Jean-Marie POTTIER1822 - 1902

[0751] POTTIER Jean, Marie, Julien, Eutrope naît le 30 avril 1822 à Saint-Ouen-de-la-Rouërie en Ille-et-Vilaine. Il fait ses études au lycée de Rennes , puis au grand séminaire de cette ville. Il est ordonné prêtre le 30 mai 1850. Vicaire à Saint-Aubin-d'Aubigné, aumônier des troupes françaises à Rome, missionnaire dans l'île de Gorée (1) où il est curé de la paroisse Sainte-Marie, il revient en France en 1858. Il entre au séminaire des Missions étrangères le 20 septembre de cette même année.

Coimbatore (1859-1902)

Il part le 16 août 1859 pour Coimbatore (2), débute dans le district de Dharapouram (3) et administre successivement Palghat (4) et Wellington (5). Il construit les églises ou chapelles de Matour, Naglour (Eglises, grav., Hist. miss. Inde, v, pp. xcix, ciii.) et Nerour. En 1869, il conçoit le plan d'une Congrégation de Frères enseignant et obtient de son évêque, Mgr Dépommier, l'autorisation de la fonder. Il n'y réussit pas. En 1873, il est mis à la tête du district d'Atticodou. En 1877-1878, lors de la grande famine, il administre douze cents baptêmes. Epuisé et malade en 1892, il doit quitter la vie active. Il se consacre alors aux œuvres de charité.

Possédant à Wellington une propriété appelé Armor villa en souvenir de son pays, il la donne pour qu'on y établisse le sanatorium Saint-Théodore. Il meurt à Wellington le 15 juin 1902 et est enterré dans le cimetière du sanatorium.

C’est très pauvrement que le P. Pottier vit ses années en Inde : du riz assaisonné de poisson salé et de piment, avec une banane, tel est le menu ordinaire de ses repas. En voyage, il couche par terre sur sa natte. Souvent le marchepied de l'autel de la paillote décorée du nom d'église lui sert d'oreiller. Les vieillards malheureux sont l'objet de sa prédilection : il les reçoit chez lui, leur fournit le nécessaire, les exhorte à se convertir et, s'il les voit sourds à sa voix, il leur remet une obole en leur disant : " Quand tu seras plus malheureux et plus malade, reviens ici, tu seras nourri, soigné, dorloté, et aussi... enterré ; et le Bon Dieu te donnera le bonheur sans fin. "

1 – Au Sénégal. L’un des points de départ de la traite des Noirs jusqu’en 1815.
2 – Désigne alors la région de Coimbatore, érigée en diocèse en 1845.
3 – Au sud-est de Coimbatore.
4 – Au sud-ouest de Coimbatore.
5 – En altitude, dans les montagnes bleues ou Nilgiri.