Philibert MARTIN1920 - 1973
- Status : Prêtre
- Identifier : 3702
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Birth
Death
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Biography
[3702] MARTIN Philibert, Pierre, est né le 17 novembre 1920 à Grèzes, au diocèse du Puy (Haute-Loire). Il fait ses études secondaires au Petit Séminaire de la Chartreuse puis entre au Grand Séminaire du Puy (1938-1941). Il entre acolyte au Séminaire des Missions Etrangères le 2 avril 1942 et est ordonné prêtre le 29 juin 1943.
Destiné le 15 avril 1944 à la Mission de Thanh-Hoa, au Nord-Viêt Nam, il part comme aumônier militaire le 1er novembre 1945. Démobilisé le 1er février 1949, il se rend dans le district de Sam Neua. Il y étudie la langue sous la direction du Père Sac, un prêtre viêtnamien. Le Père Martin sera seul dans ce district pendant un certain temps jusqu'à ce qu'en 1950, le Père Mironneau vienne le rejoindre. Le Père Martin se dépense sans compter, réconfortant la population, soulageant les misères, relevant les ruines causées par la guerre. Fin 1952, les Pères Donjon et Mironneau sont évacués d'office sur Hanoï et le Père Martin est seul à nouveau avec le Père Thien, qui réside à 80 kms de chez lui. En 1953, les troupes viêtminh arrivent en force ; le Père Martin est fait prisonnier. Il ne sera relâché qu'après les accords de Genève en août 1954, après 16 mois de captivité dans la forêt. Entre temps, son compagnon, le Père Thien, a été décapité le 2 juin 1954. A sa libération, le Père Martin prend un congé à partir d'août 1954, puis repart pour le Laos. Tout en étant affecté au vicariat de Thakhek, il va aider les Pères Oblats à Sam Neua pendant deux ans.
Fin 1959, le Père Martin est nommé à Saravane, au Sud du pays, puis doit se réfugier à Paksé en 1968. Retourné à Saravan, il ne peut y rester et revient à Paksé où il s'occupe des chrétiens réfugiés. Il prend un nouveau congé en 1972. En janvier 1973, il fait une mauvaise chute de moto dont il ne se remettra pas. Malgré les soins donnés tant à Bangkok qu'à Paris, il meurt le 12 juillet 1973, laissant à tous le témoignage d'une vie entièrement donnée à Dieu, à l'Eglise et aux pauvres.
Obituary
Missions Etrangères Décès n0 7 / 73
de Paris
Le Père Philibert MARTIN (1920 – 1973 )
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Né le 17 novembre 1920
Prêtre le 29 juin 1943
Ministère en France 1943 – 1945
Départ comme aumônier 1 novembre 1945
Ministère à Samneua 1949 – 1953
Prisonnier 1953 – 1954
Retour en France 1954
Affecté à Thakhkek 1955
Départ pour Thakhkek (Laos) 1956
Détaché à Samneua 1958 – 1959
Ministère à Saravanne ( Paksé ) 1960
Retour pour maladie Juin 1973
Décédé le 12 Juillet 1973
Le Père Philibert Martin naquit le 17 Novembre 1920 à GREZES, Haute Loire, diocèse du Puy, d’une famille de cultivateurs. Après ses études au Petit Séminaire de La Chartreuse, près du Puy, il entre à 18 ans au Grand Séminaire du Puy (1938). En 1942, il entre aux Missions Etrangères déjà acolyte. Il est ordonné prêtre le 29 Juin 1943.
Le 15 Avril 1944, il reçoit sa destination pour la Mission de Thanh-Hoa, au Nord- Vietnam. Comme du fait de la guerre, il n’y avait pas de bateaux pour l’Extrême Orient, il ne put partir que le 1er Novembre 1945 comme aumônier militaire. Il ne fut démobilisé que 3 ans après.
C’est alors que le Père Martin se rendit dans le district de Samneua, rattaché au point de vue ecclésiastique au vicariat de Thanh-Hoa, tout en faisant partie au point de vue civil du Royaume du Laos. Il y trouva les Pères Mironneau et Donjon et quelques prêtres viêtnamiens. Aussitôt arrivé, il se mit à l’étude de la langue sous la direction du P. Sac, prêtre viêtnamien qui travaillait dans cette région depuis de longues années.
Même dans cette région éloignée, ce n’était pas la paix. Il y eut plusieurs alertes au cours de 1949 et les communications avec Thanh-Hoa étaient impossibles. C’est pourquoi le Délégué Apostolique décida de considérer le district de Samneua comme une mission autonome et le P. Mironneau en fut nommé Administrateur Apostolique.
Etant donné le danger de la situation vers la fin de 1949, les PP. Mironneau et Donjon durent se replier sur Xieng-khouang, tandis que le P. Martin restait sur place. En 1950, le P. Mironneau vint le rejoindre. Mais la situation était très difficile tant du fait de la guerre que de la famine qui sévissait dans toute la contrée. Le P. Martin devait en souffrir gravement. C’est alors qu’il se dépensa sans compter, faisant à cheval des dizaines de kilomètres, dans le but de réconforter les populations, de soulager les misères et de relever les ruines causées par la guerre.
En fin 1952, les PP. Donjon et Mironneau furent évacués d’office sur Hanoï, tandis que le P. Martin restait sur place avec le P. Thiên, seul prêtre du pays, qui résidait à 80 kms de chez lui.
En 1953, les troupes vietminh arrivèrent en force. Il fallut évacuer précipitamment. C’est alors que le P. Martin, resté à l’arrière-garde, fut fait prisonnier. Il devait rester 16 mois dans la forêt. Il ne fut relâché qu’après les accords de Genève en Août 1954, tandis que son compagnon, le P. Thiên, avait été décapité le 2 Juin précédent.
