Jacques MILLIET1875 - 1942
- Status : Prêtre
- Identifier : 2664
Identity
Birth
Death
Status
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1903 - 1907
Biography
[2664] Jacques, Maurice MILLIET naquit le 17 octobre 1875, à Larringes, diocèse d'Annecy, département de la Haute-Savoie. Il fit ses études au collège d'Evian, où il remporta des succès scolaires éclatants, malgré son état maladif.
Le 12 septembre 1895, il entra, laïque, au séminaire des Missions Etrangères. Son exactitude remarquable lui valut d'être réglementaire. Tonsuré le 5 mars 1898, minoré le 24 septembre 1898, sous-diacre le 23 septembre 1899, diacre le 10 mars 1900, ordonné prêtre le 24 juin 1900, il reçut sa destination pour la préfecture apostolique du Kouang-tong.
Le lendemain de son ordination, son directeur lui annonça que, vu son état de santé, son départ serait différé et remis à plus tard. Pendant 18 mois environ, tout en se soignant, il fut vicaire à Châtillon-sur-Chalaronne, dans le diocèse de Belley, puis à Sathonay (ou à la paroisse St.Thomas, à Evian-les-Bains) pendant quelques mois seulement. Enfin le 12 novembre 1902, il partit rejoindre le Kouang-Tong.
Pour lui permettre d'apprendre la langue chinoise , et de faire sa formation missionnaire, Mgr. Mérel l'envoya, pendant deux ans, chez M. Clauzet à Shiu-Hing, ancienne chrétienté dont la fondation remonte à la fin du XVIème siècle. En 1904, malgré une certaine opposition de son entrourage, Mgr. Mérel voulant atteindre les classes dirigeantes et commerçantes de Canton, décida de fonder un collège. Il demanda à M.Milliet de quitter Shiu-Hing pour l'aider dans cette nouvelle fondation, avec le concours d'autres missionnaires. Ainsi, le Collège du Sacré-Coeur vit le jour, devint prospère, et connut bien des succès.
En 1905, fatigué, M.Milliet, obligé de quitter le professorat, fut nommé à Shameen, petit îlot et concession cédée par la Chine pour les Européens de Canton. Mgr.Guillemin y avait construit une résidence et une chapelle. Pour remplir sa charge avec plus d'éfficacité, M.Milliet se mit à l'étude du portugais. Mais, en 1907, sa santé fragile l'obligea à rentrer en France.
Après quelques temps de repos au pays natal, M.Milliet accepta la charge de procureur à Marseille. En 1910, M.Raclot étant parti à Hong-Kong, il fut installé dans cette fonction. Malgré une certaine froideur dans ses rapports avec les missionnaires, il ne ménagea pas sa peine pour servir les intérêts des missions et des confrères de passage.
En 1915, M. Milliet mobilisé, fut affecté comme infirmier dans un hôpîtal de la Croix-Rouge, à Lyon. En 1916, il devint interprète auprès des travailleurs chinois venus en France, et chef de groupement à Caen. La fin des hostilités le ramena à Maseille. En 1925, il fut nommé procureur à Londres, succédant à M.Biotteau, devenu procureur général, qui, le 1 janvier 1926, s'embarqua pour Hong-Kong
Au début de l'année 1931, la procure de Londres ayant été vendue, M. Milliet , après quelques jours de repos à Paris, se rendit à Lausanne, en mars de la même année, avec mission d'y installer une nouvelle procure. Assez sérieusement fatigué, en mai 1931, M.Chorin à peine arrivé en congé en France, lui fut envoyé comme assistant pendant quelques semaines. Plus tard, M.Milliet ouvrit aussi une procure à Genève, et administra ces deux établissements.
Travailleur assidu, doué d'un esprit clair, soucieux de l'exactitude, ne laissant rien à l'imprévu, il rédigeait ses livres de comptes et ses notes avec grand soin, et dans un ordre impeccable. Son état maladif le rendait un peu misanthrope, peu expansif, ami de la solitude, mais il a rendu de nombreux et inappréciables services à la Société des Missions Etrangères.
