Antoine ROUX1875 - 1955
- Status : Prêtre
- Identifier : 2346
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1898 - 1955 (Hué)
Biography
[2346] Antoine, Jean-Baptiste, Henri, Daniel Roux naquit le 17 Avril 1875, à Aix-en-Provence, paroisse St. Jean-Baptiste, diocèse d'Aix-en-Provence, département des Bouches du Rhône. Il commença ses études écclésiastiques au Grand Séminaire d'AIX, où il reçut la tonsure le 27 Mai 1893.
Le 26 Septembre 1895, il entra au Séminaire des Missions Etrangères. Minoré le 27 Septembre 1896, Sous-Diacre le 12 Mars 1897, Diacre le 26 Septembre 1897, il fut ordonné prêtre le 5 Mars 1898, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de la Cochinchine Septentrionale qu'il partit rejoindre le 4 mai 1898.
A la fin des grandes vacances, à la rentrée des classes, il fut nommé professeur au Petit Séminaire d'An-ninh. En1905, il s'initia à la vie paroissiale, comme curé d'An-long. En Mars 1909, il retourna au Petit Séminaire d'An-ninh. Entre temps, il avait subi une opération grave au foie. En 1910, il fut chargé du poste de Ke-bang, où il ne passa qu'une année. En 1911, il devint professeur au Grand Séminaire de Phu-xuân. Mobilisé en 1917, il fut vite réformé, et regagna son poste de professeur jusqu'en Juillet 1922. Le 11 Juillet 1922, il s'embarqua pour la France afin de soigner sa vésicule biliaire.
A son retour, en Août 1924, il fut nommé Supérieur du Petit Séminaire d'AN-NINH où il resta jusqu'en mai 1930, date à laquelle pour raison de santé, il dut rentrer rapidement en France. A son retour, en Octobre 1931, il devint Supérieur du Grand Sémaire de la Mission.
M.ROUX consacra presque toute sa vie missionnaire à la formation du clergé autochtone, but principal de la Société. On peut estimer qu'à sa mort , en 1955,les trois quart des prêtres du Vicariat ont reçu de lui l'essentiel de leur formation sacerdotale; Cette empreinte a été si forte que l'un de ses anciens élèves, devenu Evêque, déclarait qu'il n'avait jamais rencontré,même à Rome, un directeur de Séminaire ayant eu une influence comparable.. Educateur né, faisant largement confiance,son prestige tenait au fait qu'il s'imposait à lui-même tout ce qu'il exigeait de ses clercs.
Il fut un professeur studieux et consciencieux dont le premier souci était de se mettre à la portée de son auditoire et de s'assurer que ses élèves avaient bien compris ses explications. En tant que Supérieur, son bon sens l'écartait de tout excès ou emballement inconsidérés. Attaché à une saine tradition, il réalisa de nombreuses améliorations tant au plan des études qu'à celui de la vie quotidienne. Capable de diriger la communauté, sans tout faire par lui-même, il laissait à chacun une très large part d'autonomie et de responsabilité.
Il a fait partager sa piété solide à ses séminaristes et aux lecteurs du Bulletin de la Société des Missions Etrangères. Les méditations,retraites du mois publiées en tête de ce Bulletin jusqu'en1940 ont été pour la plupart composées par lui, dont certaines sous la signature DIEUDONNE". On lui doit des études sur les martyrs de Hué, les vestiges des prisons où ils furent enfermés, l'histoire du Séminaire de cette mission...sur le culte de Notre Dame de Lavang.. Son rayonnement lui a assigné une place de choix dans la lignée des supérieurs du Séminaire de HUE.
Après le 09 mars 1945, il fut concentré à la Procure de HUE, avec tous ses confrères. Il ne put regagner son Grand Séminaire qu'en Août 1946. Le 19 Décembre 1946, la guerre éclatait dans tout le pays. M.ROUX, et les autres confrères de la mission de HUE qui avaient regagné leur poste, furent arrêtés par les Viêtminh, et internés au presbytère de VINH, pendant six ans et demi.
Libérés le 11 Juin 1953, ils arrivèrent à HUE, le 13 Juin. M.ROUX supplia Mgr.URRUTIA de ne pas le rapatrier en FRANCE. Il s'installa à la Procure de la Mission. Au début de 1955, ses forces déclinèrent sérieusement. Il s'éteignit doucement le 14 Mars 1955, à la Procure de HUE. Une grande partie du clergé du Vicariat l'accompagna jusqu'au cimetière du Grand Séminaire, où il repose au chevet de la chapelle, à côté des anciens supérieurs de cette maison.
