Gustave LEFEBVRE1882 - 1972
- Status : Prêtre
- Identifier : 2969
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Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1907 - 1960 (Saigon)
- 1960 - 1967 (Dalat)
Biography
[2969] LEFEBVRE Gustave, est né le 17 novembre 1882 à Paris, en la Paroisse de Saint Sulpice. Il fit ses études primaires à Igny (Seinte et Oise) et son Petit Séminaire à Versailles. Il entra aux Missions Etrangères le 6 septembre 1902. Ordonné prêtre le 29 juin 1907, il partit pour la Cochinchine occidentale (Saïgon) le 13 août 1907.
En 1908, il fut affecté à la paroisse de Cumi, puis au Séminaire de Saïgon de 1912 jusqu'en 1920. Pendant la guerre 1914-1918, il fut mobilisé comme infirmier à l'hôpital de Saïgon, et ne put continuer à donner ses cours au Séminaire.
Le voilà à My-Hôi en 1920 jusqu'en 1923, curé de la paroisse, puis à Phan-Thiêt de 1923 à 1930. Il retourne ensuite comme professeur au Séminaire ; pas pour longtemps car en 1931, il est nommé comme inspecteur des Ecoles de la Mission et remplit sa fonction avec vigueur et efficacité. En 1932, le voilà curé de Chi-Hoa, qu'il quittera en 1947 pour devenir procureur de la Mission de Saïgon jusqu'en 1955.
Au poste de chef d'Etat major, auprès de Mgr. Cassaigne, vous trouverez le Père Lefèbvre qui vous accueillera avec le sourire. Il se mettra en quatre pour vous rendre service, écoutera avec patience vos doléances et vous dispensera les conseils les plus judicieux". Ce fut un travailleur très doué, consciencieux, efficace et décontracté. Il laissa sa marque dans les paroisses dont il fut le curé ; il y apporta ses soins pour améliorer la situation matérielle de ses paroissiens mais ce sont surtout les résultats spirituels qui l'intéressaient. Le nombre de jeunes filles qu'il a orientées vers la vie religieuse est considérable. Il était d'une humilité sans affectation, ce qui l'a amené à refuser la charge épiscopale à laquelle le vote des confrères l'avait appelé. Il avait un caractère fort gai et savait perdre joyeusement son temps pour recevoir ses confrères. Tous les soirs, il continuait l'étude de la langue viêtnamienne, en transcrivant les expressions nouvelles lues dans les journaux ou les revues.
En 1956, le diocèse de Saïgon était confié au clergé viêtnamien, avec Mgr. Hiên. Le Père Lefèbvre fut nommé responsable de la maison régionale MEP de Dalat, et en même temps, il était aumônier des F.M.M. dont le couvent était proche de la maison régionale.
Il fit son premier retour en France pour se faire opérer de la cataracte, revint reprendre son poste, mais en 1967, presque aveugle, il revint à nouveau en France, malade. Il se retira d'abord à Lauris, puis à Montbeton où il mourut le 21 décembre 1972.
Obituary
Missions Etrangères Décès Nº 14/72
de Paris
Le Père Gustave LEFEBVRE
(1882 – 1972)
Né le 17 novembre 1882
Prêtre 29 juin 1907
Arrivé en Mission septembre 1907
Affectations successives : LA-GI CU-MY
PHANTIET MY-HOI
Procureur de la Mission 1946 - 1955
Directeur de la Maison de Société à Dalat 1955 - 1967
Départ définitif pour la France juin 1967
Retraite à Lauris et Montbeton 1967 - 1972
Décédé à Montbeton 21 septembre 1972
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Bien que le P.Lefebvre ait demandé de ne pas faire de Notice nécrologique, voici cependant quelques souvenirs présentés par le Père Pezeu, de la Mission de Saïgon.
“Le P.Lefebvre n’est plus. Il a quitté cette terre le 21 septembre 1972 à Montbeton où il s’était retiré depuis quelques années. Il allait avoir 90 ans.
Je ne connais pas son “curriculum vitae”. D’ailleurs peu importe ! Je me contenterai de rappeler quelques souvenirs pour faire revivre devant le lecteur quelques caractères de sa forte personnalité.
Quand j’arrivai à Saïgon en mai 1950, je fus accueilli par un Père grand, une figure sertie dans une barbe blanche fort imposante. Malgré son âge avancé, il se tenait bien droit et déployait encore une activité de jeune homme. Tel m’est apparu alors le P. Lefebvre.
Les circonstances m’ont amené à devoir collaborer avec lui pendant plusieurs années à la Procure rie l’évêché de Saïgon, puis à prendre sa succession en 1963 à la tête de la paroisse do MY-HOI, sa paroisse ! Le Père Lefebvre a été, en effet, curé de MY-HOI à trois reprises couvrant 18 années de présence. Aussi la paroisse porte-t-elle profondément sa marque. Il apporta ses soins à améliorer la situation matérielle de ses paroissiens, mais ce sont les résultats spirituels qui l’intéressaient : il apportait à son activité sacerdotale conscience et rigueur en même temps que compétence et dévouement. Le nombre des jeunes filles qu’il a orientées vers la vie religieuse cet considérable ; et lorsque la paroisse fut par deux fois dispersée sous la pression des évènements, les chrétiens de MY-HOI ont gardé la fermeté de leur foi et la rectitude de leur conduite.
