Bernard PETITJEAN1829 - 1884
- Status : Vicaire apostolique
- Identifier : 0759
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Identity
Birth
Death
Episcopal consecration
Missions
- Country :
- Japan
- Mission area :
- 1860 - 1884 (Nagasaki)
Biography
[0759] Bernard-Thadée PETITJEAN naît le 14 juin 1829 à Blanzy-sur-Bourbince (Saône-et-Loire) ; il fait ses études au petit et au grand séminaire d'Autun. Ordonné prêtre le 21 mai 1853, il est pendant près de deux ans professeur au petit séminaire d'Autun, puis de 1854 à 1856, il exerce le ministère dans la paroisse de Verdun-sur-le-Doubs. Nommé missionnaire apostolique en 1856, il prêche dans de nombreuses paroisses. Le 27 décembre 1858, il est désigné pour être aumônier des religieuses du Saint-Enfant-Jésus à Chauffailles.
Le 11 juin 1859 (et non le 30 juillet comme le dit sa Notice nécrologique), il entre au Séminaire des MEP et le 13 mars 1860 il partit pour le Japon.
Japon (1860-1884)
Après un séjour de deux ans aux îles Riu-kiu (Lieou-kieou), il se rend en 1863, d'abord à Yokohama, puis à Nagasaki avec le P. Furet. Il est professeur de français et collabore à la construction de l'église dédiée aux Vingt-six Martyrs japonais (Eglise, grav., M. C., iv, 1872, p. 381 ; vii, 1875, p. 133. - La rel. de Jésus, i, p. 512), commencée sur les plans des PP. Girard et Furet, et inaugurée le 19 février 1865.
C’est dans cette église que, le 17 mars suivant, il rencontre des descendants d'anciens chrétiens japonais qui se font connaître à lui. Il se met aussitôt à l'œuvre pour retrouver leurs principaux groupements. Dès le 8 juin, il en connait 25, et sept de ses baptiseurs se sont mis en relation avec eux.
Le Souverain Pontife, informé de cet heureux événement, nomme le P. Petitjean évêque de Myriophite et vicaire apostolique du Japon le 11 mai 1866. Le 21 octobre suivant, l'élu reçoit à Hong-kong la consécration épiscopale.
Les résultats de ses travaux et les belles espérances de progrès sont entravés par la persécution du gouvernement japonais. Des milliers d'hommes et de femmes sont emprisonnés ou exilés ; des centaines meurent de misère. Aux mois d'avril et de juin 1868, deux édits impériaux proscrivent la religion de Jésus-Christ, promettant un salaire aux délateurs, et prononçant de rigoureux châtiments contre les catholiques. D'octobre 1869 à janvier 1870, 4 500 fidèles sont enlevés d'Urakami et des îles Goto. Des navires sont chargés de prisonniers, les hommes transportés et isolés, les femmes et les jeunes filles vendues. Le prélat fait tout son possible pour arrêter ces malheurs ; il s'adresse aux autorités japonaises et aux représentants des puissances européennes, en particulier au ministre de France. Sa voix n’est guère écoutée. L'orage ne se dissipe qu'en 1873.
Le Pape qui avait, le 28 septembre 1871, adressé aux chrétiens le bref « Licet perjucunde » (Jus Pont. de Prop. Fid., vi, 2e part., p. 140), pour les féliciter de leur courage, écrit à l'évêque le 29 mai 1873 le bref « Dum asperrimam » (Ib., vi, 2e part., p. 194), pour s'associer à sa joie de voir la fin de la persécution.
A partir de ce moment, le gouvernement japonais se montre disposé à la tolérance. Mgr Petitjean profite de ce changement et commence l'organisation de son vicariat. Il se choisit un auxiliaire,le P. Laucaigne, et le sacre évêque d'Apollonie le 22 février 1874. Le bref « Æquum erat » (Jus Pont. de Prop. Fid., vi, 2e part., p. 237), du 28 mai suivant, le loue de ce choix. Il établit des prêtres dans quelques villes, en envoie d'autres dans l'intérieur comme professeurs ou comme savants ; il appelle de France des religieuses : les Dames de Saint-Maur, et les Soeurs du Saint-Enfant Jésus de Chauffailles.
Vers la fin de 1875, il se rend à Rome pour demander la division de son vicariat ; il l'obtient par un décret du 22 mai 1876, et par le bref Pastoris æterni (Jus Pont. de Prop. Fid., vi, 2e part., p. 302), du 20 juin suivant.
Il devint alors vicaire apostolique du Japon méridional, tandis que le Japon septentrional est confié à Mgr Osouf. Il se fixe pendant quelque temps à Osaka et y fait construire une église. Il retourne ensuite à Nagasaki.
Il y meurt le 7 octobre 1884. Il est enterré dans le sanctuaire de l'église des Vingt-six Martyrs, au pied de l'autel, où 19 ans auparavant les anciens chrétiens japonais s'étaient révélés à lui.
Le Japon tout entier compte alors 30 230 chrétiens, 2 évêques, 53 missionnaires européens, 3 prêtres indigènes, 252 catéchistes, 84 oratoires, 2 séminaires avec 79 élèves, 65 écoles avec 3 331 élèves.
