Simon LANGLET1867 - 1938
- Status : Prêtre
- Identifier : 2013
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- India
- Mission area :
- 1892 - 1938 (Coimbatore)
Biography
[2013] LANGLET Simon, Joseph, Edouard, naît le 9 novembre 1867 à Selvigny dans le diocèse de Cambrai dans le département du Nord. Il étudie dans sa paroisse et au petit séminaire de son diocèse, puis entre aux Missions Étrangères le 16 septembre 1887. Il est ordonné prêtre le 3 juillet 1892 et part pour la mission de Coimbatore le 14 septembre suivant.
Des débuts timides
Mgr Bardou le confie au P. Bachelard, curé d'Atticodou à l'ouest de la mission. Il y étudie l’anglais et le tamoul. Bien qu’insuffisamment préparé à voler de ses propres ailes, il est nommé curé d'Érode (1). Pendant deux ans, il fait de son mieux, mais finit par demander son changement. Mgr Bardou accède à ses désirs et le confie à la direction du P. Gaucher dans le vaste district de Kodivéri (2), sur les bords de la rivière Bhavani, district évangélisé jadis par St Jean de Britto. Il seconde son curé pendant quatre ans.
Curé d’une grande affabilité, appréciant la chaleur des plaines
En 1903, il est nommé curé de Mettur (3). Il gagne peu à peu ses paroissiens par son zèle et sa bonté. On l'appelle là-bas le ‘‘Père bonbon’’. Il offre aussi toujours une cordiale hospitalité aux confrères du voisinage. Son petit cheval "Narayanan" et sa petite voiture "jeutka" sont toujours à la disposition des visiteurs pour une randonnée sur les bords de la rivière Kavéri. Le cheval devient malheureusement ombrageux et capricieux. Il le remplace par une bicyclette plus docile.
En altitude
Il se plaît bien à Mettour, mais une lettre de Mgr Roy lui annonce sa nomination comme curé de la paroisse du Sacré Cœur à Ootacamund (4). Il aurait préféré rester dans le chaud climat de Mettur, mais il est obligé de dire à Mathias, son fidèle cuisinier : "Nous sommes changés ; faisons nos paquets et partons." Il reste sept ans au sommet des montagnes bleues, dans cette paroisse située près du palais d'été du gouverneur de Madras. Il reçoit un jour un don de la femme du gouverneur pour peindre le toit de son église couvert de plaques de zinc, trop étincelantes pour les yeux de cette grande dame ! Après la guerre de 1914-18, il collecte des fonds pour bâtir deux tours à son église. Mais il doit en laisser l'exécution à l'un de ses successeurs, le P. Beyls, qui érige deux belles tours dominant la vallée.
En 1922, son état de santé le force à redescendre dans la plaine et il est nommé à Saveriarpalayam, près de Coimbatore. Il n'y reste pas longtemps, car à la mort du P. Briand, il doit aller le remplacer comme aumônier du Collège St Joseph de Coonoor (4), tenu par les Frères de St Patrick. Pendant 16 ans, il remplit ses devoirs d'aumônier et donne aux élèves des cours réguliers de français. Il vit pauvrement, en partageant ses ressources avec les miséreux qui, souvent, assiègent son logis.
Au cours de son séjour à Coonoor, il doit subir une opération qui le force à rester un mois à l'hôpital, Quannnd il en sort, il reprend aussitôt son humble vie d'aumônier. Bien que septuagénaire, les traces de la vieillesse effleurent à peine les traits de son visage. Rien ne fait présager une mort prochaine. Elle arrive pourtant dans la nuit de 13 septembre 1938. Mathias, son cuisinier, le trouve mort dans sa chambre, tout habillé, étendu sur le parquet.
Tous les missionnaires de la montagne et plusieurs de la plaine sont présents à ses funérailles présidées par le vicaire capitulaire, le P. Béchu. Le P. Langlet repose dans le cimetière du Collège, au milieu des Frères de St Patrick, auprès aussi du P. Briand, son prédécesseur.
1 – Au nord-est de Coïmbatore en direction de Salem.
2 – Au nord de Coïmbatore.
3 – Au nord-est de Coïmbatore, plus au nord que Salem.
4 – Dans les Nilgiri ou montagnes bleues.
