Joseph DÉPAULIS1876 - 1950

[2576] Joseph, Antoine DEPAULIS naquit le 27 avril 1876, sur la paroisse St. Jean-Baptiste, à Rive-de-Gier, département de la Loire, diocèse de Lyon. Il fit ses études secondaires au petit séminaire de Montbrison, passa ensuite au grand séminaire de philosophie de Lyon où il reçut la tonsure le 28 mai 1896.

Le 4 octobre 1898, il entra au séminaire des Missions Etrangères. Minoré le 23 septembre 1899, sous-diacre le 22 septembre 1900, diacre le 2 mars 1901, il fut ordonné prêtre le 23 juin 1901, reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique du Tonkin Occidental (Hanoï), qu'il partit rejoindre le 24 juillet 1901.

Après s'être initié à la langue viêtnamienne, M.Dépaulis fut placé à Ke-Beo, chrétienté où fut arrêté Théophane Vénard, et Kim-Bang comme vicaire de M.Chalve, lequel avait en charge ces deux paroisses. En 1904, Mgr. Gendreau le nomma curé de Ngoc-Lu où il construisit un presbytère. Il ranima la ferveur des chrétiens. catéchisa et développa la piété eucharistique. En 1905, M. Dépaulis était chargé de trois paroisses dont celle de Ke-Trinh, où il bâtit une nouvelle résidence pour mieux suivre les quatorze groupes de catéchumènes qui se préparaient au baptême. En 1910, cette chrétienté comptait 1.200 âmes. Il construisit une église à Chan-Ning. En 1911, il fit des baptêmes à Lâp-Vu et à Vi-Viêt. Pendant la guerre de 1914, il ne fut pas mobilisé, il pût ainsi rendre de grands services à M.Renaud, curé de Nam-Dinh.

En 1920, M. Dépaulis fut chargé de la procure de la Mission, à Hanoï. Dans cette fonction, il donna toute sa mesure. Il prépara des ressources pour l'avenir. Il dirigea la construction du probatorium, de la nouvelle résidence-procure, d'une école pour les garçons, d'une autre pour les filles de la paroisse de la cathédrale, d'un foyer d'étudiants.

En 1930, NN.SS. Gendreau et Marcou se rendirent en France, pour participer à l'Assemblée Générale de la Société, emmenant avec eux, douze petits séminaristes tonkinois. M. Dépaulis les accompagna, et durant son séjour de Juin 1930 à mars 1931, il refit sa santé, se mit au courant des méthodes modernes d'apostolat, et pendant quelques mois, devint conférencier dans des collèges et des séminaires, en Belgique et en France.

De retour à Hanoï, il fut adjoint à M.Dronet, curé de la cathédrale. De 1931 à décembre 1935, il surveilla la construction et la décoration de l'église N.D. des Martyrs, bâtit une salle d'oeuvre, et un presbytère confortable,où il s'installa en août 1934. Dans cette nouvelle paroisse, il établit la croisade eucharistique, publia un bulletin en viêtnamien, et mit sur pied la première troupe scoute de Hanoï.

En 1936, autour de la modeste chapelle St. Antoine, une nouvelle paroisse fut érigée et confiée à M.Dépaulis. Celui-ci fit l'acquisition d'un terrain assez vaste pour y bâtir un centre paroissial avec une grande église, résidence, salle d'oeuvres et écoles. Il créa des oeuvres pour regrouper les fidèles du quartier et aider les pauvres: Croisade Eucharistique, Conférence de St.Vincent de Paul,enfants de Marie, Action Catholique, groupes de jeunesse viêtnamienne, colonies de vacances, etc.. Le dimanche 7 mai 1939, la nouvelle église St. Antoine fut inaugurée.En mars 1940, il fut désigné comme représentant des missions du Tonkin à la fondation Brévié, dont le but était de venir en aide aux enfants métis abandonnés.

En mars 1945, M.Dépaulis fut très affecté par le coup de force japonais. Dans les mois qui suivirent le soulèvement viêtminh, il eût beaucoup à souffrir de l'esprit d'insubordination de la jeunesse et des évènements. Un jeune homme osa même porter la main sur lui. Secondé remarquablement par le P. Khuê, son vicaire viêtnamien, il s'efforça de supporter et de s'adapter. Le 19 décembre 1946, il dût se réfugier aux bureaux de la Shell" tout proches et y demeurer quelques jours, avant de pouvoir regagner la mission. A partir de ce moment là, il perdit la maitrise de ses facultés et dût donner sa démission. Son retour en France s'imposa.

