Jean-Marie MASSARD1880 - 1951
- Status : Prêtre
- Identifier : 2747
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1903 - 1950 (Hung Hoa)
Biography
[2747] MASSARD Jean-Marie naquit le 17 juillet 1880, à Saint André le Puy, diocèse de Lyon, département de la Loire. Son père , modeste employé des chemins de fer, éleva chrétiennement une famille de dix enfants; une sœur de Jean-Marie devint Fille de la Charité de St.Vincent de Paul.
Jean-Marie fit ses études primaires à l'école communale de son village. Son curé lui enseigna les premiers éléments de latin, puis il le dirigea vers le petit séminaire de Montbrison où Jean-Marie fut admis en quatrième. En 1897, il fit ses études de philosophie, et reçut la tonsure au séminaire d'Alix, sous le supériorat de M. Verdier, futur cardinal-archevêque de Paris. En 1899, il passa au séminaire St. Irénée à Lyon où il fut minoré, le 8 juin 1900.
Son service militaire accompli, il entra au séminaire des Missions Etrangères le 5 octobre 1901; sous-diacre, le 28 septembre 1902, diacre le 7 mars 1903, il fut ordonné prêtre le 21 juin 1903; ayant reçu sa destination pour le vicariat apostolique du Haut-Tonkin (Hung-Hoa), il partit rejoindre sa mission le 5 août 1903, en compagnie de M. Louis Chabert, avec lequel il restera lié par une forte amitié.
Arrivé le 20 septembre 1903, à Hung-Hoa, M. Massard commença à l'evêché, l'étude de la langue viêtnamienne. En janvier 1905, Mgr. Ramond l'envoya dans la paroisse de Nô-Luc, dans la région de Yên-Bay, comme auxiliaire de M. Hue, provicaire. En mars 1906, M.Jordan, titulaire des postes de Son-Tây et Bach-Lôc, chrétienté à quelques kms au sud de Sontây, tomba malade. M. Massard fut désigné pour le remplacer provisoirement. Mais ce provisoire dura plus de quarante ans !.
A cette époque, il y eût dans la région, une fort attrait pour le christianisme. M. Massard fonda des chrétientés nouvelles, se donnant tout entier à la formation des nouveaux chrétiens et à l'instruction des catéchumènes. Chaque année, il présenta un chiffre important de baptêmes d'adultes; il organisa des catéchuménats, visita ses nombreuses stations, construisant en chacune d'elle, une église convenable. Il sut apprécier l'aide apportée par les Soeurs de St. Paul de Chartres qui, en 1909, à Son-Tây, avaient déjà en charge l'hôpital autochtone, un ouvroir dirigé par une soeur viêtnamienne qui enseignait la broderie aux jeunes filles, et une maison refuge pour une vingtaine de personnes atteintes de troubles mentaux.
En 1910, afin d'y élever un monument commémoratif, M. Massard fit l'acquisition, à la sortie de la ville, du terrain situé en bordure de la route Son-Tây-Hanoï, où les martyrs avaient été suppliciés. En 1926, il répara et embellit l'intérieur de l'église de Sontây, en 1930, il en ravala l'extérieur, tandis que, l'année précédente, il projetait d'ouvrir une école pour les garçons.
Au mois de juillet 1928, M. Massard redonna vie à la chrétienté de Hat-Môn. Près de ce village de plus de cinq mille habitants, situé au confluent du Dai et du Fleuve Rouge, les deux soeurs Trung-Trac et Trung Nhi, héroïnes tonkinoises, vers 43 avant J.C., s'étaient jetées dans le fleuve, pour ne pas tomber vivantes entre les mains du général chinois Ma-Viên. A Hat-Mon, une pagode garde leur souvenir. Lors des persécutions de 1860, ce village comptait deux cents fidèles environ. Des chrétiens y versèrent leur sang et le lieu de leur supplice a toujours porté le nom de cimetière des chrétiens". En avril 1929, M. Massard pût élever à Hat-Mon , non sans difficultés, une chapelle où, en septembre 1929, il baptisa une soixantaine de catéchumènes, tandis que plus de cinq cents autres se préparaient à devenir chrétiens, et que deux ou trois villages des environs les imitaient. Dans la suite, cette chrétienté lui donna de grands espoirs mais aussi de nombreux soucis.
