Félix PERROY1866 - 1931
- Status : Vicaire apostolique
- Identifier : 1826
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Identity
Birth
Death
Episcopal consecration
Missions
- Country :
- Burma
- Mission area :
- 1889 - 1931 (Yangon [Rangoun])
Biography
Félix, Henri, François, Donatien Perroy, né le 31 mai 1866 à Talmont (Vendée), diocèse de Luçon, fit ses études primaires à l’Ecole des Frères de Saint Gabriel et ses études secondaires au Petit séminaire des Sables d’Olonne ; après sa réthorique, il entra au Grand séminaire de Luçon. Après avoir reçu le sous-diaconat, il entra aux Missions Etrangères le 5 septembre 1888, fut ordonné prêtre le 3 mars 1889 et partit pour la Birmanie méridionale le 1er mai. La séparation familiale fut un déchirement, à son père, charpentier, il tint ses propos : “je m’en vais en Birmanie pour y continuer votre métier, j’y construirai comme vous des églises et des écoles ; c’est pourquoi j’emporte avec moi tous vos outils”. En fait, il emporta des outils neufs.
Dès son arrivée à Rangoon, il fut envoyé à Bassein pour y apprendre l‘anglais et le birman. Atteint de dysenterie qui mit ses jours en danger, Mgr Bigandet le rappela à Rangoon pour prendre quelque repos. Après six mois de convalescence, l’évêché l’envoya, comme assistant de M. Luce, à Thonzé où il resta trente ans. D’abord vicaire, il devint curé en novembre 1900 et fut promu provicaire de la Mission en 1911.
La vaste mission de Thonzé ne possédait qu’une modeste maison et une église en bois ; il construisit une grande église en dur pour ses paroissiens dispersés, des écoles, dont deux écoles birmanes, l’une pour garçons, l’autre pour filles, une école anglo-birmane, une école industrielle, une école normale pour la formation de professeurs, un couvent pour religieuses indigènes. Le gouvernement anglais, pour le remercier, lui remit la décoration du Kaiser-i-Hin, le chargea de rédiger un programme d’études pour les écoles primaires et les questions d’examen pour toutes les écoles normales de Birmanie.
Sa pédagogie chrétienne très appréciée de ses paroissiens, consistait à évangéliser les enfants et peu à peu, les parents venaient se faire baptiser. En 1920, Mgr Cardot, dont les forces déclinaient, demanda à Rome un co-adjuteur ; suggérant M. Perroy pour qui, il avait grande estime, ce dernier fut nommé évêque de Médéa et co-adjuteur de Mgr Cardot, il fut sacré le 1er janvier 1921.
Prenant en mains l’administration du vicariat, il visita tous les postes de la Mission, fonda l’Association catholique de la Basse Birmanie ; à Moulmein, il remplaça la frêle maison qui servait de petit séminaire par un bâtiment en briques et releva le niveau des études.
Après le décès de Mgr Cardot, le 18 octobre 1925, il partit pour l’Europe en avril 1926 pour faire sa visite “ad limina”. A son retour, atteint d’influenza qui se porta sur le coeur et les poumons, il dut se soigner. Ne pouvant plus visiter les postes de la Mission, il demanda un co-adjuteur ; Rome désigna M. Provost qui fut sacré en novembre 1929.
En 1930, Mgr Perroy, en France, participa à l’assemblée générale de la Société. A son retour en Birmanie, son état de santé peu satisfaisant, l’obligea à confier l’administration de son diocèse à Mgr Provost et il se retira à Thonzé.
Ne pouvant plus monter les escaliers, pris de vertiges, atteint de crampes, d’étouffement, son pouls à peine perceptible, une hémyplégie droite apparut. Le 10 avril, son état empira et il expira après avoir reçu l’absolution. Son corps fut transporté dans la chapelle où ses paroissiens vinrent prier. Ses obsèques eurent lieu le 13 avril à Rangoon, Mgr Provost présida la messe et prononça l’oraison funèbre.
Obituary
Mgr PERROY
VICAIRE APOSTOLIQUE DE BIRMANIE MÉRIDIONALE
Mgr PERROY (Félix-Henri-Donatien) né à Talmont (Luçon, Vendée) le 31 mai 1866. Entra sous-diacre au Séminaire des Missions-Etrangères le 5 septembre 1887. Prêtre le 3 mars 1889. Parti pour la Birmanie Méridionale le 1er mai 1889. Evêque de Médéa et Coadjuteur de Mgr Cardot en 1920. Vicaire Apostolique en 1925. Mort à Thonzé le 10 avril 1931.
