René ROULLIER1908 - 1970
- Status : Prêtre
- Identifier : 3531
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Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Japan
- Mission area :
- 1935 - 1970 (Fukuoka)
Biography
[3531] ROULLIER René, Victor, Marie, Joseph, est né le 26 septembre 1908 à Saint Laurent-de-la-Plaine, diocèse d'Angers (Maine-et-Loire). Il fit ses études primaires à l'école paroissiale, puis entra au Petit Séminaire diocésain de Beaupréau en 1920. Reçu comme aspirant aux Missions Étrangères le 15 septembre 1928, il fit sa philosophie à Bièvres et sa théologie à la rue du Bac. Ordonné sous-diacre le 29 juin 1933, diacre le 21 décembre suivant, il reçut l'onction sacerdotale le 22 décembre 1934. Destiné à la mission de Fukuoka, il partit le 29 avril 1935.
Arrivé le 14 juin, il étudia la langue à l'évêché de Fukuoka. En 1937, il est nommé curé de la paroisse de Tobata. On lui confia, en 1948, la charge de procureur de la mission. Transféré en 1950 à la paroisse de Yahata, il prit en charge l'orphelinat Jinyama", qui devait devenir la "Maison des Enfants", "Sei Kozaki". En 1964, il devint responsable de la paroisse de Honjo. Mais à partir de 1968, il ne s'occupe plus que de la procure et de l'orphelinat "Sei Kozaki".
Le 28 juillet 1970 il s'endormit dans la paix du Seigneur à Kitakyushu.
Obituary
BIOGRAPHIE DU PÈRE RENÉ ROULLIER
1908 – 1970
Son Enfance.
Le P. Roullier naquit en Anjou, à St Laurent de la Plaine, non loin des bords ensoleillés de la Loire – et des vignobles renommés – que plus tard il sut bien apprécier, se faisant un plaisir de les faire déguster à ses hôtes de passage… Région bénie par la nature, la foi y était restée vivace : non loin de St Laurent, à St Folorent, avait commencé l’insurrection vendéenne pour défendre le Roi et aussi la foi ancestrale. Parmi les insurgés fusillés pour la foi, dont les tombes sont toujours un lieu de pèlerinage à Avrillé près d’Angers, la famille Roullier comptait un de ses membres dont la cause a été portée à Rome. St Laurent de la Plaine fut toujours un lieu de vacations : le frère aîné du Père, entré au séminaire et déjà diacre, périt à la guerre de 1915.
Un professeur du petit séminaire de Beaupréau – à quelques lieues de St Laurent – était compatriote de René Roullier. Rien d’étonnant que René, élevé en pareil milieu, fut attiré vers le sacerdoce. Remarqué par le clergé de St Laurent, il fut envoyé après ses études primaires au petit séminaire de Beaupréau.
Petit séminaire.
A cette époque le petit séminaire avait comme supérieur un éducateur éminent, l’abbé Cesbron, qui plus tard devint l’évêque d’Annecy. Parmi les professeurs un compatriote, l’abbé Delaunay, avait souvent recours à René pour l’aider dans ses expériences de physique. Il passa au séminaire des années fructueuses dont il garda un excellent souvenir. Le Père Roullier était doué d’une âme sensible, généreuse. Bien qu’il n’ait pas révélé la genèse de sa vocation missionnaire, il est à penser que la grâce attisant sa générosité il songea à abandonner famille, patrie, pour courir au secours des âmes les plus délaissées, et ait ainsi dès la fin de sa rhétorique, fait sa demande d’admission au séminaire des Missions Étrangères de Paris.
Grand séminaire. Rue du Bac.
Admis au séminaire de la Rue du Bac, le Père Roullier y trouva quelques compatriotes, les Angevins ayant toujours fourni de nombreuses recrues aux Missions Étrangères.
Tout de suite il se trouva à l’aise avec les nombreux aspirants, accourus de tous les diocèses de France.
Sa belle voix fut vite remarquée et bientôt, sous la direction de Père Bernat, il devint le chef de la chorale du séminaire. Ses études furent interrompues, par le service militaire, à Châtellerant dans la Vienne, et c’est avec joie que son service écoulé il put les reprendre de tout cœur. Pourquoi faut-il que là un petit incident vint assombrir son ciel – et refroidir un peu son attachement au vieux séminaire… De sa vie militaire il avait rapporté l’habitude du tabac, or, en ce temps-là, le règlement, sévère, punissait le délinquant au moins d’un retard de 6 mois à l’ordination. C’est ce qui arriva au Père. Avec le temps, le souvenir cuisant s’effaça, mais non sans difficulté… Le Père devant l’épreuve, ne perdit pas contenance et finalement fut admis à l’ordination sacerdotale en décembre 1934 et comme conséquence au départ en mission en avril 1935.
