Félix DUGAST1884 - 1924
- Status : Prêtre
- Identifier : 3058
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1911 - 1924 (Yibin [Suifu])
Biography
[3058] DUGAST Félix est né le 12 décembre 1884 à La Guyonnière, diocèse de Luçon (Vendée). Il fit ses études au Petit Séminaire de Chavagnes et au Grand Séminaire de Luçon. Il entra aux Missions Étrangères le 7 septembre 1906. Il fut ordonné prêtre le 18 décembre 1909 et partit pour la mission du Kientchang le 10 novembre 1910.
À Hongkong, Mgr. de Guébriant l'attendait, et le voyage se poursuivit par Hanoi et Yunnanfu. Puis ce furent des chevauchées à cheval à travers le Yunnan, pour arriver enfin dans la métropole du Kientchang au début de janvier 1911.
Après deux jours de repos, le Père Dugast commença l'étude du chinois. Souffrant de dysenterie, il dut changer d'air et il fut nommé à Lokou, dans les montagnes. Une fois guéri, son évêque l'envoya à Hosi, où sous le même toit qu'un prêtre chinois des plus zélés, il put développer ses connaissances linguistiques et s'initier au ministère paroissial. C'est pendant son séjour à Hosi qu'éclata la révolte de Tchang Tao Tang. Son slogan était : Mort aux étrangers, Détruisons les Catholiques, pillons leurs églises. Quand des bandes forcenées vinrent attaquer la mission, le Père Dugast dut se cacher. Il réussit à s'enfuir et se cacha dans les montagnes. En dernier lieu, il se cacha dans un réduit étroit et sombre, la chambre même d'une veuve païenne, celle-ci ayant trouvé ailleurs un abri temporaire.
Huit jours se passèrent et le calme revint. Tchang Tsao Tang dut battre en retraite avec ses bandes en fuite. Alors le Père rentra en ville, à la grande joie de ses confrères. Il fallut pourtant se rendre à l'évidence des pillages et des meurtres que l'émeute laissait derrière elle. Le district de Houilli avait surtout souffert : le Père Castanet massacré, de nombreux oratoires mis à sac, les chrétiens tués ou dispersés, les néophytes et les catéchumènes démoralisés, et parmi eux, hélas, combien d'apostats !
On lui proposa précisément ce poste de Houillitchéou. Il l'accepta et y travailla de grand coeur pendant de nombreuse années. Il parcourut en tous sens ce vaste district, et chercha à amener à l'église le plus de païens possible. Il les poussa ferme à l'étude des prières et du catéchisme. Après le baptême, il les gardait encore huit ou quinze jours pour les former à la pratique de la confession. Sa vie missionnaire fut très active, mais il donna toujours une grande part à la prière et aux exercices de piété; ainsi le Bon Dieu bénit son dévouement et les plus endurcis finirent par ouvrir les yeux et pratiquer leur religion avec plus de ferveur. Il trouvait que beaucoup de ses anciens chrétiens étaient plutôt passifs et ne se préoccupaient guère de prosélytisme. Il regrettait que les mouvements de conversions ne fussent pas soutenus par la masse de ces vieux chrétiens.
En 1922, M. Dugast fut nommé à Changpa, un district voisin de Tatsienlu, couvert de hautes montagnes, où résidaient de redoutables voisins : les barbares Lolos. Il réussit, avec beaucoup de persévérance, à ramener à la paix et à intensifier la vie chrétienne dans cette difficile paroisse. Il ne resta là que deux ans.
Au début de décembre 1924, une fièvre pernicieuse se mit à sévir dans la région et gagna vite la mission. Le Père Dugast souffrit d'un fort mal de tête qui le força à s'aliter. Un médecin chinois vint et réussit à faire tomber la fièvre; mais le 31 décembre au soir, les mains et les pieds de notre malade se refroidirent, et vers 9 heures du soir, M. Félix Dugast rendit son âme à Dieu.
Ce vaillant missionnaire de Chine fait notre admiration.
