Alphonse COLLIN1883 - 1942
- Status : Prêtre
- Identifier : 2918
Identity
Birth
Death
Biography
[2918] COLLIN Alphonse est né le 26 juin 1883 à Sarcelles (Val d’Oise). Il entre au Séminaire des Missions Étrangères en 1905. Il est ordonné prêtre le 22 septembre 1906 et part le 14 novembre suivant pour la mission de Tokyo. Il ne reste qu’une année à Tokyo, n’ayant pu s’habituer au climat du Japon, il est incardiné au diocèse de Coimbatore en Inde. Il étudie l’anglais et le tamoul à Wellington, en 1909 il est nommé surveillant à l’école Saint Michel de Coimbatore. Il occupe successivement les postes de curé de Coonoor de 1909 à 1910, curé de Kollapalut de 1910 à 1935, curé de Kannanpalayam en 1940, curé de Kaity en 1940 et enfin curé de Saveriapalayam en 1941. Il meurt le 17 janvier 1942 à Salem. Il est inhumé dans cette ville.
Obituary
Notices Nécrologiques
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P. COLLLN
MISSIONNAIRE DE MYSORE
P. COLLIN (Alphonse-Marie-Joseph) né le 26 juin 1883 à Sareilles, diocèse de Versailles (Seine-et-Oise). Entré sous-diacre au Séminaire des Missions-Étrangères le 4 octobre 1905. Prêtre le 22 septembre 1906. Parti pour Tôkyô le 14 novembre 1906. Mort à Salem le 17 janvier 1942.
M. Alphonse Collin était sous-diacre quand il entra au Séminaire des Missions-Étrangères en 1905. Ordonné prêtre en 1906, il fut envoyé à Tôkyô ; mais ne pouvant s’acclimater, il fut incorporé un an après, au diocèse de Coïmbatour.
Moitié Parisien, moitié Breton, le P. Collin avait les qualités de sa double origine : la vivacité d’esprit du Parisien, la ténacité du Breton et le bon cœur de l’un et de l’autre. Petit de taille, maigre et timide, délicat de cœur et d’esprit, toujours poli et charitable, c’était un aimable confrère.
Quelque temps après son arrivée à Coïmbatour en 1907, Mgr Roy pensant que le climat tempéré des Nilgiris conviendrait à sa faible constitution, confia sa formation apostolique au P. Morin, curé et chapelain militaire de Wellington. Le nouveau vicaire se mit de tout son cœur à l’étude des langues. Bientôt il put parler anglais correctement, mais par timidité, il évitait autant que possible de converser avec les Anglais, même avec les soldats. Il se sentait plus à l’aise parmi les Indiens, surtout parmi les pauvres et les humbles. C’est dans ce milieu qu’il préféra toujours exercer le saint ministère.
Aux Montagnes Bleues, il n’y a ni neige, ni glace ; il y a tout au plus quelques légères gelées blanches en hiver, quelques brouillards en automne, et, heureusement, il pleut de temps en temps pendant la mousson ; mais en toute saison le Père avait froid. Il réagissait le plus possible. Il allait au pas accéléré visiter les chrétiens ou administrer les derniers sacrements aux malades ; chez lui on le voyait rarement assis.
Deux ans après environ, il quitta sans regret les montagnes et vint se réchauffer au beau soleil de la plaine. Pendant plusieurs mois, il remplit les fonctions de surveillant au pensionnat de l’école St-Michel, puis il fut nommé curé à Kolapoulour. Ce district avait été fondé quelques années auparavant comme centre de conversions. Il comprenait cinq ou six petites chrétientés disséminées çà et là, à cinq ou dix milles à la ronde. Le P. Tignous et le P. Deniau avaient successivement travaillé dans cette région et obtenu quelques conversions de païens, surtout parmi les sanars. La maladie du premier et la mort prématurée du second avaient interrompu pour un temps cette œuvre naissante.
