Jean-Marie COURTOT1934 - 2001
- Status : Prêtre
- Identifier : 4088
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Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Mauritius
- Mission area :
- 1962 - 1988
Missionaries from the same family
Biography
[4088] COURTOT Jean-Marie est né le 24 juillet 1934 à Besançon (Doubs).
Ordonné prêtre le 29 juin 1959, il part le 7 octobre 1962 pour la mission de Mananjary (Madagascar).
Il étudie le malgache à Ambositra. Il est ensuite nommé vicaire à Ifanadiana (1963), puis curé d'Ifanadiana (1965), de Tsiatosika (1963-1969) et de Mahavoky (1969-1986).
En 1988, il est affecté à l’Ile Maurice et nommé vicaire à Rose Hill.
En 1989, il doit revenir en France pour raisons de santé. Il assure quelques ministères, notamment à Tourves, Bégard et La Crau, puis il réside au Séminaire de Paris (1995-2001), avant de se retirer à Montbeton.
Il meurt le 27 octobre 2001. Il est inhumé à Montbeton dans le cimetière MEP.
Obituary
[ 4088 ] COURTOT Jean-Marie, Emile
Missionnaire
Hué – Madagascar
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Jean-Marie, Emile COURTOT, premier enfant de Paul, Lucien, Roger, Marius, notaire à Nods (Doubs), et de Marie-Jeanne, Anne Simonin, son épouse, née le 6 août 1910 à Shanghaï, (Chine), vint au monde le 24 juillet 1934 à Besançon, département du Doubs. Il fut baptisé le lendemain à la paroisse du Sacré-Cœur de Besançon. La famille comptait cinq enfants dont deux garçons et trois filles. En outre, deux de ses grands oncles étaient prêtres et l'un d'eux, le chanoine Simonin, en l'église du Russey, le 10 juillet 1933, après avoir reçu le consentement de mariage des jeunes époux Paul Courtot- Marie-Jeanne Simonin, leur avait donné la bénédiction nuptiale.
Un des oncles maternels de Jean-Marie, M.Henri Simonin, né à Hankéou, un port situé à mille kms à l'intérieur des terres, sur le fleuve Yang-tsé-Kiang dans la province du Houpeh, en Chine, était membre de la Société des Missions Etrangères, et avait été missionnaire à Moukden (Mandchourie) de 1934 à 1951. Deux de ses grands-tantes et deux de ses tantes s'étaient elles aussi engagées dans la vie religieuse.
Après ses études primaires au pensionnat des Frères Maristes au chef-lieu de canton du Russey, dans l'arrondissement de Montbéliard, Jean-Marie Courtot parcourut le cycle des programmes de l'enseignement secondaire au petit séminaire de Notre-Dame de Consolation, puis se dirigea, en octobre 1951, vers le grand séminaire de Faverney.
Le 20 septembre 1953, il entra laïc, au séminaire des Missions Etrangères. Le 11 novembre 1954, présentant au Supérieur Général sa demande d'admission temporaire dans la Société, il rappelait brièvement l'origine de sa vocation : .."Au cours d'une leçon de catéchisme, le vicaire de ma paroisse nous parlait des millions de petits chinois de notre âge,-j'avais alors neuf ans- qui n'avaient pas notre bonheur de connaître Jésus. Je me souviens qu'à partir de ce jour, j'ai désiré et j''ai exprimé consciemment le désir de devenir missionnaire. Ce désir que Notre Seigneur a entretenu en moi , durant mes années de séminaire, je le ressens encore davantage aujourd'hui…"
Agrégé temporairement à la Société, le 17 décembre 1954, et tonsuré le lendemain, M.Jean-Marie Courtot reçut les premiers ordres mineurs, le 29 mai 1955 ; puis cette même année, il fut appelé sous les drapeaux ; pendant deux ans, il servit dans l'Armée de l'Air, au titre d'officier d'administration, d'abord en Allemagne, puis à Caën et à Marseille, enfin en Algérie, de mai 1956 à octobre 1957.