Obituary
MGR PETITJEAN
ÉVÊQUE DE MYRIOPHITE ET VICAIRE APOSTOLIQUE
DU JAPON MÉRIDIONAL
Le 7 octobre dernier, à Nagasaki, s’éteignait une existence dont le souvenir demeurera consigné dans les annales de l’Église catholique au XIXe siècle. Mgr Petitjean a été, en effet, choisi par la divine Providence pour être le principal instrument de ses miséricordes en faveur de la chrétienté du Japon, qu’il a tirée du tombeau où elle dormait depuis plus de deux siècles de persécution.
Mgr Bernard-Thaddée Petitjean naquit à Blanzy (diocèse d’Autun), le 14 juin 1829.
« Au catéchisme 1 l’enfant se fit remarquer par son recueillement et sa piété. Le curé de Blanzy ayant discerné chez lui de sérieuses aptitudes à la vocation ecclésiastique, lui facilita généreusement les moyens de correspondre à l’appel de Dieu, et l’admit dans une école de latin où il fit faire lui-même à Bernard toutes ses études classiques. Le jeune écolier avait de l’ouverture d’esprit, de l’application, un grand désir de bien faire. Dès cette époque, il lisait avec une avidité remarquée de son maître et de ses condisciples, le recueil des Annales de la Propagation de la Foi, et s’enquérait avec un intérêt particulier de tout ce qui touchait aux missions chez les peuples infidèles. »
Après avoir achevé son cours de théologie au grand séminaire d’Autun, le futur Évêque de Myriophite passa deux ans au petit séminaire comme professeur. De 1854 à 1856 il exerce le saint ministère à Verdun où il laisse les meilleurs souvenirs. Pendant les deux années suivantes il parcourt le diocèse en qualité de missionnaire.
« Au dire de son supérieur, l’abbé Petitjean obtint des succès remarquables dans les diverses missions auxquelles il fut employé. Il gagnait tous les cœurs par sa voix sympathique, sa parole pleine d’onction, sa piété et sa modestie.
« Le 27 décembre 1858, M. Petitjean fut désigné pour être aumônier des Sœurs du Saint-Enfant-Jésus, dont la maison-mère et le noviciat sont établis à Chauffailles.
« Il ne devait y demeurer que six mois . Le 10 juillet 1859, âgé de trente ans, voulant obéir à la voix intérieure qui le pressait de consacrer le reste de sa vie à l’évangélisation des nations infidèles, il quitta le diocèse et se rendit au séminaire des Missions Étrangères, à Paris.
1. Lettre pastorale de Mgr l’Évêque d’Autun, à l’occasion de la mort de Mgr Petitjean
« On se souvient encore dans la paroisse, que craignant d'être arrêté dans l’exécution de son projet, le futur émule des labeurs de saint Paul s'échappa pendant la nuit du presbytère de Chauffailles, où il logeait ; comme l'Apôtre, il descendit par une fenêtre pour s'échapper sans être aperçu. Per fenestram in sporta dimissus sum per murum et sic effugi (II Cor. XI,33).1 »
M. Petitjean était au séminaire depuis plus de huit mois, et l’époque de son départ pour les missions était proche, lorsqu’un événement inattendu en avança le jour et en fixa le but. Plusieurs jeunes missionnaires attendaient à Bordeaux le moment de s’embarquer ; un d’eux, M.Berther qui était destiné pour le Japon, mourut subitement et M. Petitjean fut envoyé en toute hâte pour prendre sa place à bord et en mission.
« Il avait donc travaillé pendant sept ans dans le diocèse de son baptême et de son sacerdoce, et il y avait exercé les emplois les plus divers : tour à tour maître et professeur de la jeunesse, vicaire, missionnaire, aumônier d'une importante commuauté religieuse : c'est ainsi que la Providence le préparait à cet apostolat des Missions Étrangères où le prêtre de Jésus-Christ doit cumuler, dans la multiple unité d'une vie dévorée par le travail, toutes les fonctions du sait ministère 2. »
1. Lettre pastorale de Mgr l’Évêque d’Autun.
2. Ibid.
A son arrivée à Hong-Kong, M. Petitjean fut envoyé aux îles Liou-Kiou auprès de M. Furet, resté seul depuis le départ pour le Japon de MM. Girard, Mounicou et Mermet. L’empire japonais, inaccessible depuis des siècles, venait enfin d’être contraint d’ouvrir ses portes au commerce étranger, un traité avait été conclu avec la France et les autres nations ; bien qu’il ne stipulât rien en faveur de la liberté religieuse, c’était cependant un premier pas vers cette liberté.
Aux Liou-Kiou rien n’était changé, les missionnaires demeuraient condamnés à l’inaction, et y menaient une vie exclusivement employée à l’étude et à la prière. Cette vie pour M. Petitjean dura deux années. Bien qu’elle n’ait donné à son cœur de missionnaire aucune de ces jouissances et de ces consolations que procure le ministère des âmes, il garda toujours un excellent souvenir de son séjour dans ces îles et du peuple au milieu duquel il avait débuté dans la carrière apostolique. Plus tard devenu Évêque, bien souvent il tournera des regards pleins de tendresse vers ce pays et, lorsque le moment favorable lui paraîtra venu, au déclin de sa vie, alors qu’il était déjà miné par la maladie qui le devait emporter, on le verra prendre son bâton de voyageur et, accompagné d’un jeune prêtre, les prémices de son clergé indigène, s’acheminer péniblement vers cette contrée qui eut les prémices de son apostolat.
