Pierre LALOUYER1850 - 1923
- Status : Vicaire apostolique
- Identifier : 1172
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Episcopal consecration
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1873 - 1897 (Shenyang [Moukden])
- 1897 - 1923 (Jilin [Kirin])
Biography
[1172] Pierre Marie François LALOUYER naît le 12 mars 1850 à Acigné, dans le diocèse de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le P.Ollivier, o.p. vicaire de la paroisse, remarque cet adolescent, et lui enseigne les premiers éléments de latin. Pierre entre en sixième à l'Institution Saint Martin, dirigée par les Eudistes. Ses études secondaires brillamment terminées, il entre au grand séminaire de Rennes. Survint la guerre de 1870 ; il exprime le désir de s'engager comme infirmier militaire, mais, sur les instances de sa mère, il renonce à ce projet. Il est minoré le 30 juillet 1871.
Le 4 septembre 1871, il entre au séminaire des MEP, où il se fait remarquer par sa fidélité au règlement, et son amabilité envers tous. Sous-diacre le 21 septembre 1872, diacre le 21 décembre 1872, il est ordonné prêtre le 7 juin 1873, et reçoit sa destination pour le vicariat apostolique de la Mandchourie qu'il part rejoindre le 16 juillet 1873.
Chine (1873-1923)
En octobre 1873, le P. Lalouyer débarque à Ing-tze (Newchwang) où il est accueilli par le P.Philibert Simon. Après quelques jours de repos, le P. Joseph Boyer, supérieur de la mission pendant le voyage en France de Mgr. Emmanuel Verrolles, envoie le jeune missionnaire à Yang-Koan pour apprendre la langue chinoise. Malgré quelques difficultés au début pour saisir les nuances des tons chinois, et grâce à son travail persévérant, le P. Lalouyer arrive à parler cette langue fort correctement, et devient même un sinologue distingué.
En 1874, le P. Boyer le nomme professeur au séminaire de Moukden. En 1878, à la mort du
P. Ludger Delaborde, le P. Lalouyer remet la charge du séminaire au P.Hinard, pour rejoindre le district de Siao-hei-chan. En janvier 1880, il est placé à la tête de la paroisse de Moukden ; en 1886, il est envoyé à Lien-chan, sur le rivage occidental du golfe du Leao-tong. Ce district compte 722 chrétiens répartis en 12 stations. En juillet 1889, Mgr.Laurent Guillon, nommé vicaire apostolique le rappelle pour lui succéder à la tête du séminaire de Chaling, dont l'effectif est alors de 28 élèves ; jusqu'en juillet 1897, il dirige cette maison où sont formés plus de trente élèves, dont 6 théologiens.
. Evêque de Raphanée en 1897
Le 24 juillet 1897, Mgr. Pierre-Marie Lalouyer est nommé évêque titulaire de Raphanée, et coadjuteur de Mgr.Guillon, vicaire apostolique de Mandchourie. Il est sacré à Siao-pa-kia-tze par ce dernier le 19 décembre 1897, entouré de vingt missionnaires, de prêtres autochtones, et de plus de trois mille chrétiens ; il arriva à Kirin, ville de plus de cent mille habitants, le 24 décembre 1897, où il se fixe et achète le 19 mars 1898 un petit enclos dans le faubourg est de cette ville. Sa chrétienté se réduit à deux brebis, deux perruquiers.
Un décret apostolique du 10 mai 1898 érige en vicariat apostolique de Mandchourie septentrionale les deux provinces de Kirin et Hei-loung-kiang, (Tsi-tsi-kar). Un autre décret du 16 mai 1898 nomme Mgr. Lalouyer premier vicaire apostolique de cette nouvelle mission.
. Vicaire apostolique de Mandchourie septentrionale
C'est à lui que revint la charge d'organiser et de développer le vicariat apostolique de Mandchourie septentrionale. Quelques mois après la division de la mission, il fonde un petit séminaire à Siao-pa-kia-tze, et en confie la direction au P. Cubizolles. En 1915, il transfère cet établissement à Kirin. Au printemps de 1904, dans le nord de la mission, à Si-ki-tchang, il crée un probatorium qui fonctionne jusqu'en 1914. Il veille particulièrement à la formation de ses grands séminaristes.
Les troubles occasionnés par les « Boxeurs » commencent à Pékin, vers la fin du mois de mai 1900 et s'étendent rapidement à travers l'empire chinois. En juin 1900, ceux-ci se jettent sur les provinces de Kirin, de Tsi-tsi-kar et de Moukden.
. Fuite lors de la guerre des Boxeurs
Accompagné du P.Gérard, Mgr. Lalouyer quitte Kirin, et se rend chez le P. Cubizolles à Siao-pa-kia-tse. Là, il retrouve les pères Lecouflet et Sandrin. Après mûre réflexion, le 11 juillet 1900, le groupe décide de partir en chariot et de se réfugier auprès de la colonie russe de Kouan-tcheng-tse qui allait se replier sur Harbin. Le P. Samoy, procureur de la mission, rallie le groupe. Les trains ne fonctionnant plus, c'est en chariot qu'ils parcourent les 500 lys séparant Kouan-tcheng-tse de Harbin (Karbine). Les autorités russes de Karbine ordonnent l'évacuation par voie fluviale des civils et des missionnaires vers la frontière sibérienne. Mgr. Lalouyer et son groupe de missionnaires trouvent place sur une embarcation. Partis de Harbin, ils naviguent sur le fleuve Soungari, et débarquent dans la ville sibérienne de Khabarowska (Habarovsk). De là, dirigés sur Vladivostock par les russes, ils partent au Japon, où ils sont reçus par Mgr. Jules Cousin, à Nagasaki. Quelques temps après, ils gagnent la procure de Shanghai, puis celle de Ing-tse, en Mandchourie méridionale.
