Joseph MASSOL1878 - 1954
- Status : Prêtre
- Identifier : 2709
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Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- India
- Mission area :
- 1903 - 1954 (Pondichéry)
Biography
[2709] MASSOL Joseph, Benjamin naît le 13 février 1878 à Saint-Amans-Salmiech, dans le diocèse de Rodez dans l’Aveyron. Il fait ses études primaires à Cassagne-Begonhès, ses études secondaires au Petit séminaire Sainte-Marie, puis il entre au Grand séminaire Saint-Pierre. En 1897, il est admis au Séminaire des Missions Étrangères à Bièvres pour y terminer sa philosophie. Puis, il rejoint le Séminaire de la rue du Bac où il est ordonné prêtre le 21 juin 1903. Destiné à la mission de Kumbakonam (1), il part le 22 juillet suivant. Il arrive en Inde le 17 août.
Diocèse de Kumbakonam : missionnaire actif allant vers ses fidèles
Après seulement deux mois d'étude du tamoul à l'évêché, Mgr Bottero l'envoie dès octobre assister le P. Barralon dans le district de Vadugarpatti (2), une paroisse de cinq mille âmes. Il continue l'étude de la langue et a la chance de pouvoir s’exercer fréquemment à la parler. Il voyage à cheval pour visiter les villages et se montre bon cavalier.
En janvier 1904, il est transféré à Mayavaram, paroisse de cinq mille fidèles éparpillés dans les rizières du Thanjavour (3). L'année suivante, on lui demande d'aller à Tolurpatti (4), à l'autre bout du diocèse. Il y a là quinze cents chrétiens répartis en une vingtaine de stations échelonnées sur cinquante kilomètres entre le fleuve Cauvery et les Kollimalai (5). Le jeune curé y passe onze années, les plus heureuses de son existence missionnaire. Pour atteindre ses villages, il achète une petite voiture à cheval, appelée ‘‘jutka’’, une voiture sans siège et sans ressort, mais plus rapide qu'une charrette à bœufs. De 1904 à 1910, une disette continue réduit les gens à la misère. Le Père fait ce qu'il peut pour leur venir en aide.
En février 1915, il est nommé à Mandai dans le Thanjavour. En effet, les missionnaires, mobilisés pour la guerre, viennent à manquer. Cette paroisse est composée de Chrétiens, essentiellement des Intouchables. En ce pays de rizières, coupé de canaux, de fondrières, le Père ne peut utiliser ni voiture ni cheval, car il n'y a pas de route. Il lui faut marcher à pied. Et puis, le choléra se déclare dans la région. Non seulement le Père doit l'éviter pour lui-même, mais venir en aide à ceux qui en sont atteints. De plus, une rivalité et une grande dispute éclate au sein de la communauté chrétienne, entre deux catégories de Parias : les Appous et les Ayyahs, à propos du choix d'un catéchiste. Le Père s'épuise à faire face à tous ces problèmes.
Après ces huit années à Mandai, on lui confie en avril 1923 un autre poste à Tirupanthurithi, presque un faubourg de Tanjore une belle paroisse de deux mille âmes principalement composée de petits paysans, cultivateurs de bétel et, de plus, féconde en vocations sacerdotales.
Diocèse de Salem : une santé qui décline
En 1930, Kumbakonam est confié au clergé d’origine indienne. Le diocèse de Salem est fondé et les confrères MEP y sont envoyés. Malgré l’état de sa santé, le Père Massol administre jusqu'en 1937 la paroisse de Kakkavéri, au climat sain et sec. Il y trouve un petit orphelinat, six églises et chapelles et treize cents chrétiens, des nouveaux convertis.
Le Père va sur ses soixante ans. Sa santé décline. Il se retire dans le village de Mayampatti, mais il doit en mars 1938 monter à Wellington (10) pour se reposer au Sanatorium St Théodore, puis à l'hôpital Ste Marthe de Bangalore.
Comme sa santé s'améliore un peu, il revient à Salem et aide le procureur dans ses activités multiples. Son désir étant plutôt de faire de la pastorale, il se met à la disposition du P. Hourmant à la cathédrale. En 1952, il se retire définitivement à l'évêché. La maladie le mine : l'état de son cœur est mauvais, il souffre des yeux, de violents maux de tête, etc. Il reste néanmoins calme et serein, toujours content d'accueillir des visiteurs. Après avoir reçu le sacrement des malades, il expire doucement le 21 décembre 1954 à Salem.
