Paul PHILIBERT1929 - 2001
- Status : Prêtre
- Identifier : 4015
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Japan
- Mission area :
- 1955 - 1965 (Fukuoka)
Biography
[4015] PHILIBERT Paul est né le 1er février 1929 à Saint-Bonnet-les-Oules (Loire).
Ordonné prêtre aux MEP le 29 mai 1955, il part le 28 septembre 1955 pour la mission de Fukuoka (Japon).
Après avoir étudié le japonais à Tokyo, il est envoyé en poste à Kurosaki (1958-1963) et à Hakodate (1963-1965).
Il revient ensuite en France pour raisons de santé, et, en 1972, est affecté au secteur pastoral de Saint-Etienne Est, dont il devient le responsable en 1979.
Il se retire ensuite en 1992 à la résidence des prêtres, rue Franklin à Saint-Étienne, où il meurt le 20 mai 2001.
Obituary
[ 4015 ] PHILIBERT Paul, Claudius, Pierre
Missionnaire
Fukuoka
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Paul, Claudius, Pierre PHILIBERT, fils de Jean-Marie et de Maria Fontvieille vint au monde le 10 février 1929, à St. Bonnet les Oules , canton de St Galmier, département de la Loire. Il fut baptisé le 17 février 1929, en l'église paroissiale de St Bonnet les Oules, à cette époque dans l'archidiocèse de Lyon, à présent dans le diocèse de Saint Etienne . Son père exerçait le profession de mécanicien. Cette famille très chrétienne d'origine rurale installée dans la commune de Veauche (Loire) comptait quatre enfants dont trois garçons et une fille. Une tante était religieuse et un de ses cousins était prêtre.
Ses études primaires terminées, Paul se dirigea vers le Petit Séminaire Saint Jean où, d'octobre 1944 à juin 1948, il parcourut le cycle des études secondaires. En octobre 1948, il entra su grand séminaire de Francheville où il commença sa formation ecclésiastique. En 1951-52, il fit son service militaire à Colmar.
Libéré de ses obligations militaires, Paul demanda son admission au séminaire des Missions Etrangères, où il arriva, laïc , le 5 novembre 1952. Il fut un aspirant pieux, sérieux, appliqué, très serviable, très attaché à sa vocation et au dire de son supérieur de séminaire : "d'un calme imperturbable, sensible et très généreux, charitable et très aimé de ses confrères.." Agrégé temporaire à la Société le 29 mai 1953, tonsuré le 31 mai 1953, il reçut le premiers ordres mineurs le 27 septembre 1953, puis devint exorciste et acolyte le 19 décembre 1953. Le 29 mai 1954, avec quatorze de ses confrères, il fut agrégé définitivement à la Société des Missions Étrangères, et ordonné sous-diacre, le dimanche 30 mai 1954 ; diacre le 18 décembre 1954, il reçut la prêtrise le 29 mai 1955, dimanche de la Pentecôte. Le 13 juin 1955, Mgr. Charles Lemaire, Supérieur Général de la Société des Missions Etrangères, donnait leur destination à vingt nouveaux missionnaires. M. Paul Philibert était affecté au Japon pour le service du diocèse de Fukuoka, dans le vicariat forain du Nord Kyushu confié aux Missions Étrangères de Paris. Le 28 septembre 1956, il s'embarqua à Marseille à bord du paquebot "Laos" en vue de rejoindre sa mission.
De 1956 à 1958, M. Paul Philibert étudia la langue japonaise à l'école des langues à Tokyo, il s'initia à l'histoire et aux coutumes du pays. En 1957, quittant pour quelques jours ses livres, grammaire, dictionnaires et la capitale, il profita des courtes vacances de Pâques pour s'en aller passer une semaine, dans sa mission de Fukuoka, afin de prendre contact avec ses confrères et leurs diverses communautés chrétiennes, avant de reprendre sa vie d'étudiant.
Puis, le temps d'étude de la langue et d'une première formation missionnaire achevé, il fut nommé vicaire à la paroisse de Kurosaki, fondée en 1952, située dans le Nord Kyushu. Le 9 juillet 1958, il arriva dans son nouveau poste, et s'installa immédiatement pour aider son curé, M. Jean Baptiste Delaby. Celui-ci, ayant perdu successivement son ancien vicaire, puis son catéchiste, se trouvait dans une situation embarrassante pour faire face à ses nombreuses obligations pastorales. En effet, Kurosaki était une grande et vivante paroisse. En 1958, la construction d'une maison d'œuvres touchait à sa fin. Lors des fêtes pascales, 45 catéchumènes adultes reçurent le baptême ; les Sœurs Auxilatrices du Purgatoire, établies sur cette paroisse, à deux pas de l'église assuraient l'enseignemnt du catéchisme ; un groupe de la Légion de Marie et deux sections jocistes apportaient aux prêtres leur aide et leur soutien pour le travail apostolique.
