Constant PONCET1882 - 1969
- Status : Prêtre
- Identifier : 2900
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1906 - 1932 (Phat Diêm)
- 1932 - 1952 (Thanh Hoa)
Biography
[2900] Constant, Désiré, Henri, Alexandre PONCET naquit le 8 juillet 1882, à la ferme de Soisvieux, vers le sommet du coteau qui domine le village de Blandin, département de l'Isère, diocèse de Grenoble. Il était le neuvième enfant d'une famille chrétienne d'agriculteurs. Son père fut maire de la commune de Blandin durant quinze ans et Il exploitait le domaine de Belle Garde" appartenant à M.le chanoine Costa de Beauregard. Sa mère et sa soeur moururent alors qu'il n'avait que douze ans. Ses études primaires terminées, il quitta sa famille en 1896, pour parcourir le cycle secondaire au petit séminaire de Rondeau où il resta trois ans, puis à celui de la Côte-St.André où il passa deux ans. Il rentra ensuite au grand séminaire diocésain, où il demeura deux ans, et y reçut les ordres mineurs le 6 juin 1903.
Il fit alors la rencontre de M. Jean-Marie Martin, missionnaire au Tonkin Maritime Le 12 octobre 1904, il arriva au séminaire des Missions Etrangères. Sous-diacre le 23 décembre 1905, diacre le 10 mars 1906, il fut ordonné prêtre le 22 septembre 1906, reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Tonkin Maritime qu'il partit rejoindre le 23 octobre 1906, à bord du "Laos".
Arrivé dans sa mission, il commença l'étude de la langue viêtnamienne, et à la Toussaint de 1907, il fut nommé vicaire de M.Jean-Marie Martin, à Phong-Y, paroisse qui comptait alors un millier de chrétiens. En novembre 1910, il devint curé de Phu-Quang, centre d'un marché important. En 1912, il fut nommé professeur et économe au grand séminaire de Phat-Diêm qui venait d'être inauguré, avec M.de Cooman au côté duquel il travaillera, sans interruption, jusqu'aux évènements de 1946.
De 1915 à 1919, il remplit les fonctions de procureur de la mission, puis, de supérieur du grand séminaire, pendant 13 ans, et de provicaire. Vers la fin janvier 1923, il reçut au grand séminaire de Phat-Diêm, Mgr. Lécroart, visiteur apostolique. Le 12 mars 1925, il rentra en France, pour raison de santé, et y resta jusqu'en août 1926. En 1929, sous sa direction, fut construit le carmel de Thanh-hoa, où, le 8 décembre 1929, Mgr. de Cooman installa dix carmélites venues de Hué. Le 21 et 22 septembre 1931, ses noces d'argent sacerdotales furent célébrées au grand séminaire.
Le 21 juin 1932, parut le décret de division de la mission de Phat-Diêm, et d'érection du nouveau vicariat apostolique de Thanh-Hoa, englobant la province de Thanh-Hoa, au Viêtnam, et celle de Samnua, au Laos. M.Poncet, tout en gardant ses fonctions de provicaire, fut nommé curé de la cathédrale de Thanh-Hoa, et chargé de la partie ouest de ce district mesurant 35 kms de long et 20 kms de large, poste dont il prit possession le 14 juillet 1932 et qu'il conservera jusqu'en 1945. Il eût aussi en charge une léproserie, une Sainte Enfance, un hospice, des écoles et un carmel. Deux vicaires viêtnamiens et un missionnaire.le secondaient dans son travail.
En 1935, son district comptait 55 chrétientés, et avec l'aide de prêtres et de catéchistes viêtnamiens, M. Poncet le divsera en quatre centres d'évangélisation. Le lundi de Pâques 1937, il inaugura l'église de Hà-Nhuân, et créa la chrétienté de Phung-Dông, malgré de nombreuses difficultés. En 1938, il se lança dans le scoutisme, avec la charge d'aumônier.
