Paul GIARD1883 - 1914
- Status : Prêtre
- Identifier : 2942
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Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- India
- Mission area :
- 1907 - 1914 (Pondichéry)
Biography
[2942] GIARD Paul naît le 15 janvier 1883 à Valenciennes dans le diocèse de Cambrai (Nord). Après les études primaires, il entre au Collège de Notre-Dame de Valenciennes. Après la mort de ses parents, il se sent appelé au sacerdoce. Il quitte le collège pour entrer au Petit séminaire de Cambrai. À la fin de sa rhétorique, il entre aux Missions Étrangères le 11 septembre 1902. Dans la prière et l'étude, il se prépare au sacerdoce, mais il doit quitter la France avant d'avoir reçu les Saints Ordres. En effet, il est un des aspirants qui, à la fin de 1906, vont terminer leurs études au Collège général de Penang en Malaisie. Il est ordonné prêtre le 7 juillet 1907. Puis, il part pour l'Inde, débarque à Negapatnam et se rend à Pondichéry le 10 juillet 1907.
Très vite curé d’un important centre
Il est envoyé à Tindivanam (1). D’abord vicaire, il en devient le curé un an après pour le restant de sa vie de 1908 à 1914. Tindivanam se trouve à environ quarante kilomètres au nord de Pondichéry. C'est une importante chrétienté dans laquelle sont regroupées toutes les œuvres du district. Il y a un couvent de Religieuses de Saint Joseph de Cluny, un orphelinat de filles, un dispensaire ainsi qu’un orphelinat de garçons et une école industrielle, deux établissements gérés par les Frères de Saint Gabriel de Saint-Laurent-sur-Sèvres. Bon nombre de chrétiens sont disséminés dans plusieurs villages, assez éloignés du chef-lieu.
Bâtisseur de chapelles et d’église
Le Père Giard se met résolument à l'ouvrage. Il achève d'abord la construction d'une chapelle dans le poste le plus stérile de tout le district. Puis il fait des plans pour la construction d'une autre chapelle dans une fervente chrétienté qui n'en avait point. Puis, il construit une troisième chapelle dans un village d'anciens chrétiens. Alors, il songe à une église convenable pour Tindivanam. Il commence la construction de cette nouvelle église, mais au bout de quatre mois, il est forcé de s'arrêter.
Un décès précoce, sept ans d’apostolat seulement
Le 19 juillet 1914, la fièvre le saisit. Le jeudi 23, nouvelle attaque de fièvre, et le vendredi 24, il est pris de frissons. La fièvre monte jusqu'à plus de 42°. Il reçoit les derniers sacrements en pleine connaissance. Puis il tombe dans le coma et le samedi 25 juillet il rend le dernier soupir.
Une grande foule de chrétiens assiste à ses funérailles. Quelques païens eux-mêmes, passant au-dessus des usages de la caste, réclament l'honneur de porter son cercueil. Il repose maintenant à l'ombre de son église de Tindivanam.
Obituary
M. GIARD
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE PONDICHÉRY
Né le 15 janvier 1883
Parti le 10 juillet 1907
Mort le 25 juillet 1914
Paul Giard naquit à Valenciennes (Cambrai), le 15 janvier 1883. Il appartenait à une de ces familles bénies de Dieu, où se conservent les vieilles traditions d’éducation virile et chrétienne. Il garda jusqu’à la fin de sa vie la profonde empreinte de cette éducation.
Il aimait à raconter des traits de l’autorité maternelle qui, sans violences, savait tout à la fois se faire craindre et aimer. Si l’un des enfants, pendant les repas, laissait voir qu’il n’aimait point tel ou tel mets, la mère lui en servait jusqu’à ce qu’il le mangeât sans manifester aucune répugnance.
Très vif par tempérament, aimant le bruit et les jeux, Paul dépassait quelquefois la mesure ; alors sa mère l’obligeait à rester un quart d’heure assis sur un tabouret, sans faire le moindre mouvement. La punition était pour l’espiègle un véritable supplice.
