Antoine COMBETTES1866 - 1914
- Status : Prêtre
- Identifier : 1930
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1890 - 1914 (Vinh)
Biography
COMBETTES Antoine, Pierre, est né à Viala-du-Tarn, dans le diocèse de Rodez (Aveyron), le 19 juillet 1866. Il fit ses études au Petit Séminaire de Saint Pierre, puis à l'Institution libre des Graves, près de Villefranche-de-Rouergue et entra au Grand Séminaire de Rodez où il passa trois années (1885-1888). Entré au Séminaire des Missions Etrangères le 5 octobre 1888, il y fut ordonné prêtre le 28 septembre 1890 et partit le 26 novembre suivant pour la Mission du Tonkin méridional (Vinh).
C'est dans le district de Bao-Nham et la chrétienté de Van-Lam, qu'il fut d'abord envoyé pour y étudier la langue et seconder le Père Klinger, chef du district. L'année suivante, donné comme vicaire au Père Roux, responsable du vaste district de Binh-Chinh, il eut à s'occuper du relèvement des chrétientés de Trung-Hoi et Xuan-Kieu où il construisit une église.
En 1897, chargé du district de Ngan-Ca, dans la province de Vinh, il dota la paroisse de Trung-Hoa, la station centrale, d'une belle et vaste église, puis d'une résidence solide et spacieuse. En 1903, lui fut confié le grand district de Ngan-Sau, dans la province de Hatinh, où il fonda la chrétienté de Trai-Dua. Il dirigea la concession de Nam-Huan. Son apostolat fut brusquement interrompu par un accès de fièvre pernicieuse qui l'enleva en deux jours, le 20 mai 1914.
Obituary
M. COMBETTES
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU TONKIN MÉRIDIONAL
Né le 19 juillet 1866
Parti le 26 novembre 1890
Mort le 20 mai 1914
Ce fut avec une véritable stupeur que nous apprîmes, le 21 mai, la mort de M. Combettes. Le 18, notre confrère était de passage à Van Hang, près de Hatinh, pour affaires ; or le 20, un accès de fièvre pernicieuse l’enlevait à notre affection.
Son apostolat de près d’un quart de siècle dans les provinces malsaines d’Annam constitue déjà une belle carrière ; mais, on pouvait l’espérer bien plus longue, chez un homme robuste comme l’était M. Combettes. Hélas ! une forte santé n’est pas toujours une assurance de longue vie ; et en voyant notre confrère tomber ainsi dans la force de l’âge, en l’espace de quelques heures, alors que rien absolument ne faisait prévoir sa fin, nous constatons une fois de plus la nécessité de nous tenir prêts, selon la recommandation de Notre-Seigneur : Estote parati...
Antoine Combettes naquit à Viala-du-Tarn (Rodez, Aveyron),le 19 juillet 1866. Nous ne dirons rien de ses premières années, les renseignements nous faisant totalement défaut. En 1877, il commença ses études au petit séminaire de Saint-Pierre, pour les terminer à l’institution libre de Graves, près de Villefranche-de-Rouergue. Il entra ensuite au grand séminaire de Rodez. Partout M. Combettes se montra bon élève. Trois ans plus tard, il demandait et obtenait son admission au séminaire de la rue du Bac. Le 28 septembre 1890, il était ordonné prêtre par Mgr Mutel, vicaire apostolique de Corée récemment sacré. Le 26 novembre, il partait avec joie pour le Tonkin méridional, où il arrivait le 9 janvier suivant.
Les nouveaux missionnaires passaient ordinairement quelques mois au chef-lieu de la mission, pour se reposer des fatigues de la traversée et apprendre les premiers éléments de la langue annamite. Ce ne fut pas le cas pour M. Combettes. Après la persécution de 1886-1887, un grand mouvement de conversions s’était produit dans le district de Bao Nham, confié à M. Adolphe Klingler. M. Combettes fut donc envoyé à Bao Nham, pour aider M. Klingter dans son œuvre d’évangélisation, entravée de toutes les façons par les autorités de la province, qui acceptaient les accusations les plus invraisemblables contre les chrétiens.
A son arrivée à Van Lam, chrétienté de fondation récente, il fut accueilli avec joie. Le jeune missionnaire, doué d’un heureux caractère, toujours plein de gaieté et d’entrain, plut beaucoup aux néophytes, qui avaient si grand besoin de réconfort. Causeur infatigable, il les eut vite attirés autour de lui, et c’est dans ces longues conversations avec eux, bien plus que dans les livres, qu’il apprit si vite et si bien la langue annamite.
