Isidore LE TALLANDIER1857 - 1931
- Status : Prêtre
- Identifier : 1571
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Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1884 - 1885 (Hong Kong)
- 1885 - 1931
Biography
[1571] LE TALLANDIER Isidore, François, Marie, est né le 28 juillet 1857 à Plouagat, diocèse de Saint-Brieuc (Côtes du Nord). Il fit ses études primaires et secondaires dans son diocèse, entra au Grand Séminaire diocésain, et une fois tonsuré il entra aux Missions Étrangères le 1er septembre 1881. Il fut ordonné prêtre le 22 septembre 1883. Il reçut sa destination pour la Chine et partit le 7 novembre 1883 pour le Kouangtong. À cette époque, en raison de la guerre franco-chinoise, évêques et prêtres furent expulsés de la province et durent se réfugier à Hongkong. C'est donc là que le Père Le Taillandier dut rester jusqu'en 1885.
Arrivé à Canton, il continua l'étude du chinois et fit ses premiers débuts apostoliques comme vicaire à Shioueng, où avait travaillé jadis le fameux Jésuite Mathieu Ricci. Spécialement chargé du district de Popin, il bâtit là une école. Il fut bientôt envoyé à Tungchan dans la province de Sôni, où il dut beaucoup voyager pour la visite des chrétiens; il ne revenait à sa résidence que pour les principales fêtes de l'année. C'est à ces occasions qu'avaient lieu les réunions des fidèles. Les chrétiens éloignés les uns des autres pouvaient faire connaissance, ce qui favorisait unions et mariages entre chrétiens, et évitait l'inconvénient de mariages contractés avec dispense de disparité de culte. Lié d'amitié avec son voisin, le Père Fleuriau, ils décidèrent de se rendre visite à tour de rôle, afin de vaincre l'isolement et la solitude.
Son évêque, Mgr Mérel, eut bientôt besoin d'un missionnaire pour la région de Mouilok, et il nomma le Père Le Taillandier pour y travailler à fonder un nouveau district, aidé de quelques dévoués catéchistes. Au cours des cinq années passées dans cette région, il eut le bonheur de baptiser quelques dizaines d'adultes, et son district compta bientôt jusqu'à 300 chrétiens.
Il tomba malade, et la gravité de son état le força à aller se faire soigner à Hongkong, où il guérit assez vite mais dut rester en convalescence durant de longs mois. Il revint alors dans sa mission et son évêque le rapprocha de Canton en le nommant à la tête du district de Yeukong nouvellement fondé. Plus tard, il fut chargé des vieilles chrétientés situées dans les sous-préfectures de Namhoi et Shuntak. Il se donna là à un ministère qui lui convenait. Il visita courageusement toutes les chrétientés de son district plusieurs fois par an, se transportant sans hésiter par tous les temps à de longues distances auprès des malades qui désiraient les secours de la religion.
Mais ses forces déclinèrent et il dut renoncer à la pastorale des grands districts. Alors son évêque lui proposa l'aumônerie des Petites Soeurs des Pauvres. Il aima beaucoup ce genre de travail et, à ses loisirs, il composa un dictionnaire cantonais-français, publié après quelques retouches par notre imprimerie de Nazareth à Hongkong.
En 1928, 29 et 30, il dut retourner à Hongkong pour se reposer. Il alla mieux et put rentrer encore dans sa mission. Mais en été 1931, il ressentit un embarras douloureux dans la gorge. On le soigna pendant deux mois à l'hôpital des Soeurs de St Paul de Chartres à Hongkong. C'est là qu'il rendit son âme à Dieu le jour de Noël 1931. Pendant 46 ans, il travailla avec zèle au développement du diocèse de Canton, en exerçant son ministère dans des districts variés et en fondant même de nouveaux districts et préparant ainsi l'avenir de l'Église de Chine.
Obituary
M. LE TALLANDIER
MISSIONNAIRE DE CANTON
M. LE TALLANDIER (Isidore-François-Marie), né le 28 juillet 1857 à Plouagat (Saint-Brieuc, Côtes-du-Nord). Entré tonsuré au Séminaire des Missions-Etrangères le 1er septembre 1881. Prêtre le 22 septembre 1883. Parti le 7 novembre 1883 pour le Koangtong. Mort à Hongkong le 25 décembre 1931.
M. Isidore Le Tallandier arriva dans la Mission du Koangtong en 1883. Il y était depuis un an environ, quand éclata la guerre franco-chinoise ; évêques et missionnaires furent expulsés de la province et se réfugièrent à Hongkong. Nos anciens aimaient à parler de leur séjour dans la colonie anglaise et très souvent rappelaient les incidents de leur vie dans la maison peu confortable qui les abritait ; malgré ces ennuis, la gaieté régnait à Crachtower.
