Marcel PERRAY1923 - 2005
- Status : Prêtre
- Identifier : 4045
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Thailand
- Mission area :
- 1956 - 2005
Biography
[4045] PERRAY Marcel naît le 22 septembre 1923 à Teillé en Loire-Atlantique. Après ses études du premier cycle secondaire au Petit séminaire de Legé de 1946 à 1950, il obtient un brevet d’études agricoles et sociales. Il entre ensuite au séminaire des Missions Étrangères où il est ordonné prêtre le 8 juillet 1956. Affecté à la Mission de Bangkok, il part rejoindre son poste le 28 septembre suivant.
Bangkok (1956-2005)
Après quelques mois consacrés à l’étude de la langue thaïe au collège de l'Assomption à Sriracha, il est nommé vicaire à l’église Notre-Dame de Lourdes à Huathake, puis successivement, vicaire à l'église Sainte-Thérèse de Non Kheo à Nakhon Ratchasima en 1958, vicaire à l'église du Rosaire à Bangkok en 1959, curé de la paroisse Saint-Nicolas à Phitsanulok en 1960. De 1961 à 1964, vicaire à l'église du Rosaire à Bangkok.
Après un congé sabbatique en France en 1965, il est de retour à Bangkok où il est chargé de l’économat régional des Missions étrangères de mai 1965 à septembre 1967. A nouveau à Notre-Dame du Rosaire, il est chargé en outre de la chrétienté secondaire de Saphan Mai jusqu’en 1973, puis de la chrétienté de Rangsit jusqu’en 1981. Il reste attaché à la paroisse du Rosaire jusqu’à son décès, le 16 décembre 2005.
Obituary
Marcel PERRAY (1923-2005)
Si on ne cherchait que du « sensationnel » pour résumer la vie du Père Marcel Perray, il n’y aurait certainement pas grand-chose à dire ! On pourrait résumer sa vie par « la discrétion ». Il parlait peu et ne faisait pas de bruit. Pourtant sa vie de prêtre et de missionnaire a été bien remplie et il a marqué la communauté chrétienne à sa manière.
Marcel Perray est né le 22 Septembre 1923 à Teillé, en Loire Atlantique, fils de Marcel et de Louise Cottineau, l’aîné de 9 enfants. Il a été baptisé dès le lendemain de sa naissance, le 23 Septembre et confirmé à Pannecé, au diocèse de Nantes, le 9 Mai 1933. Ses parents étaient agriculteurs mais sa maman est décédée alors qu’il était encore tout jeune et il n’avait que 15 ans à la mort de son père, ce qui explique qu’il ait eu une enfance plutôt difficile. Il avait été recueilli par sa grand-mère maternelle et un oncle frère de sa mère. Il a d’abord travaillé comme ouvrier agricole dans un magasin d’engrais et semences, un travail très dur à une époque où toute la manipulation se faisait à la main.
En 1945-1946, il est parti pour le service militaire à Angers puis à Meudon. Et ce n’est qu’après son service militaire, en 1946, qu’il a décidé d’entrer au séminaire des vocations tardives de Legé. Il avait alors 23 ans. Il est ensuite entré au grand séminaire de Nantes en 1950 et deux ans plus tard, il rejoignait le séminaire des Missions Etrangères. Il a été ordonné diacre à Paris en Février 1956 et prêtre le 8 Juillet 1956. Sa personnalité apparait déjà très clairement dans l’évaluation qui est faite par les Pères du séminaire de la rue du Bac, à l’occasion de son appel aux ordres. On le trouve « moyennement doué et manquant de méthode pour le travail intellectuel ». Mais le supérieur de l’époque, le P. Haller, le dit « plein de bonne volonté, très docile, d’un excellent esprit, tenant très fort à sa vocation sacerdotale et missionnaire ». Tous ceux qui l’ont connu comme confrère prêtre pourraient porter le même jugement. Mais il y avait aussi un problème bien remarqué par tous au séminaire : « son extrême timidité rougissante, et sa gaucherie dans les cérémonies ». Ce défaut ne l’a pas empêché d’être admis à l’ordination sacerdotale, même si il a persisté tout au long de sa vie. Il a toujours été timide, mais très sérieux et régulier dans son travail.
