Pierre TOQUEBOEUF1911 - 2008
- Status : Prêtre
- Identifier : 3541
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Korea
- Mission area :
- 1935 - 1939 (Daegu [Taikou])
- 1941 - 1945
Missionaries from the same family
Biography
[3541] TOQUEBOEUF Pierre est né le 6 mars 1911 à Paris.
Il entre aux MEP le 2 juillet 1933. Ordonné prêtre le 7 juillet 1935, il part le 15 septembre suivant pour la mission de Taegu (Corée).
Il étudie le coréen à Son Seng Sang Don.
De 1939 à 1941, il est mobilisé dans le bataillon d’infanterie coloniale de Chine du Nord, puis il est professeur au séminaire de Taikou jusqu’en 1945.
Il rentre alors en France pour se faire soigner et enseigne au séminaire de Bièvres jusqu’en 1952. En 1955, il doit se retirer au sanatorium de Montbeton, où il restera pendant plus de cinquante ans.
Il meurt le 27 octobre 2008. Il est inhumé au cimetière de Montbeton.
Obituary
[3541] TOQUEBOEUF Pierre (1911-2008)
Notice nécrologique
Pierre Toquebeuf, fils de Léon Toquebeuf et de Marie Rouch, est né le 6 mars 1911, à Paris, dans le douzième arrondissement, où habitaient alors ses parents. Son père était employé des chemins de fer, métier qui l’a amené à changer plusieurs fois de lieu de résidence avec sa famille, si bien que Pierre, baptisé à Paris le 18 juin 1911, fut confirmé à Langeac, dans le diocèse du Puy, le 17 avril 1923. Il devait se présenter plus tard comme étant originaire du diocèse du Puy. Pierre, qui était l’aîné de la famille, avait trois frères, dont l’un, François, devait devenir missionnaire au Japon, et quatre soeurs, dont l’une au moins deviendrait religieuse. Les documents conservés dans les archives attestent des qualités de ses parents, qui étaient de fervents chrétiens. C’est sans doute tout naturellement que, après ses études primaires faites à Langeac, Pierre entra en 1923 au petit séminaire de La Chartreuse, à Brives-Charensac dans la Haute-Loire. En 1929, parvenu au terme de ses études secondaires, il demanda à être admis au séminaire des Missions Étrangères parce que, dit-il, “après avoir consulté mon directeur spirituel je désire plus que jamais imiter l’exemple des vaillants missionnaires qui font la gloire de La Chartreuse”.
Muni d’une lettre de recommandation élogieuse du supérieur du petit séminaire, Pierre Toquebeuf entra au séminaire de Bièvres le 15 septembre 1929 puis, ayant terminé le cycle de philosophie, devança l’appel pour faire son service militaire et fut incorporé au 152ème régiment d’infanterie à Colmar le 20 octobre 1911. “Renvoyé dans ses foyers” le 15 octobre 1932, il intégra sans attendre le séminaire de la rue du Bac pour suivre le cycle de théologie. Ordonné prêtre le 7 juillet 1935, le 15 août suivant, il reçut sa destination pour la mission de Daegu en Corée et partit effectivement pour l’Extrême- Orient le 15 septembre.
Arrivé à Daegu le 31 octobre Pierre Toquebeuf résida d’abord pendant quelque temps à l’évêché puis, de mai 1936 à mai 1938, à la paroisse de Sou Seng Sang Don, dans la banlieue de la ville. Temps d’apprentissage de la langue qui lui permit de se familiariser avec les coutumes de la société coréenne tout autant qu’avec la pratique pastorale des missionnaires de l’époque. Ensuite, au mois de juin 1938 il fut affecté au grand séminaire saint Justin de Daegu pour y enseigner la philosophie et l’histoire de l’Église, mais son séjour au séminaire devait être de courte durée. Dès l’année suivante, après l’entrée en guerre de la France, par ordre du consul de France à Séoul il fut obligé de se rendre à Tientsin où il fut mobilisé, le 29 décembre 1939, dans le bataillon d’infanterie coloniale de Chine du Nord.
Il a relaté lui-même les étapes de la vie de militaire qui s’ensuivit : Embarqué le 24 janvier 1940 à Tongkou, il fut dirigé sur Haïphong, via Shanghaï et Hongkong. Débarqué le 15 février à Haïphong et envoyé à Hué, il fut transféré le 17 février au 10ème régiment d’infanterie coloniale où il servit comme soldat de première classe jusqu’au 28 avril 1941.
Embarqué à Saïgon à destination de Shanghaï le 29 avril, démobilisé à Shanghaï le 20 juin 1941, trois jours plus tard, le 23 juin, il était de retour en Corée. Il put reprendre son poste au séminaire saint Justin dès l’année suivante mais il dut bientôt faire face à de sérieux ennuis de santé, séquelles d’une maladie qu’il avait contractée en service commandé à Hué en 1940. Ces ennuis s’aggravèrent au point qu’en novembre 1945 il dut être rapatrié en France par la Croix Rouge américaine.
De retour en France le Père Toquebeuf passa plusieurs mois à suivre un traitement qui ne lui permit pas de se remettre complètement. Nommé professeur au séminaire de Bièvres en juin 1946, alors qu’il était toujours plus ou moins handicapé par des problèmes de santé et parfois contraint d’interrompre son travail, il y enseigna l’histoire de l’Église, et cela jusqu’en janvier 1952. S’estimant alors trop fatigué pour pouvoir continuer, et désireux de retourner en Corée il demanda aux supérieurs de l’y autoriser mais se heurta à l’opposition des médecins qui lui déconseillèrent formellement de repartir. Et sur leurs indications il demanda et obtint alors un poste de vicaire à Mazargues, dans la banlieue de Marseille, où il se rendit effectivement en 1953.
Toujours poursuivi par les mêmes problèmes de santé, en 1955 Pierre Toquebeuf dut finalement se résigner à se retirer à Montbeton. Mis à part quelques brefs séjours qu’il fit dans une sorte d’ermitage mis à sa disposition par des cousins à Chanac dans les Landes, il devait y rester jusqu’à son décès en 2008. Pendant plus de cinquante ans, alors qu’il était lui-même malade, il se dévoua comme infirmier au service de ses confrères plus gravement atteints que lui, avec un zèle que tous admiraient, sans jamais ménager sa peine pour leur venir en aide. Le sanatorium de Montbeton n’avait pas encore été modernisé comme il l’a été par la suite, le personnel y était moins nombreux qu’aujourd’hui. Pierre Toquebeuf aura beaucoup contribué par son humble travail à pallier les faiblesses de l’organisation de l’époque. C’était aussi un homme de prière dont le comportement plus encore que les discours était un encouragement pour les autres, qualité que lui reconnaissent tous ceux qui l’ont rencontré. Il est mort le 27 octobre 2008 à Montbeton, où il repose dans le même cimetière que son frère François, décédé avant lui le 16 octobre 2000.