Le 2 février 1958, il reçut les seconds ordres mineurs ; agrégé définitivement à la Société, le 28 juin 1958, et sous-diacre le lendemain, il reçut sa destination pour le service du vicariat apostolique de Hué (Viêtnam), le 21 novembre 1958. Diacre le 2 février 1959, il fut ordonné prêtre le 29 juin 1959, par Mgr. Charles Lemaire, Supérieur Général de la Société.
Avant de partir en mission, il fut demandé à M.Jean-Marie Courtot qui possédait déjà plusieurs diplômes académiques (BEPC, Baccalauréat complet, et baccalauréat de philosophie scholastique) de poursuivre ses études et de préparer une licence de Lettres à l'Université de Paris ; il se trouva donc retenu en France pendant quelques années, mais vers 1962, il reçut une nouvelle affectation : Au lieu de partir pour Hué, il fut envoyé à l'archidiocèse de Fianarantsoa à Madagascar, où autour de la petite ville de Mananjary, comme centre, (14.000 habitants environ), et siège d'une préfecture civile, un territoire de mission venait d'être confié à la Société des Missions Etrangères. Depuis le 16 octobre 1961, les deux premiers confrères de la rue du Bac, MM.Roger Du Noyer et Louis Hoffmann, accueillis par l'archevêque Mgr.Thoyer, s.j. s'y étaient implantés. Le 7 octobre 1962, M. Jean-Marie Courtot gagna sa nouvelle mission.
Et voici ses premières impressions :.."Quand je suis arrivé pour la première fois à Madagascar, en octobre 1962, il pleuvait. Je m'attendais à trouver une ville comme Tamatave. Aussi, en voyant, en pleine ville, toutes ces petittes maisons en bois et la plupart des gens marchant pieds nus, et sur la mer, grise sous un ciel sombre, un bâteau arrêté au loin par la barre et que l'on déchargeait sur des chalands, quelle ne fut pas ma déception ! Ce n'était pas le Paradis Terrestre ! Il est vrai qu'un missionnaire n'aurait pas sa place dans un tel endroit...." Rapidement, il rejoignit l'école de langue malgache installée à Ambositra, une ville d'environ 10.000 habitants dont 4.000 catholiques, située à 1.300 mètres d'altitude. Placée sous la direction d'un professeur malgache, M.Arthur Randriafanomezana, elle recevait les missionnaires de toutes les congrégations et de toutes les nationalités.
Le 31 mai 1963, nommé vicaire, M. Jean-Marie Courtot fut envoyé à Hanadiana auprès de M. Louis Hoffmann, curé de cette paroisse et qui avait en charge ce district d'environ 3.500 catholiques avec une trentaine de lieux de culte, 168 catéchumènes, et quelques 600 enfants étudiant dans les diverses écoles chrétiennes de la paroisse. En avril 1964, M.Louis Hoffmann fut nommé curé de la paroisse Saint Augustin de Mananjary, composée de Malgaches, de Français, de Réunionais, chaque groupe ayant ses us et coutumes propres. Il laissa son district et sa paroisse d'Ifanadiana entre les mains de son vicaire qui, à compter du 1er mai 1964, en devint le curé. Ce dernier reçut de l'aide en la personne de M.Marcel Lauret.
Tous deux mirent en commun leurs projets, leurs soucis et leurs efforts dans un travail en équipe. M. Courtot s'occupa principalement de la partie sud du district, tandis que M. Lauret prenait en charge la partie nord. Ils firent en sorte que quand l'un serait en tournée, l'autre soit présent au centre du district dont la population totale était estimée à 32.000 habitants. En 1965, quelques 200 catéchumènes se préparaient au baptême, des rencontres régulières étaient établies avec les élèves de l'enseignement public . Mais tous les deux accordaient une très grande importance à la formation liturgique de leurs fidèles, tout en essayant de lancer et d'organiser les divers mouvements d'action catholique.
