Étienne DANVY1868 - 1917
- Status : Prêtre
- Identifier : 2020
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1892 - 1912 (Saigon)
- 1913 - 1917 (Saigon)
Biography
[2020] Etienne, Bonaventure DANVY naquit le 30 Avril 1868, à Thibouville, diocèse d'Evreux, département de l'Eure. Fils de parents cultivateurs, il fit ses études secondaires au Petit Séminaire diocésain, et passa ensuite au Grand Séminaire d'Evreux.
Le 01 Juillet 1891,il entra diacre au Séminaire des Missions Etrangères et fut ordonné prêtre le 03 Juillet 1892. Il reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de la Cochinchine Occidentale (Saïgon), qu'il partit rejoindre le 12 Octobre 1892.
Mgr. Le Vicaire Apostolique envoya le nouvel arrivant à Caimong, ancienne et florissante chrétienté de la mission, dirigée par M.Gernot, Provicaire. C'est là que M.Danvy apprit la langue viêtnamienne; aimant visiter ses chrétiens et converser avec eux, il fit de rapides progrès et parla le viêtnamien avec facilité.
En 1895, après deux années passées à Caimong,il succéda à M.Frison, comme chef du district de Bentré, détaché depuis deux ans de celui de Caimong. A cette époque, ce nouveau district comprenait une dizaine de petites chrétientés; la ville de Bentré comptait quelques 150 chrétiens. M. Danvy commença par créer des ressources. En 1904, il acheta des rizières dont les revenus annuels lui permirent de terminer la construction de l'église, de bâtir une résidence, des écoles et des chapelles dans les petites chrétientés, et de développer le district au plan matériel et spirituel. Il fonda de nouvelles chrétientés : Chau-phu, Binh-khuong, My-hoa.
Vers la fin de 1911, une crise d'appendicite l'obligea à s'aliter; la crise s'étant renouvelée, en mars 1912, il quitta définitivement le poste de Bentré,et sur avis médical, rentra en France, pour refaire sa santé. Opéré, et bien rétabli, il revint en Cochinchine, vers la fin de 1913.
A son retour, il fut nommé à Dât-Do,chrétienté d'environ 800 âmes, dans la province de Baria,où Il passa une année.La grande guerre venait d' éclater plusieurs jeunes confrères étant mobilisés, il fallut combler les vides. M.Danvy eût alors la charge du district de Phanthiet.
Vers la fin de 1916, dépérissant à vue d'oeil, il entra à la clinique du Docteur Angier, à Saigon. Son foie et son estomac ne fonctionnaient plus normalement. M. Danvy partit alors pour Hong-Kong, mais trois mois passés à l'hôpital des Soeurs de St.Paul ne donnèrent pas d'amélioration sensible. Il résolut alors de regagner PhanThiet. Il voulut profiter de son voyage de retour pour visiter différentes chrétientés du Tonkin, et rentra chez lui très fatigué.
Fin Juillet 1917, La Soeur Supérieure de l'hôpital de Bentré lui proposa d'aller se reposer dans sa maison. M.Danvy accepta, et au commencement d'août 1917, il s'installa à l'hôpital de Bentré. Après un léger mieux, son état de faiblesse progressa, en septembre et il reçut le sacrement des malades. Le Jeudi 11 Octobre 1917, il reçut la Ste Communion, et le lendemain vers 7 heures du matin, pris d'un fort accès de faiblesse, il expira sans souffrance, sans agonie.
Le lundi matin 15 Octobre 1917, eurent lieu les funérailles. Mgr. Mossard donna l'absoute et bénit la tombe de notre confrère qui repose dans le jardin, entre l'église et le presbytère de Bentré
Obituary
M. DANVY
MISSIONNAIRE DE LA COCHINCHINE OCCIDENTALE
M. DANVY (Etienne-Bonaventure), né à Thibouville (Evreux, Eure), le 30 avril 1868. Entré diacre au séminaire des Missions-Etrangères le 1er juillet 1891. Prêtre le 3 juillet 1892. Parti pour la Cochinchine occidentale le 12 octobre 1892. Mort à Bentré le 12 octobre 1917.
M. Danvy naquit à Thibouville en 1868, de modestes et pieux cultivateurs. Après avoir fait ses études au séminaire de son diocèse, et se sentant appelé par Dieu à la conversion des infidèles, il entra au séminaire des Missions-Etrangères ; il fut ordonné prêtre en 1892 et reçut sa destination pour la mission de la Cochinchine occidentale.