Félix-Henri-François-Donatien Perroy naquit à Talmont (Luçon, Vendée) le 31 mai 1866. Il appartenait à une excellente famille dont plusieurs membres se consacrèrent au service de Dieu. Ses trois sœurs et deux de ses tantes se firent religieuses de la Sagesse à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Un de ses frères est prêtre en Vendée, ainsi qu’un neveu qu’il eut la joie d’ordon-ner lui-même en 1930, lors de son séjour en France. Un cousin, prêtre des Missions-Etran¬gères, est missionnaire au Siam ; un autre cousin est Frère de Saint-Gabriel et une cousine est religieuse de la Congrégation de Mormaison, en Vendée.
Jeune encore, il eut la douleur de perdre sa pieuse mère, emportée par une maladie de poitrine : Marie, sa Mère du Ciel, fut alors doublement priée, et elle veilla avec soin spécial sur cet enfant de bénédiction.
Celui-ci fit ses premières études chez les Frères de Saint-Gabriel, dont l’école était à deux pas de la maison paternelle. A cause de sa piétié, il fut choisi de bonne heure comme servant de messe, et c’est au pied de l’autel qu’il se sentit appelé à l’état ecclésiastique : une voix intérieure lui disait qu’un jour, lui aussi, il célébrerait la messe.
Avec l’approbation de son curé, le bon Monsieur Souchet, qu’il ¬eut toujours en grande vénération, il entra bientôt au Petit-Séminaire des Sables d’Olonne. Il y apportait toutes les qualités d’un élève studieux, pieux et docile ; il se faisait aussi remarquer par son bon sens, son esprit lucide et pratique. Naturellement très gai et plein d’entrain, il était toujours le premier au jeu, en récréation comme en promenade, et la compagnie où il jouait était toujours la plus joyeuse. Grâce à son caractère doux et aimable, il se fit des amis de tous ses condisciples. On le vit bien plus tard, quand il revint en France après 37 ans de Mission, à l’accueil enthousiaste que lui firent tous ceux qui l’avaient connu autrefois.
Après sa rhétorique, il entra au Grand-Séminaire de Luçon ; il y reçut la tonsure le 30 mai 1885, les ordres mineurs le 21 juin 1886, et le sous-diaconat le 4 juin 1887.
Dès sa première année de Grand-Séminaire, l’idée des Missions obsédait l’âme du pieux séminariste, et l’exemple du Père Dorie, son compatriote, qui était allé en Corée verser son sang pour la foi, enflammait encore son zèle. Il confia le désir de son cœur à son directeur, M. Mesnil, prêtre de Saint-Sulpice, dont la Société était alors en charge du Grand-Séminaire. M. Mesnil, lui-même grand ami des missionnaires, reçut ses confidences et lui donna de tout cœur la permission de suivre son attrait.
Il entra au Séminaire de la rue du Bac en septembre 1887, fut ordonné diacre l’année suivante, reçut la prêtrise le 3 mars 1889, et partit pour la Mission de la Birmanie Méridionale le 1er mai de la même année.
Quand on connaît la nature aimante de Mgr Perroy, on se figure bien que ce ne fut pas sans déchirements qu’il fit ses adieux à ses parents et amis : mais son cœur lui dictait les paroles les plus aptes à adoucir la séparation. A son père, qui avait rêvé jadis de faire de lui son aide et son successeur dans son rnétier de charpentier et qui pleurait en l’embrassant pour la dernière fois, il disait : « Je m’en vais en Birmanie pour y continuer votre rnétier. J’y « construirai comme vous des églises et des écoles. C’est pourquoi j’emporte avec moi tous « vos outils de charpentier. » De fait il se fit préparer des outils tout neufs qui lui furent plus tard d’un grand usage.
Sitôt arrivé à Rangoon, il fut envoyé à Bassein pour y apprendre l’anglais et le Birman, sous la direction du Père D’Cruz, ancien élève de la Propagande, qui connaissait ces deux langues à la perfection. Tout allait bien, M. Perroy avait déjà trouvé le moyen de manifester son zèle en établissant dans la paroisse la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, quand il fut atteint subitement d’une forte attaque de dysentrie qui mit ses jours en danger. Grâce aux bons soins qui lui furent prodigués, il se remit peu à peu ; mais Mgr Bigandet le rappela à Rangoon, croyant que sa santé s’y établirait plus vite. Cette première séparation lui coûta beaucoup, et il fut très regretté des chrétiens de Bassein qui s’étaient déjà attachés à lui.
