François MERCUSOT1839 - 1888
- Status : Prêtre
- Identifier : 0884
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1866 - 1875
Biography
[884]. MERCUSOT, François, originaire de Remilly-en-Montagne (Côte-d'Or), vint au monde le 18 mars 1839. Il entra tonsuré au Séminaire des M.-E. le 23 octobre 1862, fut ordonné prêtre le 10 juin 1865, et envoyé le 15 septembre suivant au Kouy-tcheou. Il s'occupa d'abord d'un orphelinat de la Sainte-Enfance situé dans un des faubourgs de Kouy-yang ; bientôt on le chargea du poste de Tong-tse hien, où il devint si sympathique à tous, que, pendant la persécution, il y put rester sans crainte pour sa vie.
Sa santé s'étant affaiblie, on le mit à la tête du district moins fatigant de Tsin-gai. Il y usa le reste de ses forces. Il se vit obligé de se rendre à Hong-kong, puis en France en 1875, et se retira dans sa famille à Remilly-en-Montagne. C'est là qu'il expira le 4 juillet 1888. Dans une de ses dernières lettres, il écrivait : " Je vois sans trouble mes forces m'abandonner de jour en jour ; je me prépare avec calme à paraître devant Dieu, quand il le jugera à propos. Le seul regret que je ressens vivement, c'est de mourir loin de ma chère mission du Kouy-tcheou. J'accepte en esprit de pénitence cette peine, la plus grande peut-être de toute ma vie. "
Obituary
M. MERCUSOT
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU KOUY-TCHEOU
Né le 18 mars 1839.
Parti le 15 septembre 1865.
Mort le 4 juillet 1888.
Né à Remilly-en-Montagne ( Côte-d’Or), M.François Mercusot était entré le 23 octobre 1862 au Séminaire des Missions-Étrangères. « Pendant le séjour qu’il y fit pour se préparer à la vie apostolique, nous écrit M. Faneau, il put souvent sentir battre son cœur en entendant parler de la moisson qui se préparait alors si belle, dans cette jeune et si intéressante mission du Kouy-tcheou. Aussi, fut-il heureux de se trouver appelé à aller travailler dans ce beau coin du champ du Père de famille, avec cinq autres de ses confrères qui partirent avec lui, le 15 septembre 1865.
« Doué d’une belle intelligence et d’une nature énergique, le P. Mercusot avait tout ce qu’il fut pour faire un excellent missionnaire. Mais Dieu, dès le commencement, lui fit comprendre qu’il devait l’associer autrement que par la prédication à l’œuvre de la conversion des âmes. A peine avait-il répondu à l’appel de sa vocation, que le divin Maître l’affligea de cette maladie nerveuse, dont il devait souffrir jusqu’à sa mort.
« Le P. Mercusot put sans accident arriver dans sa chère mission ; une rébellion de peuplades indigènes l’obligea toutefois, ainsi que ses confrères, de faire un long et fatigant détour au milieu d’un pays ravagé, désert et sans ressources. Grâce à Dieu, l’état de sa santé se soutint pendant ce voyage périlleux, et le temps qu’il lui fallut pour apprendre la langue. Après avoir commencé à remplir les devoirs du saint ministère dans un orphelinat de la Sainte-Enfance situé dans un faubourg de la capitale, il fut destiné au poste important de Tong-tse-hien, sur les confins de la mission du Su-tchuen et à deux journées de la préfecture de Tsen-y-fou. Il sut se faire aimer des chrétiens et estimer même des païens, si bien qu’il put tenir la position, sans être obligé d’abandonner son poste, pendant la cruelle et longue persécution de Tsen-y.
« Commencée en 1869, cette persécution ruina de fond en comple les belles chrétientés de la ville et de la campagne ; pendant plusieurs années, les missionnaires ne purent reparaître dans le pays. Comme nous l’avons dit, le P. Mercusot fut assez heureux pour se maintenir à Tong-tse ; mais sa santé, déjà gravement atteinte, ne lui permit pas d’occuper plus longtemps cette importante station. Ses supérieurs le rappelèrent à la capitale et lui confièrent le district de Tsin-gay. Cette petite ville, située à une journée de la capitale, possède une église et une résidence assez confortable pour le missionnaire. Malgré les avantages que lui offrait ce district, le P. Mercusot y eut bientôt épuisé le reste de ses forces. Il dut cesser tout travail, pour aller demander du repos et des soins à notre sanatorium de Béthanie. Après quelques mois passés à Hong-kong, voyant que sa santé ne s’améliorait pas il revint en France. Mais le séjour qu’il y fit, loin de remettre en meilleur état de santé, ne fut qu’un temps de souffrances presque continuelles, causées par une suite de maladies qui ne laissaient plus l’espérance de le voir se rétablir.
« Le P. Mercusot , qui, pendant son séjour en mission, avait donné tant de preuves à ses confrères de l’excellent cœur dont il était doué, et qui se trouvait si heureux de jouir de leur société, fut privé de cette consolation pendant son séjour en France ; car, à chaque tentative qu’il faisait de demeurer soit à Paris, soit à notre sanatorium de Monbeton, il était repris de nouvelles crises, qui l’obligeaient à se priver de la vie de communauté et de la société de ses confrères. »
Retiré depuis dix ans dans sa famille, le P. Mercusot ne faisait au milieu de nous que de très rares apparitions, presque toujours achetées par des crises terribles et des souffrances intolérables. Mais une douleur plus profonde déchirait son cœur de missionnaire : « Je vois sans trouble, écrivait- il, mes forces m’abandonner de jour en jour ; je me prépare avec calme à paraître devant Dieu, quand il le jugera à propos. Le seul regret que je ressens vivement, c’est de mourir loin de ma chère mission du Kouy-tcheou. J’accepte en esprit de pénitence cette peine, la plus grande peut-être de toute ma vie. Si du moins il m’était donné de mourir dans notre cher Séminaire, dans les bras de mes confrères. Mais il n’y faut plus penser, je ne puis quitter ma chambre : il faut boire le calice jusqu’à la lie ! »
Deux mois avant sa mort, il nous donnait de ses nouvelles :« La maladie d’estomac, dont je souffre depuis des mois, paraît être arrivé à sa dernière intensité : je ne puis plus rien avaler… Depuis longtemps, j’ai fait au bon Dieu le sacrifice de ma vie ; parfois je suis un peu triste, mais cela ne dure pas. Priez pour moi. » Le 5 juin il nous écrivait encore : « J’ai été administré samedi dernier. Depuis, un mieux sensible s’est déclaré, je suis un peu moins faible… Je suis soumis à la volonté du bon Dieu, priez-le afin que je ne perde point cette résignation. »
Le 3 juillet, M. le curé de Remilly nous annonçait que le P. Mercusot était entré en agonie : « Il m’a lui-même demandé les derniers sacrements. Il les a reçus avec les bonnes dispositions ordinaires aux missionnaires. Atteint d’une cruelle et longue maladie, il a été, comme il l’est encore, admirable de patience, de foi et de résignation à la volonté de Dieu. »
Le lendemain, l’âme de notre confrère quittait cette vallée de larmes, pour aller se reposer dans le sein de Dieu, de ses travaux et de ses souffrances.
References
[0884] MERCUSOT François (1839-1888)
Notes bio-bibliographiques. - Sem. rel. Dijon, 1888, p. 427.
Hist. miss. Kouy-tcheou, Tab. alph.
Notice nécrologique. - C.-R., 1888, p. 257