Pierre PERRICHON1861 - 1920
- Status : Prêtre
- Identifier : 1669
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Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Malaysia - Singapore
- Mission area :
- 1886 - 1920 (Malacca)
Biography
PERRICHON Pierre, Marie, est né le 1er octobre 1861 à Larajasse, au diocèse de Lyon (Rhône). Il fait ses études à Saint Pierre de Saint-Chamond puis au Petit Séminaire de Montbrison. Il entre laïc au Séminaire des Missions Étrangères le 7 septembre 1881. Ordonné prêtre le 27 septembre 1885, il part pour la mission de Malacca le 18 novembre suivant.
Il se met à l'étude du chinois à la paroisse St Pierre-St Paul de Singapour. L'année suivante (1886), il est nommé vicaire à Serangong où, en l'absence du curé, il sera un jour agressé par des voleurs et manquera de perdre l'index droit. En 1888, il est chargé de la paroisse de Seremban : il y restera quatre années et passera le plus clair de son temps à étudier diverses langues parlées par ses ouailles : anglais, Hakha, malais, et, à agrandir son église.
En septembre 1892, il est transféré à Ipoh, un poste de fondation récente. Après la construction du chemin de fer d'Ipoh, au nord de la presqu'île, le village devient une ville qui se développe de jour en jour tout comme la chrétienté pour laquelle il faudra bâtir une nouvelle église avec son presbytère, l'ancienne église devenant une école de garçons. De 1900 à 1905, il est en charge de Malacca et de la desserte d'Ayer Salak. C'est pendant cette époque que les Frères viendront diriger l'école de garçons. En 1905, il succède au Père Damais à Pulo Tikus. Pendant les quinze années qu'il y passe, il accepte beaucoup d'intérim surtout dans les postes dont les titulaires ont été mobilisés.
De 1885 à 1918, le Père n'aura pris aucun repos. Il refusera même un retour en Europe, pourtant conseillé par les docteurs. Tout juste acceptera-t-il de passer quelque temps à l'hôpital Sainte Marthe de Bangalore (Inde). Le traitement suivi lui rendra la santé pendant deux années, mais le 1er septembre 1920, il est atteint de pneumonie dont il meurt le 30 septembre. Il repose dans l'église de l'Immaculée Conception de Pulo Tikus.
Obituary
M. PERRICHON
MISSIONNAIRE DE MALACCA
M. PERRICHON (Pierre, Marie), né à Larajasse (Lyon, Rhône), le 1er octobre 1861. Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères le 7 septembre 1881. Prêtre le 27 septembre 1885. Parti pour la mission de Malacca le 18 novembre 1885. Mort à Pulo-Tikus le 30 septembre 1920.
C’est un zélé missionnaire, un prêtre modèle et un excellent confrère que le Diocèse de Malacca a perdu en la personne de M. Pierre-Marie Perrichon.
Né le 1er octobre 1861 à La Thomassière, paroisse de Larajasse, au diocèse de Lyon, il perdit son père et sa mère vers l’âge de dix ans. A 13 ans, il fut admis à l’école cléricale Saint-Pierre de Saint-Chamond qui a donné aux Missions-Etrangères bon nombre de missionnaires et un évêque, Mgr Bouchut, Vicaire Apostolique du Cambodge. En 1878, il entrait comme élève de troisième au petit séminaire de Montbrison qu’il quitta en 1881 pour le Séminaire de la rue du Bac où il fit toutes ses études de philosophie et de théologie, y reçut la prêtrise le 27 septembre 1885, et partait le 18 novembre suivant pour la Mission de la Presqu’île de Malacca.
Arrivé à Singapore avec le Père Terrien, son compagnon de route et de destination, ils furent mis l’un et l’autre à l’étude du chinois sous la direction commune du Père Vignol nommé tout récemment curé de la belle paroisse chinoise de Saint-Pierre et Saint-Paul à Sin-gapore. Inutile d’ajouter qu’avec un tel guide les deux jeunes missionnaires montrèrent la plus louable émulation à vaincre les premières difficultés que présente l’étude de cette langue.
