Henri TIGNOUS1872 - 1930

[2173] TIGNOUS Henri, Pierre, Joseph, Arthur naît le 29 janvier 1872 à Seix en Ariège mais appartient au diocèse de Toulouse. Entré tonsuré au séminaire des Missions étrangères le 1er août 1891, il est ordonné prêtre le 30 juin 1895 et part le 15 août suivant pour Coimbatore.

Un actif à la santé fragile

En 1897, le P. Tignous assiste le P. Biolley à l'église de l'Assomption à Ootacamund (1) qui compte alors 3768 fidèles. En 1899, il seconde le P. Peyramale dans l'administration du poste de Coonoor (2), visitant notamment les multiples plantations rattachées à ce poste. En 1901, nommé à Erode (3), il a la joie d’administrer cent cinquante-quatre baptêmes. Il songe à bâtir des oratoires dans quatre villages où se trouvent des catéchumènes : mais malade en 1902, il doit renoncer à ses projets et est remplacé. En 1906, le P. Tignous peut céder au P. Déniau le district qu'il vient de fonder à Kolappalur (4). Chapelain militaire, il peut en 1907 revoir de nouveau la France pour se soigner de sa maladie et en guérir.

En 1917, il est de retour aux Indes. Il écrit alors à son supérieur : "Les Chrétiens de Pollachi (5) et d'Udumalaipettai (6) ont été dispersés par la peste pendant six mois et il est urgent de bâtir deux petites églises ou chapelles à Tenamkulam et à Ammapally. Dans les plantations des Anamallais qui peuvent compter de trois cents à cinq cents Chrétiens, il faudrait aussi un pied à terre et une chapelle." Cette chapelle, le P. Tignous peut la construire en 1918 et il la dédie au Sacré-cœur. À Valparai, elle s'offre comme la maison du Père aux Chrétiens et aux quinze mille employés de toutes religions qui travaillent dans les plantations.

Chez les Badagas, une tribu des Nilgiri

En 1920, le P. Tignous quitte Polachi pour aller, par mandat de son évêque, œuvrer à la conversion des Badagas (7) dans les Nilgiri. Il s'installe alors à Kaity qu'il quitte en 1922 pour Kotagiri (2) où il publie un catéchisme rédigé dans la langue de ses chers Badagas, où, également, les Sœurs Franciscaines Missionnaire de Marie peuvent s'installer, prenant à leur charge deux écoles et un dispensaire sur un vaste terrain obtenu du gouvernement.

En 1924, le 18 mai, le P. Tignous baptise Belli Gavonda, le maire de Kaity et chef aussi de Kairala. À son évêque, il présente aussi trente-huit confirmations. En avril 1926, il fait baptiser onze Badagas par le jeune P. Bassaistéguy. En 1927, il souligne l'avance prise par les protestants qui se sont créé une sorte de monopole dans les Nilgiris avec leurs vingt-cinq écoles. De ce fait, la petite mission de Badagas dont le centre demeure à Kaity se développe lentement. Mais dès cette année, le P. Tignous se trouve efficacement soutenu par la présence des Frères Franciscains : catéchistes zélés et éclairés, qui travaillent avec ardeur à la conversion des Badagas.

Retour contraint en France

En 1928 cependant, touché par la maladie, le P. Tignous se voit forcé d'aller traiter ses crises d'urémie à Coimbatore. L’année suivante, condamné à un repos forcé, il doit gagner l'hôpital Ste Marthe à Bangalore, puis quitter les Indes pour rentrer en France.
Missionnaire zélé, charmant confrère plein de cœur et d'esprit, il nourrit longtemps le rêve de fonder en terre Badagas un monastère de Trappistes qui aiderait grandement à la conversion de cette tribu de quelques 60.300 âmes. Il demande à Ste Thérèse de lui obtenir la grâce de retourner à Kaity et d’y mourir au milieu de ses chers Badagas, mais c'est au Sanatorium de St Raphaël de Montbeton qu'il s’éteint le 9 septembre 1930 dans sa cinquante-neuvième année, après trente-cinq ans de sacerdoce et de généreux apostolat.

En 1938, l'un des jeunes Badagas qu’il a formé entre dans la jeune congrégation des Frères du Sacré-Cœur.

1 – Principale ville des Nilgiri ou Montagnes bleues.
2 – Ville des Nilgiri.
3 – Au nord-est de Coimbatore, au bord de la Cauvery.
4 – Également au nord-est de Coimbatore, assez proche d’Erode.
5 – Au sud de Coimbatore.
6 – Relativement proche de Pollachi.
7 – L’une des tribus aborigènes de l’Inde.