Gabriel LAJEUNE1926 - 2018
- Status : Prêtre
- Identifier : 3902
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Identity
Birth
Death
Other informations
Biography
[3902] Gabriel Marie Joseph LAJEUNE a été missionnaire au Vietnam, puis à Hong-Kong, où après une œuvre très active, il entra dans son dernier repos en 2018.
Il naît dans le Jura à Poligny, diocèse de Saint-Claude, le 26 juillet 1926. Ses parents étaient teinturiers et il est l’aîné d’une fratrie de 4 enfants (deux garçons et deux filles). Pour des raisons professionnelles, sans doute, ses parents émigrent à Quimper. C’est ainsi qu’il fréquente l’école Saint-Yves à Quimper et c’est aussi à Quimper qu’il reçoit sa Confirmation le 30 avril 1938. C’est le 1er octobre 1943 qu’il entre au Séminaire des Missions étrangères à Bièvres. Et son temps de séminaire est simplement interrompu par son service militaire qu’il effectue dans la Marine Nationale de janvier 1947 à février 1948. Il est ordonné prêtre le 28 mai 1950 et apprend ce jour-là sa destination pour le diocèse de Hung Hoa au Vietnam. Il part pour sa mission en des temps troublés par la guerre.
Vietnam (1951-1976)
Il doit attendre à la Procure de Saigon l’évolution des événements du Tonkin. Le 20 avril 1951 il peut se rendre à Hung Hoa dans la Province de Sontay et c’est à l’évêché de cette ville qu’il va entreprendre l’étude du vietnamien dès son arrivée. A partir du 9 février 1952, il poursuit l’étude du vietnamien à Nghia Lo avec le Père Claudel. Puis, à partir du 18 décembre 1952, il remplace le Père Doussoux à Dông Lu et Phinh Ho dans le même district de Nghia Lo. Le 23 mars 1953, il est expulsé du secteur par les communistes et doit gagner Hanoi. En mai 1953, il est nommé vicaire-desservant à la paroisse des pêcheurs du bord du fleuve près de Son Tay. Mais le 5 août 1954, 90% des paroissiens du district partent vers le sud, en raison de l’arrivée des communistes dans le secteur. Le 20 octobre 1954, il est alors nommé vicaire-desservant sur la paroisse de Bach Lôc, au service de la desserte de Son Dông dans la province de Sontay. Le 14 décembre 1955, il est expulsé du Tonkin par les communistes.
Le 4 mai 1957 il se rend alors au Sud-Vietnam et devient vicaire de la paroisse de Saint-François-Xavier située dans le quartier de Cholon à Saigon. Puis le 24 janvier 1969, il devient curé de la même paroisse. Mais la prise de contrôle du Sud-Vietnam par les communistes en avril 1975 le met à nouveau en difficulté et il est expulsé du Vietnam le 23 juillet 1976. Il rejoint alors la mission de Hong Kong le 6 mars 1977.
Hong Kong (1977-2018)
A partir du 2 avril de la même année, il fait un stage à la paroisse d’Aberdeen. Le 10 septembre 1977, il est nommé recteur de la paroisse de Kam Tin dans les nouveaux Territoires. Puis, le 14 juillet 1979, il devient curé de la paroisse de Chaiwan à Hong Kong où il y restera jusqu’en 1995. Du 15 novembre 1980 au 15 novembre 1992, il est en même temps responsable du groupe missionnaire MEP de Hong Kong. A partir du 11 janvier 1995, il est vicaire à la paroisse du Saint-Rédempteur à Tuen Mun dans les Nouveaux Territoires.
Maintenant qu’il est plus libre de son temps, il en profite pour effectuer un court voyage au Vietnam. Il se rend aussi de nombreuses fois en R.P. de Chine, surtout dans le sud. Il ne s’agit évidemment pas d’un ministère pastoral, mais d’encourager et soutenir l’Église. En 1996 et 1997 seulement, il effectue cinq voyages dans le sud de la R. P. de Chine, mais aussi à Beijing (Pékin) où il aide la communauté catholique francophone de Beijing (Pékin). A partir de 2001, il collabore à la pastorale de la communauté catholique francophone de Hong Kong. A partir de 2002, il célèbre aussi une fois par mois la messe pour la communauté catholique de langue vietnamienne. En février 2013, il se retire chez les Petites Sœurs des Pauvres à Aberdeen sur l’Île de Hong Kong, où il s’éteint dans son sommeil le 2 novembre 2018.