Le 2 janvier 1901, à 3 heures et demie du matin, Mgr. Lalouyer, les pères Monnier, Samoy, Cubizolles, Maillard et Lecouflet quittent le port de Ing-tse pour aller prendre le chemin de fer russe. Le 16 janvier 1901, Mgr. Lalouyer arrive à la procure de la mission installée dans la ville de Kouan-tcheng-tse ; elle est en ruines ; rapidement, le vicaire apostolique regagne Kirin où il faut tout reconstruire. Il travaille aussitôt au relèvement de la mission. Bien que la plupart des églises, des résidences et des écoles sont détruites, la vie chrétienne reprend son cours habituel dans la plupart des postes de la province de Kirin. Il n'en est pas de même dans la province de Tsi-tsi-kar.
L'année 1903 est marquée par la bénédiction de l'église du Sacré-Coeur à Kirin, le versement d'indemnités à la mission pour les dommages subis pendant la persécution, l'ordination du premier prêtre de la mission, Stanislas Tai, âgé de 35 ans, de deux sous-diacres et de deux minorés, la veille de la Trinité, et les réceptions solennelles du Vicaire Apostolique dans les principales villes de la province de Tsi-tsi-kar.
Vers 1904, Mgr.Lalouyer encourage le P. Roubin dans la création et le développement des villages chrétiens de "Saint Joseph" et de "l'Etoile de la mer" sur les hauts-plateaux arrosés par la rivière T'ongk'en, affluent du Houlou, à une demi-journée de la ville de T'ongk'en qui venait de se fonder. En 1906, la population chrétienne de St. Joseph atteint le chiffre de 600 personnes, et elle dépasse six mille en 1925.
En 1908, Mgr. Lalouyer préside la retraite annuelle de ses missionnaires qui débute le 14 octobre à la procure de Kouan-tcheng-tsé, puis il bénit l'église paroissiale de Siao-pa-kia-tzé, la chapelle et les bâtiments du collège que le P. Cubizolles vient de reconstruire. Après quoi, il commence une tournée pastorale qui dure quatre mois par un hiver très rigoureux à travers la province de Tsi-tsi-kar. L'année suivante, il visite les districts de la province de Kirin. Il agrandit le petit séminaire de Siao-pa-kia-tzé, et entreprend la reconstruction des bâtiments du probatorium à Si-ki-tchang dans la province de Tsi-tsi-kar. Le 29 juin 1909, il ordonne un prêtre et deux diacres. Le grand séminaire compte alors 10 étudiants en théologie.
De novembre 1910 à la mi-mars 1911, une épidémie de peste ravage les provinces de Kirin et de Tsi-tsi-kar. Trois missionnaires dans la force de l'âge en sont victimes en l'espace de dix-huit jours.
. Quarante ans de mission en 1913
En 1910, Mgr. Lalouyer projette l'ouverture d'une école de catéchistes, et d'une école normale pour la formation de maitres chrétiens. Il a la joie d'accueillir dans sa mission six religieuses franciscaines du Coeur Immaculé de Marie. Les 11-12 octobre 1913, entouré de ses prêtres et de nombreux chrétiens, il célèbre solennellement le quarantième anniversaire de son arrivée en mission. La guerre de 1914 lui enlève une partie de ses missionnaires, mobilisés. Dans la nuit du 1 janvier 1920, vers 4h. du matin, la chapelle et la sacristie du séminaire sont incendiées.
En raison de son état de santé, et se voyant dans l'impossibilité de visiter sa mission, Mgr. Lalouyer demande un coadjuteur qui lui est donné en la personne du P. Augustin Gaspais. Un télégramme du 1 janvier 1921 lui apporte cette bonne nouvelle. Mais en février 1923, à la veille de célébrer ses noces d'or sacerdotales, ses noces d'argent épiscopales, et le vingt-cinquième anniversaire du vicariat apostolique de la Mandchourie septentrionale, l'état de santé de Mgr. Lalouyer décline rapidement. Le jeudi 15 février 1923, Mgr. Gaspais lui donne le sacrement des malades. Le 17 février 1923, à 11h45, le premier vicaire apostolique de Mandchourie septentrionale rend son âme à Dieu.
Le corps du défunt est exposé dans la chapelle épiscopale. Les funérailles solennelles, présidées par Mgr. Gaspais, ont lieu le mercredi 21 février 1923.
Mgr. Lalouyer repose dans le caveau préparé à son intention sous le transept de la cathédrale de Kirin, alors en construction.
