Augustin ROLAND1925 - 2020
- Status : Prêtre
- Identifier : 3867
Identity
Birth
Death
Other informations
Biography
[3867] ROLAND Augustin est né le 2 mai 1925 aux Fins (Doubs).
Ordonné prêtre le 29 mai 1949 aux MEP, il part le 17 septembre suivant pour la mission de Kanting, au Tibet. Il commence l’étude de la langue à Yercaud, mais, en 1953, il est expulsé de Chine.
Il reçoit alors une nouvelle affectation pour la mission de Pondichéry. À son arrivée, il est nommé professeur au petit séminaire de Pondichéry, de 1953 à 1960. Il devient ensuite assistant à la paroisse Notre-Dame-des-Anges de Pondichéry de 1961 à 1963, puis curé de cette paroisse, de 1963 à 1969. En 1970, il demande à étudier le tamoul et va faire fonction de vicaire à Attur, puis il est curé de Tiruk-koyilur de 1971 à 2000.
Il se retire ensuite aux Fins, son pays natal, où il meurt le 13 janvier 2020.
Obituary
Augustin ROLAND
1925-2020
Augustin Charles Roland est né aux Fins, à l’époque petit village agricole situé près de la frontière suisse, dans le département du Doubs et le diocèse de Besançon, le 2 mai 1925. C’est en l’église des Fins qu’il fut baptisé le 6 mai de la même année. Il était le sixième d’une fratrie de dix enfants (sept garçons et trois filles). Ses parents, Paul Roland et Lucie Villier, étaient agriculteurs. Il fit ses études primaires au village et ses études secondaires au petit séminaire de Consolation, lieu célèbre qui vit passer de nombreux futurs prêtre MEP. Il fut confirmé en l’église de Morteau, toute proche des Fins, le juin 1937.
Ensuite il entra au grand séminaire de Favernay, où il fit ses études de philosophie (1943-1945). Puis le 1er octobre 1945, à 20 ans, il entra au grand séminaire des Missions Étrangères à la rue du Bac, où il fut ordonné prêtre à 24 ans, le 29 mai 1949. Le soir même de son ordination sacerdotale, il reçut sa destination pour la mission de Kangding, dans ce qu’on appelle « les marches tibétaines » en Chine, où il partit le 15 septembre 1949. C’était une mission lointaine et difficile d’accès à l’époque, à 2000 mètres d’altitude. Il y arriva au terme d’un voyage de six semaines en avion, bateau, camion et à pied sur une longue distance. La Chine était alors en pleine ébullition avec l’arrivée des communistes au pouvoir. Arrivé à destination fin octobre de la même année, il se consacra d’abord à l’étude de la langue chinoise. Ensuite il devint vicaire, puis curé de la cathédrale. Il put exercer son ministère jusqu’au 26 décembre 1951, date à laquelle il fut mis en résidence surveillée à l’évêché par les autorités avec quatre autres missionnaires. Peu après il reçut l’ordre d’expulsion de Chine et, le 27 janvier 1952, il fut conduit manu militari à Hong Kong, où il recouvra la liberté au début février 1952. Après un temps de repos sur place, il reçut une nouvelle destination pour Pondichéry en Inde, où il se rendit rapidement.
D’avril 1952 à mai 1953, il étudia d’abord l’anglais à Yercaud, station de montagne située non loin de Salem, dans le Tamil Nadu en Inde, avec trois autres confrères anciens de Chine. Puis, du 1er juin 1953 au 1er septembre 1960, il travaille au collège de la mission à Pondichéry. Il est d’abord professeur de français en sixième au collège ; puis, deux ans plus tard, il devient directeur de la section française, poste qu’il conservera jusqu’en septembre 1960. Ensuite, après un congé en France, il devient vicaire du Père Vialet à la paroisse Notre-Dame-des-Anges à Pondichéry à partir de septembre 1961. Puis, en 1963, il devient curé de la même paroisse jusqu’au 24 avril 1969. Il part ensuite en congé et à son retour se met à l’étude du tamoul à partir du 1er février 1970. Il travaille l’étude de cette langue du sud de l’Inde à Attur, auprès du Père Jacques Gravier, jusqu’en juillet 1971. Puis, le 13 août 1971, il devient curé de Turuk-koyilur, poste qu’il occupera jusqu’à Pâques 2002.
Au début de l’année 2000, Augustin eut de graves problèmes de santé et fin février de cette année-là, il dut subir une opération d’un cancer du côlon, suivie de séances de chimiothérapie. C’est sans doute ce qui le décida en avril 2002, après 50 ans de présence en Inde, à quitter sa mission, alors même que l’archevêque de Pondichéry, Mgr Michael Augustine, lui proposait de rester à Pondichéry. A l’âge de 77 ans, il quitte donc l’Inde et se retire dans son pays natal aux Fins, près de Morteau. Au début, il rend quelques services dans les paroisses environnantes. Mais peu à peu, ses forces déclinant, il devra réduire ses activités. Le 26 mai 2019, entouré de ses amis et des paroissiens des Fins, il fête dans son village natal ses 70 ans de sacerdoce. Il continue jusqu’à la fin à soutenir des projets sociaux et pastoraux en Inde. Il y effectuera aussi assez régulièrement des voyages en Inde, presque chaque année. Il avait même projeté un voyage en Inde pour février 2020, voyage auquel il dut finalement renoncer au début janvier, peu de temps avant sa mort survenue le 13 janvier 2020.
Augustin laisse le souvenir d’un homme généreux et dévoué qui fit beaucoup pour ses communautés chrétiennes. En particulier à Tiruk-koyilur, où il resta plus de vingt ans, il ne ménagea pas sa peine. Il était parti de zéro. Il y construisit églises et écoles de villages pour y permettre une meilleure éducation des enfants ; et un bon nombre d’entre eux purent faire des études plus poussées grâce à son aide. Il créa aussi des cliniques mobiles qu’il confia aux Sœurs des Missions Étrangères et qu’il soutint généreusement jusqu’à sa mort à travers une association qu’il avait fondée dans ce but. Il se montrait parfois dur et ne supportait guère la critique. Mais en même temps il savait accueillir avec beaucoup de gentillesse et se montrer jovial.