Après la grande famine de 1944, le coup de force japonais du 9 mars 1945, l'avènement du "Viêtminh" en août 1945 et l'internement à l'évêché de Thanh-Hoa, ce fut le 26 décembre 1946, le départ forcé pour Vinh où M.Poncet fut détenu avec plusieurs confrères des missions de Vinh, de Hué et ceux de Thanh-Hoa: il fut libéré avec ces derniers le 12 août 1952.
Rentré en France, il devint aumônier à la maison provinciale des Soeurs de N.D des Missions à Lyon. Il entreprit alors, pour les "archives" de la rue du bac, la rédaction de l'histoire de la mission "Phat-Diêm-Thanh-Hoa, 1901-1960" mission d'une seule génération pour les Missions Etrangères, car les archives de Thanh-Hoa étant détruites, il convenait de réparer cette perte. M.Poncet avait été provicaire et conseiller de Mgr. Marcou d'abord, de Mgr. de Cooman ensuite. Malgré son âge, il avait gardé une mémoire exceptionnelle et connaissait bien la vie et l'histoire de sa mission. Au début de mars 1969, il avait fait le plan de la dernière "époque": Thanh-Hoa, vicariat autonome : 1932-1960.
M.Poncet avait gardé de son enfance un grand amour de la terre et de la vie simple. Par nature, il était un homme prudent et discret, attentif et accueillant, restant malgré son âge, très ouvert à toute information, fidèle en amitié, entretenant de nombreux contacts avec ses confrères, les familles religieuses de sa mission, et le monde viêtnamien.
Dans le courant du mois de mars 1969, il tomba gravement malade; sur sa demande, il reçut le sacrement des malades le 11 mars 1969; au matin du 14 avril 1969, il mourut à Lyon et ses obsèques furent célébrées à la chapelle des sœurs de N.D. des Missions.
Obituary
Le Père Constant PONCET
1882 - 1969
Missionnaire à Thanh-Hoa
Né le 8 juillet 1882, à la ferme de Soisvieux, vers le sommet du coteau qui domine le village de Blandin, dans l’Isère, Constant PONCET était le neuvième enfant d’une bonne famille chrétienne d’agriculteurs. Son père fut maire de la commune de Blandin, pendant quinze ans.
Depuis 1887, son enfance se déroula dans les « Marches de Savoie » au domaine de « Bellegarde », dont le chanoine Costa de Beauregard avait confié l’exploitation à la famille Poncet. Le P. Poncet avait gardé de son enfance un grand amour de la terre et de la vie simple. Très tôt, il a été en contact avec la souffrance et la mort ; il perdit tour à tour sa sœur Augustine, puis sa mère, à l’âge de douze ans.
Le désir du sacerdoce s’éveilla en lui dès l’âge de sept ans, à l’occasion du départ au séminaire de son frère aîné Petrus. C’était en 1889, et, désormais, cette idée ne le quittera plus. En 1896, il quitta le nid familial. Après trois années au petit séminaire de Rondeau et deux années à celui de la Côte-St-André, il entra au grand séminaire diocésain.
C’est la rencontre du Père Jean-Marie Martin, venu de la mission du Tonkin Maritime, qui a décidé de sa vocation missionnaire. En 1904, il prend contact avec la Société des Missions Etrangères et est admis au Séminaire de la rue du Bac. Le jour même de son ordination, le 22 septembre 1906, il reçoit son ordre de départ pour le Tonkin Maritime. Trois semaines plus tard, après une visite d’adieu à sa famille, il s’embarque sur le « Laos » à destination de Hanoï puis de Phatdiêm, centre du vicariat fondé en 1901 par Mgr Marcou. C’est là qu’il fait ses débuts, sous le nom vietnamien de « Cô Thao », le Père « le Respect » ! Il ne devait pas tarder à aimer de tout son cœur ce peuple vietnamien qu’il avait su gagner et auquel il resta fidèle toute sa vie, à preuve la correspondance importante qu’il a gardée avec de nombreux prêtres et amis du nord et du sud, jusqu’à sa mort.
A la Toussaint 1907, il est nommé vicaire dans la paroisse du P. Martin à Phong-Y, paroisse de brousse qui comptait un millier de baptisés, puis curé à Phu-Quang, centre d’un marché important. En 1912, il est nommé professeur et économe au grand séminaire, qui venait d’être inauguré, avec le P. de Cooman au côté duquel il travaillera saris interruption jusqu’aux douloureux événements de 1945-1946.