Obituary
NÉCROLOGE
~~~~~~~
MONSEIGNEUR LALOUYER
ÉVÊQUE DE RAPHANÉE, VICAIRE APOSTOLIQUE
DE LA MANDCHOURIE SEPTENTRIONALE
Mgr LALOUYER (Pierre-Marie-François), né à Acigné (Rennes, Ille-et-Vilaine), le 12 mars 1850. Entré minoré au Séminaire des Missions-Étrangères le 30 juillet 1871. Prêtre le 7 juin 1873. Parti pour la Mandchourie, le 16 juillet 1873. Évêque de Raphanée le 24 juillet 1897. Mort à Kirin le 17 février 1923.
Les missionnaires de la Mandchourie Septentrionale avaient toujours gardé l’espoir de célébrer, en cette année 1923, le triple jubilé des noces d’or de l’ordination sacerdotale de leur vénéré Père Mgr Lalouyer, des noces d’argent de sa consécration épiscopale et le vingt-cinquième anniversaire de la fondation de la Mission. Il leur était certes bien agréable de penser que ces jours de fête, tout en leur procurant un précieux réconfort à eux-mêmes, ne manqueraient pas d’apporter d’intimes joies et de douces consolations à ce très digne vétéran de l’apostolat, d’adoucir un peu les amertumes et les souffrances qu’amènent fatalement avec elles les infirmités de la vieillesse et surtout de donner à ses enfants une occasion exceptionnelle pour offrir solennellement à leur bien-aimé Chef et Pasteur de nouveaux gages et les sincères témoignages de leur filiale affection, de leur profond attachement et de leur très vive reconnaissance. La divine Providence en disposa autrement et, à la veille des fêtes projetées, le Roi des Apôtres rappela à Lui son bon et fidèle serviteur pour lui accorder la récompense si bien méritée par cinquante ans de travaux apostoliques, supportés avec un rare courage et une patience inaltérable. Le 22 février les missionnaires se trouvaient réunis à Kirin, mais ce fut pour accompagner à sa dernière demeure la dépouille mortelle de leur Evêque vénéré.
Doué d’une forte constitution et d’une santé des plus robustes, pendant plus de quarante-cinq ans, Mgr Lalouyer ne paya, pour ainsi dire, aucun tribut à la maladie. Vers la fin de mars 1918, il commença à éprouver de violents et continuels maux de tête. Ces souffrances cessèrent avec l’automne suivant pour faire place à une amnésie qui ne fit que s’aggraver avec les années. Ses forces l’abandonnant, il se vit contraint de cesser ses tournées pastorales. Ce fut certainement un des plus durs sacrifices de sa vie ; il l’accepta avec une touchante résignation. Désormais il ne lui sera plus guère possible que de faire en chemin de fer le voyage de Kirin à Changchun, pour présider à la procure la retraite des confrères et des prêtres chinois. Durant les quatre années qui lui restent à vivre, tout son temps se passera à accomplir ses exercices de piété avec une régularité et une ferveur peu communes. A ces infirmités, vint s’ajouter une autre épreuve extrêmement pénible : Durant plus d’une année, ce saint évêque fut assailli de scrupules qui troublèrent sa conscience sans répit ; il croyait n’avoir jamais suffisamment accompli son devoir et s’imaginait que, pour être en paix, il lui fallait prier sans cesse. Ce ne fut que quatre ou cinq mois avant sa mort que ces cruelles anxiétés finirent pas s’apaiser.
En 1922, la santé de Mgr Lalouyer déclina rapidement. Aux anciennes infirmités, s’en ajoutèrent de nouvelles : les jambes refusèrent leur service ; il marcha avec peine. Le 24 novembre, fête de nos Bienheureux Martyrs, une attaque de paralysie nous fit craindre une issue fata1e. Mgr Gaspais, alors en tournée pastorale, fut prévenu télégraphiquement et accourut aussitôt. Pour prévenir toute surprise, Mgr le Coadjuteur proposa au vénéré malade de recevoir sans retard l’Extrême-Onction. « Je ne crois pas que le moment soit arrivé, » dit celui-ci. Mais sur de nouvelles instances : « C’est bien, ajouta-t-il, comme vous voudrez. » Les confrères de l’évêché et du séminaire, les élèves, un certain nombre de chrétiens assistèrent alors à cette touchante cérémonie. Monseigneur récita lui-même le « Confiteor » et répondit à toutes les prières. Quand tout fut terminé, chacune des personnes présentes s’agenouilla à tour de rôle au pied du lit du malade pour recevoir sa bénédiction. Un catéchumène qui lui était très attaché lui demanda ingénument : « L’évêque ne pourrait-il pas attendre pour nous quitter que la cathédrale soit achevée ? » — « Dieu en disposera comme Il voudra, » lui répondit-il ; puis s’adressant aux chrétiens qui l’entouraient, il leur recommanda d’être toujours bien fidèles à suivre vaillamment la voie qui conduit au Ciel. Telle vie, telle mort.
La crise fut conjurée cette fois et Dieu voulut bien nous conserver encore quelque temps notre bon Père. Depuis lors cependant, il n’eut plus le bonheur de célébrer le saint Sacrifice de la Messe. Le 19 décembre était le vingt-cinquième anniversaire de son sacre. Cette date, proche des solennités de Noël, n’aurait guère permis aux confrères de venir nombreux à Kirin ; la fête de famille fut renvoyée à plus tard.