1 – Évêché situé dans les Indes britanniques, à l’ouest de Karikal, l’un des cinq comptoirs français en Inde situé comme Pondichéry sur la côte de Coromandel, plus au sud.
2 – Au nord de Tiruchirappalli.
3 – Non donné au disrict de Tanjore.
4 – Bien à l’ouest de Kumbakonam.
5 – Hautes collines au sud de Salem.
6 – Dans les Nilgiri ou montagnes bleues.
Obituary
Le P. Joseph Massol 1
Fils de Louis Massol et de Rosalie Laur, le jeune abbé Massol rejoignit sa mission en 1903, année fameuse aux Missions-Étrangères puisqu’elle vit le départ de 79 aspirants. A bord du “Dupleix” qui mettait le cap sur Pondichéry, le partant, en ce mois de juillet sur le déclin, ne pouvait manquer d’avoir une pensée pour ceux qu’il laissait au pays, sa mère surtout, veuve depuis 1896, sa grande sœur Marie et ses deux frères Louis et Auguste. Il était l’avant-dernier de la famille, et prêtre depuis un mois à peine... L’histoire de son enfance et de sa vocation se retraçait en sa mémoire, et un sourire effleurait ses lèvres minces. “Par obéissance !” murmurait-il. Il revoyait en esprit le mas de Laborie des Poujols, où il était né le 13 février 1878, la petite commune de St-Amand Salmiech – canton de Cassagnes-Begonhès, Aveyron – où il fréquentait l’école, gamin qui avait son franc parler et l’accent du pays. – “Est-ce pour le beurre que vous a envoyé Maman ?” demandait-il au maître un jour qu’il se faisait corriger un peu durement. Mais il était fort en catéchisme : son curé était fier de lui.
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1. Voir Bulletin nº 77, p. 101 et suiv.
1. MASSOL Joseph-Benjamin, né le 13 février 1878 à Saint-Amand-Salmiech, Aveyron, diocèse de Rodez. Etudes primaires au canton, Cassagne-Begonhès. Etudes secondaires au petit, puis au grand séminaire. Sous-diacre en 1902, diacre en mars et prêtre le 21 juin 1903. Missionnaire destiné à Kumbakonam, il arrive dans cette mission le 17 août 1903. Décédé à Salem le 21 décembre 1954.
A cette époque, le cardinal Bourret avait enjoint à son clergé d’envoyer des pensionnaires au petit séminaire Ste-Marie. Joseph Massol avait tout juste fait sa première communion. Un dimanche, au cours de la messe paroissiale, il s’entendit interpeller du haut de la chaire : “Joseph de Laborie, qu’est-ce que l’Eucharistie ?”... La liste des questions du chapitre y passa toute ; réponses exactes, et félicitations des assistants à la sortie de l’église. Là-dessus, à la joie de sa mère, au regret muet de, son père, l’enfant reçut du curé ordre d’entrer au séminaire. Tout simplement il y alla. Il devait bien avoir le cœur un peu gros de quitter pour des murs sévères la liberté quasi sauvage du mas familial, les champs que cultivait son père et le petit bois qui descend au vallon et à la rivière. Monsieur le Curé avait parlé...
Monsieur le Curé devait bien s’y connaître, puisque de Ste-Marie Joseph passa au grand séminaire St-Pierre. Cependant l’appel des missions s’était déjà fait entendre, et un an plus tard le séminariste venait à Bièvres terminer sa philosophie. En 1899-1900, il subit la loi, toute fraîche alors, des “curés sac au dos”. A Paris il fut le 133ème mainteneur des traditions rouergates au Séminaire de la rue du Bac. Il y reçut le sous-diaconat en 1902, le diaconat en mars 1903, puis la prêtrise le 21 juin et, le soir du même jour, l’annonce de sa destination pour Kumbakonam. Il y arrivait le 17 août.
Sans laisser moisir le “bleu”, Monseigneur Bottero, évêque de ce diocèse fondé quatre ans plus tôt, l’envoya dès octobre assister le Père Barralon, dont le district de Vadugarpatti comptait 5.400 âmes. “Vicaire, chaussez vos bottes !” lui criait l’ancien, “il y a un mourant à 6 kilomètres” – ou 8, ou 10, selon le cas. Le refrain revenait si souvent que le nouveau s’acheta un cheval. Il était bon cavalier, même sans selle. Et il apprenait aussi la langue, comme il pouvait, entre deux trots. En janvier 1904 il est transféré à Mayavaram, dont le curé veille sur 5.000 fidèles éparpillés dans les rizières du Tanjore.
