Jean COMBAZ1856 - 1926
- Status : Évêque résidentiel
- Identifier : 1478
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Identity
Birth
Death
Episcopal consecration
Other informations
Missions
- Country :
- Japan
- Mission area :
- 1880 - 1881 (Osaka)
- 1881 - 1926 (Nagasaki)
Biography
[1478] Jean-Claude COMBAZ est né le 8 décembre 1856 à Saint Béron (Savoie), dans le diocèse de Chambéry, de parents cultivateurs, plus riches de vertu que de biens de ce monde. Il fréquente d'abord l'école du village. Le vicaire de la paroisse, l'abbé Bergeret, ayant remarqué son intelligence et sa piété, lui donne ses premières leçons de latin, et, au bout de quelques mois, il est envoyé au Collège de Pont-de-Beauvoisin, à quelques six kilomètres de son village. Il y entre comme externe, si bien que chaque jour, il doit faire à pied la route qui le sépare de son collège. À la fin de sa rhétorique, en 1875, il est reçu au baccalauréat. Jean-Claude entre alors au Grand Séminaire de Chambéry. Deux ans plus tard, le 8 septembre 1877, il est admis au Grand Séminaire des MEP. Tonsuré le 21 septembre 1878, minoré le 8 mars 1879, sous-diacre le 21 décembre suivant, il est ordonné diacre le 21 février 1880 et prêtre le 26 septembre. Destiné à la mission du Japon méridional, il part le 10 novembre 1880.
Japon (1880-1926)
A son arrivée, il se rend à Osaka pour étudier la langue. Une année s'est à peine écoulée que son évêque lui confie la direction du Séminaire en formation. En 1882, le jeune P. Combaz est appelé pour remplacer un professeur le Séminaire de Nagasaki. Il emmène avec lui ses élèves d'Osaka, pour raison d'économie. En plus de l'enseignement du latin, il a la responsabilité de l'économat, le P. Bonne étant supérieur.
Le P. Combaz passe trente ans de sa vie à former des futurs prêtres ; certains sont envoyés au collège de la Propagande à Rome. Mgr. Cousin, évêque de Nagasaki étant décédé, le P. Combaz est appelé à lui succéder le 3 juin 1912.
Il est sacré le 8 septembre suivant par Mgr. Mutel. N'ayant pas fait d'apostolat direct en paroisse, il est tout d'abord quelque peu désemparé. Tout en gardant son enseignement au Séminaire, il se met courageusement à sa tâche d'évêque. À la suite de Mgr. Petitjean et de Mgr. Cousin, il continue à donner des bases solides à cette église japonaise, née des chrétiens descendants des martyrs. Durant son épiscopat, le nombre des baptisés de la communauté chrétienne passe de 40.000 à 52.500. Plus de trente églises et quelques 45 stations secondaires sont fondées ou bâties.
Discret, il cultive inlassablement le champ du Seigneur.
Après une longue maladie, , il se résigne le 15 août 1926 à dire adieu à son diocèse ; le 18 août, il rend son âme à Dieu.
Il repose dans le cimetière d’Urakami.
Obituary
NÉCROLOGE
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Mgr COMBAZ
ÉVÊQUE DE NAGASAKI .
Mgr COMBAZ (Jean-Claude) né à Saint-Béron (Chambéry, Savoie) le 8 décembre 1856. Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères le 8 septembre 1877. Prêtre le 26 septembre 1880. Parti pour le Japon Méridional le 10 novembre 1880. Evêque de Nagasaki le 3 juin 1912. Mort à Nagasaki le 18 août 1926.
Mgr Jean-Claude Combaz naquit en Savoie au village de Saint-Béron, le 8 décembre 1.856. Son père et sa mère étaient d’humbles travailleurs de la terre qui, s’ils ne furent jamais bien riches des biens de ce monde, surent amasser pour le Ciel un trésor, fait de bonnes œuvres, de piété et de probité exemplaires.
Sa première enfance nous est inconnue ; mais on devine qu’elle se passa dans une atmosphère de piété : et de travail, sous l’œil vigilant de sa bonne mère ; en compagnie d’une sœur bien-aimée qui sera la confidente de ses pensées et qui, elle aussi, vint mourir missionnaire en Chine.