En 1863, les deux missionnaires furent appelés au Japon. M. Furet, chargé de fonder le poste de Nagasaki, se rendit directement dans cette ville où, après quelques mois de séjour à Yocohama, M. Petitjean vint le rejoindre. Ils y continuèrent leur vie d’étude et de prière, et commencèrent la construction de ce sanctuaire dédié aux premiers martyrs japonais, et qui devait être le théâtre de la résurrection de l’église du Japon.
L’édifice fut achevé et solennellement inauguré au commencement de 1865. Admirablement situé sur le penchant d’une colline qui domine la rade et la ville de Nagasaki, il fut bientôt le rendez-vous d’une foule de visiteurs. Mais ceux-ci « semblaient n’y être attirés que par une curiosité tout humaine ; et, à leur égard, le zèle et le dévouement des missionnaires paraissaient frappés d’une complète stérilité.
« Ne restait-il donc plus rien au Japon de l’admirable chrétienté à laquelle avaient donné naissance la parole enflammée et les miracles de saint François-Xavier ? de cette chrétienté qui, surabondamment arrosée et fécondée par le sang des martyrs pendant les dernières années du XVIe siècle, comptait, au commencement du XVIIe, environ dix-huit cent mille fidèles ?
« Il est vrai que, surtout à partir de 1640, le Japon était devenu absolument inaccessible aux Européens (à l’exception des Hollandais), et surtout aux missionnaires catholiques.
« L’édit fameux qui fut publié en cette année, immédiatement après l’exécution de quatre ambassadeurs portugais, arrivés de Macao et débarqués à Nagasaki, s’exprimait en ces termes : « Tant que le soleil échauffera la terre, qu’il n’y ait pas de chrétien assez hardi pour « venir au Japon. Que tous le sachent : quand ce serait le roi d’Espagne en personne, ou le « Dieu des chrétiens, celui qui violera cette défense le paiera de sa tête. »
« Ainsi fut-il fait en 1642, en 1647, en 1666, en 1709, c’est-à-dire à chaque tentative entreprise du dehors, pour essayer de porter les secours de la religion aux descendants des néophytes que le bras de saint François-Xavier s’était lassé à baptiser, et des glorieux martyrs qui avaient été cloués à la croix comme le Fils de Dieu et pour l’amour de lui.
« Toutefois, à quelques indices recueillis avec une pieuse avidité depuis le rétablissement de l’apostolat catholique dans l’Extrême Orient, particulièrement en 1831 et 1838 , par nos missionnaires en Corée, il était permis de supposer que, malgré les terribles et persistantes rigueurs déployées pendant deux siècles et demi contre les adorateurs du vrai Dieu, tout vestige du christianisme n’avait pas disparu du Japon, et qu’un jour peut-être, s’il était possible de pénétrer dans l’intérieur du pays au-delà des ports ouverts aux Européens, on retrouverait cachées, sous la cendre épaisse des superstitions païennes, quelques étincelles de la foi véritable.
« C’est à l’apôtre envoyé au Japon par le diocèse d’Autun, que la Providence réservait l’honneur incomparable et l’ineffable joie d’être l’instrument de cette découverte.
« Ainsi, après les désastres des guerres qui avaient dépeuplé Jérusalem et transporté en masse son peuple captif sur les bords des fleuves assyriens, le pieux Néhémias, guidé par des indications fidèlement transmises de génération en génération par les descendants des exilés, retrouvait dans une vallée, au fond d’un puits ignoré, le feu du temple que les prêtres du vrai Dieu y avaient caché avant de quitter la cité de David.
« Qui ne pouvons-nous reproduire ici dans leur intégrité, d’après les Annales de la Propagation de la Foi, les pages émouvantes dans lesquelles M. Petitjean raconte comment il fut mis sur les traces de cette Église chrétienne que l’on croyait complètement anéantie ! Nous en rappellerons du moins les principaux détails.
« Le 17 mars 1865, vers midi et demi, une quinzaine d’indigènes environ se tenaient à la porte de l’église. Le missionnaire (c’était M. Petitjean lui-même) s’y rend pour leur ouvrir, entre avec eux et s’agenouille pour prier quelques instants. A peine avait-il eu le temps de réciter un Pater, que trois femmes âgées d’environ cinquante à soixante ans, agenouillées près de lui, lui disent, la main sur la poitrine et à voix basse : « Notre cœur, à nous tous qui sommes ici, ne diffère pas du vôtre. » – Vraiment, répondit le prêtre ; mais d’où êtes-vous donc ? – Ces femmes nomment leur village et ajoutent : « Chez nous, presque tout le monde nous ressemble.»
« Les jours suivants, les missionnaires se rendent dans le village désigné et y constatent la présence de près de deux mille cinq cents chrétiens. Un d’eux, catéchiste, leur affirme qu’il y a beaucoup d’autres disséminés dans toute l’étendue de l’empire. Depuis le mois de mai jusqu’au mois de septembre de cette année 1865, de semaine en semaine, les indications données par les trois Japonaises se vérifient par des faits toujours plus nombreux et plus péremptoires ; il n’y avait plus à douter. Il devenait certain que, en dépit des persécutions terribles et d’un plus terrible isolement, on pouvait compter encore au Japon des milliers de familles dans lesquelles s’étaient conservées les cérémonies intégrales du baptême ; la foi au Rédempteur mort pour le salut des hommes ; la dévotion à la sainte Vierge : les prières essentielles, à savoir : le Pater, l’Ave, le Credo, le Confiteor, avec la formule de l’acte de contrition ; des invocations à saint Michel, regardé comme patron de l’empire japonais ; enfin la double conviction que les ministres du Dieu véritable devaient être affranchis des liens du mariage et tenir leur mission du grand Chef résidant à Rome.
