Jean-Marie TOUR1864 - 1931

[1830] TOUR Jean-Marie, Baptiste naît le 30 septembre 1864 à Tulle en Corrèze dans la paroisse Notre Dame. Entré tonsuré au Séminaire des Missions Étrangères le 14 septembre 1885, il est ordonné prêtre le 3 mars 1889 et part le 1er mai suivant pour Coimbatore.

Prêtre veillant à la ferveur de ses Chrétiens, bâtisseur d’églises et d’écoles

En 1890, le P. Tour est affecté à Érode (1) qui compte cinq cents Chrétiens et où il se dépense sans mesure pour ranimer leur ferveur et les amener à la pratique des sacrements. il ouvre même une école qui accueille plus de trente enfants chrétiens.

En 1891, il jette les fondements d'une chapelle à Pallapaléam, mais en 1892, son initiative provoque un soulèvement contre les Chrétiens de ce village où il a sa résidence. En 1893, le 15 janvier, la paix est faite entre les Chrétiens et les autres habitants. Pour la sceller dignement, le P. Tour élève une chapelle en l'honneur de Notre Dame Auxiliatrice sur le terrain même où s'est passé le soulèvement. En 1894, il enrichit son église d'une cloche destinée à faire retentir l'appel de Dieu auprès des plus sourds.

En 1895, après avoir été gravement malade, le Père Tour se hâte d'ouvrir deux nouvelles écoles dans un de ses villages, puis ayant acquis un vaste et beau terrain du gouvernement, il se met en devoir, là aussi, d’y bâtir une église, une résidence et une école. En 1897, il va remplacer le P. Roy à Palghat (2) où les Franciscaines Missionnaires de Marie tiennent un hôpital d’excellente réputation.

En 1898, il mène de front les réparations de son église et l'installation d'une école de filles ‘‘east-indiennes’’ (3) également confiées aux Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie dont il fait un juste éloge en 1900 pour leurs multiples services et succès, à l'hôpital, à l'école, à l'église et hors de l'école aussi. En 1903, avant de partir pour la France, le Père Tour peut jeter les fondations d'une chapelle à Shoranur. De retour aux Indes en 1904, il est dirigé sur Dharaburam (4) dans une région à peu près stérile, où il s'applique aussitôt à développer l'enseignement religieux dans les écoles, mais malade il doit s'éloigner pour cinq mois de son poste. Revenu en 1906, il peut ranimer la ferveur de ses Chrétiens, réparer sa belle église et construire deux belles écoles.

Apostolat poursuivi à Malacca en Malaisie

En 1910, il quitte les Indes, où sa santé a souvent été éprouvée, pour la Maison de Nazareth à Hong Kong, d'où il passe à la mission de Malacca (5). Il y laisse comme souvenir de son séjour son ouvrage : "Sincere Inquiry", in-12, 693 pages (1913), qui est un remaniement et un développement du "Controversial Catechism" du Père Charles Dallet, dont la 5ème édition (1894. Bangalore) compte XI+437 pages.

En Malaisie, le Père Tour est aussi éprouvé dans sa santé. il doit revenir aux Indes, pour y refaire ses forces dans les Nilgiri (6). En 1919, de retour à Malacca, il donne à Penang une excellente retraite à ses confrères. Ses instructions on ne peut plus pratiques et ses conseils fraternels y sont dûment goûtés et appréciés.

Après une grave maladie qui le conduit à l'hôpital de Penang, le Père Tour doit rentrer en 1922 en France où il vit retiré, surtout au Sanatorium de Montbeton, ce qui ne l’empêche pas de faire entendre encore la bonne parole et de rendre service au clergé paroissial de Finhan à Pâques en 1923. Cette même année, à deux reprises, il fait une conférence aux Dames de l’œuvre des Partants à Paris (7).

Retiré définitivement au Sanatorium Saint-Raphaël à Montbeton, il y rend son âme à Dieu le 9 décembre 1931 dans sa soixante-huitième année, la quarante-troisième de son sacerdoce.

1 – Au nord-est de Coimbatore.
2 – Aujourd’hui Palakkad, au Kérala.
3 – Sans doute des jeunes filles parlant tamoul, venues de l’est du Deccan.
4 – Au sud-est de Coimbatore.
5 – Dans l’actuel Malaisie.
6 – Montagnes au nord-ouest du Tamil Nadu où l’altitude adoucit les ardeurs tropicales.
7 – L’œuvre des Partants s’attache à fournir leur trousseau aux prêtres des Missions Étrangères partant en mission ainsi qu’à financer leur voyage.