Kolapoulour était le centre du district et la résidence du missionnaire. L’école et une chambre du presbytère servaient tour à tour de chapelle, l’une le dimanche et l’autre pendant la semaine. Tout respirait la pauvreté à la résidence. Le P. Collin était vraiment là le curé chez les pauvres. Ce fut cependant son poste de prédilection. Les chrétiens dispersés dans les villages appartenaient, pour la plupart, à la caste des Kaikolers, tisserands de profession. Le pasteur vigilant les connaissait tous. Accompagné de son dévoué catéchiste, il les visitait fréquemment, village après village ; il encourageait les uns, réprimandait les autres, les exhortait tous à la pratique de la vie chrétienne. Il les mettait en garde contre la contagion des superstitions païennes et contre l’influence des protestants qui rôdaient aux alentours et semaient la zizanie de leur doctrine ; il réagissait également contre le courant d’émigration qui attirait ses chrétiens vers les villes ou les plantations de Malaisie. Chaque année, il faisait passer un examen de catéchisme à ses chrétiens petits et grands et prélevait le denier du culte, à raison de un anna par mois et par famille. Il n’avait pas de « fichier paroissial » compliqué, mais il tenait l’état des âmes à jour. La discipline de l’Eglise et les coutumes autorisées étaient strictement observées. En tout ce qui regardait l’administration de son district, il suivait volontiers les avis et les méthodes de son voisin et ami, le P. Bonzec, de Valipalayam.
Il aimait ses Kaikolers et en était aimé. Ami des pauvres, des malades et des humbles, toujours poli, juste et bon envers tous, mais ferme sur les principes, il tenait bien en main son district. D’autre part, sa piété, sa charité et son esprit d’abnégation étaient pour les fidèles une prédication continuelle, et leur donnait l’assurance qu’il ne voulait que leur bien spirituel et temporel.
Le P. Collin ne fit pas beaucoup de conversions de païens malgré tous ses efforts, mais il réussit dans une large mesure à « christianiser » les chrétiens, ce qui, après tout, est un moyen efficace d’évangéliser les païens et de préparer leur conversion.
Pendant ce temps, la santé du Père ne fut jamais robuste ; elle déclinait peu à peu. La nourriture que lui servait son cuisinier de fortune minait son mauvais estomac. « Ah ! nos cuisiniers disait un missionnaire âgé, ils abrègent notre vie de dix ans. » Il tomba malade et fut obligé d’aller à l’hôpital Ste-Marthe à Bangalore. Les médecins lui conseillèrent un séjour en France, mais il ne voulut pas y aller. Aux amis qui essayaient de le persuader de suivre l’avis des médecins il répondait : « Voyez-vous, quand j’ai quitté la France, j’ai dit que c’était pour toujours. » De fait, il n’y retourna jamais ; pourtant, il aimait bien son pays.
Il ne revint pas à Kolapoulour. A cause du mauvais état de sa santé, il n’occupa, par la suite, que des postes de moindre importance. L’un d’eux fut celui de Kannanpalayam, où il eut la joie de retrouver des Kaikolers. Les chrétiens de ce village, qui désiraient depuis longtemps avoir un prêtre résidant, furent heureux d’avoir pour pasteur l’ami des Kaikolers ; ils firent leur possible pour rendre agréable son séjour parmi eux et promirent de lui bâtir une maison convenable pour remplacer la masure qui servait de presbytère.
Sur ces entrefaites, le diocèse de Coïmbatour fut transféré au clergé indigène en 1940. Le P. Collin accepta d’aller à Kaity aux Nilgiris ; mais il n’aimait pas la montagne. Un an après, il retournait dans la plaine à Saveriarpalayam, à l’extrémité de la Mission. Ce fut sa dernière étape. La maladie d’estomac, dont il souffrait depuis longtemps, s’aggrava soudainement. Un jour qu’il était en proie à de grandes souffrances, il fut transporté d’urgence à Salem. Quelques jours après, le 17 février 1942, il mourut pieusement entre les bras de Mgr Prunier, évêque de Salem. Il avait cinquante-neuf ans. Pendant ses trente-six années de mission, il vécut pauvre parmi les pauvres, humble parmi les humbles.
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