Prosper ROUQUETTE1880 - 1914
- Status : Prêtre
- Identifier : 2736
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Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Korea
- Mission area :
- 1903 - 1914 (Seoul)
Biography
[2736] ROUQUETTE Césaire, Prosper, est né le 26 avril 1880 à Gorses, canton de la Tronquière, dans le Lot, diocèse de Cahors, fils de Jacques Rouquette et de Rose Melou. Dans sa première enfance, ses parents vont habiter à Paris, et Césaire Rouquette est, de ce fait, incorporé à Paris. Remarqué à l'école des Frères par un vicaire de sa paroisse, il est dirigé vers le Petit Séminaire de Saint Nicolas et, de là, passe à Issy, puis à Saint Sulpice.
Il entre tonsuré au Séminaire des Missions Étrangères le 13 septembre 1899, fait une partie de ses études de théologie à Rome, puis est ordonné prêtre à la rue du Bac le 21 juin 1903. Destiné au vicariat apostolique de Corée, il quitte Paris le 5 août suivant et arrive à Séoul le 8 octobre 1903.
Après avoir commencé l'étude de la langue à l'évêché de Séoul, il est envoyé, en avril 1904, dans le nord-est du pays prendre la place du Père Dutertre, décédé le mois précédent. Le Père Rouquette y est responsable de ce qu'on appelle le district de I-chon, qui a été fondé par le Père Rault en 1892 et qui a son centre, non pas à I-chon, mais dans le village rural et presque entièrement chrétien de Yem-san-ni, où le Père Dutertre a construit chapelle, résidence et école.
Se sentant loin de la vie et à l'étroit dans son petit village de campagne, le Père Rouquette demande à Mgr. Mutel l'autorisation de déplacer le siège de la paroisse en bordure de la petite ville d'I-chon, chef-lieu de l'arrondissement du même nom, ce qu'il fait en 1908, établissant chapelle, presbytère et école dans le quartier de Kai-hwa-ri, vulgairement connu sous le nom de Mang-dap". De là, il rayonne sur les deux arrondissements de I-chon, où il a 20 dessertes, et de Pyong-kang, où il en a 11, soit un peu plus de 2.000 chrétiens au total. Cependant, à la déception du Père Rouquette, le nombre des chrétiens n'augmente pas beaucoup en ville d'I-chon, mais la paroisse se maintiendra et subira plusieurs divisions de territoire au profit de nouvelles paroisses.
À l'automne de 1912, le Père Rouquette, qui n'avait jamais été malade jusque-là, est victime d'une dysenterie. Le médecin japonais de la ville, qui se révèle plus policier que médecin, voit dans son malade un danger pour le voisinage, confine le patient dans sa chambre et fait établir un barrage qui interdit au Père Rouquette toute communication avec l'extérieur. Le Père Rouquette finit tout de même par obtenir l'autorisation d'aller se faire soigner à Séoul, où il guérit rapidement. Mais, en réalité, ses poumons sont aussi atteints. Malgré cela, se croyant guéri, le Père Rouquette s'empresse de retourner à son poste en janvier 1913, visite ses nombreuses dessertes, reçoit à l'automne son vicaire apostolique en visite pastorale. Tout semble aller à souhait.
Mais, au printemps de 1914, quand il se rend à Séoul pour la retraite annuelle, le Père Rouquette est épuisé et méconnaissable. La tuberculose a fait de grands ravages en quelques mois, et le médecin le déclare inguérissable. Le Père Rouquette reste donc à Séoul pour se faire soigner. En septembre 1914, se sachant condamné, il écrit une dernière lettre à sa mère, mais en demandant que cette lettre soit expédiée seulement après sa mort. En novembre et décembre, il ne peut plus faire les quelques pas qui le séparent de la cathédrale et célèbre la messe dans sa chambre de l'évêché. Il la célèbre pour la dernière fois le 13 décembre et ne peut plus quitter sa chambre à partir du 18 décembre. Il passe désormais son temps à prier et à lire. Le 23 décembre, il doit rester couché. Le 24 décembre, il reçoit les derniers sacrements et fait ses adieux aux confrères de l'évêché. Dans l'après-midi du jour de Noël 1914, il demande que soient récitées les prières pour les agonisants et s'y associe pieusement. La fin arrive peu à peu et le Père Rouquette décède un peu avant 23 heures en ce jour de Noël 1914. Ses restes sont inhumés au cimetière de la mission de Séoul le 28 décembre 1914.
