Joseph VIOT1923 - 2000
- Status : Prêtre
- Identifier : 3906
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Identity
Birth
Death
Missions
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Biography
[3906] VIOT Joseph est né le 8 décembre 1923 à Marigné-Peuton (Mayenne).
Il entre aux MEP en 1944. Ordonné prêtre le 23 décembre 1950, il part le 13 avril 1951 pour la mission de Quinhon (Vietnam).
Il étudie le vietnamien à Trà-Kiêu. En 1955, il est chargé de la paroisse de La-Thap. Après la division du diocèse en 1957, il est rattaché au vicariat de Nhatrang et nommé curé de Tân-Ly. En 1961, il devient curé de Kim-Ngoc, en 1963 curé de Song-Pha et de Tam-ngân.
Expulsé du Vietnam en 1975, il reçoit une nouvelle affectation pour l’Île Maurice. Il est successivement nommé vicaire à Beau-Bassin (1977), curé de Chemin Grenier et de Baie-du-Cap jusqu’en 1980, curé de Rivière-des-Anguilles (1980-1992), curé de Plaine Magnien (1992), vicaire à Rose Hill (1994), responsable de la maison de communauté des MEP (1996-1999).
Il se retire ensuite à Montbeton, où il meurt le 12 mai 2000. Il est inhumé dans le cimetière des MEP.
Obituary
[3906] VIOT Joseph (1923-2000)
Notice nécrologique
Joseph, Pierre, Edouard VIOT, fils de Edouard, et de Marie Augustine Clavreul, cultivateurs, naquit le 8 décembre 1923, à Marigné-Peuton, canton de Château-Gontier, département de la Mayenne, diocèse de Laval. Dans une lettre du 1er mai 1999, rédigée à Rose-Hill (île Maurice), adressée au Supérieur Général de la Société, M.Joseph Viot écrivait : .." Dans ma famille, nous étions 13 enfants : 4 soeurs et 9 frères. Nous sommes encore 10 vivants, entre 67 ans et 82 ans ½ ... Les autres sont morts à 74 ans ½ (bénédictine du St.Sacrement), à 77 ans (père de famille), et à 79 ans (bénédictine du St.Sacrement). J'ai aussi 3 frères Prêtres : 2 dans le diocèse de Laval, et le 3ème , rédemptoriste, à Rouen..."Dans ce foyer profondément chrétien Joseph hérita d'une foi robuste...: Je remercie le Seigneur, écrivait il le 29 décembre 1996, de m'avoir donné de naître dans une famille humble (paysanne) et vraiment chrétienne : le Papa dirigeait la Prière tous les soirs. Mon oncle, le P. Pierre Clavreul (+ en 1945) est à l'origine et un peu le guide de ma vocation et sans doute aussi de celle de mes Frères Prêtres.."
Après ses études primaires à Laigné, Mr. Joseph Viot commença, de 1936 à 1938, le cycle de l'enseignement secondaire au presbytère de Laigné, il le poursuivit, du 1er octobre 1938 au 10 juillet 1939, à l'Ecole Apostolique de Montmélian, dirigée par M.l'Abbé Chagny, établie à St. Witz par Survilliers alors département de la Seine et Oise, puis du 1er octobre 1939 au 17 juillet 1940, à l'Ecole Apostolique sise 31 rue Saint Denis à Poitiers, (Vienne), sous la direction du P. Hitter. Le 1er octobre 1940, il se dirigea vers le petit séminaire Théophane Vénard à Beaupréau dont le supérieur était M. Davias-Baudrit. Il y resta jusqu'au 5 juin 1944, ses études de philosophie universitaire achevées; cette année scolaire fut écourtée, en raison du débarquement des alliés en Normandie.
Le 6 mai 1944, M. Joseph Viot, ayant demandé son admission comme aspirant des Missions Etrangères, entra au séminaire de la rue du Bac, à Paris, le 13 novembre 1944. L'appel sous les drapeaux interrompit temporairement ses études écclésiastiques. Du 5 avril 1945 au 21 novembre 1945, il séjourna en Avignon où il avait été affecté ; puis, muté à Angers, il y resta du 23 novembre 1945 au 28 mars 1946. Tonsuré le 29 juin 1947, sous-diacre le 17 décembre 1949, diacre le 28 mai 1950, ordonné prêtre le 23 décembre 1950, par Mgr. Charles Lemaire, il reçut, le 7 février 1951, sa destination pour le vicariat apostolique de Quinhon. Agrégé définitif à la Société, le 10 avril 1951, il s'embarqua à Marseille, le 13 avril 1951, à bord du paquebot "La Marseillaise", à destination du Viêtnam où son oncle M.Pierre Alexis Clavreul, de la mission de Vinh, était décédé suite à la torture, le 13 octobre 1945; jugé par les révolutionnaires "Viêt-minh", il avait été condamné à trois cents coups de rotin.