Après six mois de repos à Rangoon, son Evêque l’envoya comme assistant à M. Luce, qui était alors en charge de Thonzé. Il y arriva en mai 1890. Ils travaillèrent plusieurs mois ensemble, puis, en novembre de la même année, M. Luce voyant que son jeune compagnon était parfaitement capable de diriger le poste, le laissa seul et s’en alla plus au Nord à Gyobingauk, fonder une nouvelle chrétienté. C’est à Thonzé que M. Perroy passa toute sa vie de missionnaire, jusqu’au jour où il fut sacré Evêque.
La Mission de Thonzé en était alors à son commencement et ne possédait qu’une modeste maison et une pauvre église en bois. M. Perroy s’occupa d’abord de faire connaissance avec ses chrétiens dispersés sur une vaste étendue. Son district comprenait, en effet, tout le pays situé entre la chaîne de collines du Pegu-Yoma à l’est, et l’Irrawaddy à l’ouest ; il s’étendait au Nord jusqu’à la mission de Gyobingauk et au Sud jusqu’à Insein, près de Rangoon. Insein n’avait pas encore d’église ; M. Perroy s’empressa d’en construire une, qui existe encore ; mais elle a été depuis restaurée et agrandie.
Ces voyages ne se faisaient pas sans fatigue à cause du manque de routes, ni sans danger, car le pays était à peine pacifié après une insurrection semblable à celle qui présentement jette le trouble et la désolation dans toute la contrée. Malgré tout, il réussit non seulement à se faire connaître de tous les chrétiens, à les encourager et à compléter leur instruction religieuse, mais aussi à planter la croix dans de nouveaux villages. Il se rendit bien compte qu’à Thonzé, ville birmane et bouddhiste, toute prédication serait inutile auprès de gens infatués de la supériorité de leur race et de leur religion ; aussi s’y prit-il d’autre manière : persuadé que la charité chrétienne brise toutes les barrières, il entreprit pour leur avantage et celui de ses chrétiens l’œuvre des écoles.
Il serait trop long de raconter par le détail les difficultés qu’il eut à surmonter et les angoisses qui l’assaillirent souvent. Aujourd’hui, Thonzé est renommé pour ses écoles florissantes : école birmane de garçons, école birmane de filles, couvent de Sœurs indigènes et orphelinat, école anglo-birmane, école industrielle, enfin et surtout école normale formant des professeurs pour les écoles de tout le Vicariat. Chrétiens et païens apprécièrent hautement les résultats de tous ces travaux, et le Gouvernement anglais, pour montrer sa reconnaissance, décerna à M. Perroy la décoration du Kaiser-I-Hind.
M. Perroy était doué d’un talent réel d’éducateur, il se trouvait dans son élément au milieu de ces enfants qu’il connaissait tous individuellement ; il en eut jusqu’à 500 sous sa direction. Grâce à sa compétence reconnue en matière d’éducation, il put aider puissamment au développement de nos écoles ; le Gouvernement le consultait souvent ; il fut membre de plusieurs comités, fut chargé de rédiger un programme d’études pour les écoles primaires, et pendant plusieurs années ce fut lui qui rédigea les questions d’examen pour les écoles normales de toute la Birmanie et qui corrigea les réponses.
Au commencement, M. Perroy, allant au plus pressé, se contentait de maisons en bois ; mais, son école de garçons ayant brûlé pendant un de ses voyages, il se rendit compte que, pour faire œuvre durable, il lui faudrait tôt ou tard les remplacer par des bâtiments en briques, plus grands et plus solides. Il se mit aussi¬tôt à l’œuvre et, dans l’espace d’une douzaine d’années, vint à bout de travail dont le couronnement fut l’érection de son église. Il en fut lui-même l’architecte et l’entrepreneur, et, elle fait l’admiration de tous ceux qui la visitent. On peut se demander où M. Perroy trouva l’argent nécessaire pour mener à bonne fin tous ces travaux coûteux ; il aurait été lui-même bien incapable de le dire ; mais il n’hésitait pas à aller de l’avant, commençant même quelquefois une nouvelle bâtisse avant d’avoir payé celle qu’il venait de finir. Il avait foi en la Providence et en Saint-Joseph, le Patron de sa Mission et son grand Procureur, qui ne lui fit jamais défaut.