« Comment n’avoir pas le cœur pénétré d’une pieuse reconnaissance, quand on relit ces détails dans la relation de l’abbé Petitjean ? Ainsi, en l’absence de tout secours extérieur, sans les sacrements, sauf le baptême ; par l’action de Dieu d’abord, puis grâce à la fidèle transmission dans les familles des enseignements et des exemples des chrétiens et des martyrs japonais des XVI e et XVII e siècles, le feu sacré de la foi véritable, ou du moins une étincelle encore ardente de ce feu était demeuré dans un pays tyrannisé par le gouvernement le plus despotique et le plus hostile à la religion chrétienne ! ! ! Il n’y avait donc qu’à souffler sur cette étincelle et à en ranimer la flamme pour réaliser une fois de plus le vœu exprimé par le Sauveur : « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et que veux-je, sinon qu’il s’allume ? » 1
1. Lettre pastorale de Mgr d’Autun
Ce fut là, on peut le dire, l’œuvre la plus importante et aussi la plus ardue de M. Petitjean ; sa réussite exigeait beaucoup de patience, de travail et de prudence. Il fallait, en effet, au milieu de difficultés et de périls de toutes sortes, il fallait dissiper les doutes des chrétiens, rassurer leur timidité, fixer leurs hésitations, contenir les ardeurs imprudentes des plus ardents, éloigner les dangers d’une persécution menaçante, et préparer les fidèles au combat et au martyre. Tout cela, M. Petitjean l’entreprit et le réalisa avec un rare bonheur.
Cependant, les événements qui se passaient à Nagasaki n’avaient pu demeurer entièrement secrets. Pie IX en avait été le premier confident. Le grand Pape, en apprenant ces merveilleux détails, n’avait pu s’empêcher de verser des larmes de bonheur ; depuis ce moment il conçut pour la mission du Japon une affection toute spéciale. Il témoigna toujours une bonté toute paternelle à celui qui avait été le principal instrument de la divine Providence dans l’œuvre de la résurrection de l’Église du Japon. Il lui confia le soin de ce troupeau, vénérable vestige de milliers de martyrs, et le nomma, en mai 1866, évêque de Myriophite et vicaire apostolique du Japon.
Le sacre se fit à Hong-Kong en octobre de la même année.
De retour au milieu de ses ouailles, Mgr Petitjean, aidé de ses anciens et nouveaux collaborateurs, se remit à l’œuvre, et déjà plusieurs milliers de chrétiens avaient été préparés à la réception des Sacrements, quand éclata la persécution (novembre 1867). Durant près de six années, les malheureux néophytes furent en butte aux vexations les plus cruelles. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants furent déportés, emprisonnés, torturés ; plusieurs centaines d’infortunés moururent de misère et de faim.
L’orage ne se dissipa qu’en 1873. A partir de ce moment, le gouvernement japonais se montra disposé à la tolérance. Il fallait profiter de ses bonnes disposition, organiser la mission, pourvoir à des besoins de toutes sortes, établir partout des missionnaires, construire des églises, ouvrir des écoles ; tâche bien rude : la mission était à son début, les missionnaires pour le plus grand nombre étaient nouveau-venus, les ressources manquaient. L’Œuvre de la Propagation de la Foi alloua d’abondants secours, et le Séminaire de Paris envoya de nombreux ouvriers pour faciliter l’administration et l’évangélisation de cette mission si importante et si étendue.
Mgr de Myriophite vint en Europe à la fin de 1875 et demanda au Saint-Siège la division de sa mission en deux vicariats. Le Japon méridional lui échut en partage ; c’était là qu’était son œuvre par excellence, c’était là qu’il avait passé les années les plus belles et les plus fécondes de son apostolat.
A son retour au Japon, Mgr Petitjean se fixa d’abord à Osaca, ville très importante, la deuxième de l’empire, et dont le nom rappelle des pages glorieuses de l’histoire du christianisme. Grâce aux secours abondants que la piété des fidèles d’Europe lui avait donnés dans ce but, il y construisit une église magnifique, la plus belle du Japon. Puis les circonstances ou plutôt la Providence le ramena à Nagasaki, c’était là qu’il devait finir sa carrière à l’ombre de ce sanctuaire, devenu désormais célèbre par la découverte des chrétiens, et entouré des regrets, de l’affection et de la reconnaissance de ses enfants spirituels.
Avant de mourir, Dieu, cependant, lui accorda une grande consolation, celle d’imposer les mains aux premiers prêtres de l’Église ressuscitée du Japon.