Au Japon à Fukuoka.
Choisi pour la mission de Fukuoka, au Japon, le Père Roullier y arriva plein de santé et d’enthousiasme ; et il y trouve un évêque dynamique, fondateur de la congrégation des Sœurs japonaises de la Visitation : Mgr Breton. Celui-ci garde le jeune Père près de lui à l’évêché, l’instruisant de la vie missionnaire et veillant à ses premiers pas dans l’étude de la langue japonaise. Il faut bien dire qu’à cette époque l’étude de la langue n’était pas encore organisée, et sans doute à cause de cela le Père ne parviendra pas à bien la maîtriser. Néanmoins, après avoir exercé le ministère quelque temps à Rurume, il fut nommé curé au nord de la mission, à Tobata, grosse agglomération où la grande compagnie d’acierie de Yawata a commencé à y installer de nouveaux grands ateliers.
Tobata.
Arrivé en 1937 en cette ville, il y restera 13 ans jusqu’en 1950. Curé de Tobata, directeur d’école enfantine, il donne tout son temps d’abord à ses chrétiens. Malheureusement le Japon est alors en guerre avec la Chine et les esprits sont excités. Les Pères étrangers sont suspectés et leur travail bien handicapé. Avec la guerre mondiale qui suit c’est une catastrophe, le Père est confiné dans son presbytère et même obligé de le quitter pour aller se réfugier non loin, à la mission anglicane, dont le pasteur a été interné. Les bombardements font des victimes dans les environs et le Père s’échappera de justesse. La guerre, finie en 1915, amène des restrictions de toute sorte. Le Père circulant sur sa lourde motocyclette s’évertue à approvisionner ses confrères. En 1948, le district du nord Kyushu est confié à la société des Missions Étrangères. Nommé procureur du district, le Père Roullier redouble l’activité. Souvent sur les routes avec sa motocyclette il est à la recherche de nouveaux terrains pour les postes à fonder, et s’abouche avec des architectes pour fixer les plans des constructions nouvelles. C’est alors en ce temps qu’il trouve un vaste terrain et y fait construire la maison centrale du district, grâce aussi à de nombreuses démarches l’école et la propriété d’un gros industriel de Tobata sont confiées aux Missions Étrangères. Le Père Roullier cherche une congrégation qui veuille lier en accepter la gérance, c’est finalement la Congrégation des Sœurs de N.-Dame de Montréal qui accepte de diriger l’école de Tobata.
A Yawata.
En 1950 le Père Benoit, supérieur du district, nomme le Père Roullier curé de Kurosaki et directeur de l’orphelinat, alors installé à Yawata Jinyanna, dans une vaste maison prêtée par la fonderie de Yawata.
A ses travaux de procureur, le Père Roullier doit donc désormais ajouter le soin de ses 150 orphelins, garçons et filles, et celui de ses chrétiens dispersés par la guerre. Le Père se rendant rapidement compte que garçons et filles doivent être séparés, un bâtiment acheté à Map reçoit les filles et peu après les sœurs de N. Dame des Anges se chargent du soin des orphelines. Quant aux garçons restés à Jinyanna sont entourés de plusieurs usines dont les gaz et les fumées rendent l’atmosphère tout à fait insalubre. Aussi le Père, au tempérament actif et résolu, cherche un terrain pour y installer la paroisse et un autre pour permettre aux orphelins de ne plus séticler dans les fumées, mais de respirer à pleins poumons un air vivifiant. Non sans peine il arriva à ses fins, sur un terrain trouvé à Kurosaki s’élève bientôt le presbytère et l’église actuelle. Quant à l’orphelinat, c’est à Honjo non loin de Kurosaki qu’il le transporte. Cédant la paroisse de Kurosaki à un plus jeune confrère, il se consacre tout entier à l’œuvre des enfants. Peu à peu le Père réussit à la développer ; quelques uns des enfants, les mineurs doués, furent envoyés aux écoles supérieures voire même à l’université, d’autres après plusieurs années de travail à l’extérieur fondent une famille. Continuant de les suivre, le Père construit près de l’orphelinat un centre d’accueil où ces jeunes ménages viennent de temps en temps se retremper dans le milieu familial de leur enfance.
Que de soucis pour trouver un emploi aux plus grands quand ils ont fini leurs études. Le Père va frapper aux portes des différentes usines de Yamata et des environs, et il faut dire que c’est avec bienveillance qu’on accueille ses orphelins malheureux.
Tout occupé qu’il soit, son petit monde, le Père n’oublie pas qu’il est venu au Japon pour propager la foi parmi les infidèles. Dans ce but, il aboutit qu’à côté de son œuvre soit établie une paroisse avec lui comme curé. Il peut donc, ainsi, réunir les chrétiens des environs et instruire quelques catéchumènes.
