Léon ROUSSEAU1873 - 1917
- Status : Prêtre
- Identifier : 2295
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1897 - 1917 (Chengdu)
Biography
[2295] Léon, Pierre, Victor, Eugène ROUSSEAU naquit le 29 décembre 1873, à Saint Maurice-des-Noues, diocèse de Luçon, département de la Vendée. Il fit ses études classiques au petit séminaire des Sables d'Olonne. En 1894, il se dirigea vers le grand séminaire de Luçon où il reçut la tonsure le 22 décembre de cette même année.
Le 10 avril 1895, M.Léon Rousseau entra au séminaire des Missions Etrangères. Minoré le 29 février 1896, sous-diacre le 27 septembre 1896, diacre le 13 mars 1897, ordonné prêtre le 27 juin 1897, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Se-tchoan Occidental (Chengtu) qu'il partit rejoindre le 28 juillet 1897.
Le 20 décembre 1897, M. Léon Rousseau arriva à Chengtu ; c'était au lendemain des grandes persécutions et à la veille de l'insurrection des Boxers. Pendant plusieurs mois, il se consacra uniquement à l'étude de la langue chinoise, puis il fut chargé d'une petite paroisse à Chengtu.
Le temps des violentes persécutions passées, la mission du Se-tchoan Occidental prit le développement qu'elle souhaitait depuis longtemps. Il fallait bâtir des églises plus vastes et plus belles, multiplier les écoles, fonder des hôpitaux, reconstruire des séminaires plus sains, plus commodes et plus spacieux. Pour réaliser tous ces projets, il était nécessaire de trouver des hommes compétents en dessin et en architecture. M. Rousseau que des missionnaires, des prêtres chinois, des consuls, des médecins, des laïques venaient consulter, fut l'un d'eux.
On lui doit la chapelle du grand séminaire, les autels de la cathédrale, ceux de la chapelle épiscopale, des chandeliers, des candélabres, des ostensoirs, et même des statues, le tout d'un goût très sûr.
En 1908, une terrible tempête suivie de pluies torrentielles éprouva bien des constructions. Le petit séminaire achevé après huit ans de travaux, subit la tempête sans trop d'avaries. Les fondations du grand séminaire à peine sorties de terre, furent immergées sous les eaux. Malgré cela, les architectes de la Mission, MM.Perrodin et Rousseau ne se découragèrent pas.
M. Rousseau aimait la peinture. Il peignit des décors de théâtre pour la salle des fêtes de l'orphelinat des Soeurs Franciscaines. Il donna des cours de dessin aux élèves de l'école tenue par les Frères Maristes ; il avait fait le projet de travailler à la décoration des édifices religieux, sans pouvoir le réaliser.
Tombé malade vers 1915, M. Rousseau continua à vaquer dans la mesure de ses forces, à ses occupations ordinaires. Mais en 1917, souffrant trop, il dut renoncer à tout ministère paroissial.
Vers la fin du mois de juillet 1917, son état de santé s'aggrava petit à petit. Le 5 août 1917, il fut transporté dans les appartements de la cure de Chengtu, où il fut soigné et veillé par les Soeurs Franciscaines. Le mercredi 8 août, vers 8h.du soir, il rendit son âme à Dieu, assisté à ses derniers moments, par Mgr.Rouchouse et par plusieurs missionnaires.
Les funérailles furent célébrées à la cathédrale de Chengtu, en présence de Mgr. Rouchouse qui donna l'absoute. MM. les consuls de France, de Grande-Bretagne, et les médecins français de la ville assistèrent aux obsèques. Au cimetière, M.le consul de France adressa un suprême adieu u bon et cher Père Rousseau".
Obituary
NÉCROLOGE
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1917
Nous insérons ici les NOTICES que nous n’avions pas reçues lors de l’impression du Compte rendu de 1917.