Etant destiné à la mission de Thaïlande, il a quitté la France le 26 Septembre 1956. Arrivé dans son pays de mission, il a d’abord pris le temps nécessaire à l’étude la langue Thaï, auprès des Frères de St. Gabriel à Sriracha, puis à la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Huathakhé, dans le diocèse de Bangkok et aussi à la paroisse du Rosaire à Bangkok. Il a ensuite occupé le poste de vicaire à Non Khéo, Nakhon Rachasima pendant 6 mois, puis vicaire à l’église du Rosaire de Bangkok pendant un peu plus d’un an. Il est allé aussi comme curé à l’église Saint Nicolas de Phitsanulok pendant 6 mois. Puis il est revenu comme vicaire au Rosaire de Bangkok, poste qu’il ne devait plus quitter jusqu’à la fin de sa vie, sauf pendant une période de 2 ans, où il a assuré la charge d’économe régional.
Il est important de souligner tout le travail pastoral qu’il a assuré avec discrétion mais avec une grande régularité. Tout en étant vicaire à la paroisse du Rosaire, il pratiquement démarré deux communautés chrétiennes dans la banlieue nord de Bangkok, qui sont maintenant devenues des paroisses : Saphan Mai et Rangsit. Et n’ayant jamais eu de voiture, il faisait tous ses déplacements soit à pied soit en bus. A la paroisse où il résidait, il a passé beaucoup de son temps et de son argent à la mise en place et à l’accompagnement d’un groupe de la Société de saint Vincent de Paul, pour l’aide aux pauvres. Et on ne saurait compter les heures qu’il a passé au confessionnal. Il était même devenu le confesseur régulier d’un bon nombre de prêtres du diocèse de Bangkok lors des réunions mensuelles du clergé. Il n’était pas très doué pour les langues, même si il a tenté d’apprendre le Chinois en plus du Thaïlandais. Mais cela ne l’a pas empêché d’être un vrai pasteur, bien apprécié par les fidèles. Et il faisait tout ce travail sans faire de bruit, en restant toujours aussi discret que possible et avec l’intention bien nette de ne jamais déranger personne. Il parlait toujours très peu. Je me rappelle un déplacement en voiture avec lui, où, pendant les deux heures qu’a duré le voyage, il n’a dû ouvrir la bouche que deux fois !
Finalement, il est mort à la paroisse de Rosaire, exactement comme il avait vécu : sans déranger personne. Même si il avait faibli beaucoup les derniers temps, se déplaçant très difficilement et oubliant souvent les horaires ou les rendez-vous, il est mort tout simplement dans la nuit sans que personne ne le sache. C’est seulement le matin que les prêtres de la paroisse, ne le voyant pas apparaître, sont allés dans sa chambre et l’ont trouvé sans vie. Transporté immédiatement à l’hôpital, les médecins n’ont pu que constater sa mort. Lors de son enterrement, il y avait 130 prêtres et au moins 600 fidèles, tous impressionnés par le témoignage de sa vie de prêtre et par sa fidélité. Le Cardinal Michai de Bangkok qui présidait ses obsèques, a tenu à rappeler les qualités de la vie de prêtre de Marcel et à le donner en exemple à tous ceux qui étaient là pour sa discrétion, son obéissance sans faille, sa piété, son sens du devoir et son attention remarquable pour les pauvres. Regretté de tous, il nous a quittés quelques jours avant Noël, pour naître de nouveau dans le Royaume où il reste certainement proche de nous tous et des communautés chrétiennes de Bangkok au service desquelles il avait totalement consacré sa vie.
Jean Dantonel
Janvier 2008