De 1915 à 1919, il remplit les fonctions de procureur de la mission, puis de supérieur du grand séminaire, et de vicaire général, rôle qui sera interrompu, en 1925, par un séjour d’une année en France, pour raison de santé.
En 1932, la création du nouveau vicariat de Thanh-Hoa, par suite du partage de celui de Phatdiêm, lui procure un nouveau poste, celui de curé de la cathédrale qu’il conservera jusqu’en 1945.
Son esprit d’initiative et son ardeur apostolique trouvent un large champ d’action dans cette grande paroisse de plus de 2 000 fidèles, où des œuvres importantes avaient été créées : école, hôpital, léproserie, mais où de nombreuses restaient à mettre sur pied. Son travail a été couronné de succès puisque, de 1932 à 1935, le nombre des chrétientés nouvelles, aux alentours de la ville, a passé de vingt-huit à soixante et un. Le Père y a construit de nombreux lieux de culte, se montrant aussi habile architecte que missionnaire ! Les œuvres qui lui tenaient le plus à cœur étaient la léproserie, dont il était le directeur, et les mouvements de jeunes : il était fier d’être le cinquième aumônier scout du Vietnam. Au milieu de toutes ces activités, le Père restait une âme contemplative. Il a été à l’origine de la fondation du carmel de Thanh-Hoa, en 1928 ; il en a été le supérieur ecclésiastique ; il n’a jamais cessé d’avoir des relations suivies avec ses chères carmélites évacuées après les événements de 1954.
La guerre de 1939 vint mettre un frein au travail des missionnaires au Vietnam. Le P. Poncet eut à subir, avec ses confrères, bien des années douloureuses. Après la grande famine de 1944, ce fut l’occupation japonaise en 1945, puis, en août de la même année, l’avènement des Vietminh au pouvoir. Séquestré à Thanh-Hoa puis emprisonné à Vinh, il a eu la peine d’assister impuissant, à l’emprise du communisme sur tout le pays.
Après une détention de près de six ans, le Père a été libéré, avec neuf des missionnaires de Thanh-Hoa, et rapatrié en France.
Ses quarante-six ans au Vietnam n’ont pas épuisé toute son ardeur. Il a trouvé encore assez de force pour servir, pendant quinze ans, comme aumônier à la maison provinciale des Sœurs de N.-D. des Missions de Lyon. Les pensionnaires de la Villa Ste-Odile, les sœurs évacuées du Nord-Vietnam, les novices, les sœurs âgées de la communauté gardent le souvenir édifiant de sa présence discrète, attentive et priante. Il entretenait de nombreux contacts avec les carmélites, avec plusieurs congrégations religieuses, avec sa grande famille et avec les confrères de sa mission. Très ouvert, malgré son âge, à toute information, il suivait avec intérêt les événements mondiaux : mais son cœur restait tourné avant tout vers son cher Vietnam, dont il a scruté avec anxiété l’évolution jusqu’à sa mort. Celle-ci a été, comme toute sa vie, sereine, courageuse et confiante.
Le Père, après une longue hésitation, s’était résigné à faire pour les « archives » de la Rue du Bac l’histoire de la mission « Phatdiêm-Thanh-Hoa ». 1901-1960 : mission d’une seule génération pour les Mis¬sions Etrangères. Les archives de Thanh-Hoa sont perdues : il convenait de réparer cette perte.
Le P. Poncet, à 87 ans d’âge, avait, une mémoire exceptionnelle, une grande expérience de la vie de sa Mission ; il était donc tout désigné pour ce travail. Il s’était mis à l’œuvre en octobre 1968. Au début de mars 1969, il avait fait le plan de la dernière « époque » de cette histoire : Thanh-Hoa vicariat autonome. 1932-1960, quand il tomba gravement malade. Le 11 mars, sur sa demande, il a reçu le sacrement des malades, en pleine lucidité, état qui s’est maintenu jusqu’au matin du 14 avril 1969, jour de son « dies natalis ».
