Martin PONTVIANNE1839 - 1879
- Status : Vicaire apostolique
- Identifier : 0831
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Episcopal consecration
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1864 - 1879 (Hué)
Missionaries from the same family
Biography
[0831] Martin-Jean PONTVIANNE , originaire de La Brousse, hameau d'Yssingeaux (Haute-Loire), vient au monde le 1er mars 1839. Il fait ses études au petit séminaire de Monistrol, entre laïque au Séminaire des MEP le 23 octobre 1860, y reçoit l'onction sacerdotale le 30 mai 1863, et part le 16 juillet suivant pour la Cochinchine septentrionale.
Vietnam (1863-1879)
Sa mission étant encore fort troublée, il s'arrête à Saïgon ; après un séjour de six mois à Poulo-Condor, où il exerce les fonctions d'aumônier du pénitencier, il se rend à Hué ; il y arrive le 16 septembre 1864.
Il est chargé du district de Sao-bun qu'il trouve en ruines ; il le restaure, et convertit un certain nombre de païens. En 1876, il administre toute la province du Quang-binh ; il a pour résidence principale Ke-sen.
Nommé évêque de Botra et vicaire apostolique le 31 août 1877, il est sacré à Kim-long le 12 mai 1878. Il se met aussitôt à visiter la mission. Malade au cours d'une de ses tournées pastorales, il veut cependant continuer à remplir ses fonctions.
Complètement épuisé au printemps de 1879, il va au sanatorium de Béthanie à Hong-kong, et s'y éteint le 30 juillet suivant.
On a gardé le souvenir de sa très grande charité; souvent il se privait du nécessaire pour venir en aide aux malheureux ; il garda longtemps près de lui un mendiant qu'il avait recueilli, l'entoura de soins, l'assista à sa mort, et voulut l'ensevelir lui-même.
Obituary
NÉCROLOGE
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MGR PONTVIANNE
ÉVÊQUE DE BOTRA ET VICAIRE APOSTOLIQUE DE LA COCHINCHINE SEPTENTRIONALE.
Mgr Martin-Jean Pontvianne naquit à Issengeaux (diocèse du Puy), le 1er mars 1839, d’une famille patriarcale qui a conservé les traditions de foi et de dévouement des anciens âges (1). Ce fut auprès de ses parents qu’il apprit à aimer et à pratiquer la vertu . La maison paternelle était ouverte à toutes les infortunes , l’indigent avait sa place au foyer de la famille , et les enfants étaient habitués à le traiter comme un frère . Formé à cette école de dévouement, le futur Évêque conçut le désir de se consacrer au service de Dieu et du prochain , et ce ministère , il le voulut dans ce qu’il a de plus héroïque .
Après avoir achevé ses études au petit Séminaire de Monistrol , il annonça à sa pieuse mère son dessein de se faire Missionnaire . Celle-ci , faisant taire la nature pour n’écouter que les inspirations de sa foi , fut la première à encourager et à bénir la résolution de son fils . Arrivé à Paris le 23 octobre 1860 , Mgr Pontvianne fit toutes ses études théologiques au Séminaire des Missions Étrangères . Ordonné prêtre le 30 mai 1863 , il partit le 16 juillet suivant pour la Cochinchine septentrionale .
A son arrivée en Annam , le nouveau Missionnaire fut chargé de L’administration d’un district important qu’il conserva jusqu’à son élévation à l’épiscopat . Dès son début dans la carrière , il sut , par son affabilité et sa bonté d’âme , gagner l’estime de ses Supérieurs et l’affection de ses Confrères . Excessivement dur pour lui-même , il avait pour ses Collègues et pour tous ceux qui l’entouraient des attentions et une condescendance qui lui gagnaient tous les cœurs . Les jeunes Missionnaires qui , dans la suite , ont fait auprès de lui l’apprentissage de la vie apostolique , ont conservé le souvenir de sa douceur et de sa charité .
Cette charité , il la poussait jusqu’à l’excès quand il s’agissait de secourir les pauvres ; pauvre lui-même , il se privait souvent du nécessaire afin de pouvoir soulager quelque infortune . Ayant recueilli dans sa maison un pauvre mendiant , il le soigna longtemps avec une tendresse toute maternelle ; et quand son protégé mourut , il ne céda à personne le soin de l’ensevelir . Son austérité dépassait souvent les bornes . D’un zèle ardent et d’une constitution robuste , il était infatigable dans l’exercice du saint ministère . Son district , qu’une récente et cruelle persécution avait dévasté pendant de longues années , fut , par ses soins , complètement réorganisé . Il s’occupa spécialement de l’orphelinat que M. Desvaux y avait fondé , cet établissement , sous sa direction , est devenu très important .
