Joseph GENTINNE1909 - 1974

[3512] GENTINNE Joseph naît le 19 avril 1909 à Rémicourt dans le diocèse de Liège en Belgique. Voulant que leur fils accède aux études supérieures, ses parents l'envoient au Collège voisin. Joseph les termine et s’inscrit au Juvénat des Pères Rédemptoristes, qu’il doit cependant quitter pour raison de santé. Informé de l’existence de la Société des Missions Étrangères de Paris et souhaitant devenir missionnaire, il s’y adresse. Le Supérieur général, Mgr de Guébriant, l'accueille chaleureusement et le fait entrer au séminaire de Bièvres en septembre 1927. Après son service militaire, il revient à Paris et est ordonné prêtre le 1er juillet 1934.

Destiné à la Mission de Coimbatore au Sud de l'Inde, il part le 16 septembre 1934. En 1935, il est nommé aumônier du Couvent de Nazareth dirigé par les Sœurs Franciscaines missionnaires de Marie. Il se perfectionne dans l'étude de l'anglais et du tamoul. Puis, il est nommé à l'école industrielle de Coimbatore puis transférer à Ootacamund dans les montagnes Nilgiri où nos Pères ont fondé une nouvelle école industrielle. Il en devient le directeur en 1940.

En ce temps de guerre, on imagine tous les soucis que rencontre le P. Gentinne pour gérer le personnel, trouver l'argent nécessaire et assurer le ravitaillement de ses orphelins. Il sait faire face et montre beaucoup de compétence dans la direction de l’école : jusqu'à douze ans, les orphelins fréquentent l'école primaire. Ils deviennent ensuite apprentis, puis ouvriers spécialisés. Quelques-uns restent à l'école comme moniteurs, les autres sont embauchés dans des entreprises ou s'installent à leur compte.

L'apostolat du P. Gentinne est donc d’assurer un avenir à ces orphelins en travaillant à leur formation intellectuelle, spirituelle et technique. Il est heureux dans sa tâche d'éducateur. Il a l'estime de tous et l'affection de la plupart, même s’il se heurte à de nombreuses difficultés. Mais le secret de sa fidélité au devoir, de son dévouement et de la poursuite quotidienne de sa vocation sacerdotale et missionnaire, c'est dans la prière et dans sa messe matinale qu'il le trouve.

Après la visite de Mgr Lemaire en Inde en 1949, le P. Gentinne est rappelé en France. La rue du Bac a besoin d'un Procureur des commissions. Il se met avec ardeur à son nouveau travail au service des confrères de la Société, leur envoyant dans leurs Missions respectives, livres, revues, journaux et autres objets dont ils ont besoin. Il fait ce travail avec méthode, régularité et précision jusqu'à la fin de sa vie. En remerciement de ce travail ardu, le Conseil général lui facilite un retour en Inde qui lui permet de revoir son ancienne mission.

Dans les années 1972-1973, sa santé s’affaiblit. Il souffre de malaises cardiaques et aussi de douleurs gastriques. Il part le 30 juillet 1974 se reposer dans notre maison de prêtres âgés et malades, à Montbeton, près de Montauban. Le mal s'aggrave très vite, et on doit l'hospitaliser à l'hôpital de Purpan à Toulouse. C'est là qu'il expire le 17 août d'une infection d'ordre pancréatique.

Fidèle à son engagement, le P. Gentinne s’est toujours tenu disponible pour le travail qu'on lui confie. Il l’exprime ainsi dans une lettre à un ami : ‘‘En Inde, j'ai été menuisier. A Paris, je suis libraire. Qu'est-ce-que cela peut bien faire si je fais le travail qu'on me demande ? Et ce principe s'applique à tout le monde’’.