Très vite, après une bonne année de mission, il est livré à lui-même : on le charge du district de Tolurpatti, à l’autre bout du diocèse : 1.500 chrétiens répartis dans une vingtaine de stations échelonnées sur 50 kilomètres entre le fleuve Cauvéry et les monts Kolli. Le jeune curé passa là onze années, les plus heureuses de son existence missionnaire. De ce district, son premier, il gardera toujours par la suite une sorte de nostalgie, et il aimera jusqu’au dernier jour d’en rappeler des souvenirs : “Au temps où j’étais à Tolurpatti…” Ce n’est pas que la vie y était tellement aisée, mais le Père Massol prend les choses telles qu’elles sont, les envisage sous leur côté pratique, et met tous ses moyens en œuvre pour en tirer tout le parti possible. Il ne craint pas non plus l’isolement, heureusement car son plus proche voisin se trouve à 35 kilomètres. Pour l’aller voir, et surtout pour atteindre ses petites chapelles, il achète une jetka, sorte de légère carriole sans bancs, à traction chevaline : dépense très lourde pour ses ressources, car le bon vieil évêque n’a que ses encouragements et son cœur à donner, les fonds du diocèse venant d’être engloutis dans une banqueroute. A ses moments perdus le Père Massol bricole, lit des revues scientifiques et s’occupe d’anthropologie ; il élève un singe, Azor, célébrité qui fait accourir les enfants au catéchisme. Mais il a fort à faire pour aider ses ouailles matériellement tout en leur distribuant la bonne parole : de 1904 à 1910, en effet, une disette continue réduit les gens a la misère, et beaucoup s’expatrient pour chercher pitance à Ceylon ou en Malaisie.
En février 1915 l’évêque rappelle au Tanjore le Père Massol qu’il nomme à Mandai, où il s’occupe de 2.300 pariahs ; sept mois plus tard, les missionnaires venant à manquer – six, bientôt dix d’entre eux ont rejoint le front – 2.200 autres pariahs sont ajoutés aux premiers. En ce pays coupé de centaines de canaux et de fondrières, et qui n’a pour routes que les digues des branches du Cauvéry, visiter trois douzaines de chrétientés est un rude travail. Cheval et voiture sont devenus inutilisables : le gros du travail se fait à pied. A la mode du pays, le Père entreprend ses longues marches la plupart du temps sans souliers, pour épargner ses chaussures sans doute, mais aussi parce qu’il s’en trouve moins fatigué. Il se fait accompagner d’un domestique porteur d’une courte échelle de bambou : jetée sur les petits canaux elle lui sert de pont, au travers des rivières elle sera sa filanzane. A peine a-t-il pris possession de son nouveau poste que Le choléra se déclare, puis, autre peste non moins grave, une dispute générale entre deux grandes catégories de pariahs, les Appous et les Ayyahs, à propos du choix d’un catéchiste : révoltes, palabres, la patience du curé est mise à rude épreuve. Sa santé, après huit années en cette région, commence à donner quelques inquiétudes. Un changement le reposera.
C’est en effet une paroisse d’un tout autre genre qui à partir d’avril 1923 sera confiée aux soins du Père Massol. Tirupanthurithi, presque un faubourg de Tanjore, avec ses deux mille âmes formant une magnifique congrégation de petits paysans, cultivateurs de bétel pour la plupart, et féconde en vocations sacerdotales : c’est du gâteau en comparaison de Mandai. Cependant l’état de santé du missionnaire ne s’améliore pas.
En 1930, Kumbakonam étant confié au clergé indien, les confrères MEP sont envoyés fonder le diocèse de Salem. Le Père Massol y administre jusqu’en 1938 la paroisse de Kakkavéry, au climat sain et sec, avec un petit orphelinat et des routes assez bonnes reliant ses six églises ou chapelles autour desquelles 1.300 chrétiens comptent une importante minorité de convertis des cinquante années précédentes. Il eut la joie lui-même de préparer au baptême quelques catéchumènes ; à Kumbakonam le service des chrétiens, trop nombreux pour un seul prêtre, ne lui avait pas laissé loisir de s’occuper des hindous. Mais il va sur ses soixante ans, et la santé décline toujours. Pour lui cependant, pas question d’un congé en Europe : cela n’existait pas dans “le règlement de son temps”. Il préfère se retirer dans une de ses chrétientés, à Madiyampatti. Néanmoins il doit gagner en mars 1938 le Sanatorium des Nilgiris, puis l’hôpital de Bangalore : le cœur est pris, et le malade reçoit l’Extrême-Onction.