Lorsque l’enfant commença de fréquenter le catéchisme et l’école du village, son intelligence précoce et sa vive piété le firent vite remarquer de ses petits camarades. En jour, l’abbé Bergeret, vicaire de la paroisse, le prit chez lui pour lui donner les premières leçons de latin ; au bout de quelques mois il fut envoyé au collège de Pont-du-Beauvoisin. – Il n’est pas possible de citer le collège de Pont-du-Beauvoisin, dans une biographie de missionnaire, sans se laisser aller à une digression – si toutefois c’en est une – sur les nombreuses vocations qui ont germé dans cette pépinière d’apôtres ; des membres de notre Société, nous ne citerons que les évêques : NN. SS. Botero, Guillon, Choulet, Bonne, Berlioz, Combaz.
Au collège, Jean Claude fut externe ; il faisait partie du groupe nombreux d’enfants de Saint-Béron qui, chaque jour, faisaient à pied les six ou sept kilomètres qui les séparaient du collège. Peu à peu devant les difficultés et les dangers de ce régime, ses compagnons avaient adopté l’internat ; Jean Claude resta externe jusqu’au bout. Ceux qui ont eu le bonheur de le connaître, le voient encore arriver chaque matin, revêtu de sa petite blouse bleue, un livre à la main car il étudie ses leçons en route, et au bras le petit cabas où se trouve le frugal dîner qu’il va déposer à la cuisine pour le retrouver à l’heure de midi. Il est de taille moyenne, plutôt mince, légèrement penchée en avant ; la tête petite, ronde avec une physionomie intelligente, sérieuse mais éclairée par des yeux rieurs et parfois pétillants de malice.
Au collège il se liait d’amitié avec le futur Vicaire Apostolique de Mandchourie, Mgr Choulet. Ensemble ils dressaient des plans, dit-on, d’où l’espièglerie n’était pas toujours bannie, et l’on cite certain pauvre réglementaire qui eut parfois de la peine à les déjouer.
Robuste de santé, et d’une intelligence très en éveil, il fut toujours le premier de sa classe. A la fin de la rhétorique, en 1875, il se présenta avec succès au baccalauréat. Il fut le premier bachelier du collège du Pont.
Bientôt après, il entrait au grand séminaire de Chambéry. Il y passa deux années et vint frapper à la porte du Séminaire des Missions-Etrangères. Il y fit toutes ses études théologiques, reçut la prêtrise le 26 septembre 1.880, et sa destination pour le Japon Méridional où il arrivait, au comble de ses vœux, vers la fin de l’année.
Ce fut à Osaka qu’il s’initia aux difficultés de la langue japonaise, grandement facilitée pour lui par ses dons naturels d’intelligence et de mémoire. Un an après, il était mis à la tête du séminaire d’Osaka qui était en voie de formation. En 1.882, il vint prendre au séminaire de Nagasaki la place laissée vacante par la mort d’un professeur, y amenant avec lui ses premiers élèves d’Osaka, dont le séminaire était fondu avec celui de Nagasaki, par mesure d’économie.
Au séminaire de Nagasaki, où il est resté jusqu’à son élévation à l’épiscopat, en 1912, il retrouvait son ancien condisciple et grand ami, M. Bonne, qui en était le supérieur, et en fut vraiment l’organisateur dans ses deux parties distinctes : le grand et le petit.
M. Bonne se réservant les cours de philosophie et de théologie. M. Combaz prit pour sa part l’économat et les classes élémentaires de latin, tâche ingrate où la patience et le savoir-faire du professeur sont aussi nécessaires que la science même pour mettre son enseignement bien à la portée des enfants. Pendant les trente années de son professorat, le succès répondit à ses efforts : quand on dut envoyer de ses élèves au Séminaire de la Propagande à Rome, il eut la joie de constater qu’ils n’étaient nullement inférieurs à ceux des autres nations, au contraire.
La vie d’un professeur de séminaire n’est pas remplie d’actions qui intéressent la chronique ; elle s’écoule monotone dans le labeur rude et régulier de chaque jour : lever à la même heure, méditation, messe à cinq heures et demie, correction de thèmes et de versions, classe, puis corrections et encore classe, etc., etc. Nous voulons cependant signaler un point bien caractéristique dans la vie de notre professeur : S’il était, le premier levé, il était aussi le premier couché, à huit heures du soir. Cette heure marquait la fin des soucis de la journée : le tonnerre pouvait gronder, les tremblements de terre ébranler la maison, rien n’y faisait, le P. Combaz dormait. Et sur ses vieux jours, il ne s’est cru vraiment fatigué et malade que lorsque les insomnies sont venues lui enlever le sommeil d’antan.