Mgr le Vicaire apostolique envoya le jeune missionnaire à Caimong, une des plus anciennes et des plus florissantes chrétientés de la mission, dirigée depuis de longues années par le vénéré provicaire M. Gernot. C’est là que M. Danvy apprit la langue annamite, et fit ses premières armes dans le ministère apostolique.
Doué d’une bonne intelligence et d’une volonté tenace, il s’appliqua avec zèle à l’étude de la langue et à toutes les connaissances nécessaires pour remplir les fonctions du saint ministère. A l’encontre des jeunes confrères, plutôt timides au début, M. Danvy aimait à visiter les chrétiens et à converser avec eux ; de sorte qu’il fit de rapides progrès dans la langue annamite, et la parla bientôt avec facilité.
Après deux années de séjour à Caimong, il fut désigné pour succéder à M. Frison, comme chef de district de Bentré, détaché depuis deux ans de celui de Caimong. Bentré ne comptait guère à cette époque que 150 chrétiens. Une église en briques avait été commencée, il n’y avait ni presbytère, ni école, ni revenus. D’autre part une dizaine de petites chrétientés, disséminées dans les environs, réclamaient le ministère et le concours du missionnaire.
Il comprit de suite qu’il fallait d’abord créer les ressources matérielles nécessaires pour l’entretien et l’évangélisation des chrétientés et des catéchumènes. Il obtint de l’administration quelques terrains en friche, qu’il fit planter de palmiers d’eau ; d’autre part, certaines familles chrétiennes, un peu à l’aise, l’aidèrent de leurs deniers, et lui cédèrent soit une parcelle de jardin, soit un morceau de rizière.
En 1904, une occasion magnifique se présenta. Il s’agissait de l’achat d’une bonne rizière de plus de 200 hectares, qui pouvait être acquise à un prix bien au-dessous de sa valeur. M. Danvy, qui connaissait parfaitement la situation, réussit à intéresser un tiers dans cette affaire, qui était assez compliquée et offrait certains aléas. Après bien des tergiversations, le tiers en question consentit à acheter cette rizière. La gestion de la rizière fut confiée au missionnaire, qui y installa des chrétiens, et chaque année une partie des revenus fut affectée au district de Bentré. Par suite de l’amélioration du terrain et de la hausse du prix du riz, les revenus augmentèrent sensiblement à la satisfaction des deux parties contractantes. Grâce à ce revenu assuré de chaque année, le district de Bentré a pu se développer au point de vue spirituel autant que matériel.
M. Danvy eut à cœur d’achever l’église commencée par son prédécesseur. Il construisit un vaste presbytère en briques ; il dota chaque petite chrétienté d’une modeste chapelle en bois, couvertes en feuilles.
Toutes ces occupations matérielles n’empêchèrent pas M. Danvy de s’adonner au ministère des âmes. Souvent il visitait chaque chrétienté, y installait soit une école, soit un catéchiste, relevait le moral de ses ouailles, secouait la torpeur des indifférents.
L’œuvre des catéchumènes lui tenait grandement au cœur. Aux environs de Bentré il avait réuni une centaine de catéchumènes et s’occupait d’eux particulièrement. Une cinquantaine reçurent le baptême ; plus tard ils abandonnèrent peu à peu la pratique religieuse et retournèrent à leurs superstitions ; deux ou trois familles seulement restèrent fidèles aux promesses de leur baptême. Cette défection fut une cruelle épreuve pour le missionnaire, mais sans se décourager il se tourna vers un autre champ à défricher. Du côté du Balai, il fonda successivement plusieurs nouvelles chrétientés. Chauphu, Binhkhuong, Myhoa, qui continuèrent à se développer, et comptent en ce moment plus de 300 chrétiens.
Vers la fin de 1911, en rentrant de visiter une chrétienté éloignée il éprouva une crise d’appendicite. Il dut s’aliter pendant plusieurs semaines, et grâce aux bons soins du docteur et des sœurs de l’hôpital de Bentré, la crise se calma. Mais le mal ne disparut pas, et quelques mois plus tard, une nouvelle crise s’étant déclarée, M. Danvy, sur l’avis du médecin, se décida à partir pour la France, afin d’y subir l’opération nécessaire au rétablissement de sa santé. Au mois de mars 1912, il quitta définitivement et à son grand regret le poste de Bentré, où il avait dépensé dix-sept années de sa vie apostolique.
Le séjour en France remit notre cher confrère sur pied. Après l’opération de l’appendicite, sa santé parut meilleure que jamais, et vers la fin de 1913 il revint en Cochinchine. Monseigneur confia à M. Danvy le poste de Datdo, chrétienté de 800 âmes, dans la province de Baria, qu’il n’administra que pendant une année.