Obituary
Gabriel LAJEUNE
1926-2018
Gabriel Marie Joseph LAJEUNE est né dans le Jura à Poligny, diocèse de Saint-Claude, le 26 juillet 1926. Ses parents, mariés à Poligny le 13 juin 1925, teinturiers de métier, élevèrent leurs quatre enfants sur les solides bases de leur foi chrétienne.
Gabriel fit ses études là où son père fut muté, études primaires à Paris dans une école des Frères, puis à l’école Saint-Yves de Quimper. Bachelier en philosophie, il sollicita sa demande d’admission au séminaire des Missions Étrangères de Paris en 1943.
Sa sœur Claude, infirmière dans la Marine, mourut trop jeune, malade d’un cancer. Son frère cadet devint prêtre en mission dans le monde ouvrier. Marie Denise, se seconde sœur, sera infirmière et mère de famille.
Les parents, Charles et Madeleine Lajeune, avaient de bonnes raisons d’être fiers de leurs enfants. Les évènements qui marquèrent la vie et la mission de Gaby enracinèrent toute la famille dans la mission de l’Église au Vietnam, puis en Chine.
À l’Âge de 9 ans, Gaby veut être prêtre. Il fut membre de la Jeunesse Étudiante Chrétienne. Son saint patron, l’archange Gabriel, l’invite sur les chemins missionnaires pour annoncer en pays lointains la Bonne Nouvelle… Ordonné prêtre le 28 mai 1950, le soir même il reçut sa destination pour le diocèse de Hung Hoa, au Nord Vietnam, en pleine guerre d’Indochine.
Première Mission : Nord Vietnam (1950-1956)
Avec le Père Yves Tygreat, il s’embarque pour le même envoi dans la même mission. Tous deux arrivent à Saigon où ils commencèrent leurs études de langue, car au Nord Vietnam les combats rendaient la vie incertaine. En avril 1951, les deux jeunes missionnaires arrivèrent au Nord sur les lieux de leur mission, en pays de montagnes habitées par des minorités ethniques. Le jeune Père Gabriel contacte des chrétiens de la minorité « Meo » et se familiarisa avec leur langue. Huit mois plus tard la guérilla « Vietminh » s’empara de la région. Gabriel passa plus d’une année au bord du Fleuve Rouge, près de la ville de Son Tay. Survint alors l’armistice de juillet 1954. Beaucoup de chrétiens profitèrent des clauses des accords de Genève pour partir vers le Sud Vietnam.
Deux jours après la signature des accords de Genève, le Père Yves Tygreat sauta sur une mine et fut tué sur le coup. Le Père Lajeune célébra la messe des funérailles que présida Mgr Maze, vicaire apostolique de Hung Hoa.
Le Père Lajeune fut alors responsable de plusieurs communautés chrétiennes paysannes dans la commune de Son Dong. La « réforme agraire » organisée par les officiels du nouveau gouvernement provoqua troubles et période de haine. Gaby fut arrêté et emprisonné en décembre 1955 ; il subit de nombreux interrogatoires et jugement populaire, avant d’être expulsé le 12 juin 1956.
Gaby arriva en France le jour de ses trente ans… pour se refaire une bonne santé.
Deuxième Mission : Les Chinois du Sud Vietnam (1957-1976)
En 1957 le Père Lajeune est affecté au diocèse de Saigon, au Sud Vietnam. Il sera basé à la paroisse Saint-François-Xavier, au cœur de Cholon, où se trouve le centre missionnaire pour le monde chinois du Sud Vietnam. Le père Joseph Guimet en était le pasteur en charge.
Gabriel est alors un missionnaire bien rodé par les six années qu’il vécut dans le Nord du pays. Il est expert en langue vietnamienne ; il lui suffira d’apprendre le cantonais, couramment parlé par les Chinois du Sud de la Chine vivant au Vietnam. Gaby a le don des langues. Il découvre lui-même les connexions nécessaires pour retrouver les racines chinoises de sa langue vietnamienne ! Gaby conservera un tempérament à toute épreuve et une foi solide, qui animeront sa deuxième mission. Six mois après son arrivée à Cholon, Gaby prononça son premier sermon en cantonais. Très rapidement, il fut chargé de l’école paroissiale du Sacré-Cœur.