Le mois de janvier n’apporta aucune amélioration sensible : Toutefois, de temps à autre, Monseigneur venait présider notre repas de midi. Avec les premiers jours de février, le mal empira et une seconde attaque¬ de paralysie vint nous enlever tout espoir. Le mercredi des Cendres, Sa Grandeur reçut le Saint Viatique, et Mgr Gaspais lui administra de nouveau l’Extrême-Onction. Cette dernière semaine, nous récitâmes chaque jour, au pied de son lit, le chapelet et la prière du soir suivie du chant du « Salve Regina ». Comme toujours, Monseigneur priait sans discontinuer ; son rosaire ne le quittait ni le jour ni la nuit. Ceux qui ont été témoins de ses derniers jours ici-bas n’oublieront jamais avec quelle piété il invoquait la « Bonne Mère ». La dernière parole prononcée par lui à haute voix la veille de sa mort et adressée au confrère qui l’assistait fut celle-ci : « Père… Ave Maria”.
Lorsque Mgr Lalouyer était en bonne santé, dans ses fréquentes allocutions aux fidèles, il aimait à prêcher sur les fins dernières et, dans ses conversations, surtout ces dernières années, il n’était pas rare de l’entendre s’inquiéter de la « responsabilité dont il était, disait-il, écrasé, du terrible compte qu’il aurait à rendre à Dieu. » Aussi, plus d’un craignait qu’au moment de la mort, ces pensées qui lui étaient si familières ne vinssent troubler sa conscience si délicate. Il n’en fut rien. A cet instant suprême, Dieu protégea visiblement son bon et fidèle serviteur. On ne surprit chez lui aucun signe de crainte ou d’inquiétude ; il paraissait plutôt jouir d’une paix exquise et presque céleste.
Comme depuis trois jours il ne pouvait plus prendre qu’un peu de liquide, le vendredi soir un confrère lui fit boire quelques gorgées d’eau de Lourdes. Il eut un sourire : « Trouvez-vous cette eau agréable ? » lui demanda-t-on. « Oh ! oui, elle est bien bonne, » répondit-il.
Le samedi, 17 février, devait être le jour de la délivrance. Avec Mgr Gaspais nous présumions tous que ce serait en ce jour spécialement consacré à l’honorer que la Reine des Apôtres viendrait chercher son fidèle serviteur. A dix heures, Mgr Gaspais, les confrères et le personnel de l’Evêché étaient autour du moribond pour réciter les prières des agonisants : sa main déjà inerte ne pouvant tenir le cierge bénit, il brûlait à ses côtés. Après plusieurs pauses, au moment où Mgr le Coadjuteur récitait la prière « Proficiscere, anima christiana... », l’âme de notre vénéré Pasteur brisait les derniers liens qui la retenaient à son corps et, purifiée par de longues souffrances, entrait, nous en avons la ferme confiance, dans les joies du Paradis.
La mort n’altéra pas ses traits et, sur son visage endormi, on voyait comme un reflet du Ciel. Le souvenir de cette scène admirable continue toujours à embaumer les âmes de ceux qui en furent les heureux témoins comme un parfum d’agréable odeur. Les chrétiens de Kirin, depuis plus de vingt ans admirateurs de ses vertus, s’adressent maintenant à lui comme à leur intercesseur auprès de la divine Bonté. Ils lui attribuent même certaines guérisons dont ils avaient sollicité la grâce au Dieu Tout-Puissant par son entremise. Aussitôt après le décès, plusieurs d’entre eux sont venus demander quelques parcelles de ses vêtements pour les garder comme de précieuses reliques. Un jour, une de ces parcelles fut cousue secrètement à l’habit d’une jeune néophyte qui avait abandonné la pratique de la religion et donnait des signes apparents de possession diabolique ; n’ayant plus que quelques jours à vivre, elle refusait obstinément de recevoir les derniers sacrements. Bientôt cependant, d’un air mécontent, elle demande aux personnes qui l’entourent : « Mais quelle est donc cette pierre qui m’écorche l’épaule ? » Les assistants répondent d’une manière évasive. Quelques jours après, la malade demandait elle-même à se confesser et mourait dans d’excellentes dispositions. Un autre fait non moins remarquable, c’est que, depuis la mort de leur pieux évêque, les fidèles de Kirin sont devenus plus fervents qu’autrefois, les catéchumènes plus nombreux et plusieurs familles, parties dans des villages païens où leur foi était en péril, sont revenues s’établir près de leur église.
Le jour des funérailles, notre petite église se trouva trop étroite pour contenir toute l’assistance. Mgr Blois, Vicaire Apostolique de la Mandchourie Méridionale accompagné de son provicaire, M. Chometon et de M. Beaulieu, étaient arrivés de la veille ainsi que tous les confrères et prêtres chinois de la Mission que la trop grande distance n’avait pas empêchés. S. E. Mgr le Délégué Apostolique avait tenu à se faire représenter par un missionnaire spécialement désigné par lui. Les autorités provinciales de Kirin assistèrent aux obsèques ou s’y firent représenter ; M. le Docteur Greig ainsi que les deux pasteurs de la Mission presbyté-rienne anglaise étaient également présents. Mgr Gaspais célébra la Sainte Messe et présida la cérémonie funèbre. Et maintenant la dépouille mortelle de notre vénéré Père, en attendant la résurrection des corps, repose dans la nouvelle cathédrale, à l’endroit même où vingt-cinq ans auparavant, nouveau Pontife, cet ardent apôtre du Christ plantait vaillamment la Croix.