Obituary
M. DUGAST
MISSIONNAIRE DE NINGYUANFU (KIENTCHANG)
M. DUGAST (Félix), né à La Guyonnière (Luçon, Vendée), le 12 décembre 1884. Entré minoré au Séminaire des Missions-Étrangères le 7 septembre 1905. Prêtre le 18 décembre 1909. Parti pour le Kientchang le 10 novembre 1910. Mort à Changpa le 31 décembre 1924.
Félix Dugast naquit le 12 décembre 1884 à La Guyonnière, dans une de ces trop rares familles où se gardent, venues du tréfonds de la race, les saines traditions d’une éducation virile et chrétienne. Le pays y gagnait de robustes citoyens, Dieu, de fidèles serviteurs. Pour ne parler ici que de « la part de Dieu », elle fut belle : notre missionnaire et deux religieuses ― sœurs de Saint-Paul de Chartres ― qui se dévouent actuellement dans les hôpitaux de Cherbourg et de Hanoï.
Au petit Séminaire de Chavagnes, au grand Séminaire de Luçon, Félix Dugast brilla parmi ses condisciples par une piété moins sentimentale que forte, une intelligence ouverte et dédiée, et aussi par cette netteté de vue, cet art de persuader qui, même chez l’enfant et l’adolescent, décèlent le futur meneur d’hommes.
Au Séminaire des Missions-Étrangères, ces qualités se développèrent encore. Il reçut l’ordination sacerdotale le 18 décembre 1909 et partit le 10 novembre de l’année suivante, en compagnie de M. Valtat, pour la Mission du Kientchang. A Hongkong, Mgr de Guébriant attendait ses jeunes recrues. Avec Sa Grandeur, ils gagnèrent Hanoï et Yunnanfou, voyage jusque-là facile. Puis ce furent les chevauchées à travers le Yunnan, dures les premiers jours aux cavaliers novices. Alors les brigands faisaient moins parler d’eux qu’aujourd’hui ; cependant M. Dugast faillit bien ne pas arriver à Houili, notre chef-lieu du sud. Le malheureux ! ne prit-il pas pour pommes reinettes roses et rafraîchissantes les terribles fruits du croton-tiglium ? Il fallait son tempérament pour résister à pareille épreuve ; il souffrit mais tint bon et l’aventure n’apporta aucun retard au programme du voyage. Les quelques étapes parcourues avaient suffi à lui donner à cheval une bonne assiette ; aussi ne supportait-il qu’avec une peine mal dissimulée la lente allure du train de caravane. Dès que Monseigneur le lui permit, de conserve avec M. Valtat et un confrère venu à la rencontre des « nouveaux », il prit de l’avance. A son gré, le trot n’était pas assez allongé, le galop jamais assez rapide. Bref, ce qui devait arriver arriva : Le cavalier, peu entraîné à ces routes étroites et glissantes dut momentanément quitter sa monture. Le guide s’en aperçoit : « Quoi ? Père Dugast, déjà mis à pied ? » Et celui-ci imperturbable : « Ce n’est rien. Je ramasse mon chapeau. » C’est un trait de son caractère et un mot. Le mot resta, le caractère aussi.
Enfin, sans autre notable incident, au début de janvier 1911, évêque et jeunes confrères faisaient à la métropole du Kientchang une entrée solennelle, dans le fracas et la fumée d’innombrables pétards.
Après un ou deux jours de repos bien gagné, il fallut se remettre sur les bancs de l’école et commencer l’étude du chinois parlé. Mais bientôt l’esprit de l’élève ne s’attachait guère à la leçon du jour ; il voguait ailleurs… à travers la brousse… où l’on pouvait sans doute apprendre à parler tout en travaillant au salut des âmes.
Les circonstances le servirent. Une dysenterie rebelle, épreuve ordinaire à tout arrivant, rendit nécessaire un changement d’air et de régime. Son temps de convalescence à Lokou fut employé à des ran¬données invraisemblables. C’est ainsi que, sans céder d’un pouce, il fit grimper à son cheval une abrupte montagne — celle de Yangtsaopu — mais qu’arrivé au sommet il eut toutes les peines du monde à le faire descendre. Quelle dysenterie, même la plus tenace aurait pu résister à ce genre de cure ? Aussi revint-il à Kientchang parfaitement guéri.
