Louis ESQUIROL1878 - 1949
- Status : Prêtre
- Identifier : 2738
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1903 - 1935
- 1937 - 1949
Biography
[2738] Louis, André, Romain ESQUIROL naquit le 7 juin 1878, au hameau de Francillou, paroisse de Coupiac, commune de Plaisance, diocèse de Rodez, département de l'Aveyron.
Le 13 septembre 1898, il entra laïque au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 22 septembre 1899, minoré le 21 septembre 1901, sous-diacre le 28 septembre 1902, diacre le 7 mars 1903, ordonné prêtre le 21 juin 1903, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Kouy-tcheou qu'il partit rejoindre le 5 août 1903. Il y retrouva son frère Joseph Henri, missionnaire dans ce même vicariat, parti le 15 août 1895.
En 1904, M. Louis Esquirol fut envoyé comme vicaire à Hin-y-hien, et fit sa formation missionnaire, sous la direction de M. F.X.Durr. Ses progrès dans l'étude de la langue chinoise furent rapides; au bout de quelques mois, il fut jugé capable d'administrer la chrétienté de la ville de Hin-y-hien avec la partie sud de ce district ainsi que celui de Tachan avec ses stations d'anciens chrétiens. Il dirigea ses deux districts jusqu'en 1914. Après cette division de territoire, M. F.X. Durr partit s'installer à Hin-jen.
M. Louis Esquirol accorda toujours une grande importance à l'éducation de la jeunesse. En 1908, son école de Hin-y-hien était florissante, car il avait su lui donner un certain cachet moderne, tout en utilisant les livres en vogue dans les écoles publiques.
En 1914, M. Louis Esquirol, démobilisé, fut nommé chef de l'important district de Tseny. En 1916, aidé par deux prêtres chinois, il travailla principalement à développer l'œuvre des écoles fondée par son prédecesseur. Il envoya quelques élèves au collège des Frères à Tchong-king, pour qu'ils y trouvent une instruction plus complète, et puissent l'aider dans la suite, comme professeurs.
En 1922, année marquée par la famine et de continuels troubles politiques et révoltes, M. Louis Esquirol arriva à Lanlong (Hin-y-fou) et fut chargé de la paroisse de cette ville, résidence du futur préfet apostolique de la "mission Dioi". Le lundi de Pâques, alors qu'il était parti pour Kouy-yang, son église fut fouillée, sa résidence fut mise à sac ainsi que la ville par des pirates, héritiers des "Pavillons Noirs" du Tonkin. Plus tard, il obtint des secours du gouvernement chinois et les distribua, non sans problèmes, aux plus nécessiteux.
Le 20 novembre 1922, il accueillit à Yunnan-sen, un groupe de religieuses canadiennes de Sherbrooke, et les conduisit à Kouy-yang. Par un bref du 16 février1922, fut érigée la préfecture apostolique de Lanlong, confiée à Mgr. Carlo. Ce dernier nomma M. Louis Esquirol Pro-préfet et procureur de la Mission, le 12 juillet 1923, tout en le confirmant dans sa charge de curé de Lanlong, et de directeur de l'école des catéchistes.
Vers juillet 1924, deux régiments casernés à Lanlong se prirent de querelle, et deux jours durant échangèrent des coups de feu. M. Louis Esquirol, invité par le mandarin, fit plusieurs visites aux chefs des deux partis, et ramena la paix. En décembre 1928, des troubles éclatèrent encore à Lanlong. Le mandarin et une partie de la population, réveillés par une fusillade nourrie, coururent se réfugier à la Mission qui fut assiégée pendant trois jours. Après des pourparlers interminables, M.Louis Esquirol obtint un règlement à l'amiable. Deux tablettes d'honneur, apportées par les notables, vinrent témoigner à la Mission, la reconnaissance de la ville pour les services rendus, surtout par M. Louis Esquirol.
Le 27 avril 1927, la Préfecture Apostolique de Lanlong fut érigée en Vicariat. En avril 1929, M. Louis Esquirol fut élu délégué des confrères pour aller à Hong-Kong en vue de participer, le 15 mai 1930, à la réunion préparatoire de la prochaine Assemblée Générale de la Société. Mais, empêché, son frère Joseph, son suppléant, l'y remplaça.
Le 16 février 1932, M. Louis Esquirol laissa à M. Signoret la charge de procureur, et profitant d'une escorte, se mit en route pour Hwang-tsao-pa en vue de prendre une année de repos. Le 15 mars 1932, il arriva à Béthnanie, Hong-Kong; le 22 novembre 1932, il retrouva Lanlong.
Après le décès de son frère Joseph survenu le 8 août 1934, M. Louis Esquirol, en janvier 1935, repartit pour Hong-Kong pour y refaire sa santé. Sur l'avis des médecins, au début de mars 1935, il s'embarqua pour la France. Le 13 février 1937, il était de retour à Lanlong.
Mgr.Carlo le nomma alors curé à Hwang-tsao-pa où il travailla à ouvrir des écoles dans son district. En octobre 1939, il dut demander une reconnaissance officielle pour ses écoles auprès du Bureau de l'Instruction Publique. Malgré la guerre, il réussit à développer d'une manière inespérée son école de Hingi, qui comptait plus de 150 élèves en 1949. Il fut aussi appelé à prêcher des retraites spirituelles: ainsi en septembre 1937, aux sœurs de N.D.des Anges puis au petit séminaire, et en avril 1939, aux prêtres autochtones.
