue annamite sous la conduite du vénérable Prélat , dont il gagna bien vite l’estime , et qui lui conféra le titre et les pouvoirs de provicaire. Les portes de la Cochinchine lui demeurant toujours fermées , M. Desvaux accompagna , en qualité d’aumônier , les troupes anglaises qui avec une armée française , firent la campagne de Chine et s’emparèrent de Péking .
« En 1862, un traité conclu entre la France et la cour de Hué lui ouvrit enfin les portes de sa Mission . Là , pendant plusieurs années , il partagea avec Mgr Soyer , qui avait succédé à Mgr Pellerin , les sollicitudes et les travaux de l’administration du Vicariat . En 1866 , il passa au Tong-King occidental et y fut employé successivement à la fondation d’un petit séminaire et à la direction d’un district . C’est dans ce dernier poste , où il travaillait depuis douze ans , que la mort est venu mettre un terme à sa carrière .
« Au commencement du mois d’août de cette année , M. Desvaux fut atteint du choléra , dans une chrétienté de son district dont il faisait la visite , et , en quelques heures , il fut à l’extrémité . Il eut le temps de recevoir les derniers sacrements , et il s’endormit dans le Seigneur le même jour , à dix heures du soir .
« M.Desvaux , écrit encore Mgr Puginier , avait acquis un grand ascendant sur les prêtres indigènes , les catéchistes et les fidèles confiés à sa direction . Si sa grande taille et son extérieur imposant excitaient au premier abord une certaine crainte , sa bonté toute paternelle ne tardait pas à lui gagner les coeurs . Notre cher Confrère a fait beaucoup de bien dans son district , et son influence lui a permis de rendre de grands services aux six paroisses dont il avait la surveillance . Il emporte nos regrets , à nous qui étions ses Confrères , et ceux des prêtres et des chrétiens de son vaste district . » `