Monseigneur connaissait son homme. Sans plus tarder il l’envoyait à Hosi où, sous le même toit qu’un prêtre indigène des plus zélés, il devait développer ses connaissances linguistiques et s’initier au ministère paroissial. Il s’aperçut assez vite qu’à trop se presser on ne gagne rien. Déjà le temps lui faisait défaut, il ne put jamais se reprendre. Bien qu’à plusieurs reprises on l’ait vu se débrouiller merveilleusement au milieu d’affaires fort embarrassantes, l’honneur du résultat revient — il l’avouait lui-même — plus à son énergie qu’à son éloquence. En un mot, il ne fut jamais sinologue, encore moins sinolâtre.
A Hosi où il fait ses premières armes, à peine bégaie-t-il quelques mots — son mentor, M. Tong l’a quitté depuis quelques jours et visite les chrétiens de la campagne — quand éclate la révolte de Tchang Iao tang. Le cri de guerre est cette fois : « Vive l’Empereur et mort aux étrangers ! » Ce que les meneurs traduisirent : « Détruisons les catholiques, pillons leurs églises ! » Si les bandes forcenées qui travaillaient dans la région de Hosi eussent eu quelque discipline, elles cernaient l’oratoire placé, sans aucune défense, en avant-pointe du village, l’enlevaient sans difficulté et massacraient le Père. Dieu ne le permit point.
Une première porte, celle du mur d’enceinte, est défoncée, puis une deuxième, celle de la cure, et les voilà hurlant devant la troisième, celle de la chambre même du Père. Lui, il se tient debout, appuyant fermement sur la poitrine son crucifix de partant, prêt à mourir. Déjà les coups ébranlent la faible cloison. Un chrétien entraîne alors le Père dans une pièce contiguë et l’aide à sauter la fenêtre. Il était temps : à ce moment précis, la porte volait en éclats.
S’imaginant qu’ils allaient découvrir des trésors, les brigands fort affairés dans la maison oublièrent d’en surveiller les issues. Ce fut le salut. Le fugitif et son guide s’empressent de prendre le large, puis, dissimulés derrière des tombeaux, ils attendent la nuit longue à venir ; enfin, à la faveur des ténèbres, ils gravissent les hautes montagnes qui, à l’Est de Hosi, s’étendent en éventail. Souvent ils durent changer d’asile et même, pour se donner un air aussi chinois que possible, le missionnaire fit le sacrifice de sa barbe. Toujours menacé, il lui fallut en dernier lieu se cacher dans un réduit étroit, sombre mais sûr : la chambre même d’une veuve païenne, celle-ci ayant trouvé ailleurs un abri temporaire.
Huit jours se passèrent ainsi, huit jours d’angoisse. Puis le calme se rétablit à peu près et les bonnes nouvelles commencèrent d’arriver : Kientchang débloqué, Tchang cao tang battu et ses bandes en fuite. M. Dugast quitte alors sa retraite et rentre en ville où MM. Bourgain et Valtat avaient à son sujet les plus vives inquiétudes. Quelle joie de se retrouver sains et saufs !
Cette joie ne devait pas rester sans mélange : Bientôt on apprit les pillages et les meurtres que l’émeute laissait derrière elle. Le district de Houili avait surtout souffert : le P. Castanet massacré, de nombreux oratoires mis à sac, les chrétiens tués ou dispersés, les néophytes et catéchumènes démoralisés et parmi eux, combien hélas d’apostats !
On proposa à M. Dugast ce poste où tant de ruines matérielles et morales étaient à relever. Il l’accepta de grand cœur. Là, il allait donner toute sa mesure et mettre en lumière la pensée dominante de sa vie : Aller aux païens, les attirer, les convertir.
D’allure rapide, le verbe impérieux, secouant autour de lui les torpeurs, on l’eût pris au premier abord pour un « emballé ». Sous ces apparences se cachait au contraire un esprit très posé, même calculateur. Il ne faisait rien qu’il n’eût minutieusement pesé le pour et le contre, les avantages et les inconvénients. Mais une fois son plan bien mûri, sa décision nettement arrêtée, il passait sans délai à l’exécution. Rencontrait-il un obstacle ? Il cherchait dès l’abord à le briser et y réussissait le plus souvent. Echouait-il ? Sans jamais se tenir pour battu, il demandait à la finesse et à la ténacité le résultat cherché.