En février 1942, à la suite d'un refroidissement contracté dans l'exercice de ses fonctions à la douane d'Annemasse, une congestion pulmonaire se déclara. Il en guérit, mais peu à peu ses forces déclinèrent. A Genève, le 15 septembre 1942, assisté par M.François Bozon-Bontemps, son compagnon, M. Milliet rendit son âme à Dieu.
Obituary
M. MILLIET
PROCUREUR A GENÈVE
M. MILLIET (Jacques-Maurice) né le 17 octobre 1875 à Sarringes, diocèse d’Annecy (Haute-Savoie). Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 12 septembre 1895. Prêtre le 24 juin 1900. Parti pour le Kouang-Tong le 12 novembre 1902. Mort à Genève le 15 septembre 1942.
Si au lieu d’arrêter sa pensée sur chacun des membres de la Société en particulier, on considère l’ensemble des travaux apostoliques de tous les missionnaires : travaux si divers dans les procédés et si homogènes dans le but à atteindre, alors on se trouve devant une magnifique mosaïque de résultats qui élèvent l’âme vers le ciel. En effet, à côté des défricheurs qui travaillent spécialement à la conversion des païens et qui errent leur vie durant à la recherche d’un terrain favorable où ils pourront jeter la semence divine, on remarque les pionniers occupés à creuser les sillons et plus heureux que leurs frères, ceux qui moissonnent les récoltes, toujours arrosées des sueurs, souvent des larmes, et parfois du sang de leurs prédécesseurs.
Près d’eux, adonnés à une tâche plus sédentaire, les Chefs de chrétienté s’occupent à instruire les nouveaux catéchumènes, malaxant les cœurs endurcis par un paganisme traditionnel et invétéré, les façonnent et leur insufflent le véritable esprit chrétien, tout en offrant à leurs ouailles l’exemple du désintéressement et de la sainteté. Quelques-uns, malgré leur abnégation et leur humilité, brillent d’un éclat plus vif, attirant l’admiration et l’effroi, ce sont ceux qui se dévouent aux malades contagieux, soit dans les hôpitaux, soit dans les léproseries. Ensuite il y a les professeurs de collège, entourés d’une élite chrétienne et païenne de jeunes au tempérament turbulent, ardent et tant soit peu ombrageux, que les années assagiront et qui dans un avenir plus ou moins prochain seront la classe dirigeante, dont dépendront les destinées de peuples.
Une place à part, est réservée aux directeurs des séminaires, auxquels incombe la formation du clergé indigène, travail délicat entre tous, car sur eux repose l’espoir des églises naissantes. A la science se mêle la responsabilité de conduire ces âmes privilégiées vers les plus hauts sommets de la perfection sacerdotale. Enfin, il y a ceux qui, de toute leur vie ou une partie au moins, n’ont eu de missionnaire que le nom, en marge de l’activité débordante de leurs confrères. Ce ne sont pas eux qui ont le moins de mérites, car il leur a fallu une soumission intense à la volonté de Dieu pour renoncer à leurs plus chères aspirations et accepter de s’occuper d’une besogne plus matérielle que spirituelle ; labeur ingrat qui ne donne aucune consolation sentimentale, mais cependant indispensable et nécessaire pour que les autres puissent se livrer entièrement à l’apostolat. Aussi les Procureurs ont-ils droit à une reconnaissance spéciale, car ils collaborent à l’évangélisation des païens et ont propriété toute particulière à se montrer fiers des résultats obtenus dans les conversions et dans les diverses activités de leurs confrères, puisque indirectement, mais efficacement, ils participent à leurs efforts et à leurs succès.