Les débuts apostoliques de notre confrère eurent pour théâtre la ville et le district de Shiouheng, ancienne capitale de la province où s’était établi jadis le P. Matthieu Ricci. Il eut pour l’ini¬tier au ministère de la prédication un Lyonnais, M. Goutagny, qui avait déjà à cette époque donné de nombreuses preuves de son zèle et de son activité. M. Le Tallandier fut plus spécialement chargé dans ce district de la chrétienté de Popin. Il y bâtit une école.
A cette époque Mgr Chausse venait de commencer l’évangélisation de la préfecture de Kochow ; il en avait chargé M. Fleureau en 1881, et le travail de ce jeune confrère avait été béni de Dieu. M. Le Tallandier fut envoyé dans cette région, autant pour tirer M. Fleureau du quasi-isolement dans lequel il se trouvait, que pour profiter des bonnes dispositions de toute une population rurale dont la simplicité justifiait les plus belles espérances.
Tungchan, dans la sous-préfecture de Soni, fut l’endroit choisi pour devenir la résidence du nouveau missionnaire. A cette épo¬que, résidence signifiait un endroit où le missionnaire se trouvait rarement ; et, en effet, si nous jetons un coup d’œil sur le journal écrit par notre confrère avec une régularité remarquable depuis son arrivée en Mission, nous verrons qu’il passait ses journées, ses semaines, ses mois, dans les bourgades, hameaux et agglomérations diverses de son territoire, et que seules les principales fêtes de l’année le rappelaient dans sa résidence. C’est à ces occasions qu’avaient lieu les réunions des fidèles ; le missionnaire nous les décrit comme des plus édifiantes, chacun ayant le plus vif désir d’en retirer un profit spirituel ; il note aussi les agapes fraternelles qui suivaient, mais sans les abus dont saint Paul faisait un reproche à ses fidèles. Chacun apportait avec soi une petite quantité de riz, et de plus donnait dix sapèques pour achats de mets, légumes et viande ; le missionnaire fournissait le bois et l’huile. Ces réunions présentaient de grands avantages : d’abord, elles donnaient l’impression du nombre, et partant de la force ; puis les chrétiens de villages éloignés les uns des autres faisaient connaissance ; dans des pays où les mariages se règlent par la seule volonté des parents, ces rencontres favorisaient les unions entre chrétiens, et l’on conjurait ainsi le gros inconvénient des mariages contractés avec dispense de disparité de culte.
M. Le Tallandier et son voisin M. Fleureau vivaient comme des frères ; leurs relations s’étaient établies de telle façon qu’elles ne pouvaient nuire à cette fraternité, mais plutôt la favorisaient. Il fut entendu entre eux que les visites qu’ils se faisaient à tour de rôle, ne seraient l’occasion d’aucun extra, la dépense quotidienne devant se borner à être double, parce que deux tout simplement ; telle fut la règle à laquelle ils s’astreignirent durant leur séjour commun dans le district de Kochow.
En 1898, la France à l’exemple de plusieurs autres grandes nations européennes, réclamait une parcelle du territoire chinois et s’établissait à Kwvang-tcheou-ouan. Le missionnaire de Kochow¬ se trouva alors en contact avec nos compatriotes du corps d’occupation ; il y rencontra des marins et des soldats originaires de son diocèse de Saint-Brieuc et sut leur donner toutes les marques d’affection d’un cœur sensible et généreux. Il fut souvent l’hôte de M. Ferrand, et l’aida à remplir auprès de nos troupes le rôle d’aumônier militaire pour lequel il paraissait avoir, quelque aptitude. Comme pour favoriser cette inclination, Mgr Mérel chargea M. Le Tallandier de la région de Mouilok ; il y fonda de toutes pièces un nouveau district comme il avait fait à Tungchan ; aidé de quelques dévoués catéchistes formés par lui à Kochow, il réussit à baptiser chaque année, pendant cinq exercices, quelques dizaines d’adultes. Ces chrétiens de M. Le Tallandier, trois cents environ forment le district actuel de Mouilok.
