Lazare PEYROUTET1899 - 1988
- Status : Prêtre
- Identifier : 3352
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- India
- Mission area :
- 1928 - 1988 (Pondichéry)
Biography
[3352] Lazare PEYROUTET naît le 12 décembre 1899 à Béguios en pays basque. Après des études primaires à Béguios et à Saint Palais, il entre au Petit séminaire de Mauléon. Il est mobilisé avant même d’avoir terminé ses études secondaires. Il passe trois mois sous les drapeaux. En 1919, il fait partie de l'armée d'occupation en Allemagne.
Aussi en 1921, retourne-t-il pour un an au Petit séminaire de Mauléon avant de demander son admission au séminaire des Missions Étrangères. Arrivé à Bièvres le 11 septembre 1922, il y trouve plusieurs aspirants de son pays : Deux d'entre eux deviendront évêques : Mgr Urruttia et Mgr Olçomendy. D'autres seront ses compagnons en Inde : les PP. Bassastéguy et Mirande. Ordonné prêtre le 17 septembre 1927, il reçoit sa destination l'année suivante pour la Mission de Pondichéry. Il s'embarque pour l'Inde le 9 septembre 1928.
Huit paroisses, sept fois curé
Il est envoyé à Villupuram (1) pour apprendre le tamoul sous la direction du P. Arséne Cussac. En 1931, il est nommé curé de Viriyur (2), l'une des plus importantes paroisses de la Mission, avec environ cinq mille Chrétiens dispersés dans de nombreux villages. Il se déplace à cheval pour visiter ses paroissiens. Il construit écoles et chapelles, en particulier la belle église de Mayanur. Il est le zélé pasteur de cette grande paroisse et doit également former à la pastorale de jeunes missionnaires pendant les sept ans de son séjour dans ce centre.
A son retour de congé en France, en 1938, son évêque l'envoie à Chinnasalem : nouvelle paroisse crée par la division de celle de Kallakurichi (3). Il y administre de nombreux baptêmes si bien que le nombre de ses paroissiens augmente de 569 à son arrivée à 776 à son départ. Transféré à la paroisse du Sacré-Coeur à Pondichéry, il n'y reste que deux ans.
En effet, en 1947, il est nommé curé à Karikal, autre comptoir français dans le sud de l'Inde.
Cette paroisse est la plus grosse du diocèse avec environ dix mille chrétiens. Il trouve là administration et écoles françaises. A cette époque, l'Inde s’approche de son indépendance. Le P. Peyroutet réussit à affilier l'école Ste Marie à l'Université de Madras. Lors du cyclone de 1952 et les tragiques inondations qu’il provoque, il vient en aide aux victimes du cataclysme. En 1955, il n'a aucun problème particulier lors de l'intégration des territoires français dans la République indienne. Il reste onze ans à Karikal. Il collabore étroitement avec les Soeurs de St. Joseph de Cluny, visite régulièrement les malades à l'hôpital et dans leurs maisons. Tous ceux qui le rencontrent se plaisent à reconnaître son zèle et sa sagesse.
En 1958 son évêque a besoin de lui et le nomme à Cheyur(4), à environ 80 km de Pondichéry. Mais le renouvellement de son visa s’avérant compliqué, il doit rejoindre le Territoire de Pondichéry (5). Il est alors nommé curé de Nellitope (6) dans la banlieue de Pondichéry. Il commence à avoir des crises d'asthme. Alors, en mai 1964, il est envoyé à Konankuppam (7), puis ramené dans la banlieue de Pondichéry à Ariankuppam (6). Il y reste jusqu'en décembre 1972, date à laquelle il demande à être déchargé de toute responsabilité paroissiale.
Il va alors s'établir à Uppallam (6) prés de Pondichéry où il reste actif jusqu'en 1981. Il se retire alors à la maison diocésaine pour prêtres âgés, de l'autre côté de la route. Le 9 avril 1988, en raison de l'accablante chaleur, il se retire à l'hôpital Ste Marthe de Bangalore au quartier St. Augustin. Le 21 mai, il a un malaise ; sa voix s'affaiblit et il entre dans un état comateux dont il ne sort guère. Il rend le dernier soupir le jour même, la veille de la Pentecôte, sans bruit, sans agonie pénible. Ses obsèques ont lieu le 22 mai à la cathédrale de Pondichéry.
Soixante ans passés en Inde en faisant le bien : le "Patriarche", le " brave Père Lazare" – c’est ainsi qu’on le nomme quand on parle de lui – laisse le souvenir d’un homme "droit, franc comme l'or", " fidèle dans ses amitiés", véritable exemple du vrai missionnaire.