Monseigneur Pierre-Marie-François Lalouyer naquit à Acigné, aux environs de Rennes, le 12 mars 1850. Lui-même a raconté que sa pieuse mère, dix ans durant, demanda à Dieu de bénir son mariage en lui accordant des enfants. Sa prière persévérante fut enfin exaucée et, un an après la naissance de sa sœur Marie-Ange, Pierre-Marie venait ajouter une nouvelle joie au foyer familial. Son enfance fut l’objet de la préoccupation de ses bons parents : Pendant un certain temps, en effet, on craignit qu’il ne fût paralytique et ce ne fut qu’à l’âge de quatre ans seulement qu’il put marcher. Mais alors il regagna vite la vigueur des enfants de son âge.
Adolescent, sa piété fut remarquée du vicaire de la paroisse, de celui-là même qui plus tard devenait le célèbre P. Ollivier, des Frères Prêcheurs. Celui-ci prit Pierre-Marie en affection et lui enseigna les premiers élé¬ments de la langue latine, Bientôt notre jeune latiniste fut à même d’entrer en sixième à l’Institution Saint-Martin, dirigée par les Eudistes. A son arrivée au collège, un de ses camarades, un ancien, s’étant avisé de le plaisanter et de le tourner en ridicule, le nouveau venu lui administra quelques vigoureux coups de poing qui eurent le double effet de calmer l’humeur taquine de l’imprudent pensionnaire, mais aussi de le faire noter par ses maîtres de « caractère susceptible ». Jusqu’en rhétorique cependant, il ne cessa d’être un élève pieux, docile et acharné au travail.
Ses études secondaires brillamment terminées, Pierre-Marie franchit le seuil du grand séminaire de Rennes. Survint la guerre de 1870 : N’écoutant que son patriotisme, le jeune séminariste manifesta le désir de s’engager à titre d’infirmier militaire, mais sur les instances et les supplications de sa mère, il dut renoncer à son projet. Cette tendre mère, que le coeur très aimant de Pierre-Marie n’aurait voulu contrister, devait être cependant bientôt soumise par lui à la plus rude épreuve : La guerre terminée, sur l’appel de Dieu, ce fils si choyé et tant aimé n’hésitait pas à quitter la maison paternelle et ceux qui lui étaient le plus chers au monde pour entrer au Séminaire des Missions-Étrangères. Peu de temps après son arrivée à la rue du Bac, le souvenir de cette mère éplorée et inconsolable, le rend soucieux. Est-il bien dans sa voie ? se demande-t-il. Il va trouver sou directeur, le P. Delpech, et lui ouvre son coeur. « C’est bien, mon cher ami, lui dit le vénérable directeur, priez bien et revenez me voir dans huit jours. » Les huit jours passés, l’âme délicate du jeune aspirant avait retrouvé son calme et ne rêvait plus qu’à suivre sa sublime vocation. Séminariste pieux à Paris comme à Rennes, M. Lalouyer se fit surtout remarquer par sa fidélité au règlement et son amabilité envers tous. Ses rares condisciples encore vivants lui rendent ce témoignage. Il demeura uni à plusieurs d’entre eux par les liens d’une amitié qui persévéra jusqu’à la mort ; malgré le temps et la distance, il correspondait fréquemment avec eux par lettres et, de part et d’autre, ils s’encourageaient mutuellement à supporter toujours vaillamment les rudes labeurs de la vie apostolique.
Ordonné prêtre le 7 juin 1873, M. Lalouyer reçut sa destination pour la Mandchourie et partit pour sa Mission le 16 juillet suivant. Sa bien-aimée mère fut inconsolable et pendant vingt ans jusqu’à sa mort, elle ne cessa à chaque courrier de supplier son fils de revenir près d’elle.
Au mois d’octobre suivant, le nouveau missionnaire débarquait à Ingtze et était accueilli par le P. Simon, de vénérée mémoire. Après quelques jours de repos, M. Boyer étant alors Supérieur de la Mission durant le voyage de Mgr Veyrolles en France, M. Lalouyer fut envoyé à Yangkoan pour apprendre la langue. Il eut bien au début des difficultés pour saisir les nuances des différents tons de la langue chinoise, mais « labor improbus omnia vincit » ; cette fois encore il parvint à parler très correctement cette langue et devint même un sinologue très distingué.
En 1874, M. Boyer nomma M. Lalouyer professeur au Séminaire de Moukden. Cet établissement ayant été successivement transporté à Chaling, puis à Yangkoan, il y suivit les élèves. Il aimait beaucoup ses jeunes latinistes à qui il ne ménageait ni son temps ni sa peine, mais en retour il leur demandait un travail assidu et essayait d’imprégner ces âmes neuves de l’amour de la discipline et du culte du devoir. On rapporte que pour stimuler l’énergie des plus indolents il avait parfois recours au martinet, à l’exemple de saint Grégoire qui, lui, usait fréquemment de la férule.