Ses dernières années. 1969 – 1970.
Depuis son arrivée en 1935, 33 ans se sont écoulés au service des confrères comme procureur des paroissiens de Tobata puis de Kurosaki, Honjo et des orphelins. Durant tout ce temps, il jouit d’une santé robuste. Cependant dans sa famille surviennent des épreuves de santé suivies de décès qui impressionnent le Père, de nature profondément sensible et impressionnable… Lui aussi ne serait-il pas destiné à être atteint de la même maladie, plus ou moins congénitale ?
C’est en 1969 qu’il ressent les premiers symptômes de la maladie ; opéré de la prostate, il paraît bien se remettre. Mais peu à peu un cancer se développe et devient généralisé. Deux ans durant, le Père lutte, soutenu par les infirmières dévouées de son œuvre. Il espère toujours arriver à vaincre le mal dont il ne connaîtra le nom que dans ses derniers jours. Les yeux sont atteints, la tête s’affaiblit. Finalement, hospitalisé en juin à Yawata chez les sœurs de la Visitation de Shindenbaru, c’est là que le 28 juillet 1970 il exhala son dernier soupir. Quelques heures avant son décès, il avait retrouvé un instant sa connaissance et le Père Toquebœuf était accouru pour lui donner une dernière absolution et lui faire entendre les suprêmes exhortations.
A son enterrement, dans l’Eglise de Shindenbaru, Monseigneur Hirata, évêque de Fukuoka, de nombreux prêtres et chrétiens vinrent prier pour son repos éternel et c’est au cimetière de Yugawa que repose maintenant le Père Roullier à côté de quelques anciens confrères en attendant la Résurrection.
Conclusion.
Roullier était né en Anjou près de Liré, patrie de Joachim du Bellay. Mais si celui-ci l’avait connu peut-être eut-il hésité à parler de la Douceur angévine. Le Père possédait autre chose… peut-être plus appréciable que la douceur, un tempérament actif, vif, lançant parfois des étincelles, mais ne gardant nullement rancune. Sensible, la séparation d’avec ses confrères lui pesait, mais quelle joie par contre de se retrouver réunis tous les lundis et surtout lors des excursions où les provisions, réunies par lui, faisaient la joie de tous. Procureur diligent pendant de nombreuses années il ne travailla pas tant à instruire les catéchumènes et à préparer de nombreux baptêmes, qu’à procurer aux confrères adonnés à l’Apostolat des presbytères convenables, des terrains pour de nouveaux postes.
En ce sens, il fut un apôtre zélé tout dévoué à la mission. C’est en grande partie grâce à lui que l’école de Meijigakuen de Tobata, si prospère par la suite, fut confiée aux sœurs de Notre-Dame et non aux protestants baptistes comme le donateur avait un temps projeté de le faire. Parti, le Père Roullier laisse de nombreuses marques de son activité au service du Seigneur. Œuvres qui lui auront valu une ample récompense dans la Maison du Père.
François DROUET
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References
[3531] ROULLIER René (1908-1970)
Références bio-bibliographiques
AME 1935 p. 95. photo p. 136. 1937 p. 111. 116. 117. CR 1935 p. 241. 1937 p. 10. 1938 p. 11. 1939 p. 10. 11. 1940 p. 2. 1948 p. 9. 1949 p. 16. 1950 p. 10. 11. 1951 p. 12. 13. 1952 p. 16. 1953 p. 15. 1954 p. 13. 1956 p. 18. 1958 p. 23. 1960 p. 30. 33. 1961 p. 31. 1962 p. 42. 1963 p. 49. 1964 p. 23. 1965 p. 38. 1966 p. 41. 43. 1968 p. 124. 1969 p. 28. 32. BME 1935 p. 256. 296. 533. 720. 867. 1936 p. 114. 266. 649. 884. 1937 p. 784. 853. 1938 p. 316. 780. 825. 1939 photo p. 77. 1948 p. 160. 161. 1949 p. 290. photo p. 504. 1950 p. 49. 50. 256. 494. 1951 p. 176. 415. 416. 515. 628. 690. 780. 1952 p. 107. 477. 1953 p. 699. 1954 p. 67. 343. 671. 883. 886. 1955 p. 449. 1957 p. 49. 453. 538. 749. 750. 1958 p. 740. 1959 p. 159. 160. 274. 339. 527. 528. 1056. 1960 p. 161. 164. 254. 1961 p. 489. 742. 854. EPI 1962 p. 791. 1963 p. (119). 417. 418. 1967 p. 124. R.MEP 1963 n° 125 p. 46. EC1 N° 158. 306. 313. 502. 507. 654. 749. EC2 N° 14P434 - 17P82 - 19P148 - 25P337 - 27P55 - 29P111. 113 - 33P215 - 34/C2 p. 238 - 66P243 - 107P144.