Chaque ville ou bourgade possédait alors sa communauté chinoise avec ses institutions propres : pagodes, hôpitaux, écoles. L’Église locale les accueillit volontiers et leur donna des facilités pour continuer à prier dans leur langue. Le Père Lajeune visita régulièrement les communautés catholiques chinoises dispersées en différentes provinces. Connaissant bien les différentes mentalités entre communautés vietnamiennes et chinoises, et compétent en leurs langages propres, Gabriel fut toujours très bien accueilli par les évêques et les prêtres vietnamiens en charge de ces régions.
Dans l’agglomération Saigon-Cholon vivaient plus d’un million de Chinois dont cinq mille chrétiens dispersés. Cette dispersion nécessitait visites pastorales, catéchèse et instruction religieuse pour enfants. Pendant les vacances d’été, six cents enfants étaient convoyés par bus scolaires jusqu’au Centre Saint-François pour catéchèse et préparation aux sacrements. Un Père chinois venu du nord de la Chine arriva sur Cholon et fut responsable d’un petit séminaire visant à préparer de futurs prêtres pour la communauté chinoise. Gaby devient responsable de toute cette administration.
La guérilla « Vietcong » développa ses activités et les zones d’insécurité se multiplièrent. L’offensive du « Têt 1968 » produisit destructions et dommages graves pour la population ; quatre mille réfugiés campèrent pendant deux mois dans le bloc paroissial.
Le père Guimet termina en 1968 la construction d’une nouvelle église, Saint-Joseph. Monseigneur Nguyen Van Binh nomma le Père Lajeune responsable de la paroisse Saint-François-Xavier et du Centre missionnaire en monde chinois. Gabriel Lajeune était dans la quarantième année de son âge, sa voix rauque rendait son visage sévère… Mais l’homme avait grand cœur et savait ce qu’il voulait. Il partageait ses convictions :
1- MEP en monde chinois, nous devons entretenir de fraternelles relations avec l’Église du Vietnam ;
2- Prévoir l’avenir avec les laïcs, développant des groupes de foi là où vivent les chrétiens chinois ;
3- Soutenir le petit séminaire et la formation de futurs prêtres chinois ;
4- Accueillir les enfants de familles pauvres dans l’école du centre chinois.
Le premier jeune prêtre originaire de la communauté chinoise locale, Stephen Huynh Tru, fut ordonné en 1974. Il succédera au Père Lajeune comme responsable de la mission en monde chinois après l’expulsion de tous les missionnaires étrangers, en 1976.
D’autres séminaristes chinois étaient alors en formation théologique au grand séminaire de Saigon.
Dès 1971 Gabriel Lajeune insuffla et anima une nouvelle direction à la pastorale locale : la création de groupes de quartiers. Les chrétiens de ces groupes locaux devront élire leurs délégués pour former le conseil paroissial.
Les pourparlers vietnamo-américains de 1973 aboutirent au retrait d’une grosse partie des troupes américaines. La corruption généralisée fragilisa le système miliaire et rendit la population de plus en plus lasse de la guerre. Le 30 avril 1975, l’armée du Nord entra à Saigon pour y établir un « gouvernement provisoire du front national de Libération ». Quand les soldats de l’armée de libération entrèrent dans le centre catholique de Cholon, le Père Lajeune se présenta pour les recevoir et pour leur demander de déposer les armes à l’entrée de l’église… Il fut alors mis en joue et on lui enjoint de se taire ! Gaby savait par expérience qu’il marchait vers sa troisième « libération ».
Cela n’empêcha pas de célébrer, quatre semaines après ce changement de régime, et en même temps, l’inauguration de la nouvelle école paroissiale, les vingt-cinq ans de sacerdoce de Gaby et la rénovation du chœur de l’église ! L’archevêque présida ces célébrations et encouragea les chrétiens à ne pas craindre le changement, mais à aller de l’avant !
En 1976, Saigon devint « Ho Chi Minh Ville », Hanoi étant la seule capitale de la République du Vietnam.