Obituary
M. LANGLET
MISSIONNAIRE DE Coimbatore
M. LANGLET ( Simon-Joseph-Edouard) né le 9 novembre 1867 à Selvigny, diocèse de Cambrai ( Nord). Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères le 16 septembre 1887. Prêtre le 3 juillet 1892. Parti pour Coimbatore le 14 septembre 1892. Mort au Collège Saint-Joseph de Coonoor le 13 septembre 1938.
Simon-Joseph-Edouard Langlet naquit à Selvigny, dans le diocèse de Cambrai, le 9 novembre 1867 de parents très chrétiens. Il grandit dans une atmosphère de piété, fut un enfant sage, un élève studieux et un séminariste fervent. Quand l’appel de Dieu se fit entendre, il réfléchit, demanda conseil, et, après quelques études secondaires, il se décida à enter aux Missions-Etrangères. Là, sa vocation s’affermit dans l’étude et la prière et il se montra, ce qu’il a toujours été, fervent, sérieux et sans prétentions.
Il fut ordonné prêtre le 3 juillet 1892 et partit pour la Mission de Coimbatore le 14 septembre de la même année. Dès qu’il fut suffisamment initié à l’anglais et au tamoul, Mgr Bardou le confia à M. Bachelard, alors curé d’Atticodou, pour l’exercer au ministère. En mission on brûle un peu les étapes. Après un an d’apprentissage, M. Langlet était nommé curé d’Erode. Là, seul en face des responsabilités journalières du ministère, il se trouva un peu découragé ; n’ayant qu’une connaissance imparfaite des langues, il se jugea incapable de faire des sermons, d’entendre des confessions et de régler les querelles enchevêtrées des chrétiens. Réconforté par les confrères et espérant qu’à la longue les difficultés s’aplaniraient, il réagit de son mieux pendant deux ans ; puis, n’y tenant plus, il demanda à être relevé de ses fonctions de chef de district et à être adjoint à un missionnaire plus âgé pour continuer son apprentissage. Mgr Bardou accéda à ses désirs et le confia à la direction de M. Gaucher qui, d’ailleurs, avait besoin d’un assistant dans son vaste district de Kodiveri. C’est un district de vieille souche évangélisé autrefois par le Père Robert de Nobili et le Bx Jean de Britto. Là, M. Langlet apprit de son curé à joindre à la bonté la fermeté nécessaire pour maintenir la discipline et la crainte de Dieu dans une chrétienté turbulente. Aguerri à cette école pendant 4 ans, il pouvait désormais voler de ses propres ailes. En 1903, il fut nommé à la tête du district de Mettour sur les bords du Cavéri. Cette fois il était à la hauteur de sa tâche. D’ailleurs ses nouveaux paroissiens paraissaient dans l’ensemble des gens calmes et dociles. Il ne tarda pas à les gagner par sa bonté et son zèle ; on l’appelait là-bas le « Père Bonbon » ; les friandises qu’il donnait aux enfants et la douceur de son caractère lui valurent ce bienveillant surnom. Les confrères qui étaient alors ses voisins, n’ont pas oublié la cordiale hospitalité qu’ils recevaient chez lui. En ce temps-là, les missionnaires étaient plus nombreux et plus rapprochés les uns des autres ; c’était le bon temps. On se voyait assez souvent ; on allait toujours avec plaisir chez le bon M. Langlet. Son petit cheval « Narayanan » et sa petite voiture à tunnel étaient toujours à la disposition des visiteurs pour une randonnée sur les bords du Cavéri. Cependant « Narayanan », contrairement à son maître, n’était pas toujours de bonne composition. Il devint ombrageux et rétif. Il fut vendu et remplacé par une bicyclette ; c’était moins poétique mais plus docile. Néanmoins, M. Langlet s’aperçut bientôt que ce moyen de locomotion avait aussi ses inconvénients. Un jour il fit une chute dans une descente rapide et sablonneuse et se cassa un poignet ; mais il ne fut pas découragé pour si peu ; aussi, à peine était-il guéri de sa blessure, qu’il se remit à pédaler.