Il arriva à Marseille le 4 juin 1948, accompagné par M.Chabert de la mission de Hung-Hoa. De là, il fut dirigé sur Montbeton. L'une de ses dernières joies fut la visite que lui fit, en octobre 1950, Mgr. Khuê, son ancien vicaire devenu évêque de Hanoï. M. Dépaulis s'éteignit à Montbeton, après de longues souffrances, le 3 décembre 1950.

P. DÉPAULIS

MISSIONNAIRE DE HANOI

P. DÉPAULIS (Joseph-Antoine), né le 27 avril 1876 à Rive-de-Gier (Loire), diocèse de Lyon. Entré tonsuré au Séminaire des Missions-Étrangères le 4 octobre 1898. Prêtre le 23 juin 1901. Parti pour le Tonkin occidental le 24 juillet 1901. Mort au sanatorium de Montbeton le 3 décembre 1950.

Nous n’avons pu recueillir aucun renseignement sur les premières années du P. Dépaulis, sinon qu’il fit ses études secondaires au petit séminaire diocésain. Il entra tonsuré au Séminaire de la rue du Bac le 4 octobre 1898 où il reçut la prêtrise le 23 juin. 1901 et sa destination pour le Tonkin occidental.

Dès son arrivée à Hanoi, il s’initia à la vie apostolique sous la direction bienveillante du P. Chalve, qui occupait un poste où se dessinait un grand mouvement de conversions. Quatre ans plus tard, le P. Dépaulis fut chargé d’un district dans la province de Namdinh et, quelque temps après, Mgr Gendreau lui confia la paroisse de Ngoc-Lu. Tout en remplissant ses fonctions de curé, le P. Dépaulis fut un chef de district très zélé ; il visita fréquemment les paroisses commises à sa vigilance, allant dans toutes les nouvelles chrétientés s’informer si les catéchistes faisaient bien leur devoir auprès des nouveaux chrétiens et leur donner ses directives. Il arrivait le soir à l’heure de la prière, interrogeait les néophytes et enseignait le catéchisme. Durant son séjour à Ngoc-Lu, le P. Dépaulis construisit un presbytère pour le desservant du lieu ; une paroisse voisine lui doit aussi son église dont les chrétiens sont fiers. On le voyait souvent à Namdinh où il apportait la gaieté parmi les confrères de passage. Pendant la guerre de 1914-1918 il ne fut pas mobilisé et put ainsi rendre de grands services au P. Renaud, curé de cette ville.

En 1920, le P. Dépaulis fut nommé procureur de la Mission. C’est dans cette fonction qu’il donna toute sa mesure. Il entreprit la construction d’immeubles de rapport à Hanoi, vendant un terrain par-ci pour bâtir par-là. Il y eut bien parfois quelques erreurs d’appréciation, mais dans l’ensemble, ses opérations furent heureuses et aidèrent beaucoup la Mission à passer les années difficiles qui suivirent le coup de force japonais de 1945 et le soulèvement vietminh.

Au cours de la période de 1920 à 1929, furent construits divers immeubles importants : d’abord le probatorium pour la première formation des enfants destinés au petit séminaire ; puis le bâtiment actuel de la Mission, l’ancien ne répondant plus aux besoins des temps nouveaux. Le P. Dépaulis fit établir les plans d’une nouvelle construction que Mgr Gendreau approuva, exigeant toutefois que fut laissée intacte la maison de Mgr Puginier qui rappelait tant de souvenirs. Ces deux bâtisses n’étaient pas encore achevées que l’on vit s’élever de terre une école pour les garçons et les filles de la paroisse de la cathédrale. Plus tard, quand toutes ces constructions seront achevées, le Père pourra dire : « Je puis mourir content, j’ai bâti deux écoles. »

Vers la fin de 1929, la santé de notre confrère commença à donner de sérieuses inquiétudes. Mgr Gendreau, très âgé et devant aller à Paris prendre part aux travaux de l’Assemblée générale de 1930, demanda au P. Dépaulis de l’accompagner.