Dès le mois d’août, il est de nouveau sur pied, revient à l’évêché, et s’emploie, encore alerte, à aider le Père Cros, procureur aux multiples activités. Recevoir les confrères, s’occuper de leurs commissions, surveiller le réfectoire : le Père Massol s’en charge et s’en acquitte à merveille. L’armée ayant occupé les locaux en 1940, il suit l’évêque dans une petite maison indienne, y logeant très à l’étroit, mais toujours obligeant – bon sourire et bon cigare – pour quiconque recourt à ses services. Et qui ne s’adresse pas à lui ? Il est à cette époque une figure très populaire dans les milieux du clergé diocésain.
Mais il songe à reprendre du service actif et, d’abord à Salem même, il aide le Père Hourmant à La cathédrale, se rendant bien utile pour les confessions et les baptêmes. Puis, de mai 49 à septembre 51, il sera chapelain d’une communauté religieuse à Krishnagiri, dont il administre en même temps la petite chrétienté. Après quoi il s’établit définitivement à l’évêché, dont il ne sortira plus que pour l’annuel voyage à la montagne ou un séjour à l’hôpital. Il souffre des yeux, de maux de tête soudains et fréquents ; l’anémie sénile le guette avec ses malaises intermittents.
Il ne peut se livrer à la lecture et consacre à peine un coup d’œil au journal du matin, mais il aime se tenir au courant de tout et de tous ; à certains points de vue il est l’homme le mieux informé du diocèse. Toujours actif il ne peut tenir en place ; il va et vient continuellement du lit à la table, puis au fauteuil sous la vérandah, heureux d’accueillir les visiteurs. Il avait fêté incognito ses 50 ans de sacerdoce le 26 juin 1953. Mais la maladie le mine, et l’âge est là aussi qui le gratifie de petites infirmités ; n’empêche, il reste serein, appelant de ses vœux le moment de la Providence. Le climat de Bangalore lui rend quelques forces encore, vite perdues après son retour à Salem ; il recevra en pleine connaissance le sacrement des malades le 18 décembre 1954, et s’éteindra doucement dans la nuit du 20 au 21.
Ainsi donc, comme il l’avait toujours souhaité, il était mort “dans sa mission”. Toute sa vie, il l’avait vécue pauvrement pour lui-même, mais généreusement pour ses chrétiens et ses confrères. Il avait doté plusieurs orphelins et orphelines qui venaient souvent lui rendre visite comme à leur père. Il laissait de quoi bâtir une petite chapelle pour une chrétienté pauvre : cette volonté dernière est déjà en voie de réalisation aux abords de la ville épiscopale.
Partout, et quelles que fussent ses occupations, il resta fidèle à son existence de séminariste bien régulier dans ses exercices de piété : le bréviaire toujours terminé à l’heure, méditations, rosaires, visites au St-Sacrement étaient soigneusement répartis dans son horaire, et envahirent bientôt ses journées dès qu’il eut abandonné les responsabilités pastorales. Très exact, méticuleux même, nous gardons de lui une sorte de “memento” où il consignait tout ce qui l’intéressait, depuis ses pouvoirs sacerdotaux jusqu’à des recettes de bricoleur, des pensées dont il avait été frappé, et son admiration pour Boëce, avec un compte rigoureux des sacrements annuellement administrés.
Nous ne pouvons oublier la douceur de son regard, expression d’une âme en paix avec le Maître.
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References
[2709] MASSOL Joseph (1878-1954)
Références bibliographiques
AME 1903 p. 378. CR 1903 p. 305. 1906 p. 264. 1907 p. 306. 1913 p. 299. 300. 1914 p. 135. 1916 p. 172. 1918 p. 120. 122. 1920 p. 80. 1921 p. 132. 1922 p. 156. 1932 p. 289. 1933 p. 376. 1934 p. 218. 1949 p. 146. 1954 p. 88. BME 1923 p. 393. 1924 photo p. 300. 1930 p. 670. 1932 p. 720. 804. 885. 1933 p. 806. 1934 p. 733. 1935 p. 212. 753. 1936 p. 765. 1937 p. 673. 745. 1938 p. 136. 352. 416. 713. 788. 1939 p. 591. 739. 1940 p. 147. 636. 703. 1941 p. 700. 1948 p. 154. 1949 p. 123. 787. 1951 p. 195. 773. 1952 p. 126. 146. 641. 767. 1953 p. 308. 404. 717. 1954 p. 488. 810. 930. 931. 1955 p. 74. 174. 266. 267. 820. 1002. 1003. EC1 N° 570.