Obituary
Le P. Jean-Baptiste Roux 1
Le vicariat apostolique de Hué a vu disparaître, à quelques mois d’intervalle, deux personnalités missionnaires remarquables, les RR. PP. Jean-Baptiste Roux et Léopold Cadière.
Bien des aspects de leur carrière apostolique respective présentent des analogies : tous d’eux originaires d’Aix-en-Provence et arrivés dans le vicariat de Hué dans la dernière décade du XIXe siècle, ils appartenaient, par leur famille, à ce fonds rural du terroir provençal d’une sensibilité si délicate et d’un esprit à la fois primesautier et équilibré. Leurs postes successifs les ont souvent rapprochés, notamment quand le Père Roux résidait sur la paroisse du Père Cadière, à Di-Loan, en tant que supérieur du petit séminaire d’Anninh. Plus tard, l’internement subi pendant six ans au presbytère de Vinh, en zone vietminh, devait resserrer encore ces liens, dans le partage des mêmes souffrances offertes pour le bien spirituel des âmes. De retour à Hué, le 13 juin 1953, ces deux vieillards ont supplié Mgr Urrutia de ne pas les rapatrier en France avec leurs compagnons d’internement, mais de les laisser achever leur vie dans le vicariat qui avait été leur champ d’apostolat pendant soixante ans, leur part d’héritage devant Dieu. Ils ont été exaucés : le Maître de la Moisson les a accueillis doucement l’un et l’autre, environ deux ans après leur retour, avant que de nouveaux nuages ne se soient encore accumulés à l’horizon.
Ces analogies laissaient à chacun d’eux une personnalité bien marquée : le Père Roux comme façonneur d’âmes sacerdotales, le. Père Cadière comme érudit et pasteur d’âmes.2
———————
1. ROUX Antoine-Jean-Baptiste-Henri, né le 17 avril 1875 à Aix-en-Provence, paroisse St-Jean-Baptiste. Prêtre le 5 mars 1898. Parti le 4 mai 1899 pour la Cochinchine septentrionale. Passa presque toute sa vie missionnaire aux petit et grand séminaires de Hué. Interné à Vinh par les vietminh en 1947, libéré le 11 juin 1953. Décédé à Hué le 15 mars 1955.
2. Voir dans ce même Bulletin, p.00, la biographie du P. Cadière.
On peut estimer que les trois quarts des prêtres du vicariat de Hué ont reçu du Père Roux, au petit ou au grand séminaires, l’essentiel de leur formation sacerdotale. Cette empreinte a été si fortement marquée que l’un des deux évêques actuels du Vietnam qui ont été ses élèves n’hésitait pas à déclarer qu’il n’avait jamais rencontré, même à Rome, un directeur de séminaire d’une influence comparable. Et pourtant, cet aimable vieillard n’avait rien de ces robustes tempéraments qui, le front soucieux et l’œil aux aguets, s’imposent à la candeur des séminaristes par une austérité rébarbative et une poigne de fer — même gantée de velours. Le prestige du P. Roux tenait surtout au fait qu’il s’imposait à lui-même tout ce qu’il entendait exiger de ses clercs, avec une ponctualité et une bonhomie désarmantes. Cette droiture s’alliait d’ailleurs à des dons remarquables d’éducateur, qu’il a exercés pendant quarante ans, sans autres interruptions que deux courts stages de vie paroissiale à An-Long et à Ke-Bang, et deux séjours en France pour le rétablissement de sa santé.
C’était un professeur studieux et consciencieux, ne cherchant ni à briller, ni même à cacher la difficulté et la lenteur d’élaboration de son cours, mais en profitant, au contraire, pour se mettre à la portée de son auditoire, et s’assurant patiemment qu’on avait bien saisi ses explications. Il n’avait rien d’un théoricien nébuleux, et ses idées pédagogiques avaient été éclairées par la lecture d’un petit livre présentant “la direction spirituelle dans les petits séminaires” comme pouvant utilement tenir compte des analogies avec l’expérience pédagogique de certaines écoles professionnelles. D’autre part, s’inspirant de ses souvenirs du séminaire sulpicien d’Aix, il avait tendance à orienter la formation des séminaristes vers la même spiritualité équilibrée et sûre.