A la mort de M. Delaborde, en 1878, M. Lalouyer quitta l’enseignement et laissa la succession du Séminaire à M. Hinard, pour prendre la direction du district de Siaoheichan. En 1880, nous le trouvons à la tête de la paroisse de Moukden. Six ans après, il est envoyé à Lienchan. Dans tous ces différents postes, il sut s’attirer les cœurs de ses néophytes auxquels il était d’ailleurs tout dévoué, observant à la lettre les préceptes de saint Paul à son disciple Thimothée : « Exemplum esto fidelium, in verbo, in conversatione, in charitate, in fide, in castitate. »
Au mois de juillet 1890, Mgr Guillon rappela M. Lalouyer au séminaire de Chaling pour le remplacer comme supérieur. Il y exerça ces fonctions sept années consécutives, et c’est là, qu’en juillet 1897, vint le surprendre sa nomination de Coadjuteur de Mgr Guillon. Cet honneur soumit son humilité à une bien rude épreuve, et son premier mouvement fut de refuser une charge qu’il estimait trop lourde pour ses épaules : Mais sur les instances de ses confrères et, mettant toute sa confiance en la Providence, il se conforma à la Volonté de Dieu et finit par accepter.
Sacré évêque de Raphanée à Siaopakiatze le 19 décembre 1897, quelques jours après, Mgr Lalouyer se rendit à Kirin avec Mgr Guillon, accompagné de M. Roubin et du prêtre chinois Jean Li. Ils y célébrèrent les fêtes de Noël dans une misérable auberge, et Mgr le Coadjuteur se fixa définitivement dans cette ville où, après bien des démarches, une petite propriété put être enfin achetée le 19 mars 1898. Bientôt arrivèrent les brefs du 10 mai de la même année qui érigeaient en Vicariat Apostolique de Mandchourie Septentrionale les deux provinces de Kirin et du Heiloungkiang, dont Mgr Lalouyer devenait le premier Vicaire Apostolique. Désormais la vie de l’évêque sera intimement liée, au point de se confondre, avec l’histoire même de cette jeune Mission. Nous laissons à d’autres le soin de la raconter en détail. Dans ces courtes notes, contentons-nous de rappeler en quelques mots les vertus sacerdotales et apostoliques dont il a été, pour tous ceux qui l’approchaient, l’exemple vivant jusqu’à sa mort.
Sa Bonté. — Si la bonté est un ensemble de bénignité, de douceur, de condescendance, ceux qui ont connu Mgr Lalouyer reconnaîtront qu’il possédait cette qualité à un très haut degré. Son accueil était toujours simple, avenant, aimable. Dans ses relations si fréquentes avec les missionnaires, il était vraiment bon, comme un père au milieu de ses enfants. Son unique désir était de faire plaisir à tous et, si quelqu’un par ses paroles ou ses procédés venait à blesser son âme délicate et sensible ou à contrister son cœur d’évêque, il l’excusait généralement, ou du moins n’en laissait rien paraître extérieurement. En public, on ne l’entendit jamais se plaindre de quelqu’un ni porter un jugement défavorable sur personne ; il excusait facilement les maladresses ou les fautes d’autrui et montrait une profonde gratitude au moindre service qu’on lui rendait.
Sa Piété. — Toute sa vie de missionnaire et d’évêque fut des plus actives certes, mais, point oublieux de l’avertissement de saint Paul, il n’eut garde de négliger sa sanctification personnelle : « ne cum aliis prœdicaverim ipse repropus efficiar. » Il se fit, entre autres choses, un scrupuleux devoir d’apporter à l’accomplissement de ses exercices de piété la même régularité qu’au séminaire. Même après des journées de voyage très fatigantes, il ne prenait pas de repos avant d’avoir lu quelques versets du Nouveau Testament et de l’Imitation de Jésus-Christ. Au cours de ses tournées pastorales, que de rosaires il a égrenés sur les routes, priant pour ses missionnaires, ses chrétiens, la conversion des païens ! Dès sa plus tendre enfance, Mgr Lalouyer eut un grand culte pour la Sainte Eucharistie ; jeune séminariste, il communiait souvent et aimait à passer de longues heures au pied du Très Saint-Sacrement ; missionnaire, il faisait l’édification de tous ceux qui assistaient à sa messe et, quand après ses longues randonnées, il venait se reposer quelque temps à l’évêché de Kirin ou à la procure de Changchun, matin et soir on le trouvait presque toujours en adoration auprès de l’autel. Sa dévotion à la Très Sainte Vierge fut aussi des plus filiales et des plus tendres. Dans les épreuves et les moments difficiles qu’eut à traverser la Mission, il se jeta avec la plus grande confiance dans les bras de la « Bonne Mère », comme il aimait à dire. Par deux fois, à la suite de grâces insignes obtenues par Marie, il renouvela le vœu de faire célébrer solennellement dans son Vicariat, pendant neuf ans, la fête de Notre-Dame Auxiliatrice. Quelqu’un a dit de ce bon évêque qu’il gouvernait sa Mission « à coups de chapelets » ; cette réflexion, qui n’était peut-être pas dépourvue d’une petite pointe de malice, était au fond très juste et fait bien sentir la confiance vraiment filiale que le pieux prélat avait vouée à la Mère du Ciel. Ses dernières années en particulier ont été, à vrai dire, une louange autant qu’une prière incessante à la Sainte Vierge, et comme c’était extrêmement touchant de l’entendre redire de ses lèvres défaillantes ses derniers Ave Maria !
