Antoine LAVAL1878 - 1955
- Status : Prêtre
- Identifier : 2802
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- India
- Mission area :
- 1904 - 1955 (Mysore)
Biography
[2802] LAVAL Antoine, Marie naît le 5 août 1878 à Fontanès, paroisse du département de la Loire rattachée au diocèse de Lyon. Après l’école primaire, il poursuit ses études au Petit séminaire Saint-Jodard, puis au Grand séminaire d’Alix à Lyon. Il entre aux Missions Étrangères le 9 septembre 1901. Ordonné prêtre le 29 juin 1904, il part pour la mission de Mysore en Inde le 17 août 1904.
Après un début à Mysore, il est envoyé à Chikmagalur (1). Ensuite, il occupe différents postes à Mysore puis à Mercara (2) jusqu'en 1923. Il prend alors en charge le district de Thumboochettyur, paroisse fervente pour laquelle l'église s'avère trop petite. Il relève, en 1925, le chiffre de 736 chrétiens dispersés en vingt villages.
Pour raison de santé, il doit retourner en France et se soigner. Il est de retour en Inde en 1932 et va remplacer le P. Dutay à Coromandel (3). En 1935, il se retrouve à Whitefield (4), où il séjourne, à part quelques mois à l'hôpital Ste Marthe Bangalore, jusqu'en 1954.
L’évêque doit arracher à sa paroisse ce prêtre à bout de force
Dans les premiers jours de 1954, Mgr Thomas Pothacamury vient l'arracher à sa traditionnelle paroisse de Whitefield pour l'amener à Ste Marthe, car il a besoin de soins urgents. Mais bientôt, l'heure du repos sonne : le Père ne peut se déplacer qu'à petits pas.
Toutefois, dix mois avant sa mort, il revient à Whitefield célébrer son jubilé d'or. La cérémonie prend toute la journée et à l’évidence le fatigue. Pourtant le soir, pendant le repas, le Père jubilaire est tout frais et joyeux. Il ne veut pas rentrer immédiatement à Ste Marthe. Trois jours ne sont pas de trop pour reparler du bon vieux temps avec ses paroissiens et pour aborder au cours des conversations les problèmes de l'évangélisation.
De retour à Ste Marthe, le jour vient où il doit s'aliter. La lampe, décidément, manque d'huile. Il ne peut plus se relever. Aux légers mouvements des traits de son visage ou de ses lèvres, on voit qu'il se rend compte de son état et qu'il prie. Ses pensées, au long des trois ou quatre derniers jours, sont le secret de Dieu. Il expire doucement le 13 avril 1955.
Mgr Thomas préside l'enterrement dans le cimetière du clergé aménagé dans l'enclos de l'église du Sacré Cœur de Bangalore. Un grand nombre de prêtres diocésains indiens assistent eux aussi à l'enterrement de ce bon prêtre des MEP, preuve évidente que les Missions Étrangères de Paris, malgré leur déclin en personnel, ont magnifiquement œuvré à l'avenir de l'Église en Inde.
1 – Au nord-ouest de Mysore en direction de Goa.
2 – Dans le district de Coorg à l’ouest de Mysore.
3 - Près de Kolar au nord-ouest de Bangalore.
4 - L’un des quartiers de Bangalore.
Obituary
Le P. Antoine Laval 1
Le bon Père Laval a été rappelé à Dieu dans l’après-midi du 13 avril 1955, après un long déclin, graduel, tout au long duquel il ne s’est pas départi de son calme, toujours prêt, et confiant en Dieu.
En 1923, après s’être dépensé discrètement en divers postes, le P. Laval prend en charge le district de Thumboochettyur, où sur 299 chrétiens aptes à recevoir la communion, 9 seulement manquent leurs Pâques. L’église y est trop petite. Au lieu de 400 fidèles en 1922, le district en compte 444 en 1923 et le Père vise à bâtir un abri provisoire à Whitefield. En 1925 il relève le chiffre de 736 chrétiens dispersés en 20 villages.
Ayant dû retourner en France pour se soigner, le Père Laval laissait en 1930 escompter son retour aux Indes en bonne santé. Cependant, son séjour en France dut se prolonger. En fin 1932, rentré dans sa mission, alors que le P. Pointet était nommé curé à Whitefield, le P. Laval alla remplacer le P. Dutay à Coromandel. En 1935, il se retrouve à Whitefield où il a le souci de développer une école et de doubler son dispensaire. Mais alors la maladie le conduit à l’hôpital Ste-Marthe à Bangalore, tout en lui laissant escompter une sortie rapide.
