Pierre MOREAU1902 - 1963
- Status : Prêtre
- Identifier : 3314
Identity
Birth
Death
Status
Other informations
Missions
- Country :
- Malaysia - Singapore
- Mission area :
- 1926 - 1935 (Malacca)
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1935 - 1957 (Saigon)
- Country :
- China
- Mission area :
- 1957 - 1963 (Hong Kong)
Missionaries from the same family
Biography
Pierre, Elie, Baptiste MOREAU, huitième enfant de Pierre Moreau et de Zélie Guilloteau, naquit le 26 juin 1902, à la ferme de Richebonne, à Le Boupère, diocèse de Luçon, département de la Vendée.
Il commença ses études primaires à l'école communale de Le Boupère ; en 1912, il termina son cycle primaire chez son curé qui l'initia au latin. Le 19 janvier 1915, il passa au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers, (Vendée); le 23 septembre 1919, il se dirigea vers le grand séminaire de Luçon où il reçut les premiers ordres mineurs, le 30 juin 1924.
Le 13 septembre 1924, en même temps que MM. Bulteau et Raballand, M. Pierre Moreau entra au séminaire des Missions Etrangères. Il reçut les seconds ordres mineurs, le 6 juin 1925; sous-diacre le 27 septembre 1925, diacre le 19 décembre 1925, ordonné prêtre par Mgr de Guébriant, le 29 mai 1926, il reçut, le 23 juin 1926, sa destination pour le service des procures. Il partit, le 12 septembre 1926, rejoindre la procure de Hong-Kong, et fut affecté à celle de Singapore.
Vers mars 1929, M. Pierre Moreau, remplacé à Singapore par M. Félix Morin, fut appelé à Hong-Kong comme assistant-procureur, où, sous l'égide de M. Léon Vircondelet, il fut chargé des commissions.
Vers juin 1935, nommé Procureur titulaire à Saïgon, il succéda à M. Camille Gauthier-Drapier. Après un premier congé en France, du 26 mars 1937 au 15 octobre 1937, M. Pierre Moreau retrouva la Procure de Saïgon. En 1944, dans la nuit du 5 au 6 mai, les avions alliés bombardèrent Saïgon ; Les raids aériens s'intensifièrent au début de l'année suivante ; puis le coup de force japonais du 9 mars 1945 obligea les missionnaires et la population française à se replier à Saigon.
Le 15 mars 1945, Mgr. Jean Cassaigne, vicaire apostolique de Saïgon, aidé de M. Pierre Moreau, comme secrétaire, et de quelques personnalités françaises, en vue d'assurer la liaison avec les autorités japonaises, créa le Comité Français d'Entraide", dont le but était de fournir un logement aux réfugiés, et de leur procurer des secours. Ce Comité qui fonctionna jusqu'au 15 octobre 1945 logea 6.500 personnes et distribua 4.500.000 piastres de dons ou de prêts. Grâce aux démarches de Mgr. Cassaigne, président de ce "Comité d'Entraide" et de M. Pierre Moreau, son secrétaire, les missionnaires et les religieuses bénéficèrent du titre de "citoyen du Vatican".
Le 26 Juin 1945, Mgr. Cassaigne et M. Pierre Moreau dont la signature avait été contrefaite, furent convoqués à la gendarmerie japonaise et arrêtés sous prétexte qu'un missionnaire, espion à la solde des Alliés, venait d'arriver au Tonkin. Après un long interrogatoire, et sur l'intervention du colonel japonais Amano, chef du Comité de Liaison, les deux prisonniers furent relâchés, vers 19 heures.
Le dimanche 2 septembre 1945, les éléments révolutionnaires "Viêtminh" organisèrent à Saïgon une violente manifestation au cours de laquelle la cure de la cathédrale et la procure des Missions Etrangères furent attaquées. M.Tricoire vicaire à la cathédrale fut assassiné, M Soullard curé de la cathédrale, MM. Moreau et Fabre, procureurs, furent blessés. Du 14 mai 1948 au 10 septembre 1948, M. Pierre Moreau prit un congé en France.
En 1951, il célébra à la procure de Saïgon ses noces d'argent sacerdotales. Arrivé en France, le 7 avril 1956, il eût la joie d'assister, le 1er juillet 1956, dans l'église de leur baptême, à l'ordination sacerdotale conférée par Mgr. Derouineau à ses deux neveux Pierre Rapin, destiné à la mission de Phnompenh, et Claude Rapin, envoyé en Thaïlande. Le 11 octobre 1956, M. Pierre Moreau regagna Saïgon, par avion.
Au début de l'année 1957, la procure des Missions Etrangères à Saïgon quitta son emplacement derrière la cathédrale et se transporta à la nouvelle maison "régionale-locale", voisine du Séminaire. M. Pierre Moreau fut alors rappelé à Hong-Kong, comme Procureur titulaire.