Son Zèle. — Au début de son épiscopat à Néocésarée, saint Grégoire y trouva 70 chrétiens ; quand Mgr Lalouyer entra à Kirin, il en trouva deux. En dehors du personnel, ce furent pendant un certain temps les seuls assistants à la Messe du nouveau Pontife qui ne manquait pas chaque jour de leur faire une petite exhortation de cinq à dix minutes. Peu à peu arrivèrent les premiers catéchumènes que lui-même prenait plaisir à instruire et prêcher. Depuis, un millier et plus de baptêmes ont été administrés dans cette ville quelque peu rebelle à la grâce. Son âme tout apostolique n’aspirait qu’à procurer la gloire de Dieu et le salut des âmes. Lorsque, après la persécution des Boxeurs, se dessina dans la Mission le grand mouvement de conversions qui dura de 1902 à 1907, avec quelle générosité Monseigneur fournit alors les subsides nécessaires à l’instruction des catéchumènes ! Jusqu’à la fin de sa vie, après l’œuvre du Clergé indigène, sa grande préoccupation fut la conversion des païens. Pendant plus de vingt ans, il a parcouru notre vaste Mission en tous sens : une année il visitait les chrétientés de la province de Kirin, et la suivante celles de la province de Tsitsicar. Ses voyages commençaient ordinairement en novembre et, malgré le froid des plus rigoureux de ces régions, ils se poursuivaient tout l’hiver pour se terminer vers la fin de mars. Ces longues courses en char, à travers des pays où l’on ne rencontrait que le minimum de confortable, ne pouvaient manquer d’être pénibles à ce vétéran de l’apostolat, que venait encore secouer un asthme chronique très tenace. Il n’en conservait pas moins sa gaîté et son ardeur. « Allons, répétait-il, en avant, pour Dieu et pour les âmes. » Malgré l’âge et la fatigue, arrivé dans un poste, il prenait sa bonne part de travail ; il confessait, prêchait, recevait la visite des chrétiens ; les missionnaires lui exposaient l’état de leur district, leurs projets d’évangélisation ; il les écoutait, les encourageait, leur donnait les conseils nécessaires, tout en favorisant les initiatives et en leur laissant une grande latitude pour l’exécution de leurs pieux desseins. D’aucuns auraient aimé qu’il se montrât plus affirmatif et plus tranchant en certaines circonstances : l’aurait-il été que d’autres auraient préféré qu’il le fût moins. Ce qui est certain, c’est que dans tous les cas, même les plus épineux, il exposa toujours et d’une façon très judicieuse sa propre opinion, jugeant inutile d’imposer sa manière de voir.
Dieu ménagea à son ardent apôtre la joie et la consolation de voir les chrétientés se multiplier sous ses pas ; 73 églises et chapelles faire rayonner autour d’elles le signe de la Rédemption ; une centaine d’écoles et bien d’autres œuvres, se fonder et prendre d’heureux développements. Il en remerciait la divine Providence, tout en attribuant le mérite de ces magnifiques résultats au dévouement de ses collaborateurs. Jamais il ne parla de ce qu’il avait fait : mais sa légitime ambition de voir s’étendre de plus en plus le règne du Christ fut insatiable et, malgré les succès obtenus, il aimait à répéter que la tâche à remplir était encore immense.
Sa Patience. — La patience est la pleine possession de soi ; c’est la vertu des forts ; ce fut celle de Mgr Lalouyer, et à un degré remarquable. Qui l’a jamais vu donner quelque signe de découragement ? Qui l’a vu un seul instant en proie à l’abattement ? Le fardeau de la charge pastorale a parfois pesé bien lourdement sur ses épaules ; s’en est-il jamais plaint ? Non, jamais. Toujours maître de lui-même, il sut dominer les événements, même les plus contrariants. Ce fut un vaillant dans toute la force du terme. A peine à la tête de la Mission, le voilà, avec l’insurrection des Boxeurs, témoin de sa ruine. Sans s’attarder à d’inutiles regrets, il se remet courageusement à l’œuvre pour entreprendre le laborieux travail de la reconstruction. Cette belle vertu brilla en lui d’un éclat particulier durant le cours de sa longue maladie. On ne l’entendit jamais proférer une seule plainte, et cependant, pour cet homme habituellement si débordant d’activité, si ennemi de tout repos, comme ce dut être pénible de se voir ainsi condamné à cesser tout travail et contraint à garder la chambre !
Son Humilité. — Mgr Lalouyer, durant un demi-siècle d’apostolat, sut faire fructifier les talents dont l’avait gratifié le Père de famille. Aussi, aurait-il pu justement dire : Domine, quinque talenta tradidisti mihi, ecce alia quinque super lucratus sum. Néanmoins, il s’estima toujours un serviteur inutile. On peut bien dire qu’il ne jeta jamais un regard de complaisance sur lui-même et les évidents succès de sa carrière apostolique. Sincèrement il se crut toujours bien au-dessous de sa tâche et tout à fait indigne de l’honneur de l’épiscopat. De là une certaine défiance de lui-même que lui seul d’ailleurs croyait justifiée, car, en fait, que de sages ordonnances édictées par lui ! que d’excellents conseils il a prodigués à ceux qui l’ont consulté ! que d’opportunes décisions il a su prendre dans des circonstances graves et difficiles !