Aux premiers jours de l'an 1959, M. J.B. Delaby recevait des nouvelles alarmantes concernant la santé de sa maman. Il demanda l'autorisation de devancer la date de son congé régulier. Ainsi, le 19 janvier 1959, il quittait Kurosaki, et le 25 janvier 1959, il prenait l'avion pour Paris, via le pôle nord . Ne pouvant laisser seul son vicaire, il confia sa paroisse à M. Jules Bertrand, qui cumula les charges d'aumônier des Sœurs Auxiliatrices et de curé par intérim. Malgré l'absence du curé titulaire, M. Paul Philibert continua le travail pastoral et baptisa18 catéchumènes, lors de la vigile pascale de 1959.
En 1960, M. Paul Philibert quitta momentanément Kurosaki et sa charge de vicaire. Nommé curé, il prit en charge la paroisse de Yukuhashi, remplaçant pour un temps M. Pierre Dunoyer parti en France. En 1961, au retour de ce dernier dans son poste, il revint à Kurosaki où, resté seul, tout en demeurant vicaire, il assura les fonctions de curé jusqu'à la nomination et l'arrivée à la tête de la cette importante paroisse de M. François Toqueboeuf, successeur de M. J.B Delaby . Ce dernier, en effet, quittait sa paroisse de Kurosaki, et partait, le 23 janvier 1961, à Hakodate dans l'île du Hokkaido pour un nouveau travail missionnaire. Là, en effet, en plus des cours de morale à assurer à l'école supérieure catholique de Hakodaté, il recevait en charge la chaire de mathématiques et l'aumônerie des Frères des Écoles Chrétiennes. En 1960, ces religieux enseignants avaient ouvert un collège préparant l'entrée en Université.
Le 24 février 1961, la mission du Nord-Kyushu tint sa traditionnelle "Journée de l'Evêque". A cette occasion, des délégués de chaque paroisse avaient été envoyés à Kurosaki auprès de son Excellence Mgr.Fukahori, en visite dans cette paroisse. Celui-ci célébra une messe pontificale au cours de laquelle M. Paul Philibert donna le sermon de circonstance. Un repas, pris en commun, rassembla autour de leur Evêque, plusieurs missionnaires, des prêtres japonais, et les 35 délégués paroissiaux représentant leur communauté. Puis, Mgr présida un échange entre les divers participants , sur le rôle des marguilliers dans une paroisse.
Lors de la semaine sainte de 1961, M. Paul Philibert, était encore seul à Kurosaki. Il cumulait à la fois les charges de vicaire et les responsabilités de curé. Pour l'aider à préparer et à solenniser les fêtes pascales, M. Julien Gayard, encore étudiant en langue, vint lui prêter main-forte durant ces quelques jours.
L'année 1962 fut une année d'épreuve et de souffrance pour M. Paul Philibert. Atteint du diabète, éprouvé par la chaleur, il rentra à l'hôpital des Franciscaines de Kobé. Dès sa sortie, il s'en alla profiter, à l'automne, de la fraîcheur du Hokkaido, et prit un temps de repos. De retour à Kurosaki, en raison de la maladie, il ne pouvait plus se dépenser comme il l'aurait voulu, dans les multiples activités de la paroisse qui comptait alors 866 chrétiens. En effet, le nombre de catéchumènes à instruire était assez important, Un grand effort était entrepris pour la formation des militants et militantes de l'Action Catholique, des foyers chrétiens rayonnaient leur foi dans leur quartier. Il fallait les encourager, les accompagner et les soutenir spirituellement. Un temps important était consacré à l'étude du message évangélique, on pratiquait la révision de vie. La J.O.C. était active.
En mai 1963, en raison de son état de santé qui limitait ses activités pastorales, M. Paul Philibert quitta Kurosaki et le district forain du Nord-Kyushu pour la mission de Hakodaté, porte sud de l'île du Hokkaido, une ville d'environ 300.000 habitants, dans le diocèse de Sapporo. Il fut nommé vicaire à Motomachi, la plus ancienne paroisse catholique de la ville de Hakodaté. Depuis 1961, M. Philippe Gourraud en était le curé. Cette paroisse qui avait déjà fêté son centenaire d'existence, était fort dynamique : réunions de quartier, activités de la Légion de Marie, de la Société de Saint.Vincent de Paul, et bien d'autres encore. En 1964, elle comptait 872 catholiques ; 53 catéchumènes avaient reçu le baptême au cours de l'année.
En 1964, M. Paul Philibert prit son premier congé régulier en France où il débarqua le 30 avril 1964. Le 12 janvier 1965, il repartait pour sa mission de Sapporo, et rejoignit son poste à Motomachi, mais pour un temps assez bref.
En effet, l'année 1965 fut une période difficile pour la mission de Hakodaté. En janvier 1965, M. Maurice Windal était appelé temporairement à Hong-Kong, pour le service des Procures. En 1962, il avait fondé le premier poste missionnaire à Esashi, un petit port sur la mer du Japon, à l'ouest de Hakodaté. Il en avait fait un centre chrétien rayonnant dans tout un secteur non encore défriché. Tâche difficile et de longue haleine dans cette région, où les traditions ancestrales restaient fort vivantes et profonde l'implantation du bouddhisme dans la vie journalière. Là, 114 chrétiens vivaient dispersés à des dizaines de kms, dans la montagne, formant une paroisse aussi vaste qu'un petit diocèse. Le problème des distances restait l'un des plus difficile. Pendant quelques temps, les missionnaires de la ville de Hakodaté maintinrent le contact, et assurèrent le service paroissial. Puis, à peine revenu de France et malgré une santé déficiente, M. Paul Philibert nommé, à titre provisoire, dans cette région, prit en charge le poste missionnaire de Esashi, et cette chrétienté naissante.