Les obsèques ont été célébrées à la chapelle des Sœurs de N.-D. des Missions de Lyon, en présence d’un grand nombre de neveux et petits-neveux, de cousins et petits-cousins. etc.
Par nature, Constant Poncet était un homme prudent et discret, un confrère amical, un ami fidèle.
Il a été, il est resté provicaire et conseiller de Mgr Marcou d’abord, de Mgr de Cooman ensuite ; les confrères aimaient recevoir de lui direction et encouragement dans les moments difficiles ; on allait facilement le trouver au confessionnal ; sa discrétion avait cependant tendance à être peu prompte aux réactions parfois opportunes.
L’accueil dans son presbytère à toute heure était chaleureux, fraternel ; les réunions, il ne se contentait pas de les rendre faciles, il les voulait fréquentes et surtout enjouées.
Avec sa grande famille qui sait quel délicieux grand-oncle il savait être pour ses nombreux petits-neveux : avec eux, comme avec les « Anciens » de sa mission, il a entretenu une correspondance affectueuse : il n’a pas eu le temps de répondre à plus de cent lettres reçues pour le Jour de l’an 1969.
Le vrai mérite aux yeux de Dieu, a-t-on dit, est la piété, l’humilité, la pureté. Ce sont là les trois caractères prédominants de la spiritualité du P. Poncet, prêtre et missionnaire.
Nullement « bigot », il avait des dévotions qui lui étaient chères : confiance en sainte Thérèse de Lisieux, pratique du Rosaire, visites prolongées et silencieuses auprès du Tabernacle.
Il n’a jamais donné l’impression d’être orgueilleux, ou d’avoir quelque visée d’ambition : le thème fréquent de ses exhortations était le « néant » de l’homme !
La tenue et la conversation toujours correctes et ecclésiastiques du Père reflétaient la grande délicatesse de sentiments et de conscience de sa belle âme.
Une religieuse de N.-D. des Missions, qui a vu le Père à l’œuvre en mission et en France, termine ses notes biographi¬ques en disant :
« Et maintenant, je suis sûre que le témoignage de sa vie et son intercession auprès de Dieu dans la Lumière nous aidera, à nous tous, religieuses, prêtres ou laïcs qu’il aimait, à savoir garder, au milieu de nos soucis familiaux, professionnels ou apostoliques, le cap sur Dieu. « La vie de l’apôtre est toujours le lieu où s’opère l’acceptation fondamentale, celle d’incarner dans son corps chacune des volontés de Dieu. La fécondité d’une existence livrée à Dieu pour le monde et l’humanité est en définitive exploitée par Dieu seul ! » (1)
———————
(1) Urs von Balthasar, La foi au Christ - Aubier-Montaigne, 1968.
~~~~~~~
References
[2900] PONCET Constant (1882-1969)
Références bibliographiques
AME 1907 p. 61. 1933 p. 91. Article : 1936 p. 258. CR 1906 p. 275. 1929 p. 147. 1933 p. 147. 1934 p. 136. 1935 p. 136. 1936 p. 132. 1937 p. 140. 142. 143. 1938 p. 139sq. 1939 p. 129sq. 1950 p. 72. BME 1922 p. 46. 1923 p. 304. 1925 p. 306. 1926 p. 456. 1928 p. 120. 151. 1930 p. 57. 58. 1931 p. 839. 1932 p. 628. 703sq. 1933 p. 150. 296. 517. 518. 665. photo p. 602. 1935 p. 441. 1936 p. 394. 1937 p. 359. 363. 524. 600. 1938 p. 550. 767. 794. 1939 p. 280. 1940 p. 424. 823. 1941 p. 194. 764. 1948 p. 99. 101. 127. 1949 p. 380. 1950 p. 129. 1951 p. 182. 1952 p. 646. 706. photo p. 690. 1956 p. 807. 1958 p. 257. 1959 p. 190. EC1 N° 84. 86. 108. 118. 191. 462. 524. 525. 603. 768. NS 6P189. 190. 20/C2. MEM 1961-69 p. 107. "Mémoires du Père Constant Poncet", 1964, classées DH36.