En France, le Père se mit au courant des méthodes modernes d’apostolat, afin de les employer à son retour en mission. Le scoutisme et l’apostolat de la prière retinrent spécialement son attention. Entre temps, toujours avec la même bonne volonté, il s’occupa du recrutement de nos aspirants pendant quelques mois, mais il avait hâte de retourner en Mission.

Dès son retour à Hanoi, il fut adjoint au P. Dronet, curé de la cathédrale, qui sentait peser sur ses épaules le poids des ans et la lourde charge qui lui incombait. Le P. Dépaulis s’appliqua surtout à instaurer le culte dans l’église des Martyrs nouvellement construite et qui devait devenir bientôt le centre d’une nouvelle paroisse. Il bâtit tout près de l’église un presbytère confortable pour le futur curé. Sans plus tarder, il établit la croisade eucharistique et mit sur pied la première troupe scoute de Hanoi. Afin de rendre cette croisade plus attrayante, il publia dans la langue du pays un bulletin très intéressant. Son principal travail était la surveillance de la construction de l’église des Martyrs qui lui donna tant de soucis, il organisa des kermesses pour mener à bien cette fondation, et il vendit même ce qu’il avait de plus précieux pour amortir une dette et permettre la continuation des travaux...

La paroisse de la cathédrale étant trop étendue, il fallait la diviser. Le 6 janvier 1935, deux nouvelles paroisses furent érigées à Hanoi ; la partie nord de la ville devint la paroisse des Martyrs, le centre resta à la cathédrale, tandis qu’une petite chapelle dédiée à saint Antoine devenait le troisième centre religieux. Le P. Dépaulis en fut le premier curé. Tout y était à faire. Son premier objectif était évidemment la construction d’une église convenable, mais il allait se trouver en face de difficultés insurmontables : tous les terrains avoisinant la petite chapelle avaient été vendus ; il devait donc chercher ailleurs un emplacement suffisamment grand pour bâtir une église, une salle d’œuvres et une école. Enfin, il put acquérir un terrain convenable qui lui permit de réaliser ses plans.

La nouvelle paroisse devint rapidement un centre de piété. Des œuvres furent créées dans le dessein de grouper les fidèles de ce quartier ; une école de catéchisme fonctionna d’abord pour devenir bientôt une école paroissiale florissante.

En mars 1945, le P. Dépaulis fut très affecté par le coup de force japonais. Dans les mois qui suivirent le soulèvement vietminh, il fut consterné devant l’esprit d’insubordination qui se manifesta partout dans la jeunesse. Il n’en continua pas moins son travail, secondé par son vicaire le P. Khué, qui jamais ne consentit à se laisser compromettre dans la politique, et devint, quelques années plus tard, évêque de Hanoi. Des manifestations furent organisées à la porte de l’église par la jeunesse catholique et païenne sous le fallacieux prétexte de salut au drapeau rouge avec au centre l’étoile d’or, juste à l’heure de la messe des Français ; les fidèles se virent interdire un dimanche l’entrée de l’église, un jeune homme osa même porter la main sur le missionnaire qui fut renversé sur le carreau de l’église. Malgré ces ignominies, il put tenir quand même jusqu’au 19 décembre 1946. Ce jour-là, tandis que la guerre de rues faisait rage, il dut se réfugier aux bureaux de la « Shell » tout proche, et y demeurer quelques jours avant de pouvoir regagner la Mission. A partir de ce moment, le P. Dépaulis perdit la maîtrise de ses facultés et dut donner sa démission. Convaincu qu’un séjour en France le remettrait en forme, il insista tellement, qu’il fallut en ces jours difficiles envisager son retour. Le P. Chabert de la Mission de Hunghoa accompagna le malade jusqu’à Marseille, d’où il fut dirigé sur notre sanatorium à Montbeton. Une de ses dernières joies fut la visite que lui fit, en octobre 1950, Mgr Khué, son ancien vicaire à Saint-Antoine, devenu évêque de Hanoi. Après de longs mois d’épreuves, le P. Dépaulis mourut au sanatorium le 5 décembre 1950, âgé de 74 ans.