Henri COLLOT1882 - 1955
- Status : Prêtre
- Identifier : 3046
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Cambodia
- Mission area :
- 1910 - 1915
- 1919 - 1955
Biography
[3046]. COLLOT Henri (1882-1955) né le 5 juillet 1882 à Blesme (Marne), admis au Séminaire des M.-E. en 1905, ordonné prêtre le 26 septembre 1909, partit pour la mission du Cambodge le 12 décembre suivant. Il é-tudia la langue à Bo-ot, puis assura plusieurs in-terims : à Vinh-loi en 1911, à Russey-keo en 1912, à Rach-gia en 1913, avant dêtre chargé du poste de Ta-om. Mobilisé en France de 1915 à 1919, il revint ensuite à Ta-om après la guerre puis, en 1923, fut nommé chef du district de Nang-gu, dans la province de Long-xuyên. Il développa peu à peu son district, qui, en 1933, comptera 15 chrétientés secondaires, dont chacune avait son église et son école. Il releva aussi la chrétienté de Tâm-buông que la guerre et les persécutions avaient fait disparaître. En 1945, il fut arrêté et emprisonné à Chau-doc mais, lanné suivante, il put rentrer à Nang-gu et rassembla les chrétiens dispersés. Il devait mourir à Nanggu le 16 avril 1955.
Obituary
Le Père Henri Collot 1
Le Père Collot naquit à Blesmes, diocèse de Châlons. Son père, employé des chemins de fer, était un homme de devoir intégral : ancien combattant de 1870, il avait conservé une allure toute militaire qu’il transmit à son fils.
Il fit ses études au petit séminaire du diocèse, mais à la fin de sa rhétorique, voulant éprouver sa vocation, il prit un engagement dans l’armée où il passa trois ans et en sortit avec les galons de sergent. Pendant ce temps il était entré en relation avec des aspirants des Missions-Étrangères et vint au séminaire de Bel Air.
Il reçut sa destination pour le Cambodge où il arriva à la fin de 1909. A Boot où il fut placé pour l’étude de la langue, il trouva en la personne du Père Blondet le parfait modèle du missionnaire. En effet, celui-ci, qui ne se trouvait bien qu’en voyage sur les innombrables arroyos qui sillonnent la Cochinchine, à la recherche de la brebis égarée, à la visite et à la fondation de nouveaux postes, était un exemple vivant du zèle, de la mortification et de l’abandon à la Providence.
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1. COLLOT Henri-Louis, né le 5 juillet 1882 à Blesmes, Marne, diocèse de Châlons. Etudes secondaires au petit séminaire de Langres. Entre aux M.-E. en novembre 1905. Prêtre le 26 septembre 1909. Destiné à Phnompenh et parti le 12 décembre de la même année. Décédé à Phnompenh le 16 avril 1955.
Il fut bientôt à même de se livrer au ministère et pendant plus de trois ans fit des intérim à Vinhloi, à Russeykéo et à Sachgia. En 1914 il fut chargé de Taom, poste éloigné, difficile d’accès et dont le voisin le plus rapproché était le missionnaire de Battambang. Aux hautes eaux le voyage était relativement facile mais à la saison sèche il fallait parfois trois jours de voyage fait dans des conditions décourageantes. Puis ce fut la première guerre mondiale : mobilisé à Saigon en 1915 il partit pour France en octobre 1916 en qualité d’interprète auprès des Vietnamiens. Il fut d’abord affecté à Fréjus et ensuite auprès des Vietnamiens recrutés comme ouvriers.
Enfin vinrent l’armistice et la démobilisation. Ce ne fut qu’en 1920 qu’il put regagner Taom. Heureux de retrouver son champ d’apostolat il fit preuve d’une grande activité et pensait bien y passer de longues années. La Providence en décida autrement. En 1923 le titulaire de l’important district de Nanggu, en Cochinchine, le P. Unterleidner, venait de mourir à la fleur de l’âge ; il venait d’achever une vaste et belle église. Le Père Collot fut désigné pour le remplacer. Il devait y passer 32 ans, sa forte personnalité devait s’y affirmer et s’y épanouir ; il s’était si bien identifié avec sa paroisse et ses œuvres qu’on semblait avoir oublié son nom et qu’on ne le désignait plus que sous le vocable : le Père de Nanggu.
Les questions les plus diverses sollicitaient son activité. Le nombre de ses chrétiens augmentant chaque année, il fallait trouver de nouvelles terres pour leur procurer des moyens de subsistance. Les limites de la paroisse de Nanggu furent bientôt dépassées : force était de chercher ailleurs. D’immenses terrains étaient encore en friche : au prix de combien de luttes, d’épreuves, de soucis, quatre nouvelles chrétientés furent fondées et des milliers d’hectares de terrain furent défrichés et livrés à la culture du riz. Chapelles, presbytères, écoles, tout était à construire. Il fallait organiser, diriger et subvenir aux besoins de cette population nouvellement installée. Une difficulté aplanie, d’autres survenaient, soit intérieures soit extérieures. Il fallait être toujours sur pied et en alerte.
Sa formation, son allure militaire, son esprit précis et méthodique, tout était mis en œuvre. Il eut parfois des échecs, des demi-réussites, niais tout cela disparaissait dans le succès de l’ensemble. Les chrétientés s’organisaient, les notables savaient sagement imposer leur autorité et les chrétiens avaient à cœur de montrer leur dévouement et leur soumission à celui dont le seul but était d’étendre le royaume de Dieu. Dans cette multiplicité d’affaires il devait souvent intervenir auprès des autorités : en général il trouva partout aide et compréhension, et fut admis dans le. Conseil provincial. Les confrères aimaient s’arrêter à Nanggu, sûrs d’une hospitalité large et cordiale.
Lors des événements de mars 1945 il put se maintenir à son poste, mais au mois de septembre, comme tous les confrères des environs, il fut arrêté et interné à Châudoc, puis à Cantho où, en novembre, il fut délivré par les troupes françaises.
En 1946 il put rentrer à Nanggu qui n’avait pas trop souffert. Il put remettre tout en marche et rassembler les chrétiens qui avaient évacué les paroisses éloignées. Ce travail devait durer plusieurs années, entravé par l’insécurité et par les dissensions politiques.
En 1954 la cessation des hostilités avec le vietminh allait faciliter le travail de reconstruction. Mais au mois de septembre le Père sentit l’attaque d’un rhumatisme aigu : il se rendit à Saigon où il resta quelque temps, puis il vint à Phnompenh et à Kampot où il fut atteint d’hémiplégie. Malgré des soins dévoués son état empira et la maladie l’emporta le 16 avril 1955. Ses chrétiens lui firent des obsèques grandioses.
Son souvenir restera longtemps parmi nous comme celui d’un grand missionnaire et d’un charmant confrère.
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