En tant que supérieur, son bon sens circonspect l’écartait des emballements inconsidérés et des excès. Son traditionalisme sans œillères était perpétuellement en quête de progrès. Il a su réaliser bien des améliorations, tant dans l’ordre matériel que dans celui des programmes, du niveau des études et même de la culture physique si importante pour la santé et l’équilibre nerveux des clercs. Sa vigilance savait n’être pas tatillonne et il n’hésitait pas à faire confiance ; il savait entraîner les adhésions par ce climat formateur des consciences. Il était capable de diriger la communauté sans tout faire par lui-même, laissant à chacun une large part d’autonomie : responsabilité des chants, de la liturgie, des services intérieurs, des promenades. Il avait l’habitude de mûrir longuement ses projets personnels, puis, la décision prise, il entreprenait l’exécution, la poursuivant avec obstination s’il le fallait. C’est là que se traduisait surtout sa personnalité, qu’il tenait d’ailleurs à imposer en tant que supérieur, sans faire entrer dans ce sentiment une once d’orgueil.
Vis-à-vis de ses supérieurs, il se montrait constamment respectueux et d’un loyalisme absolu.
Sa piété, qui avait quelque chose de la candeur sentimentale des enfants, avait pourtant la profondeur et la solidité d’un témoignage vivant pour les séminaristes. Il reste d’ailleurs un écho de la résonance de cette âme sacerdotale dans les méditations publiées en tête du Bulletin des Missions-Étrangères. Celles des années 1920 à 1940 ont été, pour la plupart, composées par lui. On lui est redevable également d’une intéressante plaquette sur les vestiges des prisons des Bienheureux Martyrs de Hué, ainsi que d’une notice sur le pèlerinage de Notre-Dame de Lavang (Centre-Vietnam) 1
Tandis que, laissé à lui-même, il aurait plutôt été porté au pessimisme, comme cela lui est arrivé lors de son internement à Vinh, il se montrait, en compagnie, enjoué et jovial. Ses réparties promptes et heureuses révélaient alors ses qualités d’observateur et sa vivacité d’esprit méridionale. Toutefois, il n’exerçait pas sa verve aux dépens des absents et il prenait toujours la défense de ceux que l’on critiquait devant lui. Cette charité, jointe à sa discrétion, lui a permis ce rayonnement bienfaisant qui reste son auréole personnelle et lui assigne une place de choix dans la lignée des supérieurs du séminaire de Hué, auprès desquels il repose en paix dans le petit cimetière au chevet de la chapelle, et où le P. Cadière est venu le rejoindre.
———————
1. Bulletin MEP, avril 1954.
~~~~~~~
References
[2346] ROUX Antoine (1875-1955)
Références biographiques
AME 1898 p. 179. 1919-20 p. 85 (art.). 136 (art.). 1922 p. 227 (art.). 1926 p. 122. 1931 p. 203. 1933 p. 112 (art.). 1935 p. 201 (art.). CR 1898 p. 271. 1905 p. 180. 186. 1931 p. 186. 1936 p. 256. 272. 1953 p. 47. 1955 p. 42. 79. BME 1922 p. 510. 1923 p. 580. 586. 1924 p. 55. 546. 671. 740. 1926 p. 253. 1928 p. 246. 1929 p. 566. 1930 p. 379. 444. 1931 p. 302. 913. 1932 p. 832. 841. 1933 p. 579. 585. 1934 p. 649. 1935 p. 763. 786. 1936 p. 205. 499. 672. 753. 1937 p. 526. 1938 p. 430. 438. 643. 748. 749. 1939 p. 159. 1941 p. 56. 73. 1948 p. 127. 1949 p. 246. 1951 p. 501. 1952 p. 647. 1953 p. 625. 655. 1954 p. 71. 786. 1955 p. 343. 478. 779. 1956 p. 190. 513. 1957 p. 481. 1958 p. 786. Articles 1922 p. 557. 1931 p. 832. 1935 p. 786. 1933 p. 575. 1936 p. 84. 392. 498. 1938 p. 430. 1939 p. 159. ECM 1947 p. 62. EC1 N° 22. 41. 42. 65. 202. 216. 227. 279. 462. 541. 576.