Alcime GRATON1887 - 1956

[3082] GRATON Alcime, Jules, Clément naît le 31 août 1887 aux Brouzils dans le diocèse de Luçon en Vendée. Il fait ses études primaires à Vieillevigne et ses études secondaires au petit Séminaire de Chavagne en Paillers. Il entre aux Missions Étrangères le 1er septembre 1905 et est ordonné prêtre le 24 septembre 1910. Il part pour la mission de Mysore le 30 novembre suivant.

Il arrive à Bangalore avant Noël. Les confrères de la mission sont heureux d'accueillir leur benjamin. Après un court repos à la Procure, il est envoyé à Mysore où il fait ses premières armes sous la conduite du P. Despatures, curé de l'endroit. Il étudie la langue kannada et l'anglais, ainsi que le tamoul, car il y a de nombreux tamouls dans le diocèse.

Un missionnaire dévoué qui doit compter avec le paludisme

La guerre de 1914 éclate et le P. Graton est mobilisé en France. Il fait toute la guerre comme brancardier. De retour en Inde après la guerre, il est nommé recteur du petit séminaire à Bangalore. En 1923, nous trouvons le Père à l'extrême ouest de la mission. Il y reste cinq ans et installe durablement les œuvres paroissiales. Avec douceur et fermeté, il réussit à mettre fin aux dissensions entre Chrétiens et à rétablir la paix. Dans cette région de forêts et de plantations, il a à souffrir de crises de paludisme qu'il soigne toujours énergiquement. Toute sa vie, il se ressentira des fièvres pénibles dues à la malaria.

En mars 1927, son évêque lui demande d'aller dans une région de plaine à l’est de Mysore : le vaste district de Kollegal où il a à s'occuper des catéchumènes et des nouveaux Chrétiens de Martalli, Kamakarai et Kollegal. Il bâtit une église dans chacun de ces trois centres. En raison des fatigues accumulées, la santé du Père commence à décliner et il est nommé curé d'un centre de brousse, au milieu de la forêt : Parsegoundapalayam, beaucoup plus éloigné que Kollegal. C'est une paroisse d'environ cinq cents Chrétiens, des cultivateurs simples et pas très riches. Le P. Graton se dévoue beaucoup, vivant très modestement comme eux, se faisant tout à tous. Il reste là dix-huit ans, aimé de tous ses paroissiens qui le considèrent comme un vrai père.

En 1949, la maladie qui, depuis longtemps l’affecte, s’aggrave et une opération paraît nécessaire. En juillet 1943, il part pour la France et y reçoit les soins nécessaires au recouvrement de sa santé, mais le rétablissement n’est pas complet. Cependant, le Père décide de revenir en Inde dont il garde la nostalgie. En janvier 1952, il est de retour à Mysore, tenant encore à rendre quelques services. Il est envoyé sur le plateau de Hassan (1), dans un petit village, appelé Dasapoura, au climat sec et tempéré. Il n'y reste pas longtemps et doit se retirer à l'hôpital Ste Marthe de Bangalore. Le 2 décembre, jour du premier dimanche de l'Avent, il s'apprête à mourir dans la prière. Son jeune neveu missionnaire, le P. Jaunet qui est à son chevet entend ses derniers mots : ‘‘Veni Domine Jesu... Noli tardare... Fiat voluntas Tua…" (2). Heureux ceux qui meurent ainsi dans le Seigneur !

1 – A l’ouest de Bangalore, à mi-distance de Mangalore.
2 – ‘‘Viens Seigneur Jésus...Puisses-tu ne pas tarder...Que ta volonté soit faite’’.