En octobre 1960, succédant à M. Léon Vircondelet qui avait demandé d'être déchargé de cette fonction, il fut nommé Econome Général de la Société des Missions Etrangères, et se fixa à Hong-Kong. De là, il visita les missions confiées à la Société et se rendit à Paris du 4 juin 1961 au 24 juillet 1961, puis du 20 avril 1962 au 3 août 1962.
Souffrant depuis plusieurs années d'un ulcère à l'estomac, il travailla jusqu'au bout. Le 22 mars 1963, une forte hémorragie se déclara. Malgré des transfusions de sang continuelles, il rendit le dernier soupir le 30 mars 1963, à 5 heures et demie du matin.
Ses obsèques eurent lieu le 1er avril 1963 ; il fut inhumé dans le petit cimetière de Béthanie, à Hong-Kong.
Obituary
ETABLISSEMENTS COMMUNS
Le Père Pierre MOREAU
1902 - 1963
des Etablissements communs
Le Père MOREAU naquit huitième enfant de Pierre Moreau et de Zélie Guilloteau, à la ferme de Richebonne, au Boupère, diocèse de Luçon, le 26 juin 1902. Il commença ses études primaires à l’école communale du Boupère et, premier de la paroisse à bénéficier du décret de Pie X, il fit sa communion privée en 1909.
Au début de l’année 1912 se produisit un incident dans les études de l’écolier : le directeur de l’école, un sectaire, introduisit dans sa classe une histoire de France qui était à l’index. Le curé de la paroisse en avertit les parents, mais que faire ? il n’y avait pas d’autre école... Le jeune Pierre, qui avait entendu ce qui se disait, refusa le livre et ne voulut absolument pas s’en servir, d’où mécontentement très vif du maître. Ennuyée, la maman alla trouver monsieur le Curé pour lui demander conseil. « Il y a moyen d’arranger la chose » dit-il. « Je crois qu’il y a chez l’enfant une vocation. Je vais donc le prendre à la cure pour lui commencer le latin et il continuera en même temps ses études. » Ainsi fut fait. Et depuis ce jour, chaque matin l’enfant prenait avec fierté le chemin de la cure.
Ayant été confirmé en 1912, et ayant fait sa Communion solennelle en 1913, il entra au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers le 19 janvier 1915. Après des années de petite séminaire sans histoire, il entra au grand séminaire de Luçon, le 23 septembre 1919, où il devait passer trois ans.
Le 24 septembre 1924, Pierre Moreau entrait au Séminaire des Missions Etrangères de Paris, rue du Bac. Cette année-là, ils étaient huit séminaristes du séminaire de Luçon qui partaient soit en mission, soit vers différentes congrégations (dont trois pour les Missions Etrangères : Auguste Raballand. Joseph Bulteau et Pierre Moreau), cela au grand émoi des curés de paroisse qui manifestèrent respectueusement à Mgr Garnier leur étonnement de le voir laisser partir les jeunes recrues du diocèse. L’évêque leur répondit : « Mes amis, je n’appauvris pas mon diocèse en donnant des prêtres aux missions. Pour un que je donne, Dieu m’en rendra dix. » Une certaine opposition au départ de Pierre Moreau se manifesta aussi de la part du curé du Boupère qui essaya de rallier à sa cause les jeunes séminaristes de la paroisse (ils étaient sept ou huit) et leur demanda de dissuader leur camarade de partir aux mission. Mais il s’attira cette réponse : « Monsieur le Curé, nous ne vous savions pas si peu catholique… »
L’aspirant-missionnaire fut ordonné prêtre, à la Rue du Bac, par Mgr de Guébriant, le 29 mai 1926 et le 18 juillet suivant, il chantait au Boupère sa première grand-messe. La veille, il avait célébré le baptême d’un neveu qu’il nomma Pierre, comme lui-même : il s’agit du Père Pierre Rapin, missionnaire au Cambodge. Son frère, le Père Claude est aussi missionnaire en Thaïlande. Tous les deux devaient être ordonnés prêtres ensemble, le même jour, par Mgr Derouineau, dans l’église de leur baptême, le 1er juillet 1956.
Le Père Moreau fut affecté au service des Procures. Après une année passée à Singapour, en 1926-1927, il tut ensuite nommé comme aide-procureur à HongKong où il devait rester jusqu’en 1935, travaillant sous l’égide du Père Vircondelet. Travail bien ingrat que celui de procureur : toute une vie passée à gérer les finances des Missions, à aligner des chiffres. Le Père Moreau avait certes conscience de l’utilité de son travail, mais il n’en gardait pas moins la nostalgie de l’apostolat direct dont il avait rêvé.