Comment se présentait l’homme et le missionnaire ?
— Un travailleur très doué, consciencieux, efficace et décontracté ; avec cela une humilité sans affectation qui l’a amené à refuser le titre épiscopal auquel le vote des confrères l’avait appelé avant l’avènement de Mgr Dumortier, je crois.
— Il avait un caractère fort gai et savait perdre joyeusement son temps pour recevoir ses confrères. Il était toujours disponible, recevant très simplement les personnes les plus élevées dans l’échelle sociale aussi bien que les plus simples, fusse même les enfants. Sa conversation était toujours ponctuée de rires que sa finesse et sa gaîté suscitaient chez ses interlocuteurs.
— Comme il travaillait avec beaucoup de facilité, il avait vite fait de rattraper le temps perdu; et pourtant, je ne me souviens pas de l’avoir vu travailler le soir après le dîner. Ou plutôt si, car tous les soirs il étudiait la langue vietnamienne, transcrivant les expressions nouvelles qu’il rencontrait dans les journaux ou les revues.
— Le P.Lefebvre lisait énormément, et se tenait au courant des évènements et des nouveautés. Ainsi les jeunes missionnaires qui ont vécu avec lui, à Dalat, ont pu profiter de l’étendue de ses connaissances, de son expérience auprès du peuple vietnamien et de la sûreté de ses jugements.
— D’une mémoire à toute épreuve, d’un esprit extrêmement précis, il se montrait très exigeant vis à vis des autres quand il s’ agissait de leur devoir d’état. On se souvient encore d’une inspection des écoles du diocèse de Saïgon où il donna sa pleine mesure de chef et d’homme d’action Il déplaça sans appel les incapables, les fraudeurs, les concussionnaires.. etc. Il fixa les conditions à exiger des directeurs, directrices et instituteurs pour être admis à remplir leur fonction. Enfin il donna une impulsion considérable au développement de l’enseignement en commençant par la formation pédagogique des maîtres et des maîtresses. A ce sujet, les deux Couvents d’Amantes de la Croix de CHO-QUAN et THU-THIEM savent qu’ils lui doivent beaucoup.
— Je me contente de mentionner la fidélité du P.Lefebvre dans ses amitiés.
— Le P.Lefebvre avait assisté à tous les évènements qui ont marqué l’Indochine de 1939 à 1950. Comme beaucoup de Français, il ne pouvait pas admettre que le “charme” fut rompu dans les rapports entre Français et Vietnamiens. Aussi a-t-il été profondément affecté par le soulèvement viet-minh et ses conséquences, non point par l’indépendance, que, en avance sur son temps, je l’ai toujours entendu défendre, mais par la guerre qui a suivi et qu’il considérait comme une guerre fratricide.
A l’avènement de Mgr HIEN, le premier évoque vietnamien à Saïgon, le P.Lefebvre quitta la Procure de l’évêché et alla comme directeur de la Maison de Société à Dalat, puis se retira définitivement en France en 1967, à l’âge de 85 ans. Il était en effet presque aveugle et ne pouvait plus remplir sa charge. L’échéance de ses noces d’or sacerdotales arriva alors qu il était à Dalat et que moi-même je me trouvais à la tête de la paroisse de MY-HOI. Il insista énergiquement pour qu’aucune cérémonie ne marquât cet anniversaire, à tel point que je conseillai aux “Notables” de la paroisse de lui écrire, de lui envoyer des cadeaux, mais d’éviter de monter à Dalat de peur de le contrarier ! Quant à nous, ses confrères, nous avions décidé de passer outre à ses injonctions. Nous sommes montés nombreux et il s’en montra très heureux. Puis il me manifesta son étonnement qu’aucune délégation de MY-HOI ne soit venue à cette occasion...
Voilà quelques notes à travers lesquelles peut-être ceux qui ont vécu avec le P.Lefebvre reconnaîtront le confrère et l’ami. Mais il faudrait des pages... pour brosser un portrait ressemblant de cette nature si douée par l’esprit et si riche par le cœur.
A. Pezeu
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References
[2969] LEFEBVRE Gustave (1882-1972)
Références biographiques
AME 1907 p. 381. CR 1907 p. 326. 1915 p. 108. 1916 p. 130. 1926 p. 117. 1961 p. 53. 1962 p. 65. 1964 p. 38. 1965 p. 77. 1969 p. 175. BME 1927 p. 55. 1929 p. 538. 1948 p. 219. 1949 p. 18. 1951 p. 497. 1952 p. 425. 574. 1953 p. 123. 494. 1954 p. 170. 909. 912. 1956 p. 72. 1957 p. 263. 963. 964. 1959 p. 446. 1961 p. 384. 674. Article 1937 p. 391-397. Epi 1962 p. 491. 1969 p. 506. Echos. Miss. 1945 p. 254. 1946 p. 92. R. MEP. N° 118. p. 31. N° 128. p. 53. Enc. PdM. 3P3. - 4P4. EC RBac N° 519. 529. 619. 720. 773. 777. NS 1P3. - 3P87. - 49P46. - 57/C2.