Au début de juillet 1965, à l'occasion du cinquantenaire de la fondation de son district d'Ifanadiana, M. Jean-Marie Courtot organisa une grande fête, avec retraite préparatoire pour tout le district. Une dizaine de jours plus tard, il installa deux religieuses de Saint Paul de Chartres accompagnées d'une postulante, au coeur du district en vue de la fondation d'un Centre rural ménager pour toute la région appelée la "Forêt". Leur programme était d'essayer d'atteindre les jeunes filles et femmes "Tanala" et de les ouvrir à leurs responsabilités d'épouse et de mère de famille.
En novembre 1965, ayant remis Ifanadiana entre les mains de M. Marcel Lauret, son co-équipier, il prit, 1er décembre 1965, la relève du P.Rigano, s.j. à la tête du district de Tsiatosika et de ses vingt cinq chrétientés situées en banlieue nord et sud de Mananjary. En 1967, avant de prendre un congé en France du 18 octobre 1967 au 24 avril 1968, il présentait le rapport suivant sur ses activités apostoliques :…"Bénéficiant du travail du prédécesseur, un père jésuite, un Silicien, qui a fondé le poste et l'a doté des premières constructions indispensables , on a pu, au cours de cette année, se consacrer à un travail plus spirituel, dont les efforts ont porté plus spécialement sur trois points :
1. Formation des 80 auxiliaires (visiteurs, catéchistes, et instituteurs) par la réunion mensuelle et au cours des tournées. Les visiteurs prennent de plus en plus en charge le canton qui leur est confié…..
2. 2. sanctification de la famille : plus de 50 mariages dans l'année, dont plusieurs après retraite préparatoire….On a le souci des vocations en fondant des espoirs sur les petits croisés…
3. 3.Organisation progressive de l'Action Catholique…"
Le travail missionnaire du petit groupe MEP, accompli sous la direction et avec la collaboration des Pères Jésuites, ainsi que le développement et l'épanouissement prometteur des communautés chrétiennes, permirent, en 1968, d'ériger Mananjary au rang de nouveau diocèse, par la division de l'archidiocèse de Fianarantsoa.
Le 6 janvier 1969, M. Jean-Marie Courtot quitta le district de Tsiatosika pour prendre en charge celui de Mahavoky, ville située sur la route du Nord, peuplée d'environ quinze mille habitants. Il devint le premier curé de ce centre pastoral de plus d'un millier de chrétiens. Il y travailla jusqu'au 15 août 1986, transformant peu-à-peu, le centre géographique de cette région, en centre spirituel. Malgré les épreuves que le diocèse avait vécues dans un passé récent, il remerciait le Seigneur, en 1976, de lui avoir donné la grâce d'être missionnaire à Madagascar. Il écrivait :…" En cette fête de Notre Dame du Rosaire qui marque le quinzième anniversaire de mon arrivée à Madagascar, je remercie le Seigneur pour tout et pricipalement pour la paix dont nous ne cessons de bénéficier : parcourir 80 kms sur des sentiers de forêt ne pose aucun problème de sécurité et d'accueil et même dans les villages les plus éloignés où il n'y a pas de chrétiens. Je suis content de pouvoir continuer à être missionnaire à Madagascar pour plusieurs raisons :
-d'abord pour travailler à l'approfondissement de la foi, sous la direction des évêques malgaches (13 sur 18 sont malgaches)…..de façon à ce que "les chrétiens goûtent le Christ dans leur âme malgache".
-ensuite dans le cadre d'une pastorale diocésaine d'ensemble, pour aider les communautés chrétiennes à se prendre de plus en plus en charge….
-enfin, pour chercher avec les gens ce qui peut être le plus utile au pays et le plus facile pour eux…."