Obituary
M. ROUQUETTE
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE SÉOUL
Né le 26 avril 1880
Parti le 5 août 1903
Mort le 25 décembre 1914
Né à Gorses (Cahors, Lot), le 26 avril 1880, M. Césaire-Prosper Rou¬quette vint habiter Paris avec ses parents dès sa première enfance et fut incorporé au diocèse. Il trouve, dans sa famille, des traditions d’hon¬neur et de vie laborieuse, qui lui apprirent, de bonne heure, à ne pas se ménager et à se dévouer. Remarqué à l’école des Frères par un vicaire de sa paroisse, il fut dirigé par lui sur le petit séminaire de Saint-Nico¬las, d’où il passa à Issy, puis à Saint-Sulpice.
Sa vocation pour les missions dûment étudiée et reconnue, il entra au Séminaire des Missions-Etrangères en septembre 1899. Il était alors simple tonsuré. Il couronna ses études ecclésiastiques par un an de séjour à Rome, où il reçut le diaconat. Revenu à Paris, il y était ordonné prêtre le 21 juin 1903 et recevait sa destination pour la Corée.
Il arriva à Séoul le 8 octobre de la même année et passa l’hiver à l’évêché, travaillant d’arrache-pied à l’étude de le langue. Au printemps de 1904, il fut désigné pour le poste de Ryemsan-i, district de I-tchyen, laissé vacant par la mort récente de M. Dutertre. Il trouvait là une rési¬dence et une chapelle très convenables, au milieu d’un village presque entièrement chrétien. Les fidèles du district étaient des montagnards aux mœurs pures et simples et à la foi robuste. Heureux du beau lot qui lui était échu, le jeune missionnaire se donna de tout cœur à son ministère.
Cependant son zèle se sentait à l’étroit dans l’enceinte d’un village tout chrétien, et il rêva d’un milieu où il pourrait avoir à sa portée des païens à convertir. Il demanda donc à l’évêque la permission de trans¬porter sa résidence plus près de la ville, dans une station où il n’y avait guère que des païens. L’évêque vit bien un peu d’illusion dans le chan¬gement désiré, mais craignant d’arrêter un zèle qui ne demandait qu’à se dépenser, il donna son consentement. En 1908, M. Rouquette alla donc s’installer à Mang-tap, à l’endroit rêvé, et y fonda une résidence nouvelle, avec chapelle et école. Si quelques âmes ont dû à ce change-ment leur appel à la foi catholique, les conversions nombreuses parmi les païens du village de Mang-tap se font toujours attendre ; et, si quelques familles chrétiennes n’étaient venues s’y fixer à sa suite, le mis¬sionnaire se serait trouvé un peu désemparé dans son nouveau milieu.
Sans jouir d’une santé bien robuste, M. Rouquette n’avait jamais été malade, quand, à l’automne de 1912, il fut atteint de dysen¬terie. On appela un médecin japonais de la ville voisine ; mais ce prati¬cien, policier plus que médecin, vit surtout, dans son cas, un danger pour le voisinage. Il confina le Père dans sa chambre et fit établir un barrage pour empêcher toute communication avec l’extérieur. C’était plutôt pénible et gênant. A force d’instances, M. Rouquette put enfin obtenir l’autorisation de venir se faire soigner à Séoul, et échappa ainsi à son bourreau. Grâce aux soins intelligents qui lui furent donnés ici, le malade revint bientôt à la santé ; mais sa convalescence fut retardée par un commencement de lésion que le médecin constata dans les poumons.