En 1948, il administre toujours la paisible petite paroisse de Whitefield qui compte un noyau anglo-indien et une couronne de villages kanara. S’adonnant sans bruit à ses travaux, le P. Laval est bien connu de ses ouailles et, réciproquement, il les connaît bien.
C’est dans les premiers jours de 1954 que Mgr Thomas était venu un jour l’arracher à sa traditionnelle paroisse de Whitefield. Il l’avait amené à l’hôpital Ste-Marthe. Le Père ne se portait pas mal : aussi, dans sa pensée, ne pouvait-il s’agir que de vacances après lesquelles il reprendrait le travail. Mais qui, parmi ses chrétiens, n’avait pas observé l’extrême lenteur avec laquelle il célébrait maintenant la sainte Messe ? Le repos de l’hôpital n’y changea pas grand’chose, sinon en allongeant les messes encore un peu. L’heure du repos avait sonné. On v donc sous les vérandahs le Père se promener à petits pas tranquilles, toujours souriant, de ce petit sourire fin, tête penchée que nous avons tous vu sur les portraits de St Alphonse. Dan ce petit sourire, il y avait même souvent un brin de malice, un malice charitable, qui divertissait sans offenser personne. C’était quelque vieux souvenir, un petit détail d’autrefois que tous avaient oublié, qui tout d’un coup revenait en surface, dans le pétillement des yeux.
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1. LAVAL Antoine-Marie, né le 5 août 1878 à Fontanès (Lyon). Etudes primaires à Fontanès, puis à Larajasse, secondaires au petit séminaire Saint-Jodard. Grand séminaire à Alix-Lyon. Entré aux M-E. en 1901. Sous-diacre le 27 février et prêtre le 26 juin 1904. Parti pour Mysore le 17 août 1904. Décédé à Ste-Marthe de Bangalore le 13 avril 1955.
Whitefield le revit cependant, pour fêter son jubilé d’or. Ce fut toute une journée de cérémonies, six mois avant sa mort. Nous n’étions pas sans quelques craintes car le programme était chargé. De fait, au cours de la journée, les signes de fatigue ne manquaient pas, quelle difficulté pour monter dans une voiture, ou pour en sortir ! Et pourtant, le soir, au “lunch assis” qui fut servi au clergé, notre jubilaire était frais et dispos, tout joyeux. Aussi bien la journée avait-elle été trop courte. Il ne voulut pas rentrer si vite ; trois jours ne seraient pas de trop pour reparler du bon vieux temps avec les ouailles de toujours, pour encourager les jeunes, et en général pour profiter à fond de la circonstance dans un dernier effort d’évangélisation.
Ste-Marthe le revit ensuite, avec son fin sourire et ses petits pas, à cela près cependant qu’il se tint de plus en plus souvent dans sa chambre, rangeant interminablement quelques papiers dans les intervalles entre les visites de confrères. Le jour vint où il dut s’aliter. La lampe, décidément, manquait d’huile. Il ne devait plus se relever. Il va sans dire qu’il reçut avec joie les derniers sacrements. Rares furent ensuite ses paroles ; la langue s’embarrassait, et il ne semblait pas désireux de faire effort pour se faire entendre quand même. Ses pensées, au long des trois ou quatre derniers jours, sont le secret de Dieu. A de légers mouvements des traits ou des lèvres on voyait qu’il se rendait compte des choses, et qu’il priait. On peut dire qu’il n’eut point d’agonie.
Mgr Thomas présida l’enterrement, dans notre vieux cimetière du clergé. Je pensais à nos grands devanciers, les pionniers d’il y a cent ans, ceux par qui le cimetière fut ouvert. Quelles actions de grâces ne doivent-ils pas rendre à Dieu en voyant autour du Laval tout le catholicisme du Bangalore d’aujourd’hui ; les Missions-Étrangères peuvent être localement sur leur déclin, mais l’ample clergé diocésain était là, largement représenté ; et les Pères Rédemptoristes ; et les Pères Franciscains ; et les Pères Carmes ; et des délégations des congrégations de religieuses ; et un bon nombre de fidèles. Heureux ceux qui s’endorment dans le Seigneur, leurs œuvres les suivent.
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References
[2802] LAVAL Antoine (1878-1955)
Références bibliographiques
AME 1904 p. 318. 1912 p. 56. CR 1904 p. 293. 1923 p. 163. 1925 p. 137. 1926 p. 154. 1935 p. 219. 1948 p. 134. 1955 p. 79. BME 1930 p. 822. 1931 p. 928. 1932 p. 562. 645. 1933 p. 233. 640. 1935 p. 680. 1955 p. 478. 1956 p. 579. EC1 N° 577.