Eugène GRANIÉ1869 - 1919
- Status : Prêtre
- Identifier : 2035
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Burma
- Mission area :
- 1892 - 1919 (Mandalay)
Biography
[2035] Eugène, Antoine GRANIE naquit le 24 octobre 1869, à Saint Cirgue, diocèse d'Albi, département du Tarn. Il reçut la tonsure le 29 juin 1889.
Le 7 septembre 1889, il entra au séminaire de Paris. C'est là qu'il se trouvait lorsque fut appliquée aux clercs la loi du service militaire. Il fit partie du premier contingent de séminaristes appelés sous les drapeaux. Mais quinze jours à peine après son arrivée au régiment, il fut réformé pour cause de myopie; il s'empressa de revenir à Paris.
Minoré le 28 septembre 1890, sous-diacre le 12 mars 1892, diacre le 3 juillet 1892, ordonné prêtre le 24 septembre 1892, il reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de la Birmanie Septentrionale (Mandalay), qu'il partit rejoindre le 26 octobre 1892.
Arrivé dans sa mission, accueilli par Mgr. Simon, M. Granié fut envoyé à Nabeck auprès de M. Eugène Foulquier pour faire sa formation missionnaire, et étudier la langue birmane. Au bout de quelques mois, il fut en état de rendre service.
Envoyé dans le sud pour entamer le district de Pyinmana, il résida, en 1893, à Chayegon, n'épargnant aucune peine pour instruire les néophytes et leur inspirer l'amour du travail. Cet essai d'évangélisation ayant échoué, en 1895, il fut adjoint à M.Herr, dans le district de Shwebo, le plus étendu de la mission et qui comptait 13 chrétientés. Il fut chargé des villages de Ouaihmyaut et Kawdaw.
En 1897, M. Granié, sans ngégliger les quelques familles de Ouchmyank, alla planter sa tente à Shwehentha, village fondé l'année précédente et qui laissait espérer des baptêmes de catéchumènes pour l'année suivante. En 1903, dans le vaste district de Shwebo, il partagea, avec MM. Remandet et Laurent, la charge pastorale des chrétientés de Chanthaywa, Chaung-yo, Monhla et Yé-ou. Grâce à la générosité d'une riche chrétienne originaire de Chaung-yo, demeurant à Yé-ou, il construisit dans ce poste sa résidence et une petite école. En 1907, tout en instruisant ses chrétiens de Chanthaywa, où il demeurait, et ceux de Yé-ou, il reconstruisit, grâce à leur aide, la résidence de Yé-ou, chrétienté où il se fixa en novembre 1908. Il fut alors remplacé à Chanthaywa, par M. Clément Vulliez.
En 1910, M. Granié redevenu vicaire de M. Herr, s'installa dans le village de Payan, isolé au milieu des rizières. Le presbytère et l'église s'élevaient en dehors du village.Il put ainsi satisfaire son goût de la solitude et son amour de la lecture et des livres. C'est là qu'en septembre 1917, entouré de presque tous ses confrères et de ses chrétiens, il fêta le vingt cinquième anniversaire de son ordination sacerdotale.
Le 12 mars 1919, M. Clément Vulliez, chargé du poste de Chanthaywa, mourut des suites d'une appendicite, à l'hôpital de Rangoon. Mgr.Eugène Foulquier demanda à M. Granié de se charger de ce poste, au moins provisoirement. Ce dernier s'y rendit aussitôt.
Le 16 avril 1919, le sacristain étant en retard, M.Granié se rendit à l'église pour sonner l'Angélus. La corde se rompit; il chuta et se brisa la jambe. L'os fracturé traversa les chairs, fit une plaie d'où le sang jaillit en abondance. Ses chrétiens voulurent le transporter à l'hôpital de la ville voisine, mais il s'y opposa, estimant que l'intervention d'un rebouteux serait suffisante. Malgré les soins donnés, et après un court léger mieux, le 27 avril 1910, une hémorragie sérieuse provoqua une syncope; la gangrène s'était mise dans la plaie; M. Couillaud lui donna le sacrement des malades.
En raison de son état de grande faiblesse, M. Granié ne pût être évacué sur l'hôpital. Le lundi 5 mai 1919, à onze heures du matin, il rendit son âme à Dieu. L'inhumation eût lieu, le lendemain, dans le cimetière de Chanthaywa.
Obituary
M. GRANIÉ
MISSIONNAIRE DE LA BIRMANIE SEPTENTRIONALE
M. GRANIÉ (Eugène-Antoine), né à Saint-Cirgue (Albi, Tarn), le 24 octobre 1869. Entré tonsuré au Séminaire des Missions-Etrangères le 7 septembre 1889. Prêtre le 24 septembre 1892. Parti pour la Birmanie Septentrionale le 26 octobre 1892. Mort à Chanthaywa le 5 mai 1919.
M. Eugène Granié naquit à Saint-Cirgue (Tarn), le 24 octobre 1869. Nous manquons de détails sur son enfance et ses années de collège. Nous savons seulement qu’il se trouvait à Paris quand la loi militaire de 1889 entra en vigueur et qu’il fut de la première classe de lévites appelés sous les drapeaux ; mais, quinze jours à peine après son arrivée au régiment, on le réformait pour cause de myopie. Il s’empressa de rentrer à Paris. Ce que furent ses années de préparation à la vie apostolique on le devine sans peine : ennemi du bruit, il sut passer inaperçu, continuellement plongé dans les livres, car l’étude était sa passion. Ordonné prêtre aux Quatre-temps de septembre 1892, il reçut sa destination pour la Birmanie Septentrionale ; et, vers la Noël de la même année, il arrivait à Mandalay.