M. Milliet fut et missionnaire et procureur. De son enfance et de sa jeunesse, peu de détails nous sont connus. Né le 17 octobre 1875 à Sarringes (Haute-Savoie), il fait ses études au collège d’Evian où il remporte des succès scolaires qui auraient encore été plus éclatants si la vigueur de sa santé eût égalé celle de son intelligence. Au reste, toute sa vie il eut à se plaindre d’un état maladif.
En 1895, il entre au Séminaire des Missions-Étrangères. La régularité dans son exactitude avec laquelle il ne transige pas lui vaut la charge de réglementaire qu’il remplit avec une précision méticuleuse, peut-être avec un peu de raideur. Le 24 septembre 1899, il est ordonné sous-diacre ; diacre le 10 mars 1900 et prêtre le 24 juin de la même année. Au soir de son ordination, il reçoit sa destination pour le Kwang Tung. Il est heureux et la joie se mani¬feste sur son visage ordinairement sévère, mélancolique. Bientôt ses plus ardents désirs seront comblés, il sera missionnaire. Avec piété et allégresse, il célèbre sa première messe, mais dans la matinée de ce même jour, son Directeur lui annonce que, vu son état de santé, son départ est différé et remis à plus tard. Cette journée commencée sous le signe de la joie s’achevait dans la tristesse ; son grand esprit de foi lui fit accepter sans murmure cette pénible décision qui faisait saigner son cœur, et il offrit ce sacrifice à Dieu avec générosité pour le plus grand bien des âmes qu’il aurait tant voulu aller évangéliser.
Tout en soignant sa santé, il ne veut pas rester inactif. Pendant 18 mois environ, il exerce le saint ministère dans le diocèse de Belley, à Châtillon-sur-Charlaronne, puis à Sathonay pendant quelques mois seulement, et le 12 novembre 1902, le jour tant désiré par son âme d’apôtre arrive, et il part pour la Mission de Canton.
Mgr Mérel, sacré évêque deux ans auparavant, était alors Préfet apostolique de cette Mission. Le même territoire, qui à cette époque ne formait qu’une seule Mission, est divisé actuellement en huit Vicariats différents. L’espace et le travail ne pouvaient donc manquer au jeune missionnaire, qui apportait un enthousiasme, un zèle ardent et courageux. Pour lui permettre d’apprendre la langue et se former au ministère, son Supérieur l’envoya à Shiu-Hing, ancienne chrétienté, dont la fondation remonte à la fin du XVIe siècle, et que dirigeait M. Clauzet avec une autorité ferme et paternelle. Il y resta deux ans. En 1904, Mgr Mérel, voulant atteindre plus profondément les classes bourgeoises et commerçantes de la ville de Canton, décida d’y fonder un collège. La plus grande difficulté était de trouver le personnel enseignant. Faire appel à une Congrégation religieuse était prématuré ; il fallait donc choisir et prendre parmi les missionnaires ceux qui étaient les plus aptes à ce genre d’apostolat. Mgr Mérel rencontra une certaine opposition de la part de son entourage : on voyait trop les difficultés matérielles, on calculait avec parcimonie le budget déficitaire, et surtout on voyait avec peine des missionnaires retranchés de la vie active, alors que les conversions étaient nombreuses, devenir professeurs et sans aucune préparation pour ce rôle délicat et spécial ; on craignait un désastre. Le Préfet apostolique persista dans l’exécution de son projet et demanda à M. Milliet de quitter Shiu-Hing pour venir l’aider à la nouvelle fondation.
Pendant six mois il joignit ses efforts à ceux de son Supérieur et des autres missionnaires désignés pour cette entreprise ; ils réussirent à mettre à pied d’œuvre le collège du Sacré-Cœur qui, dans les années suivantes, devint prospère et fut une source de joie, de succès et de conversions. Fatigué, M. Milliet se vit contraint d’abandonner le professorat et fut nommé à Shameen. Shameen est un petit îlot, concession cédée par la Chine et réservée aux Européens de Canton, où Mgr Guillemin avait construit une résidence et une chapelle. De grand cœur il se donna à son nouvel apostolat et pour le remplir avec plus d’efficacité, il se mit à l’étude du portugais. Mais en 1907 sa santé devenant de plus en plus chancelante, un retour en France devint nécessaire.