Dès l’année suivante, M. Perrichon, fut nommé vicaire de M. Saleilles Serangong, poste chinois situé à huit milles de la ville de Singapore. A cette époque, c’était déjà une belle et très intéressante chrétienté qui est devenue très importante, soit par les conversions, soit surtout par la multiplication des familles chrétiennes. Mais M. Saleilles avait encore d’autres occupations. C’est lui, en effet, qui était en charge du grand hôpital chinois de la banlieue de Singapore avec ses centaines de malades. Il y multipliait ses visites et y recueillait chaque année de nombreux baptêmes. De plus, il travaillait activement au développement de son poste de Johore, à l’extrémité sud de la Presqu’île, que deux ans auparavant il avait doté d’une jolie petite église. Tous ces différents travaux exigeaient de fréquents déplacements et forçaient le missionnaire à être souvent absent de Serangong. Ce n’était donc pas sans besoin que M. Perrichon lui avait été donné comme vicaire. Celui-ci, pendant une absence de son curé, faillit être victime d’une bande de voleurs qui, sachant que M. Saleilles n’était pas à la maison, mais ignorant qu’elle était gardée par le vicaire, crurent l’occasion bonne pour la dévaliser. De nuit, ils s’introduisent dans le petit presbytère. M. Perrichon réveillé en sursaut se jette sur un des chinois voleurs et le saisit par sa tresse de cheveux. Le prisonnier, tout en se débattant comme un mauvais diable, appelle à son secours ses campagnons qui avaient déjà décampé. L’un d’eux revient en effet, et pour faire lâcher prise au Père, lui donne sur la main droite un coup de coutelas qui coupe presque l’index en deux. La blessure était si grave qu’on crut que M. Perrichon ne pourrait plus jamais se servir de ce doigt. Mgr Gasnier écrivit même à Rome pour demander en son nom la permission de se servir du médium dans la célébration de la sainte messe. Le doigt blessé guérit cependant tout en restant plus ou moins déformé.
En 1888, M. Perrichon fut chargé de la chrétienté de Seremban, ville principale des Negri-Sembilan. C’était un nouveau poste commencé depuis quelques années seulement par M. Letessier. Celui-ci résidait à Kuala-Lumpur et les communications entre ces deux stations étaient alors trop difficiles pour que le même missionnaire put utilement s’occuper de l’une et de l’autre.
On peut dire que le gros travail de M. Perrichon, pendant les quatre années qu’il passa à Seremban, fut l’étude des diverses langues dont la connaissance lui était nécessaire dans l’exercice du saint ministère. Avec les Chinois de Serangong, il n’avait guère à se servir que du dialecte de Swatow. A Seremban, il se trouvait parmi des Rakkas, et dut naturellement se familiariser avec leur dialecte. Il en fut de même pour l’anglais et le malais. Tant il est vrai que, dans cette Mission de Malaisie les premières années du ministère actif sont un temps où la mémoire est soumise à de continuels exercices de gymnastique pour s’assimiler les langues de manière à passer facilement de l’une à l’autre sans confondre.
D’autre part, le jeune missionnaire s’appliquait à pourvoir aux besoins de son poste. A mesure que le nombre de ses chrétiens augmentait dans des proportions très consolantes, les dimensions de la petite chapelle qu’il avait trouvée à Seremban devenaient de plus en plus insuffisantes. Il se mit donc à l’œuvre pour l’agrandir, malgré la modicité de ses ressources, et secondé par le bon vouloir de son petit troupeau, il mena ce travail à bonne fin.
En septembre 1892, M. Perrichon fut transféré à Ipoh dans l’Etat de Perak. Ipoh était aussi une nouvelle station, de fondation encore plus récente que Seremban, puisque ses commen-cements ne remontaient qu’à la fin de 1889, et les chrétiens y étaient peu nombreux. Mais l’arrivée de notre Confrère dans cette localité coïncidait avec un événement qui allait lui apporter un développement considérable, nous voulons dire la construction d’une voie ferrée reliant Ipoh avec les provinces du nord de la Presqu’île jusqu’à Penang.
Effectivement, à peine cette ligne de chemin de fer fût-elle terminée que la contrée était envahie par un flot d’émigrants. Ipoh qui n’était qu’un village assez insignifiant commença à devenir la grande et belle ville qu’elle est maintenant. La chrétienté, elle aussi, s’accrut rapidement, soit par de nombreuses conversions, soit par l’afflux de Chinois déjà baptisés qui venaient travailler dans les mines d’étain ou cultiver des jardins. Bref, c’était une transformation provisoire de ce poste par des constructions solides et spacieuses. M. Perrichon fut à la hauteur de la rude tâche qui lui incombait. Dès 1895, il entreprit l’érection de la vaste église de Saint-Michel qui fut inaugurée le 4 juin 1896 et dont Ipoh est toujours fière. Puis il bâtit le presbytère et transforma l’ancienne église en école de garçons. Ce furent vraiment là les beaux jours de la carrière apostolique de notre Confrère. Aussi, dans la suite, il aimait toujours à revenir dans cette chrétienté où il avait tant travaillé et où Dieu avait visiblement béni ses efforts.