Jusqu’ici notre confrère n’avait pas connu la maladie ; elle vint le visiter et le conduisit bien près de la tombe ; les soins qu’il reçut à Béthanie le remirent sur pied après une longue convalescence. Lorsqu’il fut en état de reprendre son travail, Mgr Mérel le rapprocha de Canton, en le mettant à la tête du district de Yeukong nouvellement fondé. Un peu plus tard, il fut chargé des vieilles chrétientés essaimées dans les sous-préfectures de Namhoi et de Shuntak ; jamais il n’avait rempli de besogne aussi agréable, il n’avait plus à former des néophytes, mais à entretenir la vie chrétienne chez les descendants de familles qui avaient gardé le trésor de la foi depuis trois cents ans ; M. Le Tallandier était devenu un vieillard, il lui fallait à son âge ce ministère plus paisible ; il s’y donna avec l’enthousiasme d’un jeune soutenu par l’expérience d’un ancien, visitant courageusement toutes les chrétientés de son district plusieurs fois par an, se transportant sans hésiter par tous les temps à de longues distances auprès des malades qui désiraient les secours de la religion. Un jour vint cependant où il eut une confidence à faire à son Vicaire Apostolique : il lui semblait n’être plus assez fort pour assumer la responsabilité d’administrer son district. On lui proposa l’aumônerie des Petites-Sœurs des Pauvres. Il aima ce nouveau genre de travail et y joignit, durant ses loisirs, la composition d’un dictionnaire cantonais-français qui, après quelques retouches, pourra être publié par notre imprimerie de Nazareth.
En 1928 et 1929, M. Le Tallandier fut encore contraint de passer quelque temps au sanatorium, il était vraiment épuisé et réduit pour ainsi dire à l’état de squelette. Nous pensions tous qu’il ne nous reviendrait pas ; cette fois encore il surmonta le mal, et un an après il reparaissait parmi nous plein de santé. Ce mieux cependant n’était qu’apparent ; au cours de l’été de 1931, il ressentit un embarras douloureux à la gorge. Les médecins de l’hô-pital Paul Doumer le soignèrent durant deux mois sans succès, et firent part de leurs craintes à Mgr Fourquet : il s’agissait d’une tumeur rebelle qui n’était autre chose qu’un cancer. Dès lors le recours à un spécialiste s’imposait, M. Le Tallandier le trouva à l’hôpital des Sœurs de Saint-Paul à Hongkong ; le traitement par le radium lui procura une certaine amélioration ; malheureusement le mal avait des racines profondes ; on essaya de nouveau le radium, mais inutilement.
Alors M. Le Tallandier ne se préoccupa plus de sa guérison, il la savait humainement impossible. Il attendit la mort, calme et résigné, en union plus étroite que jamais avec Notre-Seigneur. Il rendit son âme à Dieu le jour même de la fête de la Nativité de Notre-Seigneur, le 25 décembre 1931. M. Fleureau avec qui il avait passé de si nombreuses années d’intimité à Kochow, était mort¬ aussi à pareil jour à Hongkong en 1910 : les deux amis vivent côte à côte désormais, nous en avons la douce confiance, dans la région des élus !
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References
[1571] LE TALLANDIER Isidore (1857-1931)
Références bio-bibliographiques
AME 1891 p. 407. 1932 p. 48. CR 1883 p. 116. 1891 p. 123. 1892 p. 137. 1893 p. 147. 1894 p. 165. 1895 p. 171. 1896 p. 145. 146. 1897 p. 119. 120. 1898 p. 128. 1899 p. 162. 1901 p. 125. 1902 p. 138. 139. 1904 p. 141. 1906 p. 120. 1910 p. 129. 1911 p. 308. 1912 p. 161. 1918 p. 52. 1919 p. 53. 55. 1922 p. 72. 1923 p. 87. 1928 p. 79. 174. 1931 p. 120. 276. 379. 1932 p. 133. 320. 1936 p. 104. 1949 p. 213. BME 1922 photo p. 366. 1926 p. 510. 1927 p. 511. 1929 p. 242. 296. 1930 p. 50. 1932 p. 80. 261. EC1 N° 235.
Bibliographie
LE TALLANDIER Isidore (1857-1931)
Manuel de conversation franco-chinoise : dialecte cantonnais / par I. Le Tallandier, missionnaire apostolique. - Hongkong : Impr. de la Société des Missions Etrangères, 1907. - XII-94 p. ; 21 cm.
Manuel de conversation franco-chinoise : dialecte cantonnais / par Isidore Le Tallandier, missionnaire apostolique. - 2e édition. - Hongkong : Impr. de la Société des Missions Etrangères, 1927. - XII-94 p. ; 21 cm.
Manuel de conversation Franco-chinoise" (Cantonais), Nazareth, 1927.
"Shing Kao iou li Man tap", Nazareth, 1927.
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