1 – Aux Indes anglaises, aux environs de Pondichéry
2 – A une trentaine de kilomètres à l’est de Pondichéry
3 – A mi-distance entre Pondichéry et Salerne.
4 – Probablement Cheyyar aujourd’hui.
5 – Division politique autonome recouvrant les anciens comptoirs français en Inde, à l‘exception de Chandernagor au Bengale.
6 – Villes du Territoire de Pondichéry ou quartiers de la ville.
7 – Au sud-ouest de Pondichéry, à une trentaine de kilomètres.
Obituary
Le Père Lazare PEYROUTET
Missionnaire de PONDICHÉRY
1899 - 1988
PEYROUTET Lazare
Né le 12 décembre 1899 à Béguios, diocèse de Bayonne, Pyrénées-Atlantiques
Entré aux Missions Étrangères le 11 septembre 1922
Prêtre le 17 septembre 1927
Destination pour Pondichéry le 29 juin 1928
Parti pour Pondichéry le 9 septembre 1928
Décédé à Bangalore le 21 mai 1988
Obsèques à la cathédrale de Pondichéry le 22 mai 1988
En 1933, Mgr de Guébriant publia un récit de sa récente Visite aux Évêques et prêtres de la Société des Missions Étrangères de Paris. À la page 28, il parle du jeune P. Peyroutet qu’il n’avait pas pu rencontrer : « À Kallakurichi, chez le P. Daniel, j’avais espéré rencontrer le P. Peyroutet dont le poste, Viriyur, n’est pas très éloigné ; mais il avait préféré me priver de cette joie et se priver lui-même plutôt que de priver la piété de ses ouailles des consolations de la Fête des Morts. Il avait raison. Et n’est-ce pas lui qui m’écrivait un an plus tard : “Cette mission de Pondichéry, je l’aime à la folie” ». Ces quelques lignes de Mgr de Guébriant campent magnifiquement la personnalité du P. Lazare Peyroutet : un homme de devoir, passionné par ses engagements missionnaires.
Il était né à Béguios, en pays basque, quelques jours seulement avant la fin du XIXe siècle. Son père était forgeron et eut huit enfants : deux garçons et six filles. Toute sa vie, le P. Peyroutet restera très attaché à sa famille. Il correspondait régulièrement avec son frère, ses sœurs religieuses. Il aimait sa famille et celle-ci le lui rendait bien. Il recevait souvent des colis du pays natal. Lorsque, vers la fin de sa vie, son âge et ses trous de mémoire l’empêchèrent d’écrire avec sa régularité habituelle, l’un de ses neveux fit de nombreuses visites à la rue du Bac pour avoir des nouvelles du vieil oncle missionnaire.
Après ses études primaires à Béguios et à Saint-Palais, Lazare entra au petit séminaire de Mauléon. Il n’avait pas encore complété ses études secondaires lorsqu’il fut mobilisé. Il passa trois ans sous les drapeaux. En 1919, il faisait partie de l’armée d’occupation en Allemagne. Il servit dans la cavalerie, comme il aimait le rappeler occasionnellement avec fierté.
Démobilisé en 1921, il passe de nouveau un an au petit séminaire de Mauléon et demande son admission au séminaire des Missions Étran¬gères. Arrivé à Bièvres le 11 septembre 1922, il y retrouve plusieurs autres Basques. Deux d’entre eux deviendront évêques : Mgr Uruttia et Mgr Olçomendy. D’autres seront ses compagnons de mission en Inde : le P. Bassaistéguy et son grand ami, le P. Mirande.
Ordonné prêtre le 17 septembre 1927, il reçoit sa destination, l’année suivante, pour la Mission de Pondichéry et s’embarque pour l’Inde le 9 septembre 1928. C’est à Villupuram qu’il s’initie à la langue et aux coutumes du pays. Le curé de la paroisse est le P. Arsène Cussac qui part en congé quelques mois plus tard. Le P. Peyroutet assure l’intérim.
Viriyur
En 1931, il est nommé curé de Viriyur, l’une des plus importantes paroisses de la Mission, avec environ 5000 chrétiens dispersés dans de nombreux villages. Très peu d’entre eux sont desservis par une vraie route. Mais l’ancien « dragon » est à l’aise sur un cheval ! Il visite ses chrétiens, entreprend des constructions d’écoles, de chapelles et, en particulier, de la belle église de Mayanur. Pour ces travaux de construction cependant, il est magnifiquement secondé par le P. Gradjanny, un prêtre indien, âgé et handicapé par une mauvaise vue, mais très compétent pour diriger des constructions. Mgr Colas lui envoie successivement plusieurs jeunes missionnaires. Pour l’aider, mais aussi et surtout pour qu’ils soient formés à l’école de ce vaillant missionnaire. Le P. Peyroutet reste sept ans à Viriyur. Il y est heureux.
