Pierre GAYET1872 - 1952

[2198] GAYET Pierre, naît le 5 mars 1872 à Nouvoiton dans le diocèse de Rennes en Ille et Vilaine. Brillant élève tout au long de ses études secondaires, il est admis au Séminaire des Missions Étrangères. Il est ordonné prêtre le 21 septembre 1895. Destiné à la mission de Pondichéry, il part le 4 décembre suivant.

A Chandernagor dans le Bengale

Peu de temps après son arrivée à Pondichéry, il est envoyé à Chandernagor, vicaire du P. Bottero, le futur fondateur du diocèse de Kumbakonam (1). Situé près de Calcutta, bien loin de Pondichéry, Chandernagor est l’un des comptoirs français en Inde. C’est pourquoi les Pères des Missions étrangères de Pondichéry en ont la charge. Dans sa nouvelle paroisse, le P. Gayet rencontre des Indiens de toutes les régions, des Anglais, des Français et des Européens d'un peu toutes les nationalités. Il apprend à parler plusieurs langues, surtout l'anglais, le bengali et le tamoul.

Quand le P. Bottero est nommé évêque de Kumbakonam, le P. Gayet devient curé de Chandernagor. Il doit s'occuper, en plus de ses milliers de paroissiens, de deux orphelinats et d'un pensionnat dirigé par les Sœurs de St Joseph de Cluny. Il a également de nombreux contacts avec les protestants et les la majorité non chrétienne de l'endroit, Hindous et Musulmans.

Supérieur du grand séminaire pendant trente-six ans

Il aime Chandernagor, mais en 1909, le nouvel archevêque, Mgr Morel, lui demande de venir le remplacer comme directeur du séminaire à Pondichéry. Il y est installé comme supérieur du grand séminaire le 15 août 1909. Son supériorat dure trente-six ans. Les élèves ne sont pas nombreux : seulement quinze grands séminaristes et seize petits séminaristes de Pondichéry. Le P. Gayet enseigne la philosophie et, pour les autres cours, il était aidé de trois confrères. Il modernise et répare les bâtiments -vieux et délabrés-, améliore le régime alimentaire et élargit les programmes d'étude. En 1914, la grande guerre l’oblige à stopper ses plans, car plusieurs professeurs sont mobilisés et les subsides disparaissent. Pour comble de malheur, un terrible cyclone s'abat sur Pondichéry en 1916 et endommage sérieusement les bâtiments. Le P. Gayet fait face : les professeurs mobilisés sont remplacés, le recrutement intensifié, ce qui conduit au transfert des petits séminaristes vers la ville de Cuddalore (1).

Le transfert du séminaire de Pondichéry à Bangalore facilite son développement

Dans les années trente, les évêques concernés adressent une demande à l’œuvre de Saint Pierre Apôtre à Rome pour la construction d'un bâtiment plus grand dans la ville de Bangalore, dont le climat idéal peut permettre des études plus poussées. En 1934, le transfert du séminaire de Pondichéry est transféré à Bangalore. La rentrée et l'inauguration du nouveau Séminaire St Pierre a lieu en août 1934 avec soixante-et-onze séminaristes et six professeurs venus des diocèses du sud de l'Inde : Pondichéry, Salem, Coimbatore, Mysore et Bangalore.

Deux de ses anciens séminaristes promus à l’épiscopat

En 1940, le P. Gayet a la joie de voir l’un de ses anciens élèves accéder à l'épiscopat : Mgr Oobagarasamy Bernadotte qui succède à Coimbatore à Mgr. Tournier. Ainsi, un ancien élève du Séminaire de Pondichéry devient le premier évêque indien d'un des anciens diocèses MEP. En 1948, c’est Mgr Mark Gopu, ancien élève du Séminaire de Pondichéry, qui devient évêque auxiliaire de Pondichéry avant d’être promu comme archevêque à Hyderabad en 1953.

En 1945, après trente-six ans de supériorat, il a la joie de fêter ses noces d'or sacerdotales au milieu de ses élèves, actuels et anciens, et avec la présence des évêques de la Province de Pondichéry. Puis, il quitte sa charge. Il devient aumônier des Sœurs de St Joseph de Cluny, sur la montagne de Yerkaud, près de Salem. Après une grave maladie en 1950, il se retire à l'hôpital Ste Marthe de Bangalore. C'est là qu'il décède. Le 10 octobre 1952, on le trouva affaissé dans sa chambre. Le P. Trideau, aumônier, lui administre l'Extrême Onction. Il est inhumé dans l'enclos du séminaire St Pierre, près de la grotte de N-D. de Lourdes, à quelques pas de la Salle des Exercices où sa chaude voix se fatigua si souvent à instiller dans le cœur des séminaristes un peu de l'ardeur dont le sien débordait.

1 – A l’ouest de Karikal, autre comptoir français, au sud de Pondichéry sur la côte de Coromandel.
2 – Juste au sud de Pondichéry, aux Indes britanniques.