Mgr Simon qui nourrissait de vastes projets d’évangélisation et avait un besoin urgent d’ouvriers, l’envoya, sans tarder, à Nabek auprès de M. Foulquier, aujourd’hui Vicaire Apostolique de la Mission.
M. Granié se mit immédiatement à l’étude de la langue birmane et, au bout de quelques mois, fut en état de rendre service. On tentait alors de nouvelles conquêtes. Jusqu’à l’occupation anglaise en 1885, les rois de Birmanie avaient toujours empêché les missionnaires de travailler à la conversion des païens. Les Anglais, en prenant possession du pays, leur donnèrent toute liberté d’action. On essaya aussitôt de fonder de nouvelles chrétientés dans les milieux entièrement bouddhistes. M. Granié arrivait à point. On l’envoya dans le Sud pour entamer le district de Pyinmana ; puis, la tentative ayant échoué il fut adjoint à M. Herr dans le district de Shwebo. .
C’est d’ailleurs dans ce district que s’écoula la plus grande partie de sa carrière apostolique. Après avoir administré quelque temps les anciennes chrétientés de Chaungyo, de Chanthaywa et de Yeu, il redevint, en 1910, le vicaire de M. Herr, et s’installa dans le village de Payan où devaient s’écouler les neuf dernières années de sa vie. Il avait trouvé là une retraite tout à fait à sa convenance. Le village était isolé au milieu des rizières ; le presbytère et l’église s’élevaient en dehors du village ; il pouvait donc satisfaire ses goûts de cénobite et passer ses journées au milieu de ses livres.
La solitude lui plaisait et ce ne fut pas sans peine qu’on le décida à célébrer le 25e anniversaire de son ordination sacerdotale, en septembre 1917. Mais après coup, il n’eut qu’à s’en féliciter, car presque tous les confrères de la Mission assistèrent à la fête, et les chrétiens lui donnèrent des marques non équivoques de sympathie.
M. Granié pensait bien finir ses jours dans sa solitude de Payan, quand une circonstance imprévue bouleversa sa vie. Dans les premiers jours de mars 1919, M. Vulliez mourait des suites d’une appendicite à l’hôpital de Rangoon ; et le poste de Chanthaywa se trouvait de ce fait sans titulaire. Mgr Foulquier demanda à M. Granié de vouloir bien se charger de ce poste, au moins provisoirement. Le dévoué missionnaire partit sur-le-champ et se mit à la besogne. Il se trouvait depuis plus d’un mois dans sa nouvelle résidence lorsqu’un fâcheux accident arrêta ses travaux.
Le 16 avril 1919, le mercredi de la semaine sainte, il s’était levé de bonne heure, selon son habitude ; et, comme le sacristain était en retard pour l’Angélus, il se rendit à l’église pour sonner à sa place. Malheureusement la corde se rompit. Notre pauvre confrère tomba, et, dans sa chute, se brisa la jambe. L’os fracturé traversa les chairs et fit une plaie d’où le sang jaillit en abondance. A son appel, les chrétiens accoururent, le relevèrent et voulurent le transporter à l’hôpital de la ville voisine ; mais il s’y opposa, parce qu’il pensait n’avoir besoin qu’un simple rebouteur. Un de ceux-ci réussit, en effet, à réduire sa fracture et, pendant quelque temps, tout parut s’arranger. Les Sœurs pansaient chaque jour la plaie du blessé, les chrétiens admiraient avec quelle résignation il supportait ses souffrances et l’incommodité de sa position dans le mois le plus chaud de l’année. Par malheur, le 27 avril, une hémorragie se produisit et détermina une syncope. M. Couillaud, venu ce jour-là à Chanthaywa pour célébrer la sainte messe, se trouvait alors à l’église ; il s’empressa auprès de M. Granié et voyant son état de faiblesse, lui proposa les derniers sacrements qui furent joyeusement acceptés. Un mieux notable se produisit ensuite mais ne dura guère. On finit par s’apercevoir que la plaie était gangrenée.
M Herr, informé le premier, arriva très rapidement avec l’intention bien arrêtée, de conduire le cher confrère à l’hôpital et de le faire opérer s’il le fallait ; mais déjà M. Granié n’était plus transportable. M. Herr dut se borner à l’avertir charitablement qu’il n’y avait pas de guérison à espérer. Le malade remercia et le lundi 5 mai, à 11 heures du matin, il rendait son âme à Dieu. Il avait conservé jusqu’au dernier moment toute sa lucidité d’esprit et répondu à toutes les pieuses invocations qu’on lui suggérait. L’inhumation eut lieu le lendemain dans le cimetière de Chanthaywa.
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References
[2035] GRANIÉ Eugène (1869-1919)
(2035) GRANIE Eugène, Antoine (1869-1919)
Réf. biographiques. - AME 1893 p. 627, 1919-20 p. 192. CR 1892 p. 274, 1893 p. 235, 1895 p. 287-88, 1896 p. 278-80, 1897 p. 234, 1903 p. 242, 1907 p. 254, 1909 p. 215, 1919 p. 102-252, 1920 p. 120.
Mémorial GRANIE Eugène, Antoine page 2