Robert CASTIAU1912 - 1940

[3554] Robert Charles Castiau naît le 27 mars 1912 à Montignies-sur-Sambre (Hainaut, Belgique). Admis aux MEP le 2 mai 1933, il est ordonné prêtre le 21 décembre 1935, et part le 14 avril 1936 pour Pakhoi (Chine).
Dès son arrivée en mission, P. Castiau est envoyé à Yamchow, dans l’île de Waichow, réputée pour ses troubles et ses désordres, afin de s’y former à la vie apostolique sous la direction du P. Richard. En 1937, il restaure la résidence de Pingtitong, et l’année suivante, il est déjà à même de prêcher la retraite pascale à Kongping. Après un séjour à Hong Kong pour s’y reposer, il est donné comme auxiliaire au P. Sonnefraud dans l’île de Waichow, et chargé spécialement du district de Shingtai. Avec les développements de la guerre entre la Chine et le Japon, l’île de Waichow se trouve bientôt isolée, sans communication possible avec le centre de la mission, avant d’être occupée par les troupes japonaises. L’île compte alors 2400 chrétiens.
Le 29 juin 1940, il est emmené par deux soldats à Wating, où il est tué en même temps que son confrère le P. Sonnefraud. La paix revenue, le P. Cotto, vicaire général de Pakhoi, inaugure en 1947, sur les restes des deux victimes tombées au champ d’honneur de l’apostolat, un monument dressé en souvenir de leur fidélité, jusqu’à la dernière goutte de sang, à leur vocation missionnaire.

Les relations entre les missionnaires et les autorités occupantes sont d’abord amicales. Le P. Castiau souffre cependant de l’absence de nouvelles certaines sur les événements d’Europe. En 1940, le problème de l’instruction catéchistique des enfants, en plus d’autres questions d’ordre économique ou temporel, se pose devant le gouverneur de l’île, qui n’accorde l’autorisation d’enseigner la doctrine qu’aux personnes âgées d’au moins cinquante ans. Le 17 juin, l’interdiction d’étudier la doctrine catholique est rendue officielle. Le P. Castiau tient à tout prix à ne pas donner lieu à des représailles envers les chrétiens, même en prenant les mesures les plus prudentes et parfaitement justifiées sur le plan purement humain.
Puis c’est la tragédie, sur laquelle il est difficile d’obtenir des précisions. Tout ce qu’on a pu apprendre d’un vieillard, dont le champ était contigu à l’ancien quartier japonais, c’est que la nuit qui suit la disparition des P.P. Sonnefraud et Castiau, et à la suite de détonations d’armes à feu entendues dans la soirée, deux tombes sont creusées en bordure de son champ, à savoir les tombes des deux courageux missionnaires.