Après s’être dépensé sans compter pendant douze ans au développement des jeunes communautés chrétiennes de Seremban et d’Ipoh. M. Perrichon passa les vingt dernières années de sa vie dans les anciens postes de Malacca et de Pulo-Tikus.
Il fut en charge de Malacca de 1900 à 1905, et pendant presque tout ce temps il prit également soin de la petite chrétienté d’Ayer-Salak. Une des grandes consolations de son ministère à Malacca fut de voir les Frères venir prendre charge de l’école des garçons dans cette paroisse.
Enfin, à la mort de M. Damais, en 1905, M. Perrichon lui succéda à Pulo-Tikus, paroisse de l’île de Penang qui a son église tout près du Collège général ; les Directeurs se plaisaient à l’appeler « notre curé. » Nos Confrères du Collège aimaient aussi à rendre service à leur cher curé, et à le remplacer quand il devait s’absenter. Celui-ci en profitant pour accepter volontiers de faire des intérim très appréciés de son Evêque et de ses Confrères de la Mission. C’est ainsi qu’au début de la guerre il s’occupa, avec le jeune Père Seet, des postes de la Province Wellesley dont les titulaires avaient été mobilisés. Il remplaça également M. Louis Duvelle dans la ville de Penang, et M. Brossard à Kuala-Lumpur, pendant leur séjour au Sanatorium de Hong-Kong.
Ces détails font voir que notre Confrère était tout particulièrement un bon et charitable confrère. La bonté était, en effet, sa grande caractéristique. Evidemment il était parfois « trop » bon avec les personnes qui abusaient de sa bonté. Mais il n’en est pas moins vrai qu’il était très aimé parce qu’il était très bon.
On aura remarqué que dans cette courte notice il n’a été fait mention d’aucun voyage de M. Perrichon, soit en France, soit à nos Sanatoria d’Extrême-Orient. C’est qu’en effet pendant les trente-trois années qui s’écoulèrent de 1885 à 1918, il travailla continuellement sans prendre de repos.
En 1918 il se sentit très fatigué, et le Docteur lui déclara qu’un séjour en Europe lui était devenu nécessaire. Mais il ne voulut pas en entendre parler. Il consentit seulement à se rendre à Bangalore pour changer un peu de climat et se faire soigner à l’hôpital Sainte-Marthe. Il resta plusieurs mois dans cet hôpital et y suivit un traitement, qui lui fit beaucoup de bien, de sorte qu’à son retour il put se remettre au ministère paroissial.
Sa santé continua d’être assez bonne jusqu’au 1er septembre 1920. Alors il fut pris d’une fièvre tenace que les médecines ne parvenaient pas à calmer. Il était atteint de pneumonie. Vers le 24 du même mois, le malade assura qu’il se trouvait sensiblement mieux, et il faisait des plans pour aller passer quelque temps à Malacca dont le climat est favorable aux convalescents. Ce mieux fut de courte durée, et, le 30 septembre, à deux heuses du matin, notre cher confrère rendait son âme à Dieu, assisté de son cousin et de MM. Pagès et Michel du Collège. Il repose maintenant dans l’église de l’Immaculée-Conception de Pulo-Tikus, à côté de son frère d’armes, M. Damais, dont il avait continué l’œuvre pendant quinze ans : « In morte quoque non sunt divisi. »
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References
[1669] PERRICHON Pierre (1861-1920)
Références biographiques
AME 1914 p. 77. 79. 82. 131. 132. 136. 137. 1919 p. 576. CR 1885 p. 144. 1887 p. 161. 1888 p. 157. 1889 p. 190. 1890 p. 152. 1891 p. 192. 1892 p. 207. 1893 p. 214. 220. 1895 p. 254. 1900 p. 183. 1901 p. 195. 1902 p. 215. 1904 p. 221. 1910 p. 225. 1915 p. 123. 1920 p. 160. 1921 p. 110. 161 sq. BME 1958 p. 636.
Notice nécrologique
CR 1921 pp. 161-164.