M. ROUSSEAU
MISSIONNAIRE DU SETCHOAN OCCIDENTAL
M. ROUSSEAU (Léon-Pierre-Victor-Eugène), né à Saint-Maurice-des-Noues (Lucon, Vendée), le 29 décembre 1873. Entré tonsuré au séminaire des Missions-Etrangères le 10 avril 1895. Prêtre le 27 juin 1897. Parti pour le Setchoan occidental le 28 juillet 1897. Mort à Tchentou le 8 août 1917.
Léon Rousseau naquit en 1873, à Saint-Maurice-des Noues, en Vendée. Après avoir fait ses études classiques aux Sables-d’Olonne, il entra au séminaire de Luçon en 1894, puis aux Missions-Etrangères en 1895. au mois d’août 1897, il quitta la rue du Bac pour le Setchoan Occidental et arriva à Tchentou, le 20 décembre 1897.
C’était au lendemain des grandes persécutions et à la veille de l’insurrection des Boxeurs. A cette époque, il n’y avait point encore de bateau à vapeur sur le haut Yangtse. Les jeunes missionnaires passaient un long mois dans une étroite jonque chinoise, pour aller de Itchang à Tchongkin. L’approche d’un rapide faisait songer à un naufrage toujours possible. Et puis, les anciens, établis sur les bords du Fleuve Bleu, répétaient : « Soyez prudents, les jeunes, ne vous montrez pas trop, faites-vous tout petits, les temps sont mauvais. »
Ceux qui ont connu le tempérament timide de M. Léon Rousseau s’imagineront facilement avec quelle joie et quelle satisfaction, il franchit pour la première fois, la porte de l’évêché à Tchentou. Il lui sembla qu’il sortait d’un pénible cauchemar. Il était enfin arrivé dans la terre promise.
Après s’être consacré uniquement à l’étude de la langue chinoise pendant plusieurs mois, il fut nommé à son premier poste. Il s’adonna de toute la force de son zèle, à ses fonctions de chef de district. Il aurait voulu avoir des chrétiens aussi pieux et aussi fervents que lui. C’était beaucoup demander à l’ensemble de ses ouailles. Très sévère pour soi, il l’était également pour les autres. Cette tendance naturelle de son esprit, qu’il ne parvint jamais à réprimer, découragea peut-être plus d’un de ses pénitents. Soucieux de ne point commettre la moindre faute de propos délibéré, il exigeait de ceux qui s’approchaient souvent de la Sainte Table, une préparation égale à la sienne, une pureté voisine de la sienne, une progression constante vers le mieux, toutes choses qu’on rencontre difficilement dans la masse des fidèles. Naturellement, cette façon d’agir, qui lui était dictée par sa conscience délicate, ne lui a pas permis de prendre rang parmi les grands convertisseurs. Il se rattrapait en conduisant dans les sentiers de la perfection ceux qui se soumettaient à son austère direction.
Au bout de quelque temps, il fut chargé d’une petite paroisse à Tchentou. Il y trouva un milieu à la fois plus conforme à son état d’esprit et plus éloigné aussi de la pratique des vertus chrétiennes. Les extrêmes et les contrastes sont la marque caractéristique de toutes les grandes villes et Tchentou n’échappe pas à cette loi des vastes agglomérations. On y rencontre, en plus grand nombre, des cœurs sensibles, mieux disposés et plus malléables qu’ailleurs, mais les plaisirs, l’ambiance, la vie sensuelle et facile, éloignent aussi de nos églises trop de fidèles. Dans son nouveau poste, M. Rousseau eut donc, en même temps, plus de consolations et plus de chagrins.
A ce moment-là, l’ère des violentes persécutions paraissant terminée, la mission du Setchoan Occidental prit le développement qu’elle souhaitait depuis longtemps. Elle pouvait enfin bâtir des églises plus hautes, plus vastes et plus nombreuses ; elle multiplia ses écoles, fonda des hôpitaux et donna à ses séminaristes des logements plus sains, plus commodes et plus spacieux. Pour mener à bien tant de projets, il fallait des hommes ayant des connaissances en dessin et en architecture. On en trouva, et M. Rousseau fut l’un d’eux. On lui doit la chapelle du grand séminaire, les autels de la cathédrale, ceux de la chapelle épiscopale, des chandeliers, des candélabres, des ostensoirs, même des statues, le tout d’un goût très sûr. Beaucoup de missionnaires et de prêtres chinois lui demandèrent souvent des conseils, qu’il s’empressait de leur donner fort aimablement.