Chinnasalem
Il sera tout aussi heureux à Chinnasalem où l’envoie son évêque à son retour de congé, en décembre 1938. C’est une nouvelle paroisse, créée par la division de celle de Kallakuruchi. C’est une région très pauvre. Il n’y a que peu de chrétiens : 569 à son arrivée. Mais il a la joie de baptiser 5 adultes la première année, 52 la deuxième année. Il arrive au chiffre de 776 chrétiens en 1945, lorsque Mgr Colas veut le nommer curé de Notre-Dame des Anges, la « paroisse française » de Pondichéry. Mais le P. Peyroutet estime qu’il est fait pour la brousse. Il tient à rester dans les villages. Il n’a nullement envie de prendre la responsabilité d’une paroisse francophone en ville. Finalement l’évêque se laisse fléchir, mais en partie seulement. Le P. Peyroutet est nommé curé de la paroisse du Sacré-Cœur, à Pondichéry. C’est une paroisse de ville, mais c’est une paroisse tamoule ! Il n’y restera que deux ans, car, en 1947, l’évêque avait besoin d’un curé pour Karikal.
Karikal
La paroisse de Karikal était la plus grosse paroisse du diocèse avec environ 10.000 chrétiens. Géographiquement, elle était séparée du reste du diocèse par des territoires appartenant aux diocèses voisins de Kumbakonam et Tanjore. L’enclave de Karikal faisait alors partie des territoires français de l’Inde. Il y avait donc encore une administration française et quelques écoles françaises, ce qui pouvait soulever quelques problèmes épineux, à une époque où l’Inde était sur le point d’accéder ‘indépendance. Il y avait en particulier l’importante école secondaire Sainte-Marie dont l’avenir était compromis si on ne lui trouvait pas un autre statut.
Le P. Peyroutet fit face à tous ces problèmes avec beaucoup de perspicacité et de tact. Avec l’aide du P. C. -E. Thomas, l’école Sainte-Marie fut affiliée à l’Université de Madras. Il était en excellents termes, à la fois avec les autorités françaises et avec la population locale. Lors du cyclone et des inondations de 1952, le P. Peyroutet joua un rôle essentiel d’intermédiaire entre l’administration française et les victimes du cataclysme. La confiance dont il jouissait auprès des uns et des autres faisait de lui la personne la mieux placée pour obtenir et organiser les secours. Il n’eut aucun problème particulier lors de l’intégration des territoires français dans la République indienne.
Le P. Peyroutet resta onze ans à Karikal. Il était aimé et estimé de tous, des Français comme des Indiens, des chrétiens de la ville comme de ceux des villages. Il collaborait étroitement avec les religieuses de Cluny, mais aussi avec un vieux docteur français qui dirigeait l’hôpital où il se rendait chaque après-midi pour visiter les malades. Il y avait alors à Karikal, comme à Pondichéry, un bon nombre de familles qui dépendaient pour leur subsistance de la solde des militaires ou fonctionnaires partis servir la France en Indochine ou ailleurs. Il n’était pas rare que ces familles confient leur argent, pour un temps, au P. Peyroutet pour éviter de le dépenser trop vite ou de le gaspiller. Le P. Peyroutet était le Bon Pasteur. Tout le monde se plaisait à reconnaître son zèle et sa sagesse. Et pourtant, c’est à la suite d’un lamentable malentendu qu’il quitta Karikal !
À l’occasion d’une fête de village, pour décorer l’église et ses environs immédiats, on avait ressorti des placards des banderoles et des oriflammes, comme il en existe, aujourd’hui encore, dans toutes les églises ou presbytères du Sud de l’Inde. Certaines étaient bleues, d’autres étaient blanches et d’autres étaient rouges... Il n’en fallut pas davantage pour que quelques esprits mal intentionnés fassent des rapprochements entre ces décorations et le drapeau français. Et voilà Lazare Peyroutet accusé de regretter l’époque de la colonie française ! Stupéfaction du Père.