A son arrivée à Houilitcheou, une première chose s’imposait : ramener la confiance. Il se mit à parcourir en tous sens son vaste district, regroupant les néophytes, les encourageant, les fortifiant. Le but étant d’amener à l’Eglise le plus de païens possible, il convenait d’abord de prendre contact avec eux et de leur montrer figure avenante. Le Père s’y employa de son mieux. Avec tous ceux, riches ou pauvres, que le hasard mettait sur son chemin, il ne manquait pas d’engager un brin de conversation. Dans le pays, le bruit se répandait que l’Européen Tou n’était pas fier et qu’il aimait à rendre service. Insensiblement se multipliait autour de lui le nombre des adorateurs. Mais un Chinois venant à nous, même s’il se prétend retourné par la beauté de notre doctrine, il ne faut pas incontinent le croire sur parole. Ici apparaît le savoir-faire de M. Dugast. Par lui-même ou par ses catéchistes, il se renseignait exactement sur ce qu’on attendait de lui. S’il se croyait en mesure d’y répondre, il s’engageait envers son nouveau protégé, mais exigeait en revanche que lui et toute sa famille entrassent aussitôt au catéchuménat.
A partir de ce moment, il suivait pas à pas ses élèves, les poussant ferme à l’étude des prières et du catéchisme. Dès qu’à la rigueur ils pouvaient être baptisés, il les formait à la pratique de la confession. Après le baptême, il les gardait huit ou quinze jours encore afin que ¬chacun d’eux ait reçu une ou deux fois l’absolution avant de retourner à ses affaires. Ainsi tombaient d’eux-mêmes les préjugés qui ailleurs empêchent tant de nouveaux baptisés, surtout les femmes, de se présenter au Salut Tribunal lors de la première visite du missionnaire. La première visite manquée, les autres sont bien compromises.
Supposé qu’en quatre ou cinq endroits se présentent successivement des conversions assez nombreuses, cela suffira d’ordinaire à absorber l’activité du missionnaire le plus zélé. Or, ce ne fut pas en quatre ou cinq, mais bien en vingt endroits que notre confrère groupa et forma de nouveaux chrétiens. Six ans durant, il visita presque chaque mois chacune de ses stations. Allant de l’une à l’autre, il prévoyait ce qu’il allait dire, ce qu’il allait faire, et pour intéresser la Sainte Vierge à son action, multipliait les chapelets. D’ailleurs, sachant que l’on peut aider la grâce mais non y suppléer, il donna toujours dans ¬sa vie une grande part à la prière et aux exercices de piété. Dès que la « mission » était commencée, l’apôtre s’oubliait lui-même, souffrant sans se plaindre, tout ce que le logement et la nourriture pouvaient avoir de défectueux. Tout à tous, il exhortait, instruisait sans désemparer, en public et en particulier. Mais il fallait que tout le monde vînt à la messe, puis à confesse, puis, dès les premiers mois suivant le baptême, à la Sainte Table. Au besoin, il attendait les retardataires.
Tant d’exemples d’absolu dévouement finirent par ouvrir les yeux et toucher le cœur des plus endurcis. Aujourd’hui, trois missionnaires récoltent dans les champs qu’il a semés ; quelques stations modèles, ouvertes par lui, s’étendent tous les jours et font leur consolation.
Le pays qui s’étend à l’extrême nord du Kientchang, au delà du fleuve Tongho, compte six stations évangélisées depuis plus de deux siècles ; la foi y est vive et les pratiques de la vie chrétienne assez bien observées ; longtemps on l’appela le « Paradis des missionnaires ».