Mais sa santé se dégradant progressivement, assez vite M. Paul Philibert se vit contraint à demander l'autorisation de rentrer en France, où il arriva en décembre 1965. Il exprima alors le désir de prendre un ministère dans son diocèse d'origine. Par lettre du 17 janvier 1966, Son Exc. Monseigneur Maziers, Evêque auxiliaire de Lyon, spécialement chargé de la région de Saint-Étienne, se déclara prêt à l'accueillir.
Nommé au secteur pastoral de Saint-Étienne Est, M. Paul Philibert vécut la mission successivement à Valbenoîte, Terrenoire, Saint Pierre. En 1971, il reçut son incardination au diocèse de Saint Etienne. Au printemps de 1979, son évêque lui confia la charge de responsable de ce même secteur pastoral de Saint-Étienne Est qu'il connaissait bien. Dans le même temps, chaque semaine, du mardi au jeudi, il était au service de sa maman à Veauche, service qu'il partageait avec les autres membres de sa famille.
Conséquence de son diabète qui augmentait petit à petit, sa vue baissait. En 1992, il entra à la Résidence pour personnes âgées : "les Pères", rue Franklin, à Saint Etienne. Cependant bien que diminué physiquement, il voulut continuer à assurer un service à la paroisse.
Durant l'été 1999, il subit une opération sur la carotide. Le 3 janvier 2000, on lui fit quatre pontages et tout se passa bien, au-delà des espérances. Peu après, le pancréas fit sentir sérieusement sa présence. En juin 2000, ses forces l'abandonnaient ; il avait de gros problèmes de tachycardie ; après 50 mètres de marche, il était obligé de s'arrêter. Cependant, à la fin de l'année, il était arrivé à récupérer 80% de ses possibilités d'avant. Mais durant la semaine de Pâques 2001, son état général se dégrada sérieusement. Le diabète augmenta. Ses forces déclinèrent. Le vendredi 18 mai 2001, dans l'après-midi, il fut hospitalisé à Saint Etienne où il décéda d'un arrêt cardiaque, le dimanche 20 mai 2001, un peu après 17 heures.
Ses obsèques, présidées par Mgr Pierre .Joatton, évêque du diocèse de Saint Etienne, furent célébrées en l'église Saint Laurent de Veauche, le mercredi 23 mai 2001 à 14h30. M. Georges Colomb représentait la Société des Missions Étrangères.
Lors de la cérémonie liturgique des funérailles, l'un de ses amis, un de ses confrères, résidant à la maison de retraite "Les Pères" à Saint Etienne prononça le mot d'accueil, dont voici quelques extraits : .."Paul a fait son passage vers une vie nouvelle… Paul était un croyant familier de l'Évangile. Ses homélies en étaient le témoignage…Fidèle et exigeant pour lui et pour les autres, parfois jusqu'au paroxysme, il était d'abord fidèle à sa vie. Son appartenance aux MEP avait renforcé en lui cette fidélité. Il avait parfaitement assimilé cette intégration à la mentalité et à la culture de ceux auprès de qui il était envoyé. La culture orientale vécue au Japon l'avait profondément marqué. Mais pour autant, il n'avait pas renié sa culture occidentale, ce qui faisait de lui déjà un homme du XXIème siècle , passerelle entre les hommes, adapté à la mondialisation, "frère universel".
De même, sa vie à la Résidence témoigne de ce souci d'intégration : "Je suis prêtre, je le sais…mais je sais aussi que je suis d'abord un homme…un homme comme les autres…Donc, ici, je suis un retraité, âgé, avec des problèmes de santé, comme tous les autres retraités de la Résidence…Je dois donc vivre avec eux, comme eux."
La vie au Japon l'avait renouvelé dans la certitude que l'Église du Christ ne peut être qu'une Église servante et pauvre.
Le courrier des MEP sur l'Extrême-Orient qu'il lisait et diffusait fidèlement à ses amis, par la description des communautés chrétiennes pauvres et persécutées, de l'Inde à la Chine, renouvelait en lui cet idéal de service et de pauvreté…..
Paul était un homme discret, silencieux, presque secret. Jovial et chaleureux dans sa discrétion, la souffrance l'avait laminé et avait accentué ce penchant au silence. Et, en même temps, il se montrait disponible et proche de tous. Dans le bus qui dessert la Résidence, il connaissait tous les chauffeurs et beaucoup de passagers. En quelques phrases, il établissait un climat de convivialité.
Cette discrétion jointe à cette ouverture, cette compréhension des autres l'ont accompagné toute sa vie, dans le silence et quelquefois le secret…. Merci Paul, pour ce que tu nous as apporté "
Août 2005