Bien que consacrant la plus grande partie de son temps aux œuvres d’éducation, M. Perroy ne négligeait pas ses autres devoirs de missionnaire. Naturellement très actif, il avait l’œil à tout et se tenait au courant de la situation de chacune de ses ouailles, même les plus éloignées. Ses instructions catéchistiques, très pratiques, étaient fort appréciées et il se dépensait sans compter avec ses forces. Il avait sa méthode à lui pour pénétrer en milieu païen : « Si vous « voulez, disait-il, convertir le père et la mère dans une famille, commencez par vous « intéresser aux enfants et par les attirer à vous, les parents suivront infailliblement. » Il était doué tout spécialement pour agir de cette façon ; aimant beaucoup les enfants, il savait s’en faire aimer et se les attacher. A ce propos un père de famille disait : « J’ai bien du mal à me « faire obéir de mon garçon, mais le Père lui, n’a qu’à faire un signe et il en obtient tout ce « qu’il veut. »
A cause de ses qualités exceptionnelles et de la grande estime que l’on avait pour lui dans la Mission, quand Mgr Cardot, dont les forces déclinaient, demanda un Coadjuteur, les confrères portèrent sur lui leurs voix. Il était d’ailleurs depuis plusieurs années le Provicaire et le bras droit de son Evêque. Mais bien que ne craignant ni les labeurs ni les responsabilités de l’épiscopat, il avait une si humble opinion de lui-même qu’il ne croyait pas avoir la science et les talents requis pour accomplir les devoirs de cette charge. Il écrivit donc au Saint-Père et lui exprima simplement ses raisons et ses craintes ; le Saint Père lui répondit de ne pas refuser l’honneur que Dieu lui offrait mais de l’accepter en toute confiance, assuré que la divine Providence proportionnerait toujours ses grâces à ses besoins. Il se soumit en toute simplicité et fut sacré le 18 janvier 1921.
Mgr Cardot étant devenu aveugle et invalide, Mgr Perroy prit en main l’administration du Vicariat, suivant en tout les directions et les avis du vénéré Vicaire Apostolique. Il visita tous les postes de la Mission ; sa bonté et ses manières affables lui gagnèrent le cœur de tous les fidèles. Il fonda l’Association Catholique de la Basse-Birmanie, dont le but était d’aider les chrétiens à se mieux connaître les uns les autres et à se soutenir mutuellement, et de coordonner leurs efforts en vue d’une action commune pour soutenir le clergé et ses œuvres. Il remplaça la vieille maison qui servait de Petit Séminaire à Moulmein par un bâtiment en briques, plus solide et plus vaste, et, se conformant aux instructions pontificales, releva le niveau des études des séminaristes. Après la mort de Mgr Cardot, le 18 octobre 1925, il ne fit que continuer l’administration comme il l’avait si bien commencée, et au mois d’avril suivant, il partit pour l’Europe pour faire sa visite ad limina.
C’était la première fois après 37 ans de Mission qu’il revoyait la France. Il était à peine de retour de son voyage qu’il eut une forte attaque d’influenza, qui se porta surtout sur le cœur et les poumons. Pendant un mois sa vie fut en grand danger. Malgré tout, grâce aux bons soins et aux précautions, il reprit des forces ; mais le cœur restait très faible, et les médecins le déclarèrent incapable de faire désormais un travail fatigant. Zélé et entreprenant comme il l’avait toujours été, il lui en coûtait beaucoup de rester inactif, aussi plus d’une fois négligea-t-il les conseils des médecins, au grand détriment de sa santé. Depuis 1927 il ne lui fut plus possible de visiter les postes de la Mission et finalement il se décida à demander un Coadjuteur. Les confrères désignèrent M. Provost ; ce choix ayant été agréé du Saint-Siège il fut sacré en novembre 1929.
En 1930, Mgr Perroy retourna de nouveau en France pour assister à l’Assemblée générale de notre Société. Nous espérions tous que ce voyage contribuerait sinon à rétablir sa santé, du moins à l’améliorer considérablement. Mais malheureusement, à cause du mauvais temps qu’il fit en France à cette époque, il ne retira aucun profit de son voyage et nous revint dans un état de santé peut-être moins satisfaisant qu’à son départ.