Arrivé à Tourane (Dà-nang), M.Joseph Viot fut envoyé à Trà-Kiêu, une importante paroisse de la province du Quang-Nam, à 37 kms au sud de Tourane .En raison de la guerre, et des circonstances, ce poste ressemblait à un camp retranché, coupé du reste du vicariat. Il y resta de mai 1951 à janvier 1955. Il apprit la langue viêtnamienne, et fit sa formation missionnaire sous la direction de M. Pierre Jeanningros, et devint son vicaire. A partir de janvier 1953, il seconda dans son ministère, M. Amédée Benoît, nouveau curé de Trà-Kiêu ; puis, avec l'aide du P.Hao, il assura courageusement le service de cette paroisse et du district, après l'assassinat de son curé par des rebelles, non loin de sa résidence, le 24 juillet 1954, vers 15 heures; c'était quatre jours après la signature du cessez-le feu et des "Accords de Genève", qui mettaient un terme à la "première guerre d'Indochine".
De janvier 1955 à septembre 1957, M. Joseph Viot eût en charge la paroisse Là-Thap, à 9 kms de Trà-Kiêu, dans la province du Quang-Nam. A la date du 5 juillet 1957, le Saint Siège érigea le nouveau vicariat apostolique de Nhatrang, comprenant deux provinces du vicariat de Quinhon et au sud, celle de Phan-thiêt reprise au vicariat de Saïgon. Mgr. Marcel Piquet, vicaire apostolique de Quinhon devint premier vicaire apostolique de Nhatrang. Le vicariat apostolique de Quinhon, ainsi démembré ayant pour limites, au nord, le col des nuages, et le cap Varella, au sud, fut confié au clergé viêtnamien. Mgr.Chi, vicaire apostolique de Buichu "impediitus" en fut nommé administateur apostolique.
De ce fait, M.Joseph Viot fit partie du personnel missionnaire du vicariat de Nhatrang; il quitta la région de Tourane et fut nommé curé de Lagi - Tân-Ly, à 70 kms de Phanthiêt, à 320 kms de Nhatrang, dans l'extrême sud de la mission, dans la province de Binh-Thuy. Logeant dans une paillote, il reconstruisit d'abord l'église de Lagi, tout en desservant à bicyclette, deux ou trois chrétientés secondaires, à une vingtaine de kms du centre. En 1959, il refit la toiture de l'église de Cumy, incendiée par les "Viêtminh"en 1945, tout en réunissant des matériaux pour bâtir à Tanly, école et presbytère dans lequel il s'installa au début de 1960. Puis, ayant confié son poste à M.Gérard Moussay, il partit en congé en France où il débarqua le 1er juin 1960.
Après avoir attendu en France son visa de retour, plus longtemps qu'il ne pensait, M. Joseph Viot reprit le chemin de sa mission le 31 janvier 1961, à bord du paquebot "Laos". Envoyé à Kim-Ngoc, dans la province du Binh-Thuân où il travailla, de mars 1961 à Juin 1963, il s'efforça de consolider les fondements de l'Action Catholique parmi ses jeunes paysans. Puis il prit en charge une paroisse de 220 nouveaux chrétiens montagnards ; durant la première année, il se fixa à Tam-Ngân, village montagnard établi sur la route de Phan-rang à Dalat ; l'année suivante, il s'installa à Song-Pha (Krong-Pha) village viêtnamien, en bordure de la même route, au pied du col de Bellevue, dans la province de Ninh-Thuân. En 1964, il y construisit un solide presbytère ; la même année, il bâtit à Tam-Ngân, à 3 kms de sa résidence, une chapelle en dur. En 1965, à Song-Pha, une chapelle-école sortait de terre.
Mgr. Marcel Piquet, étant décédé à Saïgon, le 11 juillet 1966, le Pape Paul VI, éleva à la charge épiscopale, le 13 avril 1967, le P. François-Xavier Nguyên-van-Thuan, du diocèse de Hué, auquel il confia le diocèse de Nhatrang. Sous sa direction, les missionnaires continuèrent leur apostolat rendu plus difficile à cause de la guerre. En effet, remarque M. Joseph Viot, chez les montagnards, "certains sont militaires, d'autres vont chercher du travail ailleurs, tout en gardant leur pied-à-terre au village". De ce fait, le déplacement des familles, l'apparition de besoins nouveaux, et surtout l'attrait irrésistible du dollar ne facilitaient pas le travail d'évangélisation. Dans son compte-rendu de 1967, il écrit : " la chrétienté a diminué en nombre. La plupart des gens sont des réfugiés venus individuellement. Quant aux chrétiens installés depuis longtemps, la plupart ont abandonné toute pratique religieuse, vivent en situation irrégulière et ne paraissent pas encore disposés à revenir effectivement." Mais, il obtient des résultats positifs; il a agrandi son école. 120 élèves la fréquentent dont plus des deux tiers ne sont pas catholiques. En 1969, Song-Pha et Tam-Ngân totalisaient 720 catholiques, et 300 catéchumènes.