Troisième Mission : Hong Kong (1977-2018)
Quand le Père Lajeune débarqua à Hong Kong, en mars 1977, cette colonie britannique attirait des usines venues de partout, produisant le fameux « made in Hong Kong », grâce aux réfugiés et à une main d’œuvre locale à bon marché. Monseigneur Jean-Baptiste Wu, évêque, était heureux d’accueillir des prêtres parlant cantonais, la langue véhiculée de la « colonie ». Le travail missionnaire ne manquait pas. Gabriel se rendit compte que les habitants du Territoire avaient une mentalité très différente de celle de leurs cousins de Cholon. Il demanda quelques mois d’adaptation avant de recevoir une responsabilité pastorale. Il apprécia beaucoup le temps qu’il passa à Aberdeen en compagnie du Père Augustin Leung, curé, originaire de Pakhoi, un diocèse de Chine autrefois confié aux Missions Étrangères. Le Père Thomas Kwan, vicaire, l’aida à mieux analyser la situation politique et religieuse de Hong Kong.
En septembre 1977, Gaby fut nommé curé à Kam Tin, dernier secteur rural du Territoire. Il basa son travail sur la catéchèse des enfants et la restauration des chapelles de village. Deux années plus tard l’évêque appela le curé de Kam Tin à remplacer celui de Chaiwan, à l’extrémité Est de l’île de Hong Kong. Le Père Lajeune a vécu sur cette paroisse, Étoile de la Mer, seize belles années, qui furent des plus fructueuses de sa vie missionnaire à Hong Kong.
Avec ses vicaires et une centaine de chrétiens actifs, il développa une grande solidarité visant à mettre en place une organisation paroissiale partant vraiment de la base. Les délégués du curé sont remplacés par des représentants élus, issus des groupes de quartier. Les groupes de base ont plus de facilité pour intégrer les nouveaux venus, les nouveaux baptisés ou les chrétiens isolés ; les chrétiens actifs et les religieuses furent d’un grand secours pour l’animation des groupes de base. Plusieurs jeunes prêtres locaux furent successivement ses vicaires. Ceux-ci apprécient la formation qu’ils reçurent, la coordination des tâches pastorales et l’amitié partagée entre eux et avec les chrétiens.
L’idée était dans l’air de construire un nouveau centre paroissial. Il fallut passer du projet à un plan concret, de réunions à des démarches, de démolition à déménagement. Les chrétiens firent preuve de beaucoup de patience et de coopération. Leur participation financière fut importante : ils arrivèrent à l’objectif de cinq millions de dollars Hong Kong, objectif atteint le jour même de l’inauguration, le 13 août 1995 ! Ce fut, comme dit Gaby, « son jour de gloire, mais aussi son chant du cygne». Il approchait ses soixante-dix ans, l’âge prévu pour rejoindre un nouveau poste. Il en profita pour faire un séjour au Vietnam, du Sud au Nord, « une sorte de pèlerinage aux Sources ».
Le curé de l’« Étoile de la Mer » fut élu supérieur du groupe MEP de Hong Kong. Gaby dut alors participer à plusieurs Assemblées générales de la Société des Missions Étrangères. Il sut gérer, comptabiliser et faire confiance à tous les confrères avec qui il collaborait.
Le premier novembre 1995, le Père Lajeune devient vicaire de son ancien vicaire, à la paroisse du Saint-Rédempteur, à Tuen Mun dans les Nouveaux Territoires. Il y reçut un poste de semi-retraite, ce qui lui permit de voyager en Chine où il vit des communautés paroissiales se développer, des jeunes prêtres aider, puis remplacer les anciens, de jeunes religieuses se mettre au service de communautés rurales. Le Père Lajeune vint en aide à plusieurs projets visant à rénover des bâtiments de certaines de ces églises visitées.
Dans les années 1998-1999, Gaby fit un séjour à Pékin : il voulait y apprendre « la langue commune », appelées aussi « le mandarin ». Il y aida de son mieux la communauté catholique francophone vivant à Pékin.
À Tuen Mun, Gabriel continue une vie de retraite, disponible pour quelques services, et soutenu par des paroissiens, un vicaire et un curé accueillants. Il devient le « Ye-Ye » – grand père – de tout le monde. Sa famille s’est élargie au continent Chine, mais aussi en Amérique, au Canada, en Australie où il visita ses « ouailles », anciens du Vietnam, dispersés. Ses jambes chancellent, mais il conserve le désir d’exercer son sacerdoce et sa volonté d’aller en Chine sur fauteuil roulant !