Paul commença ses études au collège de Notre-Dame de Valenciennes. Quoique très intelligent, il ne se distingua guère tout d’abord dans sa classe. Sans être un mauvais élève, il avait moins de goût pour les livres que pour la mécanique, le jardinage et les travaux manuels, qui demandent une grande dépense de force ou d’adresse.
A l’âge de quinze ans, il perdit sa mère, et deux ans plus tard, la mort lui ravissait son père. Cette double perte lui fut excessivement sensible : il comprit alors le néant des affections humaines, même les plus légitimes, et il entendit l’appel de Dieu qui voulait faire de lui son ministre. Pour répondre à cet appel, il n’hésita pas à quitter le collège Notre-Dame et à entrer au petit séminaire de Cambrai. Là il se mit de tout cœur au travail polir regagner le temps perdu. En effet, il était en retard sur beaucoup de choses, n’ayant fait jusque-là que très peu de latin et ne sachant pas encore un mot de grec. Au bout d’un certain temps, à force d’énergie et d’application, il réussit à occuper un rang honorable parmi ses camarades de classe.
A la fin de sa rhétorique, il fut admis aux Missions-Étrangères.
Il se montra à la rue du Bac tel qu’il fut toute se vie : pieux, serviable, énergique et d’une bonne humeur inaltérable.
A la veille de partir pour la caserne, il écrivait sur son carnet intime les notes que voici : « Souviens-toi que tu vas vivre un an dans un milieu étrange, où l’on ne pense pas comme toi, « où l’on ne comprend pas que tu puisses te détacher de tout pour suivre Jésus-Christ. Tu « dois vivre dans le monde comme n’en étant pas ; être bon, aimable avec tous, mais te « rappeler que tu appartiens d’abord à Dieu... Il faut que tu restes séminariste et aspirant... La « caserne, c’est une épreuve... En mission, tu seras parfois dans des situations tout aussi « difficiles. Fais ton apprentissage, ne néglige aucun exercice de piété et ne recule jamais « devant le devoir par respect humain. On attend de toi, non des sermons, mais des « exemples. »
Cette action discrète de l’exemple qu’il s’était prescrite, ne fut pas sans porter des fruits. Il eut, pendant quelque temps, comme voisin de chambrée, un repris de justice affecté par méprise à un régiment de ligne. Tout d’abord, les rapports furent plutôt froids ; mais peu à peu Paul Giard exerça une heureuse influence sur ce pauvre dévoyé, qui, trop vite pour lui, fut envoyé aux bataillons d’Afrique dès que son casier judiciaire eut été découvert.
Rentré à la rue du Bac, M. Giard continua, dans la prière et l’étude, à se préparer au sacerdoce ; mais il dut quitter la France avant d’avoir reçu les saints ordres. En effet, il fut un des aspirants qui, à la fin de 1906, allèrent terminer leurs études au Collège général de Pinang. Ordonné prêtre le 7 juillet 1907, il débarquait bientôt après à Négapatam et de là gagnait Pondichéry.
Le nouveau missionnaire fut envoyé comme vicaire à Tindivanam. Il trouva là, à 25 milles de Pondichéry, une très importante chrétienté, dans laquelle s’étaient groupées peu à peu toutes les œuvres du district. Il y avait un couvent de Religieuses de Saint-Joseph, un orphelinat de filles, un dispensaire, un orphelinat de garçons et une école industrielle ; ces deux derniers établissements étaient confiés aux Frères de Saint-Gabriel. Bon nombre de chrétiens étaient disséminés dans plusieurs villages, assez éloignés du chef-lieu.
M. Giard remplit fidèlement les fonctions de vicaire, tout en apprenant la langue du pays. Il ne se doutait pas alors qu’il serait placé, un peu plus tard, à la tête du district de Tindivanam.