Ces quelques lignes du testament, écrit de sa main le 30 octobre 1920, sont un éclatant témoignage de ses sentiments de piété et d’humilité :
« Je remercie la Divine Providence de m’avoir accordé de passer en Mandchourie de si nombreuses années.
Je la remercie également de la grâce de ma vocation, à la vie apostolique, dans laquelle j’ai toujours voulu persévérer jusqu’à la mort.
Je prie Dieu de me pardonner les fautes que j’ai commises, surtout pendant mon administration déjà longue de Vicaire Apostolique.
Je demande à tous ceux que j’ai pu offenser dans l’exercice de ma lourde charge, de me pardonner comme je pardonne aussi de tout cœur à ceux qui ont pu me contrister, me faire de la peine, ou méconnaître mon intention dans ma manière d’agir envers eux.
Je prie tous mes missionnaires et prêtres indigènes de vouloir bien se souvenir au Saint Autel de celui qui, malgré son indignité, a été leur évêque ; je les remercie du zélé concours qu’ils m’ont donné dans l’œuvre de l’évangélisation, et du bon esprit dont ils ont été animés.
Je me recommande aux prières des communautés religieuses de la Mission et les remercie de leur dévouement aux diverses œuvres qu’elles ont entreprises et soutenues par beaucoup de sacrifices. Je me recommande aussi spécialement aux âmes pieuses et ferventes qui, grâces à Dieu, sont nombreuses dans la Mission ; je leur demande, ainsi qu’à tous les fidèles, de vouloir bien offrir à Dieu quelques communions pour le repos de mon âme... »
Le temps efface bien des souvenirs. La mémoire de Monseigneur Pierre-Marie-François Lalouyer n’est pas près de périr en Mandchourie, j’en ai la ferme conviction. Le Saint-Esprit n’a-t-il pas dit par la bouche du Sage ?
« In memoriâ œternâ erit justus,
Ab auditione malâ non timebit. »
En terminant, je me permettrai de citer les paroles écrites récemment par un de ses vénérés collègues qui lui aussi l’a bien connu : « On se figure généralement que les saints sont d’un autre âge, et chez les missionnaires on n’estime actuellement comme saints que ceux qui meurent martyrs... Et cependant !!!... Faire toujours la Volonté de Dieu, oublier tout autre intérêt que Sa gloire, dire avec simplicité : « Amen, Fiat, Alleluia », dans les situations les plus crucifiantes, la Sainteté n’est pas autre chose... Vous avez eu pendant des années un saint pour évêque. »
~~~~~~~
References
[1172] LALOUYER Pierre (1850-1923)
Références bio-bibliographiques
AME 1898 p. 118. 175. 1899 p. 97. 1900 p. 137. 223. 225. 1901 p. 52. 55. 162. 202. 1902 p. 52. 1903 p. 10. 1904 p. 176. 1906 p. 199. 200. 202. 1907 p. 55. 1908 p. 120 (art.). 1910 p. 177. 1911 p. 105. 1913 p. 26. 1914 p. 39. 1919-20 p. 283. 284. 478. 1921 p. 155. 1928 p. 94. 1935 p. 109. 1936 p. 148. 149. 152. photo p. 150. 1938 p. 101. CR 1874 p. 47. 1882 p. 3. 4. 1884 p. 192. 1885 p. 16. 1887 p. 13. 1889 p. 12. 1890 p. 7. 1892 p. 7. 8. 12. 1893 p. 7. 18. 1894 p. 19. 1895 p. 25. 348. 1896 p. 12. 1897 p. 4. 23. 24. 1898 p. 4sq. 10. 1899 p. 75. 77. 88. 1900 p. 69. 70. 72. 75. 265. 378. 393. 399. 1901 p. 57. 75. 86. 1902 p. 85. 1903 p. 50. 63. 414. 1904 p. 62. 1905 p. 49. 1906 p. 61. 1907 p. 430. 431. 1908 p. 57. 333. 334. 1909 p. 46. 65. 72. 1910 p. 67. 380. 1911 p. 87. 1914 p. 37. 157. 1915 p. 44. 50. 1916 p. 56. 1917 p. 37. 40. 191sq. 1918 p. 23. 1919 p. 28. 1921 p. 38. 39. 1922 p. 37sq. 197. 1923 p. 46. 50. 179. 202. 1924 p. 40. 1938 p. 264. 265. 1940 p. 19. 1947 p. 326. BME 1922 p. 25. 62. 438. 1923 p. 50. 185. 252. 265. 642. 1925 p. 43. 1927 p. 629. 1931 p. 400sq. 1935 p. 875. 1936 p. 654. 1938 p. 322. 461. 1940 p. 407. EC1 N° 33.
Mai 1998
Mémorial LALOUYER Pierre, Marie, François (Mgr) page 4
------------------------