Son œuvre était accomplie sur la terre, le moment de recevoir la récompense était arrivé pour le bon et fidèle serviteur. Une maladie de foie, dont il était atteint depuis de longues années, faisait des progrès effrayants ; elle se compliquait d’une maladie de cœur et d’une anémie profonde. Cependant le vaillant évêque, n’écoutant que son zèle, continuait de travailler. Comme nous l’avons déjà dit, il avait rêvé de revoir avant de mourir les îles Liou-Kiou et d’y fonder un poste de missionnaires. Traversant à pied une partie de la grande île Kiou-chiou, il était arrivé à Cagochima où il devait s’embarquer, lorsque tout à coup il tomba gravement malade. Ramené à Nagasaki, il reçut les derniers sacrements. Cependant, il se releva contre toute attente ; mais dès lors, il alla en dépérissant, et sa vie ne fut plus qu’une longue suite de souffrances, au milieu desquelles sa patience et sa résignation ne se démentirent jamais.
Le 21 août dernier, il eut une crise terrible ; il y survécut plus d’un mois, mais il demeura paralysé. A partir de ce jour tout espoir était perdu, missionnaires et chrétiens attendirent dans la douleur et la prière le terrible moment qui devait leur ravir un père bien-aimé.
Nous empruntons à une lettre de Mgr Laucaigne qui, pendant plus de quarante jours, ne le quitta pas un seul instant et qui lui prodigua les soins les plus tendres, le récit des derniers moments de l’illustre Prélat.
« Ce fut le mardi 7 octobre, écrivait Mgr d’Apollonie, que Monseigneur rendait le dernier soupir. Il était entré en agonie dès le 5 au soir, fête du Saint-Rosaire : la nuit précédente le vénéré malade avait peu reposé ; mais en revanche il avait été toute la nuit occupé du bon Dieu, tantôt invoquant le Sacré-Cœur, tantôt recourant à Marie, tantôt parlant de sa fin prochaine comme s’il avait connu que le dernier jour n’était pas éloigné : mais déjà il n’avait plus bien le contrôle de pensées.
« Le dimanche matin, comme on lui rappelait l’objet de la solennité : « Oh ! oui ! dit-il, je vais m’unir à tous les chrétiens qui prient la bonne Mère aujourd’hui. » Pendant toute la journée Monseigneur fut très fatigué, la plupart du temps il eut à peine sa connaissance. Il se rendait pourtant compte de la gravité de son état, non seulement dans les jours qui précédèrent sa mort, mais dès les premiers jours de sa maladie : – « Je sais, disait-il quelques jours après « qu’il eut reçu les derniers sacrements, je sais qu’on fait neuvaines sur neuvaines pour obenir « de Dieu une guérison, je m’unis volontiers à ceux qui prient dans cette intention ; je ne « doute ni de la puissance ni de la bonté de Notre-Seigneur et de Notre-Dame, mais je ne « pense point que ceux qui demandent ma guérison soient exaucés ; il faut que je disparaisse « pour que le bien se fasse ; mais une fois que je serai près du bon Dieu, je ne vous oublierai point.
« – Ah ! mon Dieu ! que votre sainte volonté soit faite, répétait-il souvent, même au milieu « de ses délires. »
« Pendant les derniers jours, à mesure que la fin approchait, l’intelligence du vénéré malade semblait s’obscurcir, il ne retrouvait toute sa lucidité d’esprit que dans les moments où les douleurs physiques devenaient plus intenses. « C’est bientôt fini... ah ! mon Dieu, que votre sainte volonté soit faite ! » répétait-il alors ; c’était aussi en ces moments qu’il se souvenait comme subitement d’une recommandation qu’il voulait faire à ceux qui étaient auprès de lui, d’un conseil qu’il voulait leur donner, et que sans doute il avait réservé jusqu’aux derniers moments : il disait alors avec précision ce qu’il voulait dire ; jamais il n’avait eu plus de fermeté ni plus de clarté : quand c’était fini, il avait encore le temps de formuler un acte de conformité à la volonté de Dieu, et alors, comme si Notre-Seigneur n’eût attendu que cela pour que la croix qui allait suivre ne perdît rien de son mérite, la lumière semblait se retirer, il commençait à perdre le fil de ses idées ; il se croyait guéri.
« Le soir du dimanche du Saint-Rosaire, il voulait à toute force descendre et aller, disait-il, au réfectoire avec toute la communauté : pour le satisfaire il fallut l’aider à s’asseoir sur le lit, les pieds en dehors. Mais la fatigue que ce mouvement lui occasionna, épuisa tellement ce qui lui restait de force, qu’il lui devint impossible pendant quelques instants de rien articuler : nous le remîmes sur son lit et l’engageâmes à se reposer un peu, ce à quoi il consentit.
« Une heure peut-être après, il essaya vainement d’avaler quelques gouttes d’une boisson rafraîchissante : nous crûmes alors que le dernier moment était venu ; le liquide que le malade avait pris s’arrêtait à la gorge et le suffoquait. Tous les confrères qui venaient de prendre le repas du soir étaient autour du lit de leur vénéré Vicaire apostolique. Celui-ci, en parfaite connaissance, répeta avec ferveur, et malgré les efforts inouïs qu’il faisait pour respirer, toutes les invocations qui lui étaient suggérées. Nous récitâmes encore une fois auprès de lui les prières des agonisants : car c’était bien l’agonie qui commençait véritablement.