Le 19 Juin 1928, M. Massard fêta, à Son-Tây, ses noces d'argent sacerdotales. A cette occasion, ses chrétiens lui témoignèrent leurs sentiments de gratidude. En 1931, la chrétienté de Xuân-Van, fondée en 1887 vit augmenter de façon notable le nombre de ses chrétiens. Le 5 février 1932, M.Massard eût la joie de recevoir Mgr. de Guébriant et de lui présenter les diverses oeuvres de ce centre. Là où en 1895, il n'y avait que quelques postes missionnaires, en 1937 les districts de Son-Tây et de Bach-Lôc, malgré brimades et vexations, comptaient 5670 chrétiens répartis en 44 chrétientés. Cette même année, il encouragea les soeurs de St. Paul de Chartres d'ouvrir, à Son-Tây, un juvénat avec une trentaine de jeunes filles de 16 à 18 ans.
En 1938, laissant au clergé viêtnamien le soin des anciennes chrétientés, il s'occupa des néophytes; mais l'évènement le plus marquant fut la célébration d'un triduum à l'occasion du centenaire du martyre, à Sontay, de St.Jean-Charles.Cornay, et des saints catéchistes Duong, My, Truât, arrêtés en même temps que lui. Le 3 décembre 1938, une messe pontificale fut célébrée à Bach-Lôc,car, jadis, les habitants de ce village avaient recueilli les dépouilles des martyrs au lieu même de leur supplice. Le lendemain, ce fut la clôture solennelle à Son-Tây. M.Massard lança le projet de remplacer le modeste monument en l'honneur des martyrs par un autre plus grandiose. M. Pierchon en dressa le plan. Ce nouveau monument élevé à la mémoire de tous les martyrs qui moururent pour la foi, à Son-Tây, fut inauguré solennellement le dimanche 26 novembre 1939 et bénit par Mgr.Drapier, Délégué Apostolique.
En janvier 1940, M.Massard quitta Son-Tây pour Yên-Bai où il restaura le presbytère et ses dépendances; il jeta les bases de la fondation du couvent des Amantes de la Croix. M.Cornille étant décédé le 22 mars 1943, M. Massard retrouva la paroisse de Son-tây. En novembre 1945, les évènements le contraignirent à rejoindre Hanoï où il remplit les fonctions d'aumônier à l'asile St.Antoine qui comptait environ un millier de pensionnaires, tenu par les soeurs de St.Paul de Chartres. Il y resta jusqu'au 29 mars 1949, date à laquelle M.Gautier, provicaire, le ramena dans sa paroisse de Son-Tây. Bien que logé à l'étroit, l'armée occupant les bâtiments de la mission, il fut très heureux de recevoir comme vicaire M.François Claudel, puis, M. Guerry, en avril 1950.
M.Massard était un homme affable et très accueillant; bien des rencontres mensuelles se faisaient dans son "hôtel du Sud" à Son-Tây, puis dans son "hôtel du Nord" à Yên-Bai. Toujours disponible pour prêcher des retraites, Il participait régulièrement aux réunions de missionnaires à l'Evêché; c'était l'occasion d'échanger des nouvelles avec M. Chabert, car tous les deux formaient l'Agence "Cha-Mas" fort appréciée des confrères.
Le 1er mai 1950, il fut élu "délégué suppléant" pour l'Assemblée Générale de la Société. En Juin 1950, le "bon M.Massard" épuisé,.quitta définitivement Son-Tây, regagna Hanoï et le 9 juillet 1950, s'embarqua sur le "Cap Tourane". Arrivé à Marseille le 17 août suivant,. Il se retira à Montbeton où il décéda le 31 janvier 1951
Obituary
P. MASSARD
MISSIONNAIRE DE HUNGHOA
P. MASSARD (Jean-Marie) né le 17 juillet 1880 à Saint-André-le-Puy (Loire), diocèse de Lyon. Entré minoré au Séminaire des Missions-Étrangères le 5 octobre 1901. Prêtre le 21 juin 1903. Parti pour le Haut-Tonkin le 5 août 1903. Mort en France le 31 janvier 1951.