Cheyur
Il ne semble pas cependant que son départ de Karikal ait été motivé principalement par ce malentendu. En le nommant à Cheyur, à environ 80 km au nord de Pondichéry, son évêque répondait à un souhait que le P. Peyroutet avait maintes fois exprimé : quitter la ville et repartir dans les villages de l’Inde profonde. Il est possible néanmoins que cette histoire de banderoles tricolores ait fait l’objet de quelque rapport de police. Cela pourrait expliquer, en partie, un refus de permis de séjour qui obligea le Père à regagner le territoire des anciens Comptoirs français, après seulement quelques mois de présence à Cheyur. Mais ceci demande quelques explications : depuis 1953, le gouvernement indien n’accordait plus de visas d’entrée pour de nouveaux missionnaires, tout en renouvelant cependant le permis de séjour de ceux qui étaient déjà en Inde. En 1954, au moment de l’intégration des territoires français dans la République indienne, les missionnaires étrangers qui étaient déjà sur ces territoires purent rester sur place ; mais, pour aller résider ailleurs en Inde, ils avaient besoin d’un visa et d’un nouveau permis de séjour. Plusieurs l’obtinrent sans difficultés. Dans le cas du P. Peyroutet, il y eut enquête de la police, une réponse maladroite d’un certain vicaire qui n’osa pas affirmer que la présence du Père à Cheyur était indispensable, et le P. Peyroutet dut rejoindre l’ancien territoire français.
Nellitoppe, Konankuppam, Ariankuppam
Il fut nommé curé de Nellitoppe, dans la banlieue de Pondichéry. Il y resta six ans. Il jouissait encore d’une robuste santé, mais commençait à souffrir de crises d’asthme. C’est pendant son séjour à Nellitoppe qu’il fut nommé Supérieur local, une responsabilité qu’il assuma pendant neuf ans.
En mai 1964, il est envoyé à Konankuppam, une petite paroisse située à environ 80 km au sud-ouest de Pondichéry. C’était aussi un centre de pèlerinage marial. Il n’y reste que onze mois et est nommé, une fois de plus, curé dans la banlieue de Pondichéry, à Ariankuppam. Il y restera jusqu’en décembre 1972, date à laquelle il demandera à être déchargé de toute responsabilité paroissiale.
Les dernières années
En fait, il sera encore très actif jusqu’en 1981. Il n’est plus curé, mais il réside à Oupalam, dans l’une des dessertes de son ancienne paroisse du Sacré-Cœur, à environ un kilomètre du centre de Pondichéry. Il habite tout à côté de l’église et assure pratiquement tous les services qu’on attend du prêtre : messes, confessions, accueil des chrétiens et des non-chrétiens. Il reçoit beaucoup de visiteurs. Même des anciens paroissiens de Karikal viennent le voir, solliciter quelque aide.
C’est seulement en 1981 qu’il se retire complètement du ministère actif. À Oupalam même, juste de l’autre côté de la route, le diocèse a ouvert une maison pour prêtres retirés. C’est là qu’il passera les dernières années de sa vie, avec cependant quelques séjours à l’hôpital Sainte-Marthe de Bangalore.
Le P. Gérard Mauviel, Supérieur régional, décrit dans le Trait d’Union des confrères de l’Inde, les derniers moments de sa vie : « Notre doyen nous a quittés le 21 mai 1988. Venu à Bangalore le 9 avril pour fuir l’accablante chaleur de Pondichéry, il passait de tranquilles vacances, au quartier Saint-Augustin, à l’hôpital Sainte-Marthe. À 89 ans, il gardait une belle voix et un cœur jeune. Là, à Saint-Augustin, chantant en basque et en latin, il charmait ses voisins, plus jeunes mais sans voix. Il continuait à se bien porter, très droit, majestueux même avec sa longue barbe blanche, aimant à dire : « Je n’ai aucune maladie, souffrant uniquement de vieillesse ». Ce fut donc une surprise de le voir le 18 au matin tout à fait mal en point, le ventre ballonné. Transporté sur-le-champ dans la salle des urgences de l’hôpital, on vit tout de suite que son état était sérieux, sans que pour autant, les docteurs aient pu clairement définir sa maladie. Rapidement sa voix s’affaiblit. Il entra dans un état semi-comateux dont il ne sortit guère, sinon pour parler de son fidèle serviteur, Arokiasamy. Sans bruit, sans agonie pénible, à bout de souffle, il s’endormit dans le Seigneur, la veille de la Pentecôte, à 1 h 40 de l’après-midi, le 21 mai 1988. Ses obsèques eurent lieu à la cathédrale de Pondichéry, le 22 mai à 17 h 30 ».
Le regretté « Patriarche »
« Le Patriarche », « le brave Lazare », « droit, franc comme l’or », « fidèle dans ses amitiés », « un vrai missionnaire » : ce sont là quelques-unes des expressions utilisées par ses confrères pour évoquer la personnalité du défunt. Toutes ces expressions sont parfaitement appropriées.