Comme il se sentait trop fatigué pour faire un travail utile, il pria Mgr Provost de continuer l’administration et se retira à Thonzé pour se reposer et se soigner, car il espérait encore une amélioration. Le mieux tant désiré ne se produisit pas, ses forces diminuèrent de plus en plus ; il ne put bientôt plus monter les escaliers et dut s’aider d’un bâton pour marcher. Pendant sa messe il avait des vertiges, la génuflexion lui était devenue impossible. Il célébra sa dernière messe le premier dimanche de Carême. A partir de ce moment, il n’osa plus monter à l’autel craignant que ses forces ne le trahissent ; mais il continue d’aller à l’église quand il le pouvait, pour entendre la messe et communier surtout le dimanche.
Le 15 mars, après une bonne journée, où il disait se sentir mieux qu’il n’avait été depuis longtemps, il eut une crise subite vers les dix heures du soir : crampes très douloureuses, sueurs profuses, pouls très mauvais, étouffements. Le Docteur appelé en hâte, le trouva si mal qu’il lui fit immédiatement des injections de digitaline et de strychnine, et déclara qu’il ne croyait pas que le malade pût passer la nuit. Mis au courant de son état Son Excellence demanda l’Extrême-Onction qui lui fût donnée de suite. Puis, contrairement aux prévisions, cette dangereuse crise se calma peu à peu, mais désormais sa vie ne fut plus qu’un long martyre.
De temps à autre de nouveaux malaises imprévus s’ajoutaient à ceux dont il souffrait déjà, des suffocations fréquentes le fatiguaient plus que tout le reste. Au milieu de toutes ces souffrances il fut un sujet d’édification pour tous ceux qui l’approchaient, et, quand les douleurs étaient plus vives, un léger sourire semblait montrer sa joie de les offrir à Dieu. Mgr Provost vint plusieurs fois le voir et lui porter des paroles de consolation et d’encouragement.
Le 28 mars au matin, en descendant du lit pour s’asseoir dans un fauteuil, ainsi qu’il faisait habituellement, il s’aperçut qu’il avait tout le côté droit paralysé ; la langue aussi était atteinte, et il ne pouvait plus prononcer les mots correctement ; bientôt il ne put plus parler qu’à voix basse.
La fête de Pâques fut pour lui une bonne journée : la nuit précédente il avait pu dormir, ce qui ne lui arrivait que rarement, et il souffrait moins. Toutefois, il ne se laissa pas tromper par ce mieux apparent ; il savait qu’il avait le cœur si faible qu’il pouvait mourir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit ; il ne se faisait plus aucune illusion et se tenait prêt à répondre à l’appel du Maître. Il eut la joie, avant de mourir, de voir à ses côtés deux de ses compatriotes et vieux amis, MM. Héraud et Loizeau.
Le 10 avril, dans la journée, il eut de nouveau des crampes et une douleur indéfinissable dans les entrailles et autour des reins ; il avait aussi la fièvre. Le Docteur, trouvant le pouls assez régulier et les étouffements peu prononcés, se contenta de prescrire une médecine que le malade prit par obéissance, mais qui ne le soulagea pas. Sur les 10 heures du soir, il fut pris de vomissements qui ne firent que le fatiguer davantage ; on ne put les calmer, et ce fut au milieu des efforts qu’il faisait que le cœur cessa subitement de battre ; il venait de recevoir une dernière absolution et l’indulgence in articulo mortis. Il était onze heures du soir.
La dépouille mortelle demeura à Thonzé deux jours, pendant lesquels la grande salle du rez-de-chaussée de la maison, transformée en chapelle ardente, ne désemplit pas, chrétiens et païens s’empressant de venir faire une dernière visite à leur Père et ami. Le corps fut ensuite transporté à Rangoon pour être déposé dans les caveaux de la Cathédrale. Les obsèques eurent lieu le lundi 13 avril à 8 heures du matin : Mgr Provost chanta la messe d’enterrement et prononça l’oraison funèbre du vénéré défunt. Mgr Falière, accompagné de M. Ruppin, était venu de Mandalay ; le Père Résinelli, Provicaire de la Mission de Toungoo, représentait son Evêque en tournée. La plus grande partie des missionaires de la Basse-Birmanie étaient présents. Parmi la foule qui remplissait complètement la vaste Cathédrale, on remarquait beaucoup de protestants et de païens, tous gens qui avaient eu des rapports avec notre cher défunt et qui tenaient à manifester par leur présence les regrets que leur causait sa mort.
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References
[1826] PERROY Félix (1866-1931)
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