Toutefois Van Lam ne devait être pour M. Combettes qu’un lieu de passage. Au mois d’août suivant, il était envoyé comme vicaire à M. Roux, chargé du vaste district du Binh Chinh. Les chrétiens de cette région eurent tôt fait d’apprécier leur nouveau missionnaire. Sa bonne humeur lui gagnait les cœurs de tous, petits et grands.
M. Combettes eut à s’occuper spécialement du relèvement des deux chrétientés de Trang Hoi et de Xuan Kieu, où l’on redoutait l’apostasie de plusieurs familles. Il réussit à maintenir dans la bonne voie les âmes qui avaient donné tant de soucis au chef de district. A Xuan Kieu, il construisit, de ses propres deniers, une église modeste mais fort convenable.
Notre confrère avait déjà acquis une expérience suffisante des affaires : il pouvait voler de ses propres ailes. Mgr Pineau lui confia successivement les deux districts du Ngan Ca et du Ngan Sau.
Celui du Ngan Ca, situé dans la province de Vinh, était depuis longtemps sans titulaire. C’est en juin 1897 que M. Combettes en prit la direction. Trung Hoa, station centrale, n’avait pour église qu’une misérable paillotte : la résidence était à l’avenant. Le premier soin du missionnaire fut de bâtir l’église ; la montagne boisée, toute proche, lui fournit les matériaux nécessaires. Doué d’une activité peu commune, noise confrère prêtait son concours aux ouvriers. Bientôt, à la place de la vieille paillotte, s’éleva une belle et vaste église, qui surpassait à tout point de vue les pagodes des alentours. Il dota ensuite le district d’une résidence solide et spacieuse. Tous ces travaux ne l’empêchaient pas de s’occuper des besoins spirituels de ses ouailles.
Vers la fin de l’année 1903, le supérieur de la mission confia à M. Combettes la direction du grand district du Ngan Sau. Il se fixa à Trai Dua, sur un terrain inculte qu’y possédait la mission. Il fallait fonder là une chrétienté : M. Combettes était l’homme de la situation. En quelques mois, Trai Dua devenait un des plus beaux postes de la région.
Grâce aux bonnes relations que notre confrère sut entretenir avec les autorités françaises et annamites, il rendit de nombreux services à ses chrétiens. Parfaitement au courant des roueries des Annamites, il excellait à dirimer les querelles. On dit même que plus d’un maire de village eut à regretter d’avoir cherché noise à ses chrétiens.
En 1904, la mission avait acheté, d’un colon européen, une vaste concession située à Nam Huan, à l’entrée des montagnes du Hatinh. Le but de cette acquisition était de fournir un débouché au trop plein de nos chrétientés du bas-Hatinh, et aussi d’organiser une colonie d’orphelins de la Sainte-Enfance. L’œuvre ne tarda pas à donner d’excellents résultats, d’abord sous la direction do M. Fort, ensuite sous celle de M. Combettes. Tout était à la joie dans la colonie agricole, lorsque la mort vint la plonger dans la plus grande désolation, et priver la mission d’un excellent confrère.
Le 18 mai, M. Combettes était do passage à Van Hanh. Il se rendait à Xa Doai, pour y traiter certaines affaires. Le 19, il fut pris d’une légère indisposition qui augmenta pendant la nuit. Le 20, de grand matin, voyant que l’état du malade devenait inquiétant, M. Roux, chef du district de Van Hanh, manda en toute hâte le docteur français de Hatinh. Après quelques médications restées sans effet, le docteur déclara que notre confrère était atteint de fièvre pernicieuse, et qu’il n’y avait aucun espoir de le sauver. Vers 9 heures, M. Combettes entrait en agonie, et, à 10 heures, il expirait doucement, après avoir reçu tous les secours de la religion.
A cause des fortes chaleurs de l’époque, l’inhumation eut lieu dès le lendemain, 21 mai, en la fête de l’Ascension ; et le 22, un service solennel fut célébré, dans l’église de Van Hanh, pour le repos de l’âme du cher défunt, en présence de dix missionnaires et prêtres indigènes. La colonie française de Hatinh, ville située à six kilomètres de Van Hanh, se fit un devoir d’assister à la cérémonie, voulant ainsi donner au cher défunt un dernier témoignage de son estime et de son affectueuse sympathie.
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References
[1930] COMBETTES Antoine (1866-1914)
Références biographiques
AME 1891 p. 293. 1893 p. 29. 30. 31. 699. 1914 p. 214. CR 1890 p. 220. 1893 p. 181. 182. 1894 p. 197. 1903 p. 151. 1906 p. 147. 1907 p. 175. 178. 1909 p. 155. 1914 p. 76. 177. BME 1924 p. 721.