Augustin CHAUSSE1838 - 1900

[0812] Augustin CHAUSSE naît le 19 février 1838 à Saint-Didier-la-Séauve (Haute-Loire). Il fait ses études au petit séminaire de Monistrol, et entre laïque au Séminaire des MEP le 30 septembre 1859. Ordonné prêtre le 14 juin 1862, il part le 18 août suivant pour la mission du Kouang-tong et Kouang- si.

Chine (1862-1900)

Il dirige d’abord l'orphelinat de Canton. Vers la fin de l’année 1864, il administre le nord du district de Loui-tcheou. En 1867, il se dévoue particulièrement à l'évangélisation des Hakkas, et en baptise 1500.
En 1868, survient une persécution qui désole une partie de la région ; 144 familles pillées et maltraitées prennent la fuite ; le P.Delavay, qui évangélisait également le Loui-tcheou, doit aussi quitter son poste.

Pendant plusieurs années, le P.Chausse est en butte à la haine des mandarins, et ses chrétiens sont soumis aux pires vexations. De plus, de 1869 à 1872, il doit administrer le district de Chek-chin ; il réussit à y faire des conversions et à y construire quelques oratoires. Au mois de décembre 1876, au moment où la persécution commence à s'apaiser, il est envoyé à Tchao-tcheou et y baptise les premiers chrétiens du district actuel de Kit-yeung.

Le 16 décembre 1880, il est nommé évêque titulaire de Capse et coadjuteur du préfet apostolique de Canton, le P.Guillemin. Son sacre a lieu à Canton, le 25 juillet 1881. Il se montre bon administrateur ; il fait construire autour de l'évêché des maisons qui procurent à la mission un revenu appréciable.
Au moment de l'expédition française au Tonkin (1884-1885), il se réfugie avec la plupart de ses missionnaires à Hong-kong, et doit subvenir à l'entretien des nombreux chrétiens qui l'ont suivi.

La lettre Commotum super bellum (Leonis XIII Acta, v, p. 10. - Acta S. Sedis, xvii, p. 417), du 1er février 1885, que Léon XIII adresse au gouvernement chinois, empêche l'extension de la persécution dans l'Empire. Cependant, la province du Kouang-tong, gouvernée par un vice-roi très hostile au catholicisme, demeure presque entièrement privée d'ouvriers apostoliques jusqu'à la fin de la guerre.
C'est en cette circonstance que la mission perd presque toutes ses archives, qui étaient restées à l'évêché.
Rentré à Canton, et devenu préfet apostolique le 5 avril 1886 en raison de la mort de Mgr Guillemin, il s'empresse de reconstruire l'évêché. Il fait aussi édifier une chapelle et un presbytère à Sha-meen, dans la concession européenne, et en 1895, le séminaire à quelques pas de l'évêché. Il termine la cathédrale de Canton, œuvre admirable de Mgr Guillemin, et l'ouvre au culte.

Il prend part au second synode de la 5e région de Chine, qui se tient à Hong-kong en 1891, et en préside les travaux.

Il s'occupe activement de faire progresser l'Evangile, et ne craint pas de donner aux catéchumènes l'aide de sa bourse et de son influence. A un vice-roi des deux Kouang, ayant demandé qu'il soit éloigné de Canton, parce qu'il traitait trop d'affaires, il répond :
" Le vice-roi, qui n'ose se plaindre que je prends trop de monde sous ma houlette, m'accuse de traiter trop d'affaires, et pour preuve, dit qu'il en a en ce moment quantité de pendantes. A qui faut-il s'en prendre, si ce n'est à lui ? S'il avait arrangé chaque affaire à mesure qu'elle se produisait, il en aurait aujourd'hui moins à examiner. "

Une attaque de paralysie le frappe à la fin du mois de septembre 1899 ; cependant, ce n’est qu'un an après qu'il consent à aller se reposer au sanatorium de Béthanie à Hong-kong, où il succombe au bout de huit jours, le 12 octobre 1900.
Grâce à son administration ferme, prudente et habile, il laisse la mission dans une bonne situation.