Le P. Massard, très fatigué physiquement et subissant surtout une crise de dépression morale, avait quitté sa paroisse de Sontay dans le courant de juin 1950, pour venir se reposer à Hanoi. Ses supérieurs, jugeant qu’un séjour au pays natal lui serait utile, lui accordèrent la permission de rentrer en France. Il s’embarqua donc sur le « Cap Tourane » le 5 juillet pour arriver à Marseille le 17 août.
Après avoir passé quelques semaines dans sa famille, il se rendit à notre sanatorium de Montbeton où il se trouva très vite à son aise. Sa santé s’affermissait, les forces revenaient et il se considérait comme l’un des hôtes les plus robustes de la communauté. Il envisageait déjà son retour au Vietnam au début de l’été, quand, le 17 février, une lettre de la procure de Saigon nous apprenait son décès,
Jean-Marie Massard était né le 17 juillet 1880 à Saint-André-le-Puy, diocèse de Lyon. Son père, modeste employé de chemins de fer, élevait chrétiennement ses dix enfants. Une de ses filles devint Religieuse de Saint-Vincent-de-Paul ; elle se dévoua de longues années à l’hôpital de Dax et mourut quelques mois seulement avant notre missionnaire.
Jean-Marie fit ses études primaires à l’école communale de son village, et son curé lui enseigna les premiers éléments de latin au presbytère. Peu de temps après, il entrait en quatrième au petit séminaire de Montbrison. En 1897, il fit ses études de philosophie au séminaire d’Alix, dont le supérieur d’alors était M. Verdier, le futur Cardinal-Archevêque de Paris. Deux ans après, Jean-Marie, tonsuré, passa une année au grand séminaire Saint-Irénée à Lyon, où il reçut les ordres mineurs. Son année de service militaire terminée, il entra en 1901 au Séminaire des Missions-Étrangères de Paris. Il y reçut les ordres sacrés, fut ordonné prêtre le 21 juin 1903, et partit le 5 août pour le Haut-Tonkin, en compagnie d’un autre confrère, le P. Chabert.
Le vaste district de Hunghoa avait été détaché huit ans auparavant de la Mission de Hanoi. Mgr Ramond en était le premier Vicaire apostolique et devait le diriger pendant près de quarante-cinq ans. Quand notre jeune apôtre de 23 ans y arriva le 20 septembre 1903, les premières installations étaient déjà faites. A Hunghoa, la cathédrale était achevée, et le P. Méchet organisait la communauté. Le P. Massard commença incontinent l’étude de la langue annamite. Dix-huit mois plus tard, Monseigneur l’envoyait comme auxiliaire du P. Hue, provicaire, dans la paroisse de Nô-Luc.
En mars 1906, le P. Jordan, titulaire du poste de Sontay, étant tombé malade, le P. Massard fut désigné pour le remplacer provisoirement : provisoire qui dura longtemps, puisque le Père, après un séjour de trois ans à Yênbay, passa à Sontay toute sa vie de missionnaire, soit plus de quarante et un ans.
A cette époque, et pendant longtemps dans la suite, il y eut dans la paroisse de Sontay et dans celle de Vinh-Lôc, sa voisine, un sérieux mouvement de conversions. Durant de longues années, le P. Massard se donna tout entier à l’instruction de ses catéchumènes : travail difficile qui demande beaucoup de diplomatie, de douceur, de patience et de persévérance. Notre confrère, d’une bonté édifiante, s’attira bientôt toutes les sympathies. Il parcourut infa-tigablement de nombreuses chrétientés, passant des heures entières à enseigner le catéchisme aux petits enfants, visitant les pauvres et les malades. Très charitable, il s’interdisait tout confort à lui-même ; tout ce qu’il possédait devait servir à aider ses chrétiens pauvres. Dans ses tournées continuelles, il couchait sur la dure et se contentait d’une cuisine indigène parfois peu appétissante, ce qui lui valut, du reste, de contracter une maladie d’estomac qui le fit souffrir presque toute sa vie. Fidèle imitateur du Christ dans ses devoirs envers Dieu, il fut très souvent invité à prêcher des retraites à une époque où les prédicateurs étaient rares et jamais il ne se récusa. Les portes de sa résidence étaient largement ouvertes aux confrères de passage de la Mission de Hanoi et de Hunghoa, et tous étaient reçus avec beaucoup d’affabilité.