En janvier 1913, se sentant suffisamment rétabli, il reprit tout joyeux le chemin de sa résidence et se mit de suite à la visite de ses chrétientés. Nous le croyions tout à fait remis. A l’automne de cette même année, il reçut son évêque en visite pastorale et tout semblait aller à souhait. Mais quand il nous arriva pour la retraite de 1914, il était exténué et méconnaissable. La phtisie avait fait de terribles progrès en quelques mois et le médecin déclarait notre cher malade inguérissable. Il resta donc à Séoul pour se soigner ; hélas ! il ne devait plus revoir son dis¬trict. Son voisin de résidence, M. Bouyssou, vint le voir deux fois dans le cours de l’été. Ce fut pour lui une consolation inexprimable : il lui sem¬blait, en revoyant son compagnon, retrouver quelque chose de son dis¬trict et de ses chers chrétiens.
Bien qu’il se fît peu d’illusion sur son état, il nous demanda pour¬tant de lui dire en toute vérité quel était l’avis du médecin. Le verdict du docteur ne la surprit pas, et je crois bien qu’il contribua à augmenter encore sa tranquillité d’âme. Dès septembre, il mit ordre à ses affaires, fit son testament, rédigea en détail toutes les recommandations rela¬tives à son district ; puis, il écrivit à sa vénérable mère une lettre qu’il nous demanda de m’envoyer qu’après sa mort. Ne voulant pas inquiéter d’avance les siens sur son état, il ne leur en avait point dit la gravité.
Il continua à suivre le train ordinaire de la maison, ne voulant profiter d’aucune exception. A la fin de l’automne pourtant, comme il lui était trop pénible d’aller à la cathédrale pour célébrer la messe, on dressa un autel dans une chambre voisine de la sienne ; et, chaque matin, à son heure ordinaire, il célébrait le saint sacrifice. Mais peu à peu les jambes enflèrent, et le malade ne pouvait que difficilement se tenir longtemps debout. Il dit la messe pour la dernière fois le diman¬che 13 décembre. Il continua cependant à descendre avec nous au réfec¬toire jusqu’au 18 ; à partir de ce jour-là , il resta dans sa chambre, pas¬sant son temps à prier et à lire. Le 23 seulement, il s’alita, c’était le commencement du repos définitif.
La veille de Noël, vers 2 heures de l’après-midi, on lui proposa les derniers sacrements qu’il accepta de bon cœur. Après la cérémonie, il nous retint un instant et nous dit : « Voilà que j’ai reçu la visite du petit Jésus avant vous ! » Il nous remercia ensuite avec effusion de la charité et de toutes les marques d’affectueux dévouement dont il avait été l’objet, demandant pardon de toutes les peines qu’il avait pu nous causer. Il exprima ensuite le désir de recevoir la bénédiction de son évê¬que et l’accolade de ses confrères. Cela fait, il passa en action de grâces le reste de l’après-midi. Occupés toute la nuit de Noël aux fonctions de la cathédrale, nous avions été remplacés près de lui par une Sœur de Saint-Paul. Cette nuit fut plutôt agitée. Le jour de Noël, après le salut du Saint-Sacrement, sur la demande du malade, nous récitâmes les prières des agonisants auxquelles il s’associa dévotement. Vers 7 heures, les idées commencèrent à se brouiller, la respiration devint plus pénible, mais aucun signe apparent de douleur aiguë. Ce n’était pas encore l’ago¬nie, quoique le malade baissât visiblement. C’est seulement après dix heures que des signes de mort prochaine se manifestant, Monseigneur reprit les prières de la recommandation de l’âme ; elles n’étaient pas achevées que, vers 10 h. 40, la respiration s’arrêta. Notre cher confrère avait quitté ce monde. Mort, entre toutes, calme, résignée, précieuse ; sainte, pour tout dire en un mot qui est le vrai.
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References
[2736] ROUQUETTE Prosper (1880-1914)
Références bio-bibliographiques
AME 1903 p. 378. 1911 p. 22. 1915-16 p. 31. CR 1903 p. 306. 1908 p. 44. 1909 p. 46. 1911 p. 45. 1913 p. 57. 64. 1915 p. 217.