Tous les prêtres japonais, à part quelques unités, ont été ses élèves. Tous l’aimaient parce qu’ils sentaient bien qu’il les aimait tous, même ceux qu’il « avait confirmés avant qu’il fût évêque », ainsi qu’il aimait quelquefois à le rappeler.
C’est au milieu de ces occupations qu’il espérait bien continuer jusqu’à la fin de sa vie que vint le surprendre l’appel à l’épiscopat, en 1912
La mort de Mgr Cousin nous avait laissés orphelins, et après une longue attente, tous se demandaient quel serait son digne successeur. Or un soir la dépêche attendue arrive : « P. Combaz, évêque ». Le procureur qui la reçoit et M. Salmon, provicaire, délibèrent : Faut-il avertir immédiatement l’élu ou bien attendre le matin ? « Allons l’avertir », telle fut la conclusion. On frappe à la porte, on entre et il lit la fameuse nouvelle : « Ah ! oui, dit-il, c’est bien. N’en dites rien ; on verra cela demain matin. » Il se retourne et continue son somme interrompu. Quel heureux caractère !
Au mois de septembre suivant, le jour de la Nativité de la Sainte Vierge, il recevait la consécration épiscopale des mains de Mgr Mutel : Mgr Berlioz, son compatriote et ami de toujours, s’étant trouvé souffrant. Mgr Combaz devenait le troisième évêque de Nagasaki.
Il doit être permis de dire que les occupations de Mgr Combaz ne l’avaient guère préparé à la lourde charge de l’épiscopat. Il s’était toujours tenu en dehors des affaires de l’administration et de la conduite des chrétientés, n’ayant jamais été en situation de faire du ministère auprès des chrétiens ; aussi se trouva-t-il un peu désemparé au commencement, et il n’acquit que graduellement, et non sans quelques déceptions, l’expérience nécessaire.
Il se donna résolument et avec courage à tous les nouveaux devoirs de sa charge, mais son séminaire et son clergé indigène restèrent au premier rang de ses préoccupations. Pendant de longues années il continua de se charger d’une classe au séminaire, au moins une fois par jour ; il ne manqua jamais de présider aux examens des séminaristes : il eut la joie d’en élever une dizaine au sacerdoce. Il les suivait avec amour dans les travaux de leur ministère et les aidait de ses encouragements et de ses conseils. Dans la distribution des postes d’administration, il ne fit jamais de différence entre missionnaires européens et prêtres japonais : Au Goto, un prêtre japonais était supérieur, ayant sous ses ordres, neuf prêtres japonais et un européen ; dans le reste du diocèse, des prêtres japonais étaient nommés au gouvernement de paroisses très importantes par le nombre et la qualité de fidèles.
Aujourd’hui, ses trente prêtres japonais, presque tous instruits et formés par lui, passent sous la houlette de son successeur sur le siège de Nagasaki, Mgr Hayasaka, premier évêque japonais.
La mission providentielle de Mgr Combaz, depuis son arrivée au Japon jusqu’à sa mort, aura été de préparer et l’organiser les éléments de cette première Eglise japonaise. Il fut l’ouvrier à qui doit revenir en grande partie le mérite de cette fondation, bien qu’il ait atteint ce but sans l’avoir directement visé. Il hésitra à croire, en effet, que le moment fût déjà venu, mais ce n’était certes pas par pure opposition à ce qui fut la raison d’être de son rude labeur. La crainte des responsabilités lui montrait sans doute, dans son clergé indigène, en les exagérant, des imperfections dont les hommes ne sont pas exempts, au dépens des vertus et qualités réelles qu’il lui avait lui-même inculquées.
Durant son épiscopat, le nombre des chrétiens est passé de 40.000 à 62.500. Plus de 20 églises et 45 stations furent fondées ou bâties. L’œuvre de la Sainte-Enfance prit sous sa direction un développement qui attira l’attention et les secours des autorités. La jeunesse d’où il voulait voir sortir des prêtres ou des pères de famille foncièrement instruits et soumis à l’autorité de l’Eglise, était un de ses sujets de prédilection. Il voulait la voir groupée autour des pasteurs en une confédération dont l’union devait amplifier le travail et assurer le succès. Il nous a quittés au moment où cette grande pensée recevait un commencement de réalisation.