Pour le P. Martin, un retour s’imposait après ce dur travail et ces mois de captivité. Il rentra donc et le 27 Août 1954, il était à Paris.
Après un an de repos et de soins, le P. Martin repartit pour la Laos, mais cette fois dans la mission de Thakhek. Entre temps, le district de Samneua avait été rattaché au Vicariat de Vientiane confié aux Pères Oblats de Marie Immaculée. Comme ces derniers n’avaient personne pour s’occuper de ce district, les PP. Martin et Donjon se portèrent comme volontaires et retournèrent à Samneua pendant près de deux ans, en attendant que les Pères Oblats puissent prendre effectivement ce district en charge. Nous arrivons ainsi en fin 1959. C’est alors que le P. Martin, de retour de Samneua, fut nommé à Saravane dans le sud du Laos, pour y fonder un nouveau poste. Il s’y employa de toutes ses forces, ce qui lui permit de rayonner sur tout la région.
Mais là aussi la guerre rôde et l’insécurité ne fait qu’augmenter de jour en jour. Le Père vit avec ses quelques chrétiens et partage le sort de toute la population. En 1968, Saravane est évacué et le P. Martin se rend à Paksé. De fait la ville ne fut pas prise et le P. Martin y retourne quelque temps après. Ce fut pour constater que sa maison avait été largement pillée : une fois de plus, il avait tout perdu. La sécurité précaire ne dura pas longtemps à Saravane, et bientôt, le Père se rendit compte qu’il n’était pas prudent d’y rester sous peine de se voir encore entre les mains des viêtminh. Il revint donc à Paksé pour essayer de retrouver et de rassembler ses ouailles parmi les nombreux réfugiés des environs de la ville.
Après toutes cas péripéties et pour quitter pendant quelques mois cette atmosphère de guerre, il revint en France en Avril 1972, pour un congé bien mérité. Dès le mois de Novembre, il repartait.
Au mois de Janvier 1973, il fit une malencontreuse chute de moto. Au premier abord, les adites semblèrent bénignes. En fait, il ne devait jamais s’en remettre et il apparut bientôt que sa santé était définitivement compromise. Des soins dévoués lui furent donnés tant à Bangkok qu’à Paris, mais un mal inexorable et médicalement inconnu le minait, et le 12 Juillet, il rendait son âme à Dieu.
Quand on la considère dans son ensemble, on est étonné de la somme d’épreuves et souffrances d’une telle vie. Durant près de trente ans, on peut dire que le P. Martin n’a pas connu une année de paix, sauf durant ses congés en France. “Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse, l’angoisse... le dénuement, le danger ?” On peut dire que tout cela, le P. Martin l’a connu et vécu à la lettre et dans l’esprit de Saint Paul. C’est là, sans aucun doute, le secret du rayonnement d’une telle vie ; c’est ce qui explique aussi qu’il ait pu envisager la mort avec le même calme, la même sérénité, la même simplicité, la même foi dont il fit preuve durant toute sa vie.
Trois jours avant sa mort, on crut sa fin toute proche. Au prêtre qui l’assistait, il demanda : “Qu’est-ce qui m’arrive ? Dites-moi la vérité !” Le prêtre lui dit : “C’est le Seigneur qui vient ; c’est le moment de vous remettre entièrement à lui”. Et lui de répondre tout calmement : “Mais il y a longtemps que c’est fait !” Tout le Père Philibert est dans cette réflexion.
Une vie toute simple, entièrement donnée à Dieu, à l’Eglise, aux pauvres, une vie toute pénétrée du parfum de l’Evangile, une vie toute droite, comme les sillons qu’il avait vu creuser dans sa fermer natale : voilà le souvenir et l’exemple qu’il nous laisse.
Puisse son sacrifice, à l’image du grain de blé de l’Evangile, porter beaucoup de fruits pour la Mission de Paksé et l’Eglise toute entière.
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References
[3702] MARTIN Philibert (1920-1973)
Références biographiques
CR 1947 p. 125. 1950 p. 72. 1952 p. 34. 1953 p. 30. 42. 1954 p. 40. et note. 1955 p. 51. 1957 p. 59. 1958 p. 57. 1960 p. 62. 1961 p. 61. 1962 p. 73. 1963 p. 83. 84. 1964 p. 47. 48. 1965 p. 94. 95. 1966 p. 116. 1967 p. 83. 85. 1969 p. 84. 86. 88. BME 1948 p. 246. 1949 p. 381. 711. 712. 1950 p. 27. 129. 388. 509. 692. 1951 p. 129. 429. 1952 p. 479. 1953 p. 105. 106. 478. 510. 784. 910. 1954 p. 268. 272. 491. 702. 1014. 1053. 1145. photo p. 262. 1955 p. 87. 567. 1027. 1030. 1956 p. 274. 562. 662. 1957 p. 1092. 1960 p. 176. 405-416. 305. 310. 311. 1961 p. 386. 681. 683. Epi 1962 p. 800. 1964 p. 130. 1965 p. 313. EC RBac N° 431. 436. 441. 538. 545. 555. 564. 567. 578. 592. 637. 745. 756. EC2 N° 9 p. 284. - 15 p. 22. - 34 p. 245. - 53/C2. - 59/C2. - 63/C2. - 66/C2. 234. - N° 67/C2. - 69 p. 245. 340. 342. ME1 1961 N° 116 p. 8. - 118 p. 32. - 1965 N° 141 p. 43.