Léon MARTIN1866 - 1919
- Status : Prêtre
- Identifier : 1978
Identity
Birth
Death
Other informations
Biography
MARTIN Léon, François, est né le 24 mars 1866 à Trézalé, diocèse d'Angers (Maine et Loire), fils de Jacques Martin et de Françoise Groussin.
Entré minoré au Séminaire des Missions Étrangères de Paris le 9 septembre 1889, il y est ordonné prêtre le 5 juillet 1891. Destiné à la Corée, il part de Paris le 25 novembre 1891 et arrive à Séoul le 18 janvier 1892.
Reparti pour la France (?) le 14 mars 1894, il devient missionnaire au Kouy-tchéou en Chine méridionale en 1895.
Le 14 septembre 1919, il décède à Gam-jin (Chine).
NB. Comme le Père Martin (Léon) a longtemps été en Chine, il a appartenu beaucoup plus aux missions de Chine qu'à celle de Corée.
Obituary
M. MARTIN
MISSIONNAIRE DU KOUYTCHEOU
M. MARTIN (Léon-François), né à Trélazé (Angers, Maine-et-Loire), le 24 mars 1866. Entré minoré au Séminaire des Missions-Etrangères le 3 septembre 1890. Prêtre le 5 juillet 1891. Parti pour la Corée le 25 novembre 1891. Au Kouytcheou en 1896. Mort à Ganpin le 14 septembre 1919.
M. Léon-François Martin naquit à Trélazé, à quelques kilomètres¬ d’Angers, dans une famille de cultivateurs profondément chrétiens qui devaient donner deux de leurs enfants à l’Eglise. L’aîné Jacques, précéda Léon de sept ans au Petit Séminaire de Mongazon ; il est encore curé dans le diocèse d’Angers. Le futur missionnaire eut une enfance maladive et sa famille hésita longtemps avant de l’envoyer au Petit Séminaire. Sa santé ne s’y améliora guère. Néanmoins au mois d’octobre 1887 il entrait au Grand Séminaire d’Angers et, deux ans après, demandait son admission au Séminaire des Missions-Etrangères. Ses parents et ses condisciples en ressentirent de l’admiration, mais ne cachèrent pas leur étonnement : « Le pauvre Léon, disaient-ils, n’arrivera pas jusqu’en Chine. »
Il y arriva cependant et, même il alla plus loin, puisque vers la fin de 1891, il débarquait en Corée. En 1895, se trouvant à Hongkong, il y rencontra M. Bodinier, provicaire de la Mission du Kouytchéou, et, par son intermédiaire, il se fit agréger à cette Mission. Mais il garda toujours de la Corée et de ses missionnaires un très agréable et très vivace souvenir.
Il arriva à Kouyyang le 11 janvier 1896, en compagnie de deux nouveaux confrères, et il y resta jusqu’au mois de mai pour s’y former aux usages de la Mission et y apprendre un peu de chinois. En dépit de sa frêle santé, il avait une nature ardente ; sa parole était prompte à la riposte, son caractère quelque peu frondeur laissait voir d’assez vives arêtes. Ce fut la première impression qu’il nous fit : elle ne devait pas tarder à se modifier. Ceux qui pénètrent dans son intimité, et qui jouirent, à Ganpin, de son hospitalité charmante, reconnurent vite en lui un cœur d’or, fidèle et sûr dans ses amitiés, acceptant joyeusement la contradiction et les innocentes plaisanteries.
A deux jours de Kouyyang, sur la route de Yunnansen, autour de la petite ville de Ganpin, on venait de créer un assez bon nombre de stations de chrétiens, au milieu d’une population jusqu’alors très réfractaire à l’Evangile. M Martin y fut envoyé et y passa ses vingt¬-quatre années de Mission au Kouytcheou. Presque tout était à fonder. Homme d’ordre, d’économie et de sens pratique, il bâtit une résidence qui fut une des plus agréables de la Mission. Grâce aux ressources que lui fournit sa famille, il restaura la chapelle, acheta des terrains où s’élevèrent une école de garçons, une école de filles, des chambres pour les confrères de passage. Après l’utile, l’agréable : il eut un jardin à fleurs et un jardin potager où ne tardèrent pas à croître la plupart des légumes de France. Dans la maison, tout marchait bien — à la façon militaire, disaient quelques-uns, — parce que chaque sous-ordre savait ce que le maître attendait de lui et l’exécutait ponctuellement même en son absence.