« A partir de ce moment les idées s’obscurcirent graduellement, et je ne sais si désormais il y aura un seul éclair d’entière lucidité d’esprit. La nuit fut très mauvaise, et pendant la journée du lundi, à part quelques moments d’une extrême excitation, qui achevait d’épuiser ses forces. Monseigneur demeura ordinairement comme plongé dans une espèce de léthargie. Au reste, il ne sentait pas de douleur et parfois il se croyait parfaitement guéri : « Oh ! que je suis bien, disait-il d’une voix qui pouvait à peine articuler, une fois qu’au milieu des ardeurs de la fièvre il venait de prendre une boisson rafraîchissante, oh ! que cela est bon: remercions le bon Dieu, jamais je n’ai été si bien que maintenant. »
« Vers dix heures du soir, M. Cousin vint d’Osaka, pour dire un dernier adieu à son Vicaire apostolique, lui demander une dernière bénédiction. Monseigneur reconnut immédiatement son provicaire ; mais il fit de vains efforts pour lui dire quelque chose. Cette nuit fut très agitée, et quand vers neuf heures le médecin arriva, il trouva le malade tellement affaibli qu’il jugea que la fin était proche : peut-être arrivera-t-il jusqu’à midi, dit le docteur, en se retirant. A onze heures Monseigneur prit un peu de vin mêlé d’eau, dit encore qu’il ne souffrait point, qu’il se sentait très bien ; mais la voix devenait de plus faible, la respiration pénible, et la figure prenait un aspect livide qui ne permettait pas de se faire illusion ; pourtant nous ne pensions pas qu’il mourrait avant la nuit.
« Vers une heure et demie, j’avertis M. Cousin, qui, pendant toute la matinée, s’était abstenu de venir voir le malade de peur de le fatiguer ; et tandis que le cher provicaire allait encore une fois considérer les traits de son Vicaire apostolique, je m’éloignai pendant quelques minutes, afin de le laisser seul. Ce fut en ce moment que Notre-Seigneur vint appeler son serviteur. Quand il rendit le dernier soupir, M. Cousin seul était auprès de lui. Au moment d’expirer, Monseigneur ouvrit les yeux et reconnut, croyons-nous, son provicaire. Quand j’entrai, celui-ci lui fermait les yeux ; je saisis encore sur le visage quelques mouvements convulsifs, mais le cœur ne battait plus, l’âme n’y était déjà plus, elle s’était envolée vers le roi des Pontifes, vers le Seigneur Jésus, embellie d’une longue vie de missions et purifiée par cinquante-trois jours de cruelles souffrances supportées avec une admirable patience : il était une heure et demie, le mardi 7 octobre.
« Je suis sur la croix, disait un jour le vénéré malade, le crucifiement commence ; mon Dieu, que votre sainte volonté soit faite ! » Ces paroles sont le résumé exact de toute la vie et plus encore de la dernière maladie du regretté Prélat. Non plus que pendant sa vie et surtout son laborieux pontificat, les souffrances physiques ne furent ni la seule ni la plus rude épreuve des derniers jours. Le bon Dieu qui voulait sans doute par là augmenter les mérites de son serviteur, permit qu’il fût privé de la sainte Communion pendant les huit jours qui précédèrent sa mort. « Je serais bien heureux d’expirer sur le cœur du bon Sauveur, disait-il, le 2 octobre, « au moment d’une crise, mais je crains de ne pouvoir avaler la sainte hostie. Soyez juges « vous-mêmes.» Il y avait déjà deux ou trois jours que l’œsophage était parlysé.
« Le jour du Saint-Rosaire, au milieu de son délire, le malade disait à M. Raguet, qui se trouvait alors auprès de lui : « Donnez-moi donc la sainte Communion ! Pourquoi ne me « donne-t-on pas la sainte Communion ? » Tantôt il invoquait avec ferveur soit le Sacré-Cœur, soit la sainte Vierge, tantôt il répétait constamment cette simple parole : « Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! » Souvent il regardait attentivement et comme s’il eût voulu aller à lui, une grande image de Jésus crucifié, placée à quelque distance de son lit. Une fois qu’il paraissait sommeiller, il s’écria tout à coup sans ouvrir les yeux : « Oh ! la bonne Mère, la voilà ! Ayons bien confiance en la miséricorde de Dieu et de Marie. »
« Il faut l’avouer cependant, les derniers jours de la maladie qui a mis fin à cette précieuse existence eurent peu de ces rayons consolateurs que nous aimons à rencontrer au moment du combat suprême de ceux qui nous sont chers. Monseigneur craignait en quelque sorte qu’il y eût dans ces derniers moments quelque chose d’extraordinaire. Pendant sa maladie il racontait volotiers ce que parfois il voyait ou croyait voir, triste ou consolant ; mais toujours il avait soin d’ajouter : « Du reste, il n’y avait rien de surnaturel. »
« Un jour il reçut une lettre ainsi conçue : « Noble Père, que vous êtes heureux ! bientôt « vous allez entrer dans le royaume du Ciel ; notre sainte Mère Marie, vous attend depuis « longtemps... que vous êtes heureux !... mais pour nous quelle douleur !...pour que nous « portions bien cette épreuve, donnez-nous, je vous prie, votre sainte bénédiction. »
« L’humble prélat, qui était obligé de recourir à un tiers pour prendre connaissance des lettres qui lui étaient adressées, s’alarma du ton de celle-ci. « Cachez cela, dit-il, il ne faut pas « de notre vivant nous laisser adresser de ces lettres. » Peut-être que dans le secret de son cœur, il demandait à Dieu qu’il n’y eût dans sa mort rien que d’ordinaire, sauf les souffrances.