La terrible guerre venait d’éclater, et plusieurs de nos jeunes confrères ayant été mobilisés, il fallut remplir les vides. M. Danvy fut placé à la tête du district de Phanthiet.
Ce changement ne déplut pas à notre confrère, car le vaste district de Phanthiet, situé au bord de la mer, au milieu de montagnes, lui donna l’occasion de reprendre le mouvement de la vie active d’antan.
Mais il oubliait que les bonnes années de sa jeunesse étaient passées. Ces grandes chevauchées de 60, 80 kilomètres, qu’il faisait souvent, pour visiter des chrétientés éloignées, ajoutées à quelques imprudences, eurent bientôt raison de sa santé. Dans le courant de l’année 1916, il dépérissait et maigrissait à vue d’œil. Vers la fin de cette année, il vint à Saïgon pour se reposer à la clinique du docteur Angier. Le médecin s’aperçut bientôt, que les organes étaient usés ; l’estomac et le foie ne fonctionnait plus normalement. Cependant le malade ne croyait pas à la gravité de son état. Dans l’espoir qu’un séjour dans un climat plus tempéré lui rentrait la santé, il partit pour Hongkong. Trois mois passé à l’hôpital des Sœurs de Saint-Paul ne donnèrent pas d’amélioration sensible ; notre cher confrère se décida à revenir à Phanthiet. Malheureusement pendant son voyage de retour, il commit l’imprudnce de visiter différentes chrétientés du Tonkin. Ce voyage, vu son état de faiblesse, le fatigua davantage, de sorte qu’il revint à Phanthiet tout aussi souffrant, qu’il l’avait quitté. A partir de ce moment la maladie ne fit qu’empirer.
Vers la fin de juillet, la supérieure de l’hôpital de Bentré, qui avait connu M. Danvy pendant de longues années et l’estimait beaucoup, vint à Saïgon et lui proposa d’aller se reposer dans sa maison. Le malade accepta avec reconnaissance et, au commencement d’août, s’installa à l’hôpital de Bentré.
Un nouveau régime appliqué par le docteur et les bons soins donnés par les sœurs semblèrent, au début, remonter la malade. Mais ce mieux ne dura pas. Dans le courant de septembre, voyant l’état de faiblesse de notre confrère, je lui proposais de se préparer à recevoir l’Extrême-Onction. Il accepta avec reconnaissance, et le lendemain, entouré des Sœurs en prières, ayant toute sa lucidité et répondant lui-même aux prières, il reçut le sacrement des malades avec les plus vifs sentiments de piété, de contrition et de résignation à la volonté de Dieu. A partir de ce moment, ayant réglé toutes ses affaires, il ne songea plus qu’à se préparer à la mort. Souvent je lui portais la sainte Communion en viatique qu’il recevait avec ferveur, et qui fut pour lui une grande consolation pendant ses derniers jours.
Au commencement du mois d’octobre, voyant sa fin prochaine, il remercia le docteur de son charitable dévouement, et le pria de vouloir bien cesser ses prescriptions, afin de le laisser se préparer avec plus de tranquillité au grand passage.
Le jeudi 11 octobre, il reçut la sainte Communion. Le lendemain vers 7 heures du matin, en voulant se soulever un peu sur son lit, il fut pris d’un fort accès de faiblesse et expira sans souffrance, sans agonie entre les bras de l’infirmier et de la sœur qui le soignaient.
Le lundi matin après la messe chantée à laquelle assistèrent tous les Européens du poste, S. G. Mgr Mossard fit l’absoute et bénit la tombe de notre cher confrère, qui repose dans le jardin, entre l’église et le presbytère. Un modeste monument, construit depuis, rappelle aux chrétiens de Bentré le souvenir de celui qui fut pendant 17 années leur Père et leur bienfaiteur.
Qu’il me soit permis, en terminant, de remercier, au nom de tous mes confrères, la sœur Supérieure de l’hôpital de Bentré pour le dévouement avec lequel elle soigna M. Danvy. Pendant près de trois mois attentive à tous ses désirs, elle lui prodigua tous les soins que réclamait son état de faiblesse, et l’encouragea sans cesse par ses paroles pleines de piété et de consolation. Dieu seul saura récompenser dignement une générosité si touchante et un dévouement si complet.
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References
[2020] DANVY Etienne (1868-1917)
Références biographiques
AME 1893 p. 274. 1897 p. 179. 1899 p. 221. 1916 p. 226. 1917 p. 99. 239. 1918 p. 133.
Avril 1994
Mmorial DANVY Etienne, Bonaventure page