Henri LEYMET1868 - 1897
- Status : Prêtre
- Identifier : 2092
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Malaysia - Singapore
- Mission area :
- 1894 - 1897 (Malacca)
Biography
[2092]. LEYMET, Henri, né le 9 octobre 1868 dans la paroisse de Sainte-Marguerite, à Paris (Seine), entra minoré au Séminaire des M.-E. le 24 octobre 1891, reçut la prêtrise le 15 octobre 1893, et partit le 19 décembre de la même année pour la mission de Malacca. Il commença par étudier la langue chinoise, puis devint l'auxiliaire de M. Fée, dans la paroisse indienne de Saint-François-Xavier à Georgetown (Pinang). Après avoir appris la langue tamoule, il s'adonna à l'enseignement du catéchisme et y réussit bien. Mordu par un chien que les médecins déclarèrent ne pas être enragé, il mourut de la rage dix-huit mois après cet accident, le 9 mars 1897, à l'hôpital de Georgetown. Il fut enterré dans l'église Saint-François-Xavier.
Obituary
M. LEYMET
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE MALACCA
Né le 13 novembre 1868.
Parti le 19 décembre 1893.
Mort le 9 mars 1897.
Le 9 mars 1897, à 9 heures du soir, nous recevions cette laconique dépêche : Leymet mort. La nouvelle était d’autant plus foudroyante pour nous que nous ne savions pas ce missionnaire malade. Je savais seulement que, la semaine précédente, il avait accompagné à Tapah M. Perrichon qui allait s’y installer. Nous attendîmes avec impatience les détails qui nous arrivèrent deux jours après. Ils étaient bien tristes.
Notre confrère était mort d’un terrible mal, la rage. Revenu le samedi de Pérak, il se plaignit de malaises qu’il attribuait à un froid. Cependant, le dimanche, il dit la messe de paroisse et fit son caté¬chisme comme à l’ordinaire ; mais la nuit fut mauvaise et le lundi, dans la journée, il se décida à aller à l’hôpital où il savait trouver la science du docteur et les soins dévoués des religieuses. Son mal ne fut pas d’abord considéré comme sérieux ; ce fut seulement le mardi, vers midi, que des crises violentes se déclarèrent avec tous les symp-tômes d’hydrophobie. On se rappela alors que 18 mois auparavant, il avait été mordu par un chien suspect. J’avais fait prendre des infor¬mations et le docteur en charge du laboratoire ayant certifié que le chien en question n’avait aucune trace de rage, j’avais été complète-ment rassuré. Et voilà qu’après 18 mois la crise éclatait d’autant plus terrible qu’elle avait été plus longtemps concentrée. Elle dura jusqu’à 5 heures du soir, et se termina par la mort la plus cruelle. Il fallut attacher le pauvre patient pour l’empêcher de faire quelque malheur et il mourut littéralement étendu sur la croix. Les convulsions ne lui avaient pas fait perdre entièrement connaissance ; il put faire des actes de contrition et recevoir l’absolution et l’extrême-¬onction.
Le cher confrère que la mort nous enlevait ainsi brutalement était un jeune prêtre de 28 ans (1) ; il n’avait passé que trois ans dans la Mission. Arrivé en décembre 1893, il commença par étudier le chinois, puis, au bout de quelques mois, me fut donné comme assistant. Il se mit au tamoul avec ardeur ; sa mémoire peu heureuse lui rendait la tâche ardue ; mais sa bonne volonté triompha de tous les obstacles. Quelques mois lui suffirent pour comprendre et se faire comprendre, et alors il se livra avec tout son zèle au salut des âmes. Son œuvre de prédilection fut l’instruction des enfants. La population indienne de Pinang est tellement flottante qu’il est extrêmement difficile d’avoir les enfants au catéchisme d’une manière régulière. M. Leymet entreprit ce que ses prédécesseurs n’avaient pu faire et à force de zèle, je dirai d’acharnement, réussit au-delà de toute espé¬rance. J’admirais son succès ; lui ne le trouvait pas assez complet et je dus lui rappeler que la perfection n’est pas de ce monde. L’apathie et l’indifférence de tant de chrétiens lui étaient un crève-cœur. Avec le temps, il eût vite découvert qu’au fond l’Indien a bon cœur et que si sa tête, un peu trop légère, l’empêche souvent de suivre les bons avis qui lui sont donnés, il sait quand même les apprécier.
(1) Il était né à Paris, le 13 novembre 1868.
Hélas ! Dieu nous l’enleva, ce bon confrère, juste au moment où, maître de la langue, ayant conquis l’estime et l’affection générale, son zèle semblait promettre les plus beaux fruits. Pieux comme un ange, âme de feu et volonté de fer dans un corps faible, il semblait destiné à faire un excellent missionnaire. Dieu l’a jugé mûr, et il est mort purifié par la souffrance, les bras en croix, comme le Sauveur.
Que la volonté de Dieu soit faite ! nous avons la ferme confiance que, si nous avons un bon confrère de moins ici-bas, nous avons un protecteur de plus là-haut.
† R. FÉE,
Évêque de Malacca.
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References
[2092] LEYMET Henri (1868-1897)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1895, p. 275 ; 1897, p. 299. - A. M.-E., 1914, p. 81.
Notice nécrologique. - C.-R., 1897, p. 299.