« Notre regretté défunt savait que le prêtre et surtout le missionnaire est un soldat, soldat de Jésus-Christ contre Satan. Sa vie tout entière, surtout depuis qu’il devint évêque, ne fut qu’une lutte continuelle contre l’ennemi des âmes ; et jusqu’au dernier moment, il ne cessa de combattre le bon combat. Après que les missionnaires eurent terminé leur retraite, plusieurs se hâtèrent de regagner leurs districts : « Qu’ils retournent à leur poste, dit Monseigneur ; parce « que le général tombe, il ne faut pas que les soldats quittent le champ de bataille. »
« Une autre fois, il voulait se lever pour recevoir la sainte Communion : « Il n’est pas « convenable, disait-il, de recevoir Notre-Seigneur étendu sur un lit. » Et ce n’était pas toujours du premier coup qu’il consentait à demeurer couché : le plus souvent, cependant, il n’avait d’autre réponse que celle-ci : « Hé bien ! ce sera comme vous voudrez. »
« C’est dans cet esprit d’humble résignation et de sainte fermeté que le prélat entra dans la dernière période de sa maladie. Notre-Seigneur qui ne lui envoyait tant de souffrances que pour augmenter ses mérites et le couronner plus vite, lui laissa voir et comme savourer d'avance tout ce qu’il lui réservait d’amertumes : comme notre Sauveur agonisant au Jardin des Olives, Monseigneur vit se présenter à lui le calice de sa passion, et comme Jésus, il dit avec amour : « Mon Dieu, que votre volonté soit faite ! »
« Le 26 septembre, vers neuf heures et demie, Monseigneur se sentit plus fatigué que d’ordinaire : il voulut que tous les missionnaires alors présents à Nagasaki vinssent près de son lit réciter les prières des agonisants pendant, disait-il, que je puis encore prier avec vous.
« Assis sur son lit et jouissant de sa parfaite connaissance, il s’unit aux prières de l’ Église. Quand les prières furent terminées : « Voici dit-il, venu le moment de nous séparer », et. d’une voix ferme, il remercia les missionnaires qui avaient travaillé jusqu’alors avec lui, se recommanda à leurs prières et leur donnant rendez-vous en Paradis, dans les sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, il les bénit tous, présents et absents.
« Il s’adressa ensuite aux Japonais, prêtres, tonsurés, minorés et autres séminaristes qui étaient présents, leur recommanda de se montrer reconnaissants pour tous les bienfaits dont le bon Dieu les avait comblés, et dignes de leurs ancêtres, qui ont, en si grand nombre, donné leur vie pour Jésus-Christ. A eux aussi, il donna une dernière bénédiction.
« Dans l’après-midi, il se fit transporter sous la véranda, afin, dit-il, de saluer les saintes images. En effet, tourné vers la grande croix, érigée par lui au milieu du jardin, en face de la porte d’entrée de la maison, et voyant à sa droite la blanche statue de Notre-Dame lmmaculée, placée également par lui-même au seuil de l’église, il suivit avec attention la récitation d’un Pater, Ave, avec quelques invocations, et se fit immédiatement rapporter dans sa chambre : « Voilà notre petit pèlerinage fini, dit-il en rentrant ! »
« En effet, depuis ce moment, son départ de la vie commença réellement. Ce jour même, s’adressant à celui qui était habituellement auprès de lui, il lui dit avec un accent de tristesse qu’il serait difficile d’exprimer : « Oh ! ma pauvre tête !... je sens qu’elle s’en va... parfois j’ai « des idées absurdes...soyez près de moi, ne me quittez point...je perds la raison. » Et de fait, il lui arrivait de commencer quelquefois des phrases qu’il interrompait subitement, s’apercevant qu’elles n’avaient pas de sens. – « Hé bien ! Monseigneur, lui disais-je, si le bon Dieu vous « demande encore ce sacrifice, est-ce que vous ne le faites pas de bon cœur ? » – « Oui, de « bon cœur, tout ce que le bon Dieu voudra... mon Dieu ! que votre volonté soit faite » ; telle sera désormais son oraison jaculatoire la plus ordinaire, expression véritable de ses pensées.
« Au bon Dieu qui lui a retiré l’usage de ses mains et de ses pieds presque entièrement paralysés, l’usage même de son intelligence qu’il sent défaillir, il fait le sacrifice de sa volonté, et se soumettant au dernier de ses serviteurs, il lui dira : « Placez-moi comme vous « jugerez à propos, je ne sais, moi, ce qu’il y a de mieux. » Il a toujours eu un grand respect pour toutes les prescriptions du docteur, celles même qui contrariaient le plus ses goûts naturels : « Nous n’avons pas le droit d’abréger le temps de notre épreuve, disait-il « quelquefois, ni de modifier la croix que le bon Dieu nous envoie. »
« Rien n’égalait la reconnaissance qu’il portait à tous ceux qui lui rendaient quelque service ; et je ne sais pas si jusqu’au dernier moment il a reçu un seul petit service pour lequel il n’ait pas immédiatement remercié avec affection. Quelquefois, il lui échappait une plainte quand des mains maladroites lui faisaient mal, mais il demandait immédiatement pardon de son impatience, et c’était alors qu’il remerciait avec plus d’affection.