En 1935, il fut nommé Procureur titulaire à Saïgon. Après le coup de force des Japonais en Indochine, le 9 mars 1945, il joua, dons cette ville un rôle prépondérant. Au moment où les Français résidant dans le Sud-Indochine étalent groupés dans l’enceinte de Saïgon, fut fondé, sous l’impulsion de Mgr Cassaigne, un comité d’entraide chargé d’assurer la liaison avec les autorités japonaises. Le grand prestige de Mgr Cassaigne fut à l’origine de cette création dont les activités charitables et sociales furent innombrables. Tout de suite. Mgr Cassaigne pensa au Père Moreau comme secrétaire de ce comité, et grâce à la compréhension et à l’autorité du Comité de liaison dirigé par un colonel japonais (converti par la suite), le sort des Français internés et des réfugiés s’est trouvé grandement amélioré. Des vies humaines furent même épargnées, pour ne citer que la communauté française de Thu-Duc, à quelques kilomètres de Saïgon. dont le sort fut extrêmement précaire, la veille des Rameaux 1945.
Cette charge de secrétaire n’était pas une sinécure et offrait même des dangers réels. Dénoncé à la gendarmerie japonaise (la fameuse Kampeitai) par des individus avides de vengeance personnelle ou de récompenses éventuelles, le Père Moreau, dont la signature avait été contrefaite, ne dut mon salut qu’à la défense éclairée et opiniâtre du chef de la liaison japonaise.
Le 2 septembre 1945, point culminant de la « révolution », la Procure de Saïgon, qui regorgeait de réfugiés français, fut encore la première visée, et c’est encore grâce à l’intervention énergique et rapide du Comité de liaison que le Père Moreau, déjà baignant dans son sang (un coup de crosse sur la tempe), fut soustrait aux bandes montées à l’assaut de la procure. Le Père Tricoire, lui, paya ce jour-là de sa vie.
Grâce à ce comité d’entraide et aux démarches de son président et de son secrétaire, les missionnaires et les religieuses, bénéficiant du titre de « citoyen du Vatican » purent circuler librement pendant l’occupation effective des Japonais.
De tout ceci, le Père Moreau n’a jamais soufflé mot. Une fois seulement il s’est trahi pendant une conférence qu’il donnait aux jeunes gens du Boupère. Parlant des Missions et du recrutement nécessaire, il leur disait qu’il ne fallait pas avoir peur des difficultés qu’on pouvait trouver en mission, ni même du martyre. Et pour ce dernier il ajoutait : « Il n’y a que les premiers coups qui font mal, les autres on ne les sent plus… »
En 1956, il fut rappelé à la procure de Hong-Kong comme procureur titulaire, puis en 1960 il fut nommé Econome général de la Société des Missions Etrangères. Il fut à même, alors de se fixer à Paris mais il préféra rester à Hong-Kong, quitte à revenir plusieurs fois l’an à la Rue du Bac.
Le Seigneur l’a pris sur la brèche, car bien que souffrant depuis plusieurs années d’un ulcère à l’estomac, il travailla jusqu’au bout. Une forte hémorragie le terrassa le 22 mars 1963. Malgré des transfusions de sang continuelles, ce fut le 30 mars, à 5 heures et demie du matin qu’il rendit le dernier soupir.
Ses obsèques eurent lieu le lundi 1er avril 1963 et il repose maintenant dans le petit cimetière de Béthanie, à Hong-Kong, auprès de ses confrères missionnaires.
Quinze jours plus tard une cérémonie funèbre eut lieu dans la vieille église du Boupèse. Le Père Cussac, le Père Guennou et un groupe de missionnaires représentaient la Société. Sa famille et une belle assistance de paroissiens se rassemblèrent dans une communion de souvenirs et de prières.
~~~~~~~
References
[3314] MOREAU Pierre (1902-1963)
(3314) MOREAU Pierre
Réf. biographiques. - CR 1926 p. 161-67, 1935 p. 237, 1958 p. 97, 1960 p. 100, 1961 p. 12, 30-7, 56, 1968 p. 73. - BME 1924 p. 680, 1926 p. 520, 1929 p. 255, 1931 p. 927,1932 p. 781, 1933 p. 236, 621, 1935 p. 613, 1936 p. 366-76, 1939 p. 570-75, 1941 p. 363, 1948 p. 175, 217-19-20, 1949 p. 383, 1951 p. 130, 500, 1952 p. 115, 573, 681, 1954 p. 911, 1956 p. 577, 10888-90, 1957 p. 383, 1959 p. 650, 1960 p. 1026. - PH 1935 p. 1, 1939 p. 225. - ECM 1943 p. 350, 1946 p. 29,60. - EPI 1962 p. 199, 200-88, 395, 1963 p. 592-94. - MASIE 1949 p. 89. - EC1 n° 111, 115, 355-67, 437-49-63-64, 598, 606-86-90-92-98, 701-15-20-28-29. - EC2 n°71C2. - MEM n°61/69 p. 207. - HIR n° 114 p. 6.
Mémorial MOREAU Pierre, Elie, Baptiste page 2
-----------------------------------------------------------------------