Les laïques eux-mêmes, nos Consuls et nos médecins, recouraient fréquemment aux connaissances artistiques de notre confrère pour l’embellissement et la décoration de leurs habitations.
M. Rousseau aimait la peinture. Il a passé de nombreuses journées à brosser pour les Sœurs Franciscaines un fort joli théâtre, où leurs orphelines donnent de temps à autre de petites séances récréatives et lucratives aussi, auxquelles assistent toujours avec plaisir les membres de la colonie européenne et les plus hauts dignitaires de la province.
Les Frères Maristes lui avaient également demandé de faire, dans leur école, le cours de dessin. Il accepta de bonne grâce, et plusieurs de ses élèves, habilement dirigés par lui, ont obtenu des positions avantageuses.
Les services rendus par notre missionnaire sont donc considérables. On croyait qu’il pourrait travailler à la décoration des édifices religieux pendant de longues années, lorsque le mal qui devait nous l’enlever se manifesta. Bénigne d’abord, inconnue, inexplicable, déroutant la science médicale, la maladie dura plus de deux ans sans l’empêcher de vaquer à ses occupations ordinaires. A la fin pourtant, souffrant trop, il dut renoncer à tout ministère paroissial.
Une circulaire en date du 31 août 1917, a relaté comme il suit, les derniers moments, la mort et l’enterrement de M. Rousseau.
« C’est mercredi, 8 août, vers 8 heures du soir, que notre cher confrère nous a quittés pour une vie meilleure. Depuis quelque temps sa maladie allait s’aggravant de jour en jour, et c’était l’opinion commune de tous les confrères qui le voyaient, que le pauvre Père ne célèbrerait pas ici-bas la fête de l’Assomption. Vers la fin de juillet, l’appétit diminua graduellement. Le 5 août il fut transporté dans les appartements de la cure, où il était plus facile de lui donner les soins que son état exigeait ; dès lors il fut continuellement veillé par les Sœurs Franciscaines, qui lui ont prodigué leurs soins. Notre cher confrère a gardé sa connaissance jusqu’à la fin, et s’est éteint dans d’admirables sentiments de résignation. Mercredi vers 6 heures, Monseigneur commença la récitation des prières des agonisants, auxquelles le mourant s’unit de tout cœur ; il répondit lui-même à toutes les invocations des litanies. Vers 7 heures ½ , le confrère qui l’assistait, craignant une fin immédiate, lui fit renouveler les actes de foi, d’espérance, de charité, d’acceptation volontaire et entière de la mort, en union avec Jésus mourant sur la croix, et lui donna une nouvelle absolution. Le mourant, en pleine possession de ses facultés, demanda pardon à tous ceux à qui il aurait pu avoir fait de la peine, et déclara pardonner à tous ceux qui auraient pu l’offenser. Quelques minutes seulement avant de mourir, il perdit l’usage de la parole, et après une agonie douce, il rendit son âme au Créateur. Il avait été assisté à ses derniers moments, par Mgr Rouchouse et par plusieurs missionnaires. Le service solennel des funérailles fut célébré à la cathédrale, en présence de Sa Grandeur, qui donna l’absoute, de MM. les Consuls de France et de Grande-Bretagne, des médecins français, qui avaient tenu à donner à notre confrère un dernier témoignage de sympathie. Sur la tombe, M. le Consul de France adressa un suprême adieu « au bon et cher Père Rousseau ».
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References
[2295] ROUSSEAU Léon (1873-1917)
notices biographiques. - AME 1897 p. 772. 1909 p. 38-9. 1917-8 p. 291-8. - CR 1897 p. 277. 1908 p. 75. 1917 p. 239. 1918 p. 129. - BME 1936 p. 321.