Mgr Combaz était d’un caractère plutôt timide. Il ne se résignait à faire un reproche ou à donner une réprimande qu’à la dernière extrémité ; on aurait désiré quelquefois que ses directions fussent plus claires et plus fermes, ce qui aurait mis tout le monde à l’aise. Quelqu’un, qui l’a bien connu, ajoute que la vertu caractéristique de Mgr Combaz était la simplicité : Il se plaisait surtout au milieu des simples, au milieu des descendants des martyrs qu’il visitait chaque année, donnant la confirmation aux enfants et aux néophytes. Un évêque étranger à notre Société a écrit de lui : « Mgr Combaz ne faisait pas grand bruit, mais c’était un travailleur infatigable. Il était pour tous le bon Père, aimé de tous mais surtout de ses prêtres japonais qu’il avait presque tous formés, et des bons chrétiens de Nagasaki. »
Cependant les années s’accumulaient et se faisaient plus lourdes. Une longue maladie, durant cette dernière année, lui rendit à peu près tout ministère impossible sans toutefois lui faire abandonner l’administration du diocèse. Enfin, le 16 août, il dut s’avouer vaincu et il se coucha pour ne plus se relever. Il reçut les derniers sacrements en pleine connaissance, s’unissant pieusement aux dernières prières de l’Eglise. Après avoir dit un dernier adieu et donné une dernière bénédiction à tous ceux qui étaient venus le visiter, le 18, à dix heures du matin, gardant sa connaissance jusqu’à la dernière minute, il rendit son âme au bon Dieu qu’il avait bien servi.
Des funérailles très solennelles furent célébrées dans l’église d’Urakami le samedi 20 août. NN. SS. les Evêques de Tokio, Osaka, Séoul, Taikou, les Vicaires et Préfets Apostoliques de Hiroshima et du Shikoku, ainsi que les Supérieurs des autres Missions et des différents Ordres religieux, étaient venus s’unir au deuil du diocèse de Nagasaki.
La présence des plus hautes autorités de la ville, de presque tous les confrères japonais et européens et la nombreuse foule des chrétiens qui accompagnèrent un Père vénéré à sa dernière demeure, montrèrent les nombreuses sympathies que l’Evêque défunt de Nagasaki avait su gagner pour sa personne et pour la Religion qu’il représentait.
Il repose dans le cimetière d’Urakami, auprès de son prédécesseur immédiat, Mgr Cousin, au milieu des confrères, hélas ! déjà nombreux qui avaient travaillé avec lui, et des prêtres japonais qu’il avait contribué à former à la vie sacerdotale pendant les longues années de son professorat au séminaire de Nagasaki, et nous avons la ferme et douce espérance que le bon Dieu lui a déjà donné la récompense promise au serviteur bon et fidèle.
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References
[1478] COMBAZ Jean (1856-1926)
Références biographiques
AME 1912 p. 276. 331. 1913 p. 170. 205. photo p. 164. 1915-16 p. 98 (art). 99. 1921 p. 100. 183. 1922 p. 73. 226. 1924 p. 226. 1925 p. 18. 1926-27 p. 129. 199. 365. 405-412. 419. 458. 1932 p. 114. 117. 1933 p. 14. 1936 p. 11. 1939 photo p. 197. 1919-20 p. 4. 221. 478. CR 1883 p. 90sq. 1887 p. 48. 1912 p. 6. 11. 17. 18. 356. 495. 1913 p. 7. 20. 73. 314. 319. 1914 p. 1. 1915 p. 6. 11. 1916 p. 2. 4. 10. 30. 218. 1917 p. 7. 16. 183. 1918 p. 5. 148. 1919 p. 6. 185. 1920 p. 4. 1925 p. 8. 1926 p. 6. 8. 9. 238. 1927 p. 2. 3. 169. 1930 p. 97. 292. 1947 p. 254. 255. 265. 277. BME 1922 photo p. 17. 1926 p. 42. 372. 565. 1927 p. 685. 1950 p. 9. 1952 p. 384. 1958 p. 186. EC1 N° 114.