En 1905, à 25 kilomètres de Ganpin, dans la ville de Ganchouentcheou, une occasion s’offrait d’acheter un assez bel emplacement. M. Martin en profita et, deux ans après, y bâtit une résidence modeste mais bien conditionnée. De plus, en bon administrateur, notre confrère n’oublia pas de créer quelques revenus pour aider à l’entretien de ses œuvres, qui se développaient normalement dans tout le district confié à ses soins.
Malheureusement, en 1909, sa vue s’affaiblit tellement qu’il y voyait à peine pour se conduire. Incapable désormais de réciter le saint office, il ne put continuer à célébrer la sainte messe qu’à l’aide d’une forte loupe et grâce à un indult de Rome, lui permettant de célébrer tous les jours la messe votive de la Sainte Vierge. Notre confrère se résigna à son sort, mais fut long à s’y habituer. Il fit consulter des médecins spécialistes par son frère, et celui-ci s’efforça de le décider à venir en France pour se soigner. Mais M. Martin demeura inébranlable : tout, plutôt que de quitter sa Mission, où il voulait, sinon travailler encore, du moins souffrir et mourir.
On dut le décharger des stations éloignées de son district et il resta à Ganpin, résigné à la volonté de Dieu. Sa maladie restant stationnaire, avec des alternatives de mieux et de plus mal, il continuait de se rendre chaque année à la retraite ; puis, en août ou octobre, il se reposait huit ou dix jours à Kouyyang. Son caractère avait fini par se transformer. Tout en restant aimable et charitable envers tous, il fuyait maintenant le bruit et les causeries trop vives. En 1917 et en 1918, ce besoin de tranquillité l’empêcha même d’assister à la retraite annuelle. En 1919 des complications survinrent qui nous firent perdre tout espoir.
Notre cher confrère ne se faisait plus lui-même d’illusions sur son sort. Il acheva de mettre ordre à ses affaires, confia à un de ses confrères voisins ses dernières volontés et envoya ses adieux à son frère qu’il aimait autant qu’il en était aimé. Le soir, c’était le 8 sep-tembre, on lui parla de la réception des derniers sacrements. « Très volontiers, répondit M. Martin, mais pas à présent : le soir, les idées se brouillent ; le matin, j’ai l’esprit plus lucide. » Le lendemain matin, il se confessa et reçut le saint Viatique. La cérémonie achevée, ses vieux serviteurs et un certain nombre de chrétiens, vinrent, un à un, recevoir sa bénédiction et entendre quelques paroles d’édification : douce scène de famille qui fit verser plus d’une larme. Il en fut de même dans la soirée, après la réception de l’Extrême-Onction. Le jeudi et le vendredi, nous pûmes encore lui donner la sainte communion. Le dimanche matin, par l’entremise du confrère garde-malade, il fit encore quelques recommandations à ses chrétiens, puis, à partir de deux heures, il s’affaiblit graduellement et, vers sept heures, on entendit un léger soupir. Son âme paraissait devant Dieu. C’était le 14 septembre, fête de l’Exaltation de la Sainte Croix.
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References
[1978] MARTIN Léon (1866-1919)
AME 1892 p. 436. 1911 p. 211. 1919-20 p. 287. CR 1891 p. 240. 1894 p. 367. 1897 p. 27. 1901 p. 112. 1903 p. 114. 115. 1908 p. 105. 1916 p. 255. 1919 p. 253. 1920 p. 125. BME 1923 p. 623. 1929 p. 351. 355. 623.