Jean-Marie REBOTON1874 - 1906
- Status : Prêtre
- Identifier : 2456
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1899 - 1906 (Hanoi)
Biography
[2456]. REBOTON, Jean-Marie, né à Bassens (Savoie) le 27 avril 1874, fit ses études au petit séminaire de Pont-de-Beauvoisin, et passa quelque temps au séminaire de Saint-Sulpice. Il entra laïque au Séminaire des M.-E. le 10 septembre 1895, fut ordonné prêtre le 25 juin 1899, et partit le 2 août suivant pour le Tonkin occidental. Il fut envoyé dans le sud de la province du Ninh-binh ; et, un peu plus tard, il établit sa résidence à Binh-hai.
En 1901, lors de la division du Tonkin occidental et de la création du Tonkin maritime, il fit partie de ce dernier vicariat. Il s'y montra fort charitable ; et tout son patrimoine s'écoula en aumônes et en bonnes uvres. Il mourut à l'hôpital de Hanoï le 20 juin 1906. Il fut enterré dans le cimetière qu'on appelle le cimetière français, pour le distinguer du cimetière paroissial où reposent la plupart des missionnaires morts à Hanoï.
Obituary
M. REBOTON
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU TONKIN MARITIME
Né le 27 avril 1874
Parti le 2 août 1899
Mort le 20 juin 1906
« M. Jean-Marie Reboton naquit à Bassens (Chambéry, Savoie) le 27 avril 1874. Au saint baptême, qu’il reçut le soir du même jour, il fut nommé Jean-Marie, comme son parrain, jeune dégourdi de treize ans, qui était là, tout fier de l’honorable charge dont on l’avait investi.
« Dix ans plus tard, en 1884, le parrain, devenu prêtre et missionnaire, faisait ses adieux au pays. Le filleul, grand de dix ans, pleurait à chaudes larmes : « Parrain, disait-il, moi aussi je serai missionnaire ; un jour, j’irai avec vous. »
« Quinze ans après cette scène, parrain et filleul se retrouvaient en Extrême-Orient, dans la mission du Tonkin occidental.
« A peine âgé de quatorze ans, Jean-Marie, grâce à une volonté opiniâtre qui lui avait fait surmonter de sérieux obstacles, entra au petit séminaire du Pont-de-Beauvoisin, établissement remarquable, alors comme aujourd’hui, sous le double rapport de l’étude et de la piété, et qu’on pourrait appeler « petit séminaire apostolique », non seulement à cause du grand nombre de missionnaires qui en sont sortis, mais aussi à cause de l’esprit apostolique des maîtres distin¬gués qui en ont la direction,
« Là, comme plus tard à Issy, où il demeura deux ans, et à la rue du Bac, Jean-Marie fut un élève simple, pieux et régulier.
« Arrivé au Tonkin, après le stage habituel de quelques mois à la communauté de Késo, il fut envoyé en paroisse pour s’y perfectionner dans l’étude de la langue et des coutumes annamites.
« Il a passé à peu près toute sa vie de missionnaire, trop courte, hélas ! dans le sud de la province de Ninh-binh, qui, depuis 1902, fait partie de la nouvelle mission du Tonkin maritime.
« Il aimait beaucoup ses chrétiens et les Annamites en général, qui de leur côté lui témoignaient le plus vif attachement. Il était si bon ! Le zèle et la générosité furent ses qualités prédominantes ; tout son patrimoine s’écoula rapidement en aumônes et bonnes œuvres ; il ne savait pas compter.
« Il acheta des rizières, pour les donner à cultiver aux néophytes pauvres, et, plus tard, il établit sa résidence au milieu d’eux, à Binh-hai. Il construisit à ses frais maison et église. De Binh-hai, il rayonnait dans les chrétientés et paroisses voisines, où Mgr Marcou l’avait chargé de donner des missions.
« Sa santé fut toujours délicate et il n’en avait cure. Quand il recevait la visite d’un confrère, la cuisine était bonne ; quand il était seul , il vi¬vait tout-à-fait « à l’annamite », se contentant de poisson salé ou fermenté, d’herbes crues ou bouillies, et de condiments divers, à l’avenant.
« Vers la fin de mai 1906, il se trouvait en tournée d’administration dans une chrétienté voisine, lorsqu’il fut pris de dysenterie, maladie commune dans ce pays et qui devient facilement mortelle, si on ne la combat dès le début.
« L’administration terminée, au lieu d’aller se reposer à Phat-diem, où Mgr Marcou l’invitait à se rendre, il préféra retourner à Binh-hai « parce que, disait-il, ma maladie est « gênante et importune, et il vaut mieux être seul chez soi pour la traiter. » Plusieurs confrères allèrent le voir ; le mal semblait augmenter. Mgr Marcou, très inquiet, envoya alors M. Barbier à Binh-hai, avec mandat de conduire le malade chez le médecin français de Ninh-binh. Le docteur jugea le cas assez grave pour conseiller d’urgence un séjour à l’hôpital de Hanoi.
« On était au 14 juin. La science et le dévouement eurent bientôt raison de la dysenterie, et, le 19 juin, chacun se disait que la guérison complète n’était plus qu’une question de jours. Jean-Marie lui-même comptait bientôt pouvoir sortir de l’hôpital, et comme il était pauvrement vêtu, il commanda une soutane neuve au procureur de la mission.
« Vers 9 heures du soir, il ressentit une forte chaleur dans tout son corps, et fit appeler le médecin. Celui-ci constata un accès de fièvre, fit une injection de quinine, et rassura le malade en lui disant que ce ne serait rien. Mais Jean-Marie, trop affaibli par la dysenterie qui avait duré vingt jours, n’eut pas assez de force pour résister à la fièvre. A minuit, l’infirmier, voyant que le malade commençait à délire, alla prévenir M. Fillastre, aumônier de l’hôpital, qui accourut et administra les derniers sacrements à notre confrère.
« A 9 h. 20 du matin, M. Reboton rendit son âme à Dieu. Son corps repose dans le cimetière français de Hanoi, où l’ont accompagné de nombreux missionnaines, des Frères des Écoles chrétiennes, des Sœurs de Saint-Paul de Chartres et le Dr Pethellaz, médecin en chef de l’hôpital.
« Requiescat in pace ! A là-haut ! Adieu, Jean-Marie ! A bientôt, notre prochaine, dernière et éternelle rencontre, n’est-ce pas ? »
LE PARRAIN DU DÉFUNT.
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References
[2456] REBOTON Jean-Marie (1874-1906)
Notes bio-bibliographiques. - M. C., xxxvi, 1904, pp. 171, 305, 554 ; xxxvii, 1905, p. 279 ; xxxviii, 1906, pp. 64, 255 ; xxxix, 1907, p. 232. - A. M.-E., 1902, p. 321. - Sem. rel. Chambéry, 1906, Notice, p. 566.
Notice nécrologique. - C.-R., 1906, p. 352.