Le « Patriarche » avait passé presque 60 ans en Inde. Il avait connu l’Inde des années 30. Il était en Inde pendant la deuxième Guerre mondiale. Il avait vécu les événements de l’accession à l’indépendance du sous-continent indien et le rattachement des territoires français à la nation indienne. Il avait été témoin des souffrances et de l’essor de ce pays pendant six décennies. Il avait servi le diocèse de Pondichéry pendant 25 ans, sous la direction d’un évêque français, puis sous celle des deux évêques indiens qui s’étaient succédé à la tête du diocèse. Il avait assisté à l’augmentation rapide du nombre des prêtres originaires du pays, tandis que ses confrères MEP diminuaient en nombre et vieillissaient. Le « Patriarche » avait été le témoin d’une longue histoire, d’une évolution profonde ; mais il avait été aussi l’un des grands acteurs de ce développement. Le, P. Peyroutet a durablement marqué l’histoire de l’Église dans le diocèse de Pondichéry.
Le « brave Lazare » était vénéré par nombre de ses anciens paroissiens qu’il avait secourus de maintes façons. Il était aussi très aimé de ses confrères qu’il recevait chaleureusement et royalement. Son fidèle serviteur savait qu’il ne fallait pas hésiter à mettre les petits plats dans les grands lorsque arrivaient des confrères. Il s’intéressait aux autres, à ce qui se faisait ailleurs, aimait avoir des nouvelles. On pouvait aussi le taquiner, imiter ses exclamations habituelles : « Non d’un pétard !... Tu parles ! ... » Il n’était ni susceptible, ni vaniteux. Personne ne le vit jamais arborer sa médaille du Mérite ou sa Légion d’honneur.
Il était « droit », « franc » dans ses relations avec ses paroissiens, ses confrères, ses Supérieurs. Trop peut-être parfois, en ce sens que certains auraient peut-être souhaité parfois un peu plus de «diplomatie » ou de discrétion de sa part.
Il était fidèle à ses amis. Pendant près de 40 ans, il écrivit régulièrement au P. Arsène Cussac qu’il avait connu à Villupuram, pendant deux ou trois ans seulement, dans les années 30 et qui s’était retiré en France. La fidélité de son amitié pour les PP. Mézin, Lamathe, Raja, Amalor, Mirande... – pour ne parler que des défunts – était bien connue. Mais il était tout aussi fidèle à ses divers engagements : horaire, prière, lectures... Jusqu’au bout, il lut régulièrement l’Ami du Clergé, devenu plus tard Esprit et Vie. Chaque lundi matin, il préparait et rédigeait soigneusement son homélie pour le dimanche suivant.
Le P. Peyroutet naquit au siècle dernier. Il reste aujourd’hui relativement peu de missionnaires appartenant à cette tranche d’âge. Au cours de sa longue vie, il a été le témoin de bien des changements dans la conception et la pratique de la vie missionnaire. Mais quoi qu’il en soit des changements qu’on a pu constater au cours des dernières décennies, quand on a connu le P. Lazare Peyroutet, on convient volontiers que ce fut un « vrai missionnaire ».
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References
[3352] PEYROUTET Lazare (1899-1988)
Références biographiques
AME 1928 p. 169. 1939 p. 186. CR 1928 p. 171. 1932 p. 271. 272. 1933 p. 229. 1934 p. 208. 1935 p. 213. 1936 p. 205. 206. 1937 p. 208. 1939 p. 194. 1948 p. 130. 1949 p. 138. 1950 p. 144. 1958 p. 78. 1960 p. 80. 1961 p. 86. 1962 p. 99. 1963 p. 109. 1964 p. 67. 1965 p. 133. 1966 p. 175. 1967 p. 120. 122. 1969 p. 138. 139. 1959 p. 15. 1974-76 p. 188. AG 80-81 p. 204. 82 p. 206. 85 p. 219. BME 1928 p. 576. 720. 1930 p. 380. 1932 p. 305. 1933 p. 313. 1935 p. 66. 296. 1938 p. 350. 1939 p. 151. 297. 1940 photo p. 635. 1951 p. 148. 1952 p. 762. 1953 p. 211. 1955 p. 557. 560. 1957 p. 656. 1958 p. 878. 879. 1959 p. 877. 1961 p. 595. 688. 689. EPI 1962 p. 501. 1965 p. 566. 567. 1970 p.164. ECM 1945 p. 129. R. MEP N° 116 p. 45. 134 p. 78. EC1 N° 157. 160. 378. 390. 693. 729. 734. 742. 774. NS 1P4. 4P121. 122. 11P342. 14P446. 21P259. 49P54. 106P117. 177P628. 230/C2. HIR N° 124. 155. 214. ISG N° 54.