En 1979, M. Jean-Marie Courtot reconstruisit son presbytère et son église détruits par le passage du cyclone Emilie, en 1977. Dédiée à Notre Dame de Consolation, celle-ci fut bénite le jour de la fête du Rosaire, en 1980. Pour affermir la foi de ses chrétiens, tous les mois, il les invitait à "monter" à Mahavoky pour un ressourcement spirituel. Mettant l'accent sur la "pastorale des ménages", il réussit progressivement à régulariser la situation religieuse d'une soixantaine d'entre eux. Responsable de l'association diocésaine des femmes, il leur assurait une forte formation catéchétique et liturgique afin qu'elles soient capables de se mettre au service des petites chrétientés de brousse.
En 1980, M. Jean-Marie Courtot ajouta à son district, la charge de celui de Ambohitsara, lequel s'étendait sur quelques 80 kms le long du canal des pangalanes. "Pangalana" siginifie : "là où il faut décharger". En effet, sur le canal, il est de coutume de faire des transbordements en certains endroits. L'année suivante, en ce dernier district, il entreprit la restauration de l'église d'Ankatafana, village d'origine de Mgr. Tabao, son évêque, et de celle de Ambohitsara, centre du district. En 1982, il préparait l'implantation d'une communauté religieuse à Mahavoky. Cette année-là, pendant la semaine sainte, il reçut la visite de son évêque accompagné du supérieur général de la Société. Ce dernier, à cette occasion, fut invité à bénir une petite pirogue devant permettre à Jean-Marie de "missionner" sur les 120 kms de voies d'eau de son district. Celui-ci écrit :.." Au Supérieur Général, j'ai dit ma joie de faire partie des 538 prêtres missionnaires qui continuent à travailler à Madagascar…. La journée du Jeudi Saint à Mahavoky, seul avec le P.Jean-Paul Bayzelon, et en fervente union avec toute la Société, reste gravée dans ma mémoire et dans mon cœur. Elle a donné un nouvel élan à ma vie missionnaire ; depuis cette visite, j'attache encore plus d'importance à la recherche et aux soins des catéchumènes, au dialogue en profondeur avec les païens, à l'occasion des plus simples rencontres.
En 1983, M. Jean-Marie Courtot connut quelques problèmes de santé, ce qui l'obligea à réduire ses activités, à revoir l'organisation de son travail, à prendre des initiatives, tout en continuant à "missionner". Du troisième dimanche du mois il voulut faire un dimanche "missionnaire", invitant chaque chrétien à faire quelque chose de spécial ce jour-là. Sous son impulsion, la ville de Mahavoky eût sa place sur les cartes du pays ; on parla d'elle à la radio nationale comme étant une cité nouvelle et modèle. Pour remédier à la crise d'adolescence qu'il sentait monter dans son district, il fit tous ses efforts pour procurer aux jeunes des formations variées avec de nombreuses sessions. Mais surtout, après tant d'années de labeur, il était fort heureux d'en entrevoir les premiers fruits : un de ses jeunes était admis en seconde au séminaire, une jeune fille entrait chez les Sœurs de Saint Augustin, un jardin d'enfants fleurissait près de Notre Dame de Fanantara. Et grande joie lui apportèrent en 1985, les visites de MM.Jean-Michel Cuny et Amédée Tual.
En août 1986, M. Jean-Marie Courtot rentra en France, et profita de son séjour pour prendre une année sabbatique jusqu'en août 1988. Parti pour l'Île Maurice, le 8 septembre 1988, il fut affecté à Rose-Hill, où il travailla jusqu'en 1989. Puis, de retour en France, il prit des ministères divers à Tourves, Begard, La Crau. En 1994 il se rendit à Mill-Hill, puis revint à la rue du Bac à Paris. Il se retira au sanatorium St.Raphaël de Montbeton où il décéda le 27 octobre 2001.
Août 2003