Après un congé en France, du 20 avril au 16 octobre 1969, M. Joseph Viot reprit son poste de Song-Pha. A la Pentecôte de 1970, il baptisa 12 adultes montagnards ; quelques 200 autres étaient catéchumènes ; 130 élèves étudiaient dans son école paroissiale. Il rassemblait des matériaux pour la construction de sa future église paroissiale. Survinrent les évènements de 1975. Obligé de quitter Song-Pha et le Viêtnam par le nouveau régime, il dut rentrer en France où il arriva le 11 janvier 1976 ; alors, il prit son congé régulier jusqu'au 25 octobre 1976.
Se sentant en bonne santé, M.Joseph Viot manifesta le désir de repartir en mission, et fit choix de l'île Maurice où il lui serait possible de travailler en langue française. Il y retrouva sept autres confrères, anciens missionnaires du Cambodge et du Viêtnam, accueillis par Mgr. J.Margéot. En novembre 1976, installé à la maison régionale de Rose-Hills où il séjourna jusqu'à la fin de la même année, et dans l'attente d'une affectation, il se familiarisa avec le parler créole.
Pendant tout le mois de janvier 1977, il fit un remplacement à Centre de Flacq, puis, du 1er février 1977 au 26 août 1977, il remplit les fonctions de vicaire à la paroisse du Sacré-Coeur à Beau-Bassin. Il fut alors nommé curé de la paroisse N.D. du Mont Carmel, à Chemin Grenier et Baie du Cap au sud de l'île et vers l'ouest. Chemin Grenier comptait environ 15.000 habitants dont plus de 3.500 catholiques. A Baie-du-Cap, il y avait au moins 3.000 habitants dont plus de 1.200 catholiques. Son travail pastoral fut d'assurer la catéchèse à l'école et à l'église, de préparer les jeunes au mariage, de régulariser des situations matrimoniales. Un de ses principaux soucis fut d'aider, avec patience, les parents dans l'éducation de la foi de leurs enfants.
Le 8 décembre 1980, M. Joseph Viot quitta la paroisse de Chemin-Grenier confiée par à une équipe de Franciscains ; il prit en charge comme curé, la paroisse du Sacré-Coeur, à Rivière-des-Anguilles. Il succéda à M. Raymond Couëron, envoyé au service des réfugiés kmers en Thaïlande. Sa communauté chrétienne au nombre d'environ 3.300 vivait assez dispersée sur le territoire paroissial. Pour mieux connaitre ses fidèles, il prit le temps de les visiter, se faisant aider par son Conseil paroissial, des catéchistes bénévoles, la légion de Marie, les mouvements d'Action Catholique. Un cercle biblique lui permit de donner à ses chrétiens le goût de la parole de Dieu et de les éclairer au sujet des sectes qui les attiraient. Ici, encore, instruire sa communauté pour qu'elle n'en reste pas à quelques pratiques religieuses fut son souci constant.
Le 17 août 1986, le premier prêtre originaire de sa paroisse fut ordonné prêtre au titre de la Congrégation du St. Esprit, et envoyé en mission en Papouasie. Il en fut heureux et cela lui donna l'occasion d'expliquer à ses paroissiens que tous nous travaillons pour le même Seigneur.
En novembre 1992, après 12 ans de ministère à Rivière des Anguilles, M. Joseph Viot fut nommé à Saint Patrice-Plaine Magnien paroisse importante avec ses quatre lieux de culte. Ayant dû se faire opérer de la cataracte à ses deux yeux, il accepta de n'être plus curé, mais de travailler comme vicaire. En 1994, il fut vicaire du P.Antoine La, curé de la paroisse Saint Patrick, Rose Hill. Mais, suite à des ennuis de santé, -une sorte de sciatique-, il fut déchargé de son travail pastoral qu'il ne pouvait plus assurer. Après le décès de M. André Gonthier, le 14 mai 1996, comme il n'y avait plus personne pour tenir la maison Mep de Rose-Hill, il lui fut demandé d'en prendre la direction. En outre, chaque week-end, il apportait son aide à la paroisse de Pointe-aux-Sables et assurait la messe quotidienne à la commauté des Soeurs Réparatrices toute proche.
.." Depuis quelque temps, mon apostolat se réduit, je ne puis plus faire grand chose.." écrivait il au Supérieur Général à la date du 1er mai 1999. En effet, sa mémoire lui faisait de plus en plus défaut. Après avoir pris conseil de ses supérieurs et de ses confrères, il se résigna à demander l'autorisation d'un retour définitif en France où il arriva en juin 1999. Après quelques mois passés en famille, il se retira au sanatorium St. Raphaël à Montbeton où il décéda le 12 mai 2000.