Il semble que là plus qu’ailleurs devraient se trouver les auxiliaires zélés et capables, si utiles à la conversion des païens et à la bonne forma¬tion des néophytes. Malheureusement il n’en est rien. Sauf de très rares et parfois de très belles exceptions, le vieux chrétien — celui de nos régions — n’aime pas faire de prosélytisme ; il met à garder pour soi tout seul le dépôt de la foi l’âpreté d’un avare qui défend son trésor. Parmi d’autres motifs, le plus vrai peut-être est que, comme beaucoup de sa race, notre vieux chrétien est atteint d’une incurable apathie. Quoi qu’il en soit, le développement de ces stations est dû surtout à un copieux excédent de natalité. À plusieurs reprises, sous l’influence de missionnaires boute-en-train, un mouvement de conversions se dessina, mais peu soutenu par la masse des fidèles, il ne donna pas les résultats espérés.
Mgr Bourgain crut avoir trouvé dans M. Dugast l’excitateur capable d’insuffler à ces gens de Foulinhouangmoutchang le goût des conquêtes apostoliques. Quelque peine qu’il éprouvât à quitter Houili, M. Dugast entra donc en 1918 dans sa nouvelle zone d’action, apportant avec lui sa méthode et son entrain.
Persuadé qu’en élevant le niveau intellectuel de ses paroissiens et en donnant à leur foi une activité plus grande, il les amènerait petit à petit à ses vues et les mettrait à même d’y répondre, il porta son effort principal sur les écoles et la fréquentation des sacrements. Si la modicité des ressources de la Mission ne lui permit pas d’admettre autant d’élèves qu’il aurait désiré, du moins l’assiduité et la ferveur de ses ouailles étaient à la fois sa consolation et son espoir.
Le district de Changpa, voisin de Tatsienlou, n’est pas très étendu. Les hautes montagnes qui le constituent sont habitées en majeure partie par de redoutables voisins, les barbares Lolos. Toutes sortes de compli¬cations, difficultés avec l’autorité mandarinale, difficultés avec les Barbares, rendaient presque intenable la position du curé de Changpa, prêtre indigène de valeur cependant. M. Dugast nommé en 1922 à ce poste réussit en peu de temps à y ramener la paix et s’attacha dès lors, comme à Foulin et Houangmoutchang, à intensifier la vie chrétienne. Il ne put y travailler que deux ans.
Au début de décembre 1924, une fièvre pernicieuse sévissait dans la contrée. Dans la pensée que ni vigueur ni santé n’étaient une sûre garantie du lendemain, il profita du passage de M. Bocat pour se confesser et renouveler son acte d’offrande à Dieu, « suscipe » sincère, sans retour, tel qu’on le fait en face de la mort. Ce « suscipe » , Dieu l’agréa.
A peine M. Borat parti (8 décembre), le fléau gagna l’oratoire, et l’un des écoliers mourut. Le 18, un terrible mal de tête continu força notre confrère à s’aliter. Déjà, comme prévoyant sa fin prochaine, toutes ses affaires étaient en ordre, les dispositions relatives à sa sépulture prises et notifiées clairement au Chef de la station.
Rappelé en hâte par les chrétiens, M. Bocat était bientôt de retour à Changpa. Avec 40º de fièvre depuis le 18, le malade vomissait les remèdes aussitôt que pris. Un médecin chinois réussit à lui en faire garder un, et la fièvre tomba. Déjà l’espoir renaissait. Mais le soir même, les mains jusqu’aux coudes et les pieds jusqu’aux genoux ¬s’étaient refroidis. M. Bocat lui administra alors le saint Viatique et l’Extrême-Onction. La chaleur regagna les extrémités qui pourtant ne reprirent pas la couleur normale. Le 31 décembre, entre huit et neuf heures, M. Félix Dugast rendait son âme à Dieu.
Comme lui, puissent ceux qui restent, sans défaillance, rester sur la brèche jusqu’à la mort.
Def unctus adhuc loquitur.
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References
[3058] DUGAST Félix (1884-1924)
Références biographiques
AME 1911 p. 53. 1912 p. 333. 1913 p. 205. 1919-20 p. 449. 450. 1925 p. 80. CR 1910 p. 30. 1912 p. 129. 130. 134. 1913 p. 129. 1914 p. 54. 1916 p. 79. 1920 p. 29. 30. 1924 p. 50. 1925 p. 59. 157. 1928 p. 215. 1935 p. 70. BME 1924 p. 178. photo p. 199. 1925 p. 168. 1936 p. 167. 238. 241. 323. 1950 p. 130. EC1 N° 78.