Après la mort de Mgr Sohier , Mgr Pontvianne fut désigné pour lui succéder . Il fut sacré à Hué que par Mgr Croc , le 12 mai 1878 .
(1) Un frère du vénérable défunt appartient à la Société des Missions Étrangères et travaille au Su-tchuen oriental ; deux autres ont pris l’habit de Saint-François chez les Franciscains de la primitive Observance , un quatrième est actuellement au grand séminaire du Puy , et le cinquième est demeuré auprès de sa pieuse mère , dont il console la vieillesse et imite les vertus .
« Il y a à peine un an , nous écrit M. Dangelzer , que Mgr de Botra recevait la consécration épiscopale , au milieu d’une foule enthousiasmée ; tout le monde répétait cette acclamation du pontificat : Ad multos annos . Hélas ! notre joie ne devait pas rester longtemps sans mélange d’inquiétude . Monseigneur n’avait plus cette santé robuste qui ne redoutait aucune fatigue , que ne rebutait aucun travail . Déjà , depuis quelques années , il était sujet à de fréquentes indispositions ; mais nous étions loin alors d’en soupçonner la gravité . Après son sacre , Sa Grandeur se mit à l’œuvre avec ardeur , et commença la visite de son Vicariat , confessant , prêchant , se prodiguant partout . Sa santé déjà ébranlée ne put tenir à tant de fatigues , et on dut le ramener presque mourant à la capitale . Les médecins annamites jugèrent sa maladie désespérée . Le docteur de la Légation française lui donna ses soins , grâce auxquels Sa Grandeur reprit quelque force . On eut une lueur d’espoir , mais elle ne fut pas de longue duée ; et par ordre du médecin , le malade dut quitter sa Mission . Il partit pour Saïgon avec la conviction qu’il recouvrerait promptement la santé et retournerait bientôt dans sa chère Mission .
« Dieu en avait décidé autrement ! De Saïgon , Mgr Pontvianne fut envoyé à Hong-Kong . Mais là , comme ailleurs , tous les soins qui lui furent prodigués demeurèrent sans résultat . M. Patriat nous donne les détails suivants sur les derniers moments du regretté Prélat : « Mgr Pontvianne vient de nous quitter . C’est le 30 juillet , à trois heures et quart du matin , que sa belle âme a laissé sa dépouille mortelle pour aller prendre sa place parmi les élus . Sa fin a été comme sa vie , celle d’un saint : toujours simple , humble , pieux et austère , il a conservé jusqu’à son dernier soupir un calme parfait . Depuis longtemps déjà il n’aspirait plus qu’au Ciel . Un jour le Confrère qui l’assistait lui ayant demandé ce qu’il désirait , il répondit : – « Je ne désire que le paradis . »
« Mgr Pontvianne a mis ordre à ses affaires avec beaucoup de calme . Il a fait écrire à S. Émi. le Cardinal Préfet de la S. C. de la Propagande , pour lui annoncer sa mort prochaine et l’assurer de son obéissance et de son filial dévouement jusqu’à son dernier soupir . »
Les funérailles de Mgr Pontvianne furent célébrées le lendemein 31 juillet . Elles ont été présidées par Mgr Raimondi , Vicaire Apostolique de Hong-Kong . Tout le clergé de l’île et une assistance nombreuse , dans laquelle on remarquait MM. Les consuls de France , de Portugal et du Brésil , et plusieurs personnages marquants de la colonie , avaient tenu à rendre les derniers devoirs au regretté Prélat .
References
[0831] PONTVIANNE Martin (1839-1879)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1875, p. 33 ; 1877, p. 30 ; 1878, p. 32 ; 1879, pp. 46, 71. - A. P. F., li, 1879, Etat de la mission depuis 1876, p. 108 ; lii, 1880, p. 76. - A. S.-E., xxxi, 1880, p. 287. - M. C., ix, 1877, p. 466 ; xi, 1879, p. 471.
Arm. des Prél. franç., p. 267.
Notice nécrologique. - C.-R., 1879, p. 77.
Biographie. - Notice biographique sur Mgr Martin-Jean Pontvianne, évêque de Botra, vicaire apostolique de la Cochinchine septentrionale [avec portrait], par l'abbé H. Colly, prêtre du diocèse du Puy. - J. M. Freydier, imprimeur et Th. Bérard, libraire, Le Puy ; S. Léotard, libraire, place du Foiral, Yssingeaux, 1880, in-12, pp. iv + 1 F n. ch. + 56.