En 1939, il fut de nouveau désigné comme délégué de la Mission à la réunion préparatoire à l'Assemblée Générale de 1940. Le 17 avril 1940, il partit pour HanoÏ via Yunnan-fou, et, le 5 mai 1940, s'embarqua à Haïphong, pour se rendre à Hong-Kong où, le 15 mai 1940, il prit part à cette importante réunion.
Lors de l'établissement de la hiérarchie écclésiastique en Chine, en 1946, le Vicariat Apostolique de Lanlong, prit le nom de diocèse de Anlong. M. Louis Esquirol, homme de devoir et travailleur infatigable, devint vicaire général.
Quelques jours avant sa mort, ayant demandé à aller se soigner à Hong-Kong, son évêque lui fit remarquer qu'il était trop faible pour un tel voyage. "C'est bien, répondit il, je ne voudrais pas sortir de la ligne de la volonté de Dieu". Il décéda à Anlung le 8 janvier 1949. Il repose maintenant, près de son frère Joseph, non loin du séminaire Saint Michel, à King-kia-chong.
Obituary
[2738] ESQUIROL Louis (1878-1949)
Notice nécrologique
Le 8 janvier, dans sa 71e année, mourait, à l’évêché, notre regretté vicaire général, le Père Esquirol.
Arrivé à Kweiyang en 1903, il eut la joie d’y retrouver son frère Joseph, son aîné de huit ans. Ses progrès dans l’étude de la langue furent rapides, et, au bout de quelques mois, il était jugé capable de tenir le poste de Hwangts’aopa, qu’il dirigea jusqu’en 1914. Démobilisé, il fut nommé curé de l’important district de Tseny. Cinq ans après, il venait à Anlung en qualité de vicaire forain. Après le sac de cette ville par la bande Youyong, en 1922, il fut assez heureux pour obtenir des secours du Gouvernement et les distribua aux plus misérables, non sans faire quelques jaloux. Après la division de la Mission, il cumula les fonctions de Propréfet, procureur et curé. L’année suivante — l’année de la famine —, il obtint encore des secours que distribua un comité dont il faisait partie, et qui sauvèrent de nombreuses vies. A quelque temps de là, la ville de Anlung fut la proie des révoltés. Le mandarin eut juste le temps de se sauver à la Mission qui fut assiégée pendant trois jours. Après des pourparlers interminables, le missionnaire réussit à tout arranger. Les réguliers arrivèrent par la suite, reprirent la ville, et vinrent nous montrer l’autorisation obtenue d’un pillage de trois jours. Notre cher provicaire fut encore choisi par les notables pour s’entremettre et fixer une somme pour le rachat de la ville. La Mission dut même l’avancer et en attend encore le remboursement. — Une autre fois, ce fut l’armée yunnanaise, qui revenait, affamée et vaincue, de Canton et du Kwangsi, et menaçait la ville. Supplié, le Père alla parlementer avec ses chefs, réussit merveilleusement, et même put souffler à son compagnon le “mot de passe” qu’il avait oublié. Dans une autre occasion, il sauva la vie à certaine dame, qui avait médit d’un ancien chef de brigands tenant garnison à Anlung. Condamnée à mort, les supplications des notables ne purent la sauver et pas davantage le missionnaire. Quand celui-ci vit l’inutilité de sa prière, ses larmes spontanément jaillirent. Le colonel en fut tellement touché, qu’il donna l’ordre d’élargissement. Après cela, on racontait : « Tu vois cet européen, il obtient tout ce qu’il veut...”. En 1934, malade, il demanda un congé pour Hongkong, et de là pour la France. Au retour, il reprit vaillamment le travail dans son district de Hingi, où il établit des écoles qui, cette année, comptaient plus de 150 élèves.
Sa mort cause un grand vide. Il nous laisse l’exemple d’une régularité de séminariste. Travailleur infatigable, il fut toujours l’homme du devoir. Quelques jours avant sa mort, il demandait s’il ne pourrait aller à Hongkong. Son évêque lui dit qu’il était trop faible pour ce voyage. “C’est bien, répondit-il, je ne voudrais pas sortir de la ligne de la volonté de Dieu.” Sa mort fut édifiante, comme sa vie. A l’enterrement, assistait un long cortège de prêtres, d’écoliers, de chrétiens, de païens et même de protestants. Il repose maintenant près de son frère Joseph, dans notre cimetière, non loin du Séminaire Saint-Michel, à Kingkiachong.
References
[2738] ESQUIROL Louis (1878-1949)
Réf. biographiques.
AME 1903 p. 378, 1922 p. 216A.
CR 1903 p. 306, 1908 p. 114, 1909 p. 118-19, 1910 p. 117, 1911 p. 103, 1916 p. 88, 1918 p. 48, 1922 p. 65, 70, 1924 p. 63, 1925 p. 71, 1926 p. 75, 1929 p. 96, 1930 p. 109, 1949 p. 61, 239-43.
BME 1923 p. 53, 575, 1924 p. 251, 379, 445, 598, 1929 p. 368, 1930 p. 307, 1932 p. 205-91-92, 374, 458, 643, 936-42, 1933 p. 37, 126, 1934 p. 793, 1935 p. 122-96, 225-71, 431, 535-92, 739, 802, 1936 p. 225, 924, 1937 p. 41, 70, 198, 212- 79-89, 354, 431, 797, 870, 1939 p. 499, 565, 653, 791, 863, 1940 p. 50, 487-90, 805, 1941 p. 330, 1948 p. 25, 49, 113-28, 237-38-63, 1949 p. 237.
EC1 n°312-14-27-44-45-48, 467.