« Il aimait ses serviteurs comme un père aime ses enfants. « Oh ! quelle grâce le bon Dieu « me fait, disait-il un jour, en me donnant ces bons enfants pour me servir... avec quelle « attention ils me rendent toute sorte de bons offices ! » Tantôt, il les obligeait à partager entre eux un mets qui avait été préparé pour lui ; tantôt, il les appelait près de lui, et avec la main qui n’était pas encore tout à fait paralysée, il les caressait comme on caresse un enfant. Eux aussi, il aimait à les bénir et leur donnait l’assurance qu’arrivé au terme, il ne les oublierait point. »
A la nouvelle de la mort de leur Père bien-aimé, les chrétiens accoururent de toutes parts pour contempler encore une fois ses traits, prier auprès de sa couche funèbre, et lui payer le tribut de leurs regrets et de leur douleur. Les obsèques du vénérable prélat eurent le caractère d’une véritable manifestation à laquelle prirent part les Européens de toutes nationalités et de toutes croyances, et plusieurs milliers de chrétiens indigènes. Aujourd’hui, les restes mortels de Mgr Petitjean reposent dans le sanctuaire, au pied de l’autel où, il y a dix-neuf ans, l’Église du Japon est sortie de son tombeau.
References
[0759] PETITJEAN Bernard (1829-1884)
Bibliographie. - Ancien ouvrage réimprimé par les soins de Mgr Petitjean :
Lexicon latino-japonicum depromptum ex opere cui titulus : Dictionarium latino-lusitanicum ac japonicum, typis primum mandatum in Amacusa in collegio japonico Societatis in anno mdxcv. Nunc denuo emendatum atque auctum a vicario apostolico Japoniæ. - Typis S. C. de Propaganda Fide socio Eq. Petro Marietti admin., Romæ, mdccclxx, in-4, 3 ff. n. ch., tit., préf., etc. + pp. 749 à 2 col.
Comp.-rend. : Journ. asiat., 6e sér., xx, 1872, p. 53.
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1872, pp. 45, 46 ; 1875, p. 7 ; 1876, p. 3 ; 1877, p. 8 ; 1878, pp. 9, 11 ; 1879, p. 12 ; 1880, p. 19 ; 1881, pp. 24, 117 ; 1882, p. 16 ; 1883, p. 77 ; 1885, p. 35 ; 1886, p. 172 ; 1896, p. 336.
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M. C., i, 1868, Retour au Japon, p. 70 ; Ib., Persécution à Urakami, p. 133 ; ii, 1869, pp. 58, 89, 202 ; iii, 1870, p. 308 ; iv, 1871-72, Libération de quelques chrétiens, pp. 297, 311 ; Ib., Bref de Pie IX, p. 409 ; Ib., p. 468 ; v, 1873, pp. 173, 243, 266 ; Ib., Libération de chrétiens, p. 314 ; Ib., Circulaire, p. 326 ; Ib., Adresse à Pie IX, p. 438 ; Ib., p. 449 ; Ib., Bref du Pape, p. 511 ; Ib., p. 594 ; vi, 1874, Nomination de son auxiliaire, p. 3 ; Ib., Bref du Pape, p. 15 ; vii, 1875, Epreuves des chrétiens, pp. 97, 98 ; Ib., Tableau du vicariat, p. 378 ; viii, 1876, pp. 14, 98, 433 ; ix, 1877, p. 618 ; xii, 1880, pp. 236, 316, 448 ; xiii, 1881, p. 136 ; xiv, 1882, p. 160 ; xv, 1883, p. 433 ; xvi, 1884, pp. 496, 510 ; xvii, 1885, p. 82 ; Ib., Son éloge par Mgr Perraud, p. 510.
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Mandement de Mgr Perraud sur la mort de Mgr Petitjean, n° 101.
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Collect., 11 mars 1868 : nos 328, 1283, 1414, 1548, 1767 ; 9 sept. 1868 : n° 409 ; 3 oct. 1873 : n° 1549 ; 28 juin 1876 : n° 1497.
Notice nécrologique. - C.-R., 1884, p. 169.
Biographie. - Mgr Petitjean et la nouvelle Église du Japon (1829-1884) [avec portrait]. Les Contemporains, n° 709. - 5, rue Bayard, Paris, in-4, pp. 16.
Portrait. - A. P. F., 1885, lvii, p. 1. - M. C., v, 1873, p. 325 ; xvii, 1885, p. 73. - Les miss. cath. au XIXe sièc., p. 236. - La Rel. de Jésus, i, p. 577. - Act. et hist. du Conc., vii, p. 40. - Voir Biographie.
Bibliographie:
PETITJEAN Bernard Mgr (1829-1884)
Lexicon latino-japonicum depromptum ex opere cui titulus dictionarium latino-lusitanicum ac japonicum typis primum mandatum in Amacusa in collegio japonico Societatis Jesu anno domini 1595 / nunc denuo emendatum atque auctum a vicario apostolico Japoniae [Bernard Petitjean]. - Romae : Typis S. C. de Propaganda Fide, 1870. - 749 p. ; 28 cm.