Après quelques mois passés dans les montagnes de la Haute-Savoie, il accepta la charge de procureur à Marseille. Pour satisfaire ses confrères, il ne ménagea pas sa peine. Peut-être lui reproche-t-on un peu trop de froideur dans ses rapports avec les missionnaires qui fréquentent la procure, soit à leur départ pour les missions, soit à leur retour en France. Mais la guerre survint. En 1915 il remplit les fonctions d’infirmier dans un hôpital auxiliaire de la Croix-Rouge à Lyon. En 1916, il devint interprète de chinois pour les travailleurs venus de Chine, et Chef de groupement à Caen. La fin des hostilités le ramène à Marseille, où il resta jusqu’en 1920, date à laquelle il est nommé titulaire de notre procure à Londres, après le départ de M. Biotteau pour Hong-Kong. Plus tard, les circonstances ayant imposé le transfert de la procure de Londres à Lausanne, puis à Genève, des bureaux furent installés et tenus par lui dans ces deux villes.
Ce fut en Angleterre et en Suisse qu’il rendit le plus de services aux missions. Par son travail assidu, par la clarté de son esprit et le souci de l’exactitude, il était une source précieuse de renseignements. L’imagination était vraiment pour lui la folle du logis et il était inutile de chercher à séduire sa pensée par des élucubrations plus ou moins fantaisistes, car ce qui ne reposait pas sur une base solide et démontrable était rejeté sans pitié. Aussi ses livres de comptes, ses notes étaient-ils rédigés avec un soin extrême et un ordre impeccable. Au jour le jour il écrivait ses impressions, les contrôlant avec celles de la veille, cherchant ainsi à se faire une idée de la situation, afin d’agir en toute connaissance de cause. Rien n’était laissé à l’imprévu, et il ne se livrait à l’action qu’après avoir fouillé à fond par des observations multiples et des recherches minutieuses la question qui pouvait intéresser la Société. Les services qu’il a rendus sont nombreux et inappréciables ; peu de personnes ont été à même de s’en rendre compte, car son état maladif le rendait un peu misanthrope et ami de la solitude. De plus, le genre de vie qu’il était obligé de mener le portait plus à la réflexion qu’à l’expansion. Malgré un état de santé précaire, M. Milliet continuait son labeur par esprit de foi, sachant que s’il ne pouvait se dévouer directement à la conversion des infidèles, son travail n’était pas moins utile, et qu’il coopérait de loin par son activité à l’extension du règne du Christ dans les pays évangélisés par ses confrères.
En février 1942, à la suite d’un refroidissement contracté dans l’exercice de ses fonctions à la douane d’Annemasse, une congestion pulmonaire se déclara : il en guérit, mais les conséquences en furent désastreuses : peu à peu ses forces déclinèrent et il ne voulut pas s’arrêter dans ses travaux. La nature eut raison de sa volonté et le 15 septembre 1942, assisté de M. Bozon, son compagnon, il rendait pieusement son âme à Dieu.
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References
[2664] MILLIET Jacques (1875-1942)
Références biographiques
AME 1903 p. 58. 1915-16 p. 91. 1930 p. 179. CR 1902 p. 302. 1910 p. 297. 1911 p. 270. 1912 p. 312. 1915 p. 158. 1916 p. 255. 1925 p. 147. 1947 p. 203. 1949 p. 214. BME 1925 p. 784. 1927 p. 519. 1929 p. 105. 1930 p. 511. 1931 p. 318. 387. 1935 p. 215. 294. 535. 617. 1936 p. 770. 1940 p. 438. EC1 N° 89. 93. 94. 132. 137. 174. 198. 200. 201. 210. 216. 304. 305. 314. 315. 420. 421. 430. 431. 433. 434.