Lorsque le P. Jacques, vieilli et fatigué, dut quitter Yênbay, Mgr Vandaele y envoya le P. Massard pour le remplacer. Ce fut alors tout un événement. Le Père qui dirigeait la paroisse de Sontay depuis 1906, fut l’objet de regrets unanimes et de lamentations émouvantes !... A Yênbay, pendant trois ans, le P. Massard restaura à fond le presbytère et les dépendances qui étaient en fort mauvais état ; il jeta les bases de la fondation du couvent des Religieuses « Amantes de la Croix » réformées par de nouvelles Constitutions.
La mort imprévue du P. Cornille qui l’avait remplacé à Sontay, obligea le Vicaire apostolique à y ramener le P. Massard en 1943, à la grande joie de ses anciens paroissiens. Hélas ! ce ne fut pas pour un long séjour, car, en 1945, l’agression japonaise en Indochine contraignait tous les missionnaires de la province à se replier sur Hanoi.
Le Père, déjà fatigué, supportait difficilement le régime alimentaire de la communauté. Il obtint de Mgr Chaize de se retirer à l’asile de Sœur Antoine, où, tout en remplissant les fonctions d’aumônier, il pouvait trouver une alimentation plus favorable à sa santé compromise. Il y resta plus de deux ans, jusqu’au jour tant désiré où il put enfin reprendre pied dans sa fidèle paroisse de Sontay, en mars 1949. La ville avait été délivrée par les troupes françaises à la fin de l’année précédente, mais les bâtiments de la mission étaient entièrement occupés par les militaires. Le Père dut donc se contenter d’habiter la loge du gardien de l’église. Il était heureux malgré le manque de confort et il s’était promptement remis au travail : explication du catéchisme aux enfants, longues séances au confessionnal ; mais c’était trop pénible pour un organisme usé. Il revint à la Mission de Hanoi en juin 1950, et, quelques semaines plus tard, il s’embarqua pour la France qu’il n’avait jamais revue depuis son départ en mission en 1903.
La nouvelle de sa mort plongea toute la paroisse de Sontay dans une grande affliction. Ses anciens chrétiens firent célébrer de nombreuses messes et services funèbres pour le repos de l’âme de leur Père. Le souvenir du P. Massard restera longtemps dans la mémoire et le cœur de ses fidèles paroissiens.
Daigne le divin Maître accorder à son bon serviteur la récompense éternelle
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References
[2747] MASSARD Jean-Marie (1880-1951)
Références bibliographiques
AME 1903 p. 378. CR 1903 p. 306. 1906 p. 366. 1907 p. 188. 1908 p. 168. 1909 p. 158. 1910 p. 165. 1911 p. 150. 1912 p. 190. 1913 p. 203. 349. 1915 p. 96. 1916 p. 114. 1918 p. 69. 1919 p. 71. 1922 p. 95. 1923 p. 107. 108. 1924 p. 86. 1925 p. 92. 1926 p. 102. 103. 1927 p. 98. 1928 p. 103. 1929 p. 136. 138. 1930 p. 158sq. 1931 p. 150. 336. 1932 p. 183. 184. 1933 p. 136. 137. 1934 p. 132. 287. 1935 p. 129. 1936 p. 125. 1937 p. 130. 131. 1938 p. 132. 133. 1939 p. 119. 122. 1949 p. 86. 163. 180. 184. 191. 207. 1950 p. 131. 142. BME 1922 p. 174. 1928 p. 498. 1929 p. 634. 755. 1930 p. 54. 375. 493. 1931 p. 68. 295. 376. 839. 1932 p. 212. 295. 627. 1933 p. 61. 206. 207. 294. 700. 938. 1934 p. 715. 797. 1935 p. 59. 130. 202. 1937 p. 134. 1938 p. 478. 482. 764. 1939 p. 61. 137. 208. 520. 661. 1940 p. 129. 132. 354. 561. 623. 1941 p. 628. 629. 1948 p. 90. 1949 p. 115. 245. 309. 311. 437. 438. 441. 526. 592. 594. 652. 709. 782. photo p. 440. 1950 p. 125. 198. 339. 340. 393. 395. 454. 509. 567. photo p. 268. 1951 p. 200. 201. 205. 238. 694. 1954 p. 605. EC1 N° 485. 491.