Il se plaisait à Mettour et y faisait le bien sans bruit, quand soudainement une lettre de Mgr Roy vint lui dire « ascende superius » et le nommer curé du Sacré-Cœur à Ootacamund, près du Dodabetta et du palais d’été du Gouverneur. M. Langlet préférait la brousse et le beau soleil de Mettour au grand monde et à la froideur des Nilgiris, mais… l’obéissance avant tout ! Il appela son domestique : « Mathias, nous sommes changés ; faisons nos paquets et partons » ! Et il partit pour la ville et y resta 7 ans. L’adaptation à son nouveau milieu se fit vite. Il ne bâtissait pas de châteaux en Espagne, ne se lançait pas dans de grandes entreprises, mais faisait bien ce qu’il faisait. L’objet de ses préoccupations était ses paroissiens et il s’en occupait avec zèle et méthode, dirigeait avec soin ses écoles et tenait son église avec goût. Lady Willingdon, femme du Gouverneur de Madras, dont les quartiers d’été sont situés sur le flanc de la montagne voisine, se trouvant incommodée par la réverbération du toit en zinc de l’église, demanda à M. Langlet de faire peindre cette toiture en couleur sombre et en paya tous les frais.
Après la grande guerre, M. Langlet décida avec les notables de la paroisse d’ouvrir une souscription pour bâtir des tours à son église en souvenir de la victoire. Il recueillie 5.000 roupies environ. Mais il laissa à un autre le soin de doter son église des « tours de la victoire ». Son état de santé exigeait un changement dans la plaine. Il fut nommé à Savériarpalayam, près de Coimbatore. Le climat sec et ensoleillé de ce beau pays lui rendit bientôt la santé. Il n’y resta pas longtemps. A la mort de M. Briand, en 1922, le collège Saint-Joseph de Coonoor perdait son aumônier ; M. Langlet était tout désigné pour ce poste ; Mgr Roy l’y nomma. « Mathias, nous sommes changés, faisons nos paquets ! » Ce fut le dernier poste qu’il occupa près de 16 ans. Pour employer ses loisirs, il accepta de faire la classe de français. Les Frères Irlandais de Saint-Patrick, les professeurs laïcs et les élèves l’avaient également en haute estime et grande affection. Il fut pour tous un exemple de piété sacerdotale, de charité fraternelle et de fidélité au devoir. A part ses visites dominicales aux confrères de Coonoor et de Wellington, il ne sortait guère ; il n’omettait jamais sa classe de français pour se rendre aux réunions péridioques des confrères de la montagne ; au fond, la solitude lui était chère. Les soucis matériels ne le préoccupaient point ; il confiait à son fidèle serviteur Mathias le soin de sa maison et de sa cuisine qui d’ailleurs n’était nullement compliquée ; il vivait pauvrement et partageait ses maigres ressources avec les miséreux qui souvent assiégeaient son logis.
Il y a cinq ans, une maladie, qui nécessita une opération douloureuse, vint troubler de calme de son existence mais n’altéra pas la sérénité de son âme. A quoi bon s’en faire, disait-il ; pour lui , cela signifiait : résignation à la volonté de Dieu. Après un mois passé à l’hôpital pendant les vacances, il put reprendre son travail presque sans interruption. C’était sa première maladie grave depuis qu’il était en mission.
Il n’est jamais retourné en France. Bien que septuagénaire, les traces de la vieillesse effleuraient à peine les traits de son visage ; rien ne faisait prévoir une mort prochaine : elle arriva subitement dans la nuit du 13 septembre 1938. cette fois, il n’appela pas Mathias pour le prévenir de son départ, ou s’il l’appela, Mathias ne l’entendit point ; mais le matin ce bon serviteur trouva son maître mort dans sa chambre, tout habillé, étendu sur le parquet.
Tous les missionnaires de la montagne et plusieurs de la plaine étaient présents aux funérailles qui furent présidées par M. Béchu, Vicaire capitulaire. Notre regretté confrère repose dans le petit cimetière du Collège, au milieu des Frères de Saint-Patrick et auprès de M. Briand son prédécesseur.
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References
[2013] LANGLET Simon (1867-1938)
Références bibliographiques
AME 1892 p. 580. 1938 p. 277. CR 1892 p. 273. 1900 p. 238. 1938 p. 236. 311. 1951 p. 137. BME 1934 p. 508. 1938 p. 850. EC1 N° 386.