En 2013, sa santé déclinant, Gaby accepte d’entrer en maison de retraite, chez les Petites Sœurs des Pauvres, à Aberdeen. Sa chambre fut aménagée par des paroissiens de Tuen Mun. Il avait besoin d’un ordinateur pour écrire et recevoir nouvelles des nombreux amis de la diaspora chinoise. Ses yeux fatigués eurent aussi besoin de l’écran de cet ordinateur pour prier et chanter les psaumes du bréviaire ! Il devint ami de tout le personnel soignant.
Le Père Lajeune apprit à se reposer et à faire ce qu’il n’avait jamais fait : dépendre des autres. Il se remit totalement au Bon Dieu, aimant dire « Je n’ai besoin de rien », « pas d’inquiétudes, je suis entre bonnes mains », « Je n’ai qu’un désir : aller au Ciel, dans mon sommeil !». Ce qu’il fit en passant au Père, paisiblement aux premières heures matinales du 2 novembre 2018.
« Les Desseins de Dieu sont insondables, et Ses Voies impénétrables », mais la foi de Gabriel éclaira toutes les étapes de sa vie.
En guise de conclusion :
Le Père Lajeune a retrouvé dans ses archives l’homélie qu’il prononça à l’église de son baptême deux mois avant son premier départ vers le Nord Vietnam. Il répond aux questions que beaucoup posent aux missionnaires partants, ou à ceux qui repartent après un congé. Il vaut le coup de réentendre la réponse qu’il donna lors de sa première messe !
« Mes frères,
Quelques heures avant de mourir, le Christ dit à ses apôtres : « Votre cœur se réjouira et personne ne pourra vous enlever votre joie. Et votre joie sera parfaite, parce que je serai avec vous. »
Voila des paroles d’actualité. À un moment où de tous côtés se multiplient les motifs de tristesse, nous chrétiens, nous n’avons pas peur ; nous chrétiens, nous nous réjouissons, et pourquoi ? Parce que le Christ avant de quitter la terre nous a dit : « Je suis avec vous, tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Mais au même moment, Il a ajouté : « Allez. Convertissez tous les peuples, baptisez-les et enseignez-leur ce que je vous ai appris ».
Voilà pourquoi je suis ici aujourd’hui. Pour vous dire ma joie d’avoir été appelé par le Christ à travailler à la conversion du monde… Être prêtre, c’est continuer la mission du Christ sur terre. C’est continuer à répandre Sa parole, c’est continuer à donner la vie divine par Ses sacrements et à crier aux hommes qu’ils doivent s’aimer les uns les autres et aimer leur Père qui est au Ciel, et c’est tout. C’est une tâche immense, une tâche qui dépasse les forces d’un homme. Et cependant je n’ai pas peur, bien plus, je suis heureux, parce que je sais que Dieu peut tout. Il suffit de Lui demander son aide…
Les gens nous demandent « Pourquoi partez-vous si loin ? Pourquoi ne restez-vous pas ici ? Nous avons besoin de prêtres »… Mais le Christ a dit : « Allez baptiser tous les peuples… ». Et si les apôtres avaient voulu convertir tous leurs compatriotes avant d’aller plus loin, la France ne serait pas encore chrétienne. Pensez qu’il y a eu cette année 17 jeunes prêtres dans le département du Jura pour 300.000 habitants, et qu’il y en a 20 aux Missions Étrangères de Paris pour 32 diocèses et 180 millions d’habitants…
Jésus disait à ses disciples : « Regardez, la moisson est en train de mûrir et il n’y a pas d’ouvriers pour la rentrer » … Je suis heureux d’être chargé par vous d’aller porter la Bonne Nouvelle au Tonkin. Et vous devez être heureux que l’un des vôtres évangélise une partie de ces peuples pour qui, aussi, Jésus est mort. Vous devez m’aider de vos prières… Dans un mois et demi, le bateau m’emmènera vers cette mission de Hung Hoa qui sera toute ma vie… Sachez que je compte sur vous : Dieu vous tiendra pour responsables en partie de ce que je serai là-bas. »
P. Vallat