Dès qu’il eut reçu sa nomination de chef de district, il parcourut chacune de ses nombreuses chrétientés et se mit en contact avec les néophytes, même avec les tièdes et les indifférents. Il prit des notes sur les familles, les individus bons ou mauvais, et acquit ainsi une idée générale du travail qu’il avait à faire. Il se mit ensuite à l’ouvrage résolument, avec cet enthousiasme qui surmonte les difficultés parce qu’il ne s’arrête pas à les considérer. Le missionnaire acheva d’abord la construction d’une chapelle, commencée par un de ses prédécesseurs, dans le poste le plus stérile de tout le district. Les obstacles furent nombreux, mais il en triompha, et, au bout de deux mois, la chapelle était terminée.
A peine rentré à Tindivanam, M. Giard prépara la bâtisse d’une seconde chapelle dans une fervente chrétienté qui n’en avait point encore ; et, quand celle-là fut achevée, il en éleva une troisième dans un village d’anciens chrétiens. Cette dernière est simple et de bon goût : on la cite comme modèle de chapelle d’administration.
Ces trois chapelles, construites en quatre ans, loin d’éteindre l’activité du missionnaire, ne firent qu’enflammer son zèle pour la splendeur de la maison de Dieu. C’est, au chef-lieu, à Tindivanam même, qu’il rêvait de bâtir à Notre-Seigneur un temple digne de Lui. L’un de ses prédécesseurs avait jeté les fondements de l’édifice mais n’avait pu l’achever, faute de ressources.
M. Giard étudia longtemps ses plans, prépara des matériaux, écrivit de côté et d’autre pour trouver les ressources nécessaires et se mit à l'ouvrage.
Levé de bonne heure, disant sa messe avant l’aurore, dès 6 h. ½ il était sur le chantier, appelant ses coolies, leur distribuant le travail, secouant leur torpeur, et leur donnant lui-même l’exemple d’une inlassable endurance.
Ceux qui étaient près de lui cherchaient bien à modérer son ardeur et à lui faire prendre quelques précautions; mais c’était peine perdue. Parfois cependant, rentrant pour un moment au presbytère, il se jetait sur une chaise : « Oh ! que je suis fatigué ! » disait-il ; puis, se ressaisissant aussitôt, il avalait un verre d’eau et remontait sur les échafaudages, heureux de voir s’élever peu à peu les murs de l’église.
Cette année, après quatre mois de travail assidu, il fut forcé de s’arrêter : sa bourse était vide. Comme on lui conseillait d’aller prendre un mois de repos au sanatorium ou à Bangalore : « A quoi bon ? Répondait-il; mieux vaut faire une tournée d’administration ; cela me reposera. » Hélas ! il ne devait point se reposer ici-bas.
Le 19 juillet, la fièvre le saisit, mais il n’y attacha aucune importance: les jours suivants, il se trouva mieux et put se lever. Le jeudi 23, il éprouva une nouvelle attaque de fièvre, qu’il attribua à un refroidissement. Le vendredi soir, personne encore ne le croyait sérieusement atteint; lui-même, vers 11 heures, parla d’aller voir le docteur soit à Pondichéry, soit à Bangalore. Soudain, il fut pris de frissons, qui furent suivis d’une fièvre intense. Le thermomètre marqua bientôt 41o,5 et quelques minutes après 42o,8. Les confrères qui l’assistaient, s’empressèrent de lui administrer les derniers sacrements, qu’il reçut en pleine connaissance. La dernière onction à peine terminée, il tomba dans le coma, et, le samedi 25 juillet, vers 2 heures du matin, rendit le dernier soupir.
Dix missionnaires et prêtres indigènes se trouvèrent réunis, le soir du même jour, autour de son cercueil. Une grande foule de chrétiens et de païens assistèrent à ses funérailles. Quelques païens eux-mêmes, passant par-dessus les usages de la caste, réclamèrent l’honneur d’être admis à porter son cercueil. Il repose maintenant à l’ombre de l’église qu’il n’a pas eu la consolation d’achever.
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References
[2942] GIARD Paul (1883-1914)
Références bibliographiques
AME 1907 p. 381. CR 1907 p. 325. 1914 p. 132. 208. 1922 p. 145. 1923 p. 160. 1925 p. 134. BME 1926 p. 62. APF 1915 p. 79. MC 1912 p